Environnement

Québec Meilleure Mine (16 juillet 2024)

Québec Meilleure Mine a analysé les 200 propositions de modifications du règlement de prospection et d’extraction des minerais proposées par la CAQ.

Malgré les plaintes en regard de l’industrie, très peu de gains ont été faits pour les gens qui occupent le territoire. Sur les 60 demandes que Québec Meilleur Mine a faites, seulement 6 ont été proposées dans le projet de loi.

Les gains sont entre autres : les terres privées et agricoles, les terres à bois et les terrains autour des lacs. Ils sont protégés des claims. Dorénavant, seules les compagnies d’exploration peuvent prendre un claim. Le but est que lorsqu’il y a un claim, il doit y avoir des travaux d’exploration. Tous les projets d’exploitation devront passer par le BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement). Il y a beaucoup de résistance de la part des compagnies minières contre les modifications en affirmant qu’il n’y a pas de preuve de contamination d’eau, de danger touristique ou économique.

Québec Meilleure Mine offrira un webinaire aux associations de lacs pour plus d’information au mois d’août.

Pour ce qui est des 6 demandes que Coalition Qlaim (Coalition québécoise des lacs incompatibles avec l’activité minière) a faites, aucune n’a été prise en considération. Coalition QLAIM demandait de faire partie des discussions, et recommandait que les MRC qui sont responsables de l’aménagement des territoires aient préséance sur l’exploitation d’une mine, que le ministre puisse bloquer des claims et que les OGAT (Orientations gouvernementales en aménagement du territoire) aient préséance sur les claims.

Pour la protection des cours d’eau et lacs, un règlement fut adopté que les territoires protégés (5 bâtiments) soient maintenant à 1000 mètres de la rive (un gain de 400 mètres).
Cependant, les bassins versants qui pourraient être contaminés ne sont pas considérés. De plus, il n’y aura plus de moratoire, les terres publiques ne seront pas protégées et la mesure d’acceptabilité sociale sera toujours sous le contrôle des compagnies d’exploitation.

Dans les territoires plus densément occupés, tels les Laurentides, la protection de l’environnement est essentielle à la qualité de l’eau potable. Un projet de mine, en plus de créer du bruit, de la pollution de l’air, de la détérioration des routes par les camions lourds, contamine les cours d’eau et les nappes phréatiques.

Que les MRC ne puissent influencer cette industrie est incompréhensible.

Les représentants, les municipalités, les préfets et les MRC doivent réclamer plus de droits; en fait, les MRC doivent retrouver leur droit d’aménagement.

• Claim : droit minier

L’écologie acoustique au lac

À la séance du conseil de Wentworth-Nord du 17 avril dernier, la conseillère Karine Dostie annonçait l’adoption d’une modification au règlement concernant la prévention des incendies, pour lui ajouter l’interdiction des feux d’artifices sur les bandes riveraines ou sur la glace, sauf exception. La présidente du Comité sur l’environnement, Mme Colleen Horan, reprenait également cette annonce à la même séance. Les feux d’artifice devenaient donc un danger et une nuisance environnementale.

À l’occasion des Fêtes nationales du début de l’été, il nous était souvent arrivé de nous demander comment la faune, qui nous entoure de si près ici, pouvait bien, la nuit tombée, réagir aux explosions des feux d’artifice, souvent amplifiées par le bruit assourdissant des bombes. Le moment passé, nous calculions que, comme lors d’une éclipse solaire, la faune reprenait bien vite son cours de vie normal. Mais, quand même, sachant que le son porte sur nos plans d’eau, de telles activités nous paraissaient discutables. Cette année encore, certains amateurs de ces feux, à Newaygo, ignorants de la nouvelle législation, s’en sont donné à cœur joie.

À aucun autre moment, sans doute, cette préoccupation sur l’impact de nos bruits sur la faune ne venait nous interroger. Le chasseur, certes, devait bien imaginer la terreur de ses proies lors d’une détonation de fusil; et la saison de la chasse était certainement inscrite au calendrier de cette faune. Le bruit de notre grosse machinerie, de nos autoroutes, de nos avions, d’une tronçonneuse, ou autre, doit certes nuire à plusieurs espèces, lors de l’appel de partenaires de reproduction, et corrompre les tirades amoureuses de nos oiseaux. Certains insectes, aux sons parfois déjà inaudibles à nos oreilles, doivent-ils alors trouver d’autres moyens de communiquer? Nos bruits concourent-ils à menacer la survie même de certaines espèces?

