Histoire et patrimoine

L’auberge de la P’tite Mary

D’après «Profils de femmes», roman historique non publié, de Laurette Paquin (1920-1999)

Montfort à ses tout débuts, «petit village en apparence très ordinaire, mais qui aurait pu inspirer un grand peintre par son site accroché au flanc de nos belles Laurentides. Face à un lac d'une clarté et d'une limpidité cristalline, il offrait un paysage champêtre inouï à ses habitants paisibles et sans histoire. En belle rangée, comme sur un jeu de Monopoly, on pouvait voir l'église, le presbytère, l'hôtel, le magasin général et une trentaine de maisons. Il y avait aussi, érigée sur un genre de promontoire, cette bâtisse qu'on appelait l'orphelinat. Une maison grise, … où vivaient des enfants sans père ni mère.» Par-là, il y avait aussi une imposante demeure blanche, cossue, avec ses deux colonnes à l’entrée et un immense foyer.

En Écosse, Mary, âgée de seulement seize ans, quittait la maison familiale pour l’Amérique de tous les espoirs. Sur le paquebot, la mignonne petite rousse fut remarquée par un beau parleur, plus âgé qu’elle et joueur notoire. Ce francophone parlait aussi l’anglais; il avait ses entrées auprès du capitaine et la petite Mary devint vite la coqueluche de l’équipage.

À la table de jeu peut-être, le nouveau compagnon de Mary avait fait la connaissance de M. Brown, un riche importateur de tissus fins, d’ascendance écossaise. Un lien d’amitié se créa entre eux, tandis que M. Brown se trouva des affinités avec la jeune Mary. «Il semblerait qu'il leur fit une offre alléchante»; et de venir s’installer dans son village, à Montfort, dans la grande maison à colonnes...

La proposition de M. Brown fut acceptée et un mariage eût bientôt lieu en grande pompe; Mary devint Mme Paradis, avec M. et Mme Brown comme témoins. Ces derniers avaient d’ailleurs organisé une réception de noces à laquelle tout le village avait été invité. La photo de mariage allait trôner sur le «sideboard» de l’auberge, une sorte de vaisselier en deux sections superposées.

On ne peut pas dire que ce couple avait grand-chose en commun, langue, religion ou éducation. La vie de joueur devait aussi avoir son lot de hauts et de bas. Seule une fille, Marie-Louise, allait naître de cette union. Cette dernière n’allait pas en dire beaucoup plus sur les rapports entre ses parents.

Bien plus tard, pour Laurette comme pour ses frères et sœurs, les visites occasionnelles à l’auberge seraient des plus dépaysantes. Il s’y trouvait toutes sortes d’objets des quatre coins du monde et son grand-père pouvait raconter l’histoire rattachée à chacun. Dans la quarantaine, sa grand-mère Mary portait ses cheveux roux noués en deux tresses autour de la tête. Sous des airs de faible femme se révélait une dame de fer, forgée par la vie. Sa maxime était «get up and go» et elle avait appris à ne se fier qu’à elle-même.

Le téléphone et l’électricité arrivèrent dans ces années-là; tandis que scieries et autres amenèrent nombre d’ouvriers au village. Mary transforma la grande maison en pension-auberge pour ces travailleurs à loger à la semaine. Il y avait six chambres à l’étage, avec un, deux, ou trois lits. Elle administra rondement cette grande famille. Le règlement était affiché partout, et en bon français pour une anglophone :
« 1. Pas de femme dans les chambres.
2. Pas de boisson.
3. Fumer dans le vivoir.
4. Bain à toutes les semaines. »

Les hommes devaient donc fumer la pipe dans le vivoir, une grande pièce avec plusieurs berceuses placées devant le foyer et des tables pour jouer aux cartes ou aux échecs. Et surtout, des crachoirs aux bons endroits. Quelle corvée désagréable que de nettoyer ces «spittoons». Le bain se prenait le samedi après-midi. Le poêle ne dérougissait pas, afin d’alimenter les «boilers» (bassines); on en remplissait alors la cuvette servant de baignoire. Cette dernière était placée dans un coin de la cuisine; une épaisse draperie assurant l’intimité. Le soir, tous se retrouvaient dans la salle pour raconter les événements marquants de leur journée.

Plusieurs fois par année, Mary recevait une enveloppe brune d’Écosse, chèque ou mandat sur lequel elle ne donnait guère d’explication. Elle allait alors à la banque, à Saint-Jérôme; puis y faisait quelques achats. En revenant, elle passait chez sa fille, Marie-Louise, y apportant tissus, vin, beurre, beurre d’érable, bonbons et thé. Elle s’approchait alors de l’une des sœurs de Laurette qui avait eu les jambes atrophiées par la poliomyélite et restait confinée à son fauteuil. Elle lui offrait ce qu’il fallait pour tricoter et broder, en lui disant : « Ma petite fille, apprends à travailler. Tu vas devoir gagner ta vie plus tard». Elle lui donnait aussi quelques pièces de monnaie et ajoutait: «Ménage ton argent, mets-le de côté et surtout ne le donne à personne». La grand-mère avait raison et l'avenir allait le leur prouver; à cette époque, aiguilles et crochets pouvaient faire recette.

Au tournant du siècle, l’auberge n’allait pas manquer de clientèle. En plus du chemin de fer, les routes étaient devenues carrossables et quelques touristes cherchant l’air pur et les produits frais de la ferme s’aventuraient dans les Laurentides.

Marie-Louise vécut sa jeunesse à Montfort, dans cet environnement propre à l’auberge. Elle s’occupait des œufs et des poulets, mais elle refusait de manger ces-derniers le temps venu… Elle était près de son père, qui lui rapportait des livres de partout et lui décrivait les combats de boxe qu’il affectionnait. Elle fréquentait les pensionnaires plutôt que les jeunes de son âge. Pour eux, elle chantait en s’accompagnant «au piano immense qui trônait dans le vivoir».

Le teint et les cheveux assez foncés, elle enviait «les filles blondes à la figure de porcelaine blanche, ce qui était plus à la mode»; mais pour ses propres enfants, elle devait être la plus belle. Son animal préféré, «Le Chien», ne la quittait jamais; laissé pour un temps derrière lors de son mariage, il refusa alors de monter la garde.

En effet, à dix-sept ans elle eut le coup de foudre pour un Normand, fraîchement arrivé au pays et qui, à la recherche d’un chantier de construction, avait abouti à Montfort. Elle maria bientôt ce beau Survenant et ils s’installèrent au lac Marois, aujourd’hui Sainte-Anne-des-Lacs, mais qui n’était alors que «petites maisons modestes bâties sur les terres de roche que les habitants de la place cultivaient».

Au début du 20e siècle, l’auberge recevait plus de vacanciers et des religieuses à la retraite, une clientèle qui exigeait moins que celle des travailleurs. Vers 1925, une tragédie allait marquer la vie de Mary; «son mari, parti le matin avec M. Brown pour chasser le chevreuil, ne revint pas. On lui ramena le corps en fin de journée». En chutant, il avait reçu la décharge de son fusil en pleine poitrine.

Mary qui avait aidé bien des gens à s’occuper de leurs défunts, se vit rendre la pareille. La dépouille était déposée sur des planches disposées sur des chevalets et recouvertes de draps; le cercueil ne servant que lors des funérailles.* L’exposition durait deux ou trois jours pour permettre visites et prières. Il fallait nourrir et parfois héberger parenté et amis qui venaient rendre leur dernier hommage.

Puis, la vie reprit son cours à l’auberge; mais la P’tite Mary restait très affectée. «Et c'est à ce moment que le hasard mit sur son chemin un homme qui sut exploiter cet état de …vulnérabilité». Serviable, «il devint indispensable et acquit une emprise et une sorte d'autorité sur elle». Elle signa probablement alors un papier qui devait bien lui donner quelque part de l’auberge. Revenue de son aveuglement plus tard, elle mûrit le projet de profiter de quelques jours d’absence de son prétendant pour se défaire de cet engagement, en même temps que de son bénéficiaire.