Et parlez-en aux propriétaires de chat : « Quand je suis arrivée pour vivre ici (à Newaygo) en permanence, en 2003, mon chat a disparu dans la forêt pendant trois jours, terrorisé par ces bruits. Je le tenais dans mes bras quand la pétarade a commencé, il a eu tellement peur qu'il m'a griffée pour que je le lâche afin de pouvoir se sauver dans la forêt. »

Par ailleurs, si nous constatons que l’observation du ciel étoilé, dans les villes, n’a plus rien de comparable à celle réalisée à la campagne, le bruit qui nous accompagne aujourd’hui ne nous cache-t-il pas, de même, la nature originelle de notre environnement sonore?

En fait, plusieurs études auraient démontré que la pollution par le bruit affecte nombre d’espèces animales. Ces dernières ont, par ailleurs, souvent cherché à s’y adapter, en modifiant leur comportement; ainsi, des oiseaux chanteraient plus fort en ville qu’à la campagne. La pollution sonore et ses impacts sur la biodiversité

Des lacs, on ne connaît souvent que la surface. Cette constatation nous a toujours servi d’argument pour expliquer le manque d’attention que l’on peut parfois prêter à l’environnement sous-marin. L’on sait pourtant que le son se propage bien sous l’eau; et l’impact du bruit des moteurs de bateaux sur le comportement estimé des mammifères marins, qui communiquent par son, fait maintenant partie de nos préoccupations environnementales. Et qu’en est-il pour nos poissons de lac? Ne communiquent-ils pas aussi par quelconque son? La science parle : « Cela peut paraître étonnant, mais certaines espèces ont une acuité auditive assez développée. » Le silence révèle des sons Évidemment, voilà encore une nouvelle discipline scientifique qui se cherche un sujet.

L’écologie acoustique ne s’est encore guère mis la tête sous la surface des lacs, et les aquascopes que nous ont fait découvrir le CRE-Laurentides, le RSVL ou notre Mat Madison national, ne sont pas encore munis d’hydrophones. Mais déjà, l’attention des rares chercheurs pointe du doigt la nuisance acoustique causée par nos moteurs hors-bord; et plus ils font du bruit, plus ils risqueraient d’affecter notre faune aquatique. C’est sans compter les désagréments pour notre huard.

Pour Raphaël Proulx, professeur de biologie de la conservation, à l’Université du Québec à Trois-Rivières, et doctorant en géographie physique, la biodiversité naturelle existe aussi sous forme de sons émis par différentes sources, animales ou autres. « Ces différentes sources acoustiques interagissent entre elles et peuvent avoir des incidences sur les organismes vivants, tout comme sur l’environnement » (Oui, la pollution sonore a un impact sur la biodiversité)

Mais, si des recherches appuient la constatation que certaines espèces, comme les oiseaux, fuient les zones affectées par notre pollution sonore, la faune aquatique de nos lacs, elle, en est prisonnière. Et, si les autorités ont réglementé le volume du son émis par nos véhicules, aucune mesure de protection de territoires ne semble, en revanche, exister. Ne faudrait-il pas que notre réglementation de zonage prenne aussi en considération l’impact du son dans la protection de l’environnement de nos lacs?

« (Pour Raphaël Proulx, les environnements les plus affectés par les nuisances sonores sont les milieux marins et d’eau douce. Pourquoi?) Tout simplement parce que l’humain n’est pas conscient du bruit qu’il fait en dessous de l’eau, puisqu’il ne l’entend pas ». Pour lui, « les nuisances sonores ont un réel impact sur la vie aquatique des lacs de la région ». Et elles croissent en fonction de la vitesse des embarcations. Ici, en quelque sorte, si la vitesse ne tue pas, à tout le moins, elle pollue.

Par Carl Chapdelaine

Et l’environnement?

Les Laurentides d’aujourd’hui et celles d’autrefois, toujours le même environnement? Vous avez certainement lu, entre autres dans les mémoires d’enfance de Dave Clark, dans le Bulletin de l'ALSFX, automne 2011, ou imaginé l’arrivée en train des villégiateurs à Montfort et des skieurs de fin de semaine dans les autres villages de la région. Ils rejoignaient, les uns en été, les autres en hiver, les chalets ou les hôtels pour des retrouvailles et week-ends mouvementés.

C’était un environnement qui avait pu souffrir de l’exploitation forestière et de la drave, mais qui pouvait accueillir sans trop de dommages, malgré la consommation de charbon ou de diesel, un certain flot de visiteurs. Aujourd’hui, l’exploitation forestière s’est éloignée quelque peu des centres et lacs urbanisés; surtout par manque de ressources. La drave est disparue; quoique ses déchets tapissent toujours le fond de nos lacs.

Les milliers de véhicules ont succédé aux quelques wagons de passagers; un éventail monstrueux de routes carrossables, avec des bretelles jusqu’à votre porte, et l’autoroute ont remplacé les deux seules voies ferrées. Tout le contraire de ce qu’il aurait fallu, à l’échelle du territoire, pour éviter le saccage de cet environnement si convoité. Et, comme pour presque tout dans nos entreprises, le retour en arrière n’est pas évident.

Vous y songez probablement; vous vous interrogez sur votre impact environnemental, sur la protection du lac surtout. Mais vous ne voyez guère de possibilité de faire mieux. Profiter de l’environnement impliquera-t-il toujours de le détruire? Comment sortir de ce cercle vicieux? L’auto vous est essentielle; et le co-voiturage ou le transport collectif ne vous apparaissent pas comme des alternatives adaptées à vos allers-retours du lac au village ou à la métropole. Solution plus probable, vous faudra-il faire le bond et voir à l’achat d’une auto électrique; en comptant sur la présence des bornes essentielles à son utilisation?

Mais, nous sommes loin de voir flotter au-dessus de Wentworth-Nord, le nuage de smog qui, comme nous l’indiquent les météorologues, chapeaute à l’occasion la Métropole. Alors, y a-t-il vraiment urgence à appliquer les freins, à souvent plus de cent kilomètres de Montréal? Nos Laurentides ne sont-elles toujours pas notre infinie réserve de nature, d’eau et d’air pur? C’est pour autant, évidemment, que nous ayons enfin pu sortir de l’autoroute; que le myriophylle à épi ou les sédiments n’aient pas déjà dénaturé nos cours d’eau…

La santé est une priorité au Québec; on vient de lui offrir un budget pour un plan de développement encore nébuleux. À quand un semblable plan de protection de notre environnement; et avec appel à tous? L’un de nos problèmes n’est-il pas, en effet, notre isolement face au défi? Vous livrez vos déchets au compostage ou au recyclage; avec l’incertitude quant à leur destination ultime. Vous roulez moins vite et allez moins loin peut-être. En tout, vous faites votre petite part. Mais, en fait, vous polluez toujours plus que vous ne le devriez. Et cela ne constitue pas une mobilisation générale pour initier un renversement de tendance. 

Votre priorité, si vous êtes résident permanent, demeure d’aller à l’école ou à vos affaires; à votre chalet si vous êtes un villégiateur. Vous devez y inviter parents ou amis et, comme il n’y a guère de commerces et de services privés dans cette municipalité éparpillée autour de ses lacs, vous prenez votre auto pour aller vous ravitailler à Saint-Sauveur, en faisant le plein à Morin-Heights. Même avec les possibilités de délocalisation apportées par le télétravail, l’absence de ces services n’est-elle pas un obstacle majeur dans la réduction des déplacements des Nord-Wentwortois?

L'évasion vers les espaces encore peu urbanisés des Laurentides, accéléré par l’apparition de l’économie numérique, comme l’usage immodéré du véhicule individuel, ne sont-ils pas le reflet de l’individualisme qui caractérise notre société? Il nous faudra pourtant bien commencer à retrouver les services collectifs d’autrefois, et à nous impliquer sérieusement pour la sauvegarde de cet environnement, plutôt que de se contenter de demander aux gouvernements de diminuer les gaz à effet de serre à notre place.

Pourrait-on imaginer, comme se le rappelleront les Montréalais du babyboom, que le marchand de légumes, de pain, de lait ou l’aiguiseur de couteaux livre ces biens et services essentiels à nos portes, réduisant ainsi le nombre de véhicules sur nos routes? D’ailleurs, la Covid n’a-t-elle pas visiblement favorisé le développement du service à domicile de repas préparés dans la métropole; malgré l’omniprésence des épiceries et supermarchés? Comme dans certains reportages sur la campagne française, ou même comme pour la livraison de repas au personnel du pavillon Montfort, un tel service n’est peut-être pas impensable; pour autant que chacun puisse y trouver son compte. Qui n’a pas imaginé, à la blague, que le livreur de pizza venait jusqu’au lac pour vous éviter d’avoir à préparer le repas ou pour changer votre ordinaire?