Elle fit dire à son beau-fils qui avait une terre à Prévost: «Venez vite avec votre père et vos frères. Prenez la grande charrette à foin et des outils. Vous allez débâtir mon auberge et sauver ce qui est récupérable. Il faudra faire de nuit, de préférence.» «Ceci dit, ceci fait. Ils démolirent la maison et partirent avec tous les matériaux que pouvait contenir la fourragère.» «On organisait facilement des (corvées) lorsqu'il y avait urgence; dans quelques jours seulement, avec l'aide des hommes de ce village, sa maison était debout», rue Morin, où elle existe toujours. Puis on fêtait. Mary n’y vécut que quelques années avant de rendre l’âme, à l’âge de soixante ans.

*Être sur les planches : on élevait des tréteaux soutenant des planches et un drap blanc pendait jusqu’à terre. On mettait des sous noirs sur les paupières et…des chaudières vides sous ces planches…Certaines veillées des morts apportaient parfois des saouleries peu catholiques!  https://www.patrimoine-beauceville.ca/cimetieres-1765

Carl Chapdelaine (Publié dans le Bulletin de l’ALSFX, printemps 2014.)

Les origines de Montfort *

C’est à l’hiver 1880-1881, tandis que naissait la société de colonisation du diocèse de Montréal, qu’un groupe de citoyens de cette ville manifesta l’intention d’acheter quelques lots dans l’un des Cantons du Nord. Le projet se mariait très bien avec le mouvement patriotique associé plus tôt au célèbre curé Labelle; il se doublait de l’intention d’y créer un orphelinat.
Messire Rousselot, curé de la paroisse Notre-Dame de Montréal et «apôtre des orphelins et délaissés», appuya l’initiative.

Trois éclaireurs s’aventurèrent alors dans les forêts de ces cantons, à la recherche d’un endroit propice. Après maintes recherches, ils arrivèrent dans le nord du canton de Wentworth, au onzième rang, en plein bois. Là, près d’où naîtrait bientôt le moulin et l’orphelinat, ils estimèrent avoir trouvé le lieu approprié, à la fois suffisamment rapproché de Montréal et surtout de Saint-Jérôme. Le sol, quoique rocheux, leur paraissait acceptable et la forêt regorgeait d’arbres de bonne qualité, une ressource déjà primordiale à l’époque.

À Montréal, dans les deux mois qui suivirent et à l’aide d’une carte approximative du territoire, ce furent une soixantaine de braves qui achetèrent du gouvernement les premiers lots dont la plupart n’avaient encore rien vu. Cela serait suffisant pour envisager de créer, un jour, une paroisse «qu’il fut d’abord convenu de nommer Notre-Dame des Lacs à raison des nombreux lacs qui s’y trouvent».

En soi, le projet d’orphelinat n’était déjà pas une mince tâche et allait nécessiter un appel aussi bien à la générosité de donateurs qu’au dévouement de ceux qui allaient s’y consacrer. Privés de parents, ces enfants ne seraient pas abandonnés à errer dans les rues de la ville; ils grandiraient plutôt dans un milieu sain, francophone et catholique, sous l’œil bienveillant de leurs protecteurs. Formés au monde agricole et aux métiers qui lui sont associés, plusieurs devraient eux-mêmes, devenus adultes, asseoir la mainmise de la communauté sur ce territoire.
Sollicité, le gouvernement accorda les fonds pour voir à l’arpentage et à l’ouverture d’un chemin de colonisation qui, «partant du canton de Morin, devra traverser ceux de Wentworth et Montcalm pour rejoindre la Rivière Rouge dans (celui) d’Arundel». Ce sera «la voie la plus courte de cette rivière à Saint-Jérôme».