Plusieurs associations de lac, conscientes qu’il ne faut pas se fier au beau miroir que ces derniers affichent, ont adopté une charte, qui vise d’abord à leur protection. Pourquoi ne pas développer une charte de la protection de l’environnement, à proposer à tous les résidents; même si notre ciel est toujours d’un bleu clair et que notre forêt verdit encore nos vallées et nos collines?

Court passage lors de la dernière séance du conseil municipal, le dévoilement de l’ambitieux programme du Comité consultatif en environnement, par sa présidente, Mme Colleen Horan, mérite notre attention : protection des cours d’eau (systèmes septiques, bouées, etc.); des forêts; de la faune; de l’air; du silence et de la paix; l’éducation par la sensibilisation. Et ce ne sont là que les catégories qui recevront les avenues à explorer ou à privilégier, ajoute la conseillère municipale. Les citoyens de Wentworth-Nord auront peut-être leur charte de protection de l’environnement; un outil pour orienter l’action de chacun vers un but commun et qu’il est urgent d’atteindre. C’est pour autant que la municipalité ne se limite pas à ses priorités; et, vu la rareté de ses ressources humaines, ne se serve du comité que pour appuyer le seul respect de sa réglementation environnementale.

Par Carl Chapdelaine,

Vive la mouche noire!

Autour de la maison, à Montréal, ou même dans le boisé Saint-Sulpice à côté, rien à craindre de cette petite peste; plus de chance d’y voir le coyote que la mouche noire. Mais hier, en quittant mon chalet par le sentier Mount, les bras chargés, je devais ressembler à ces saints de l’Église avec une auréole autour de la tête. Une nuée de petites mouches noires semblaient aimantées par cette succulente pièce de résistance. Les Agniers n’auraient-ils pu s’en contenter pour la torture de nos Saints Martyrs Canadiens? Rien de tel dans la métropole ou à Saint-Jérôme. Qu’avez-vous fait avec vos mouches noires, avais-je demandé l’avant-veille à la parenté de Saint-Colomban? On était pourtant sur la terrasse de la maison, à l’orée du bois. 

Il n’y a peut-être pas dix ans que je me suis interrogé sur le fait que mon pare-brise ne soit jamais taché par quelque bibitte écrasée lorsque je venais dans les Laurentides ou en sortais. Je ne suis ni entomologiste, ni même biologiste, et je ne pouvais émettre aucune explication. À mon adolescence, disons fin des années 50, le pare-brise de l’auto de mon père était couvert d’insectes volants écrasés, mouches de toutes sortes, papillons et que sais-je, au moindre tour d’auto à la campagne. Des proches m’ont confirmé que c’était bien le cas.

En fait c’était tellement le cas, et ailleurs aussi sur la planète, que l’appellation «phénomène du pare-brise» est apparue dans le domaine de la science. Devant l’absence de donnée statistiques, certains auraient même tenté de mesurer l’opacité de la couche d’insectes écrasés sur les pare-brise pour pouvoir éventuellement évaluer l’évolution du problème; une sorte de protocole du pare-brise…

Une importante étude, ou plutôt une synthèse des recherches répertoriées sur le sujet, aurait été produite en Europe, en 2017, et une autre en Australie, pour identifier l’ampleur, les causes probables et les conséquences de ce qui s’avérerait être une diminution phénoménale de plusieurs catégories de ces insectes. On parle même du plus important épisode d'extinction depuis la disparition des dinosaures. Mais l’on n’aurait pas pu établir de corrélation directe entre l’une ou l’autre cause et le phénomène. En fait il semble que les insectes n’aient guère fait l’objet de prédilection des chercheurs dans le passé. Et les insectes rampants, comme les espèces aquatiques, ne sont pas épargnés par cette chute de population. 