Les pionniers convergèrent alors «vers le canton de Wentworth, au pied du lac dédié à l’apôtre des Indes et du Japon (saint François Xavier)». On défriche; charpentiers, maçons et menuisiers s’affairent; des moulins, des scieries et l’aile droite de l’orphelinat sortent de terre. C’était déjà à l’automne 1881 que, devant la nécessité de construire «un moulin, à scie, à bardeaux, etc., M. Joseph Bureau (l’explorateur du chemin de colonisation) avait découvert un pouvoir d’eau sur le no 6 du onzième rang». «Des habitations se dressent tour à tour pour y abriter ces nouveaux paroissiens.»

Le 24 août 1883, accompagnant un contingent d’orphelins de la ville, deux pères et six frères de la Compagnie de Marie arrivèrent de France pour prendre le chemin et l’administration de l’orphelinat agricole. C’est en l’honneur du fondateur de leur communauté que la paroisse porterait finalement le nom de Notre-Dame de Montfort.

Une décennie plus tard, la voie ferrée, déjà rendue à Saint-Sauveur, prendrait aussi la direction de ce nouveau village. On ne mettrait pas plus de deux heures et demie pour s’y rendre. Entre-temps, ce projet réussi de colonisation aura aussi engendré la création d’un établissement agricole sur la Rivière Rouge, dans le canton d’Arundel, établi sur des terres plus fertiles et qui pourrait accueillir une partie des jeunes formés à l’orphelinat, distant de trente milles.

*L’essentiel du contenu de mon article provient de la publication : «ORPHELINATS AGRICOLES de Notre-Dame de Montfort», en deux éditions dont l’une, la moins apologétique et parue à Montréal en 1883, se retrouve sur le lien suivant : http://www.archive.org/details/cihm_02187

Carl Chapdelaine
Publié dans Le Bulletin de l'Association du lac Saint-François-Xavier, printemps 2010.

Les histoires anciennes de G. Chartier

Drame au magasin général

M. Gérard Chartier, avec ses quatre-vingt-onze ans en ce jour même, a une bonne mémoire des faits anciens. Il se souvient même de ce qui s’est passé avant sa naissance…

Au coin de la rue Principale et du chemin des Montfortains, là où trônent aujourd’hui les boites postales, il y avait autrefois un magasin général. Il avait appartenu à M. Williamson, le propriétaire de la scierie située plus bas, et qui avait succédé à son père. M. Reid, de descendance écossaise, avait repris le commerce de M. Williamson. C'était un personnage important ici; on le connaissait, entre autres, comme prêteur et aussi donateur auprès des familles les plus pauvres du village. Cependant, comme certains propriétaires n’arrivèrent pas à rembourser leur dette, plusieurs maisons autour du lac tombèrent dans les mains de leur créancier.

Mais le destin n’allait pas être tendre envers la famille Reid. Un jour, ça devait être vers 1920, deux chasseurs entrèrent au magasin où se tenait le commerçant. Avaient-ils besoin d’y acheter quelque article de chasse ou simplement d’y prendre leur courrier, puisque l’endroit servait déjà de comptoir postal? L’un des deux hommes était porteur d’une carabine chargée ou peut-être en train d’en vérifier le mécanisme. Par inadvertance, il tira un coup de feu qui résonna dans toute la bâtisse. Avec stupeur, on vit M. Reid hurler et s’écrouler; une balle venait de lui traverser les deux jambes.

Tout le voisinage accouru et l’on s’empressa d’apporter les premiers soins au malheureux. Devant la gravité des blessures, il fut vite décidé, malgré l’éloignement, de faire appel aux services hospitaliers de la métropole. Un train affrété en toute hâte partit de Montréal pour venir chercher le grand blessé; c’était alors certainement le moyen de transport le plus approprié pour rejoindre directement le village. Le blessé aurait été transporté à la station de Montfort dans ce que les gens du village appelaient le taxi, la charrette de M. Joseph Dionne, tirée par un taureau, et dont une photo a déjà été publiée.

M. Reid fut amené à l’hôpital Royal Victoria, où l’on peut imaginer l’attention que l’on dut lui porter d’urgence. L’équipe médicale put lui sauver une jambe; mais la gangrène se logea dans l’autre, qui dut finalement être amputée. Les prothèses de l’époque n’avaient pas encore profité du déploiement technologique de celles d’aujourd’hui, ou même des avancées générées au cours de la Grande Guerre de 14-18. Le rescapé aura hérité d’une jambe de bois et, après de longs mois de convalescence, allait devoir utiliser aussi la canne pour se remettre à marcher. Les clients allaient revoir M. Reid dans son commerce, avec sa jambe de bois solidement tenue au corps par une attelle de cuir.

Bien plus tard, un autre drame allait marquer la famille. Très âgée et malvoyante, la sœur de M. Reid croyait avoir emprunté le passage qui longeait la voie ferrée, alors qu’une locomotive approchait bruyamment. Mais la pauvre se trouvait plutôt directement sur la voie et n’eut aucune chance lorsqu’elle fut frappée de plein fouet par le mastodonte.

Inauguration de l’hôtel

C’est en grande pompe que l’on décida de célébrer l’inauguration d’un hôtel à Montfort; c’était le deuxième dans l’histoire du village, semble-t-il. On accourut à l’événement, en train, en calèche, à pied ou en navigant sur le magnifique lac Saint-François-Xavier. Désormais, la barque, autrefois munie de rames, profitait de la puissance d'un moteur.

On était rendu au soir, alors que deux embarcations, apparemment en provenance de Newaygo et sans lumière, se dirigeaient vers le lieu du rassemblement. Fausse manœuvre ou panne technique, elles entrèrent violemment en collision. Quatre personnes qui y prenaient place se retrouvèrent à l’eau. Livrées à elles-mêmes, aucune ne réussit à rejoindre la rive. Elles se noyèrent dans les eaux du lac sans que, malgré les cris d’appel à l’aide sans doute, l’on ait su à temps leur prêter secours.

Comment a-t-on pu repêcher les corps? A-t-il fallu attendre qu’ils remontent éventuellement à la surface; en supposant que l’eau n’ait pas été trop froide pour empêcher le phénomène? A-t-on fait appel à des plongeurs?

M. Chartier se rappelle que les dépouilles des victimes furent exposées dans la grange de M. Constantineau, le père d’André, que l’on avait soigneusement dû aménager pour les circonstances. Le drame toucha directement plusieurs familles et marquera les esprits à tout jamais. L’inauguration de l’hôtel avait tourné au cauchemar.

Le rappel d’un si dramatique événement ne souligne-t-il pas que, dans une municipalité dont la principale caractéristique est l’importance de ses nombreux lacs, la sécurité concernant la navigation, les sports nautiques, la baignade, la surveillance des enfants en bordure de rive, ou autre, doit prendre une importance toute particulière?

La variété des activités sur le lac s’est accrue et de nouveaux usagers, parfois inconscients des dangers, sont apparus; qu’en est-il des nouveaux défis que cela pose à la prévoyance? Avant d’émettre la moindre vignette, ne devrait-on pas exiger que tout usager s’aventurant sur un lac reçoive les consignes appropriées et sache nager pour, au moins, se tenir à flot; ou, à défaut, soit muni de l’indispensable veste de flottaison? Pour être à même de venir en aide d’urgence à des naufragés ou à des baigneurs en danger, des bouées de sauvetage ne devraient-elles pas être disponibles aux endroits stratégiques, voire sur tous les quais et toute embarcation motorisée?