En 1875, une invasion de milliards de «criquets des montagnes Rocheuses» a pris une semaine à traverser Plattsmouth, au Nebraska. Quelques décennies plus tard, suite au développement de la culture et de l’élevage à grande échelle dit-on, les derniers de leur espèce, éteinte depuis, étaient aperçus dans la Prairie canadienne. National Geographic. Très sensibles aux pesticides, les éphémères, ou mannes, une espèce aquatique, sont en voie de disparition dans certaines régions du Québec. Et quand avez-vous aperçu votre dernière sauterelle, votre dernier bourdon ou même votre dernier papillon? https://www.abatextermination.ca/ephemere/

Nous énumérerons ici les causes possibles, identifiées ou pointées par les chercheurs, que nous avons relevées :

- L’habitat et l'environnement (La conversion des plaines en terres agricoles, l’urbanisation, la déforestation, l’assèchement des zones humides, les espèces envahissantes chez les insectes et les parasites, bactéries ou champignons, la lutte contre les feux et l’aménagement forestier peut-être, la pollution lumineuse, etc.) 

- La perte de biodiversité, les pratiques agricoles, les pesticides et les herbicides :  Certains insectes se nourrissent d’éléments de plantes spécifiques; or la monoculture a considérablement réduit le nombre de plantes sur d’immenses territoires. Ces insectes sont disparus avec les plantes qui leur étaient associées. : Conservation de la nature, Canada. 

Un chercheur, Henri Goulet, ayant passé 50 ans à étudier les insectes pour Agriculture Canada, dit que les insectes rampants ont subi le même sort que les volants. Des espèces de coléoptères auraient complètement disparu de la Ferme expérimentale centrale de l’Ontario, peut-être en raison de la conversion des cultures en champs exclusifs de maïs et de l’utilisation conséquente d’herbicides au printemps.
Mais quelques endroits semblent épargnés; comme au parc provincial Pinery, à l’ouest de London et en bordure du lac Huron. Les vents du large auraient peut-être dissipé les pesticides. Ottawa Citizen

Les bourdons et les abeilles sont des cas plus présents à notre esprit. Certains pesticides utilisés dans les champs ou vergers semblent être la cause de leur déclin; du moins en Europe, où ont été faites les principales études citées:  Radio Canada international.

- L’auto : Certains se sont demandés si la route et les autos, qui tuaient des millions d’insectes volants en Illinois comme ailleurs, n’auraient pas décimé les populations de ces insectes. Canadian Geographic.

- Les changements climatiques (extrêmes de températures, sécheresses, etc.) sont mentionnés comme une cause potentielle. Mais ils peuvent aussi favoriser certaines espèces, comme l’arpenteuse de la pruche qui aurait profité d’hivers plus doux pour accroître sa zone d’expansion au Québec. Société d'entomologie du Québec.

Conséquences 

- En agriculture ou apiculture : Pollinisation des cultures réduite et chute de la production de miel.
- Disparition des espèces d’oiseaux et mammifères qui se nourrissent d’insectes volants, comme les hirondelles et les chauves-souris, etc.

Interrogation 

De Montréal à la baie James en auto, quand c’est la saison des insectes, le phénomène du pare-brise existe toujours, me confie une amie qui y a demeuré quelques années. Et ce n’est pas avec un passage dans un simple lave-auto que vous arriverez à les décoller. Des voisins de Montréal me disent aussi qu'ils récoltent encore des insectes de cette manière en allant, soit dans les Cantons-de-l'Est, soit à Saint-Michel-des-Saints, haut dans Lanaudière, soit à Ville-Marie, au Témiscamingue; mais en quantité moindre que jadis tout de même. Par ailleurs, tout en m’indiquant qu’il y a, cette semaine, des mouches noires sur le terrain de golf de Val-d’Or, en Abitibi, et qu’elles vous arrachent des morceaux de peau, on m’assure que les pare-brise font certainement mouche en allant de Val-d’Or à Ville-Marie.

Alors, si le phénomène existe toujours tant soit peu dans les zones où visiblement règne ou prédomine la forêt, il faudrait peut-être en établir la cartographie quantitative sur l’ensemble du Québec, avec le protocole du pare-brise faute d’autre instrument. On pourrait ainsi apprécier la situation, voir l'évolution future du phénomène, s’il y a toujours lieu, et contribuer à discerner entre les causes invoquées en Europe et ailleurs.  

La mouche noire, c’est donc signe d’un environnement encore naturel; pour notre bonheur à tous… Les travailleurs forestiers se couvraient d'huile et s'y habituaient. (Mais prévenez-moi quand leur cycle sera terminé. Un Montréalais peut survivre à la pollution; pas aux mouches noires!)

Ps : La mouche noire n’est pas un moustique; ce dernier, c’est notre maringouin. 
Bye-bye bibittes sur le pare-brise. Le nouveau printemps silencieux ? : David Suzuki

Par Carl Chapdelaine