De mémoire d’autrui et avec quelque brin de laine en plus; par Carl Chapde…

L’hiver chez les Algonquins

Tandis que des Weskarinis de nos Laurentides, nomades, empruntaient les rivières du Lièvre, de la Rouge et du Nord au début de la belle saison, pour se retrouver le long de la rivière Outaouais et commercer avec les Hurons ou les Européens, ils reprenaient la route en sens inverse pour passer l’hiver sur leurs territoires de chasse, en mode survie.1 Pour se déplacer sur les rivières et les lacs gelés, ils troquaient le canot, qui leur permettait de naviguer sur ces mêmes cours d’eau et de faire du portage, pour le toboggan, servant au transport des bagages, et les raquettes pour marcher dans la neige.2 « Les hommes partaient devant afin de tracer la route pour que les femmes et les enfants puissent avancer plus facilement. »3

« À cette époque de l'année, les Algonquiens* chassent le petit et le gros gibier. Il est plus facile pour eux de chasser le gros gibier comme l'orignal parce qu'il se déplace lentement dans la neige épaisse. … Les Algonquiens se nourrissent surtout de viande. En hiver, ils se dispersent en petites bandes pour ne pas chasser sur le territoire des autres bandes. Dès qu'il n'y a plus de gibier à un endroit, ils se déplacent vers un endroit où la chasse est meilleure. Dans un même hiver, les Algonquiens déplacent plusieurs fois leur campement et ne restent pas plus de 15 ou 20 jours au même endroit. »4 Mais, si un feu de forêt a détruit un territoire, les bandes ne peuvent plus y vivre de la chasse pendant plusieurs années.5

Pour ces activités de chasse, ils utilisaient flèches, lances, couteaux et pièges. « Le temps d’activité était limité par la durée réduite des jours en hiver, même si les chasseurs partaient et revenaient souvent aux périodes crépusculaires. »5 L’arrivée de la colonisation change le mode de vie des Algonquins qui deviennent de plus en plus dépendants du commerce des fourrures.6

« Une famille élargie d’une trentaine de personnes avait besoin d’une soixantaine d’orignaux adultes d’au moins 340 kg pour vivre, au cours de l’hiver. … On appréciait le pagwadj aïaâ (steak) et on cuisinait de la pagwadjawessi (cipâte). ... On sait aussi que les Algonquins faisaient avec le bouillon de cuisson de leur gibier ou poisson, des soupes épaissies avec de la farine de maïs… »7 Cette dernière était échangée avec les Hurons, pendant la belle saison, contre des peaux.

La peau des cervidés pouvait aussi leur servir à recouvrir leurs wigwams d’hiver, plus petits que ceux d’été, et les femmes en confectionnaient des vêtements. Les carnivores, comme le loup, n’étaient consommés qu’en cas de famine; mais on pouvait également les chasser pour leur fourrure. »7 En hiver, on portait des capes.6

On pouvait pêcher sur la glace, si ce moyen était à sa portée, ou profiter de la présence d’une rivière; mais, l’on faisait surtout provision de poisson séché durant la belle saison.

*Un groupe comprenant aussi Innus, Cris, Abénaquis et autres. Algonquins | l'Encyclopédie Canadienne 

  1. Climat et Premières Nations
  2. https://www.anishinabenation.ca/le-toboggan-et-les-raquettes/
  3. http://www.letrocdesidees.ca/fr/les-algonquiens.php
  4. LES ALGONQUIENS vers 1500
  5. https://www.erudit.org/en/journals/raq/1900-v1-n1-raq06439/1082183ar.pdf
  6. https://www.alloprof.qc.ca/fr/eleves/bv/histoire/les-autochtones-d-amerique-du-nord-notions-avanc-h1067
  7. https://www.quebecuisine.ca/?q=la-cuisine-des-algonquins

Autres :https://www.youtube.com/watch?v=Xjcm0Wgyneo

Par Carl Chapdelaine

Solstice d’hiver des Premières nations

L’être humain a probablement toujours eu conscience de cette période, fin décembre, où le soleil, comme au début de l’été, semble indécis dans sa course et comme en pause, d’où le terme d’origine latine, solstice ou arrêt du soleil. À midi, dans l'hémisphère nord, il est à son plus bas sur l'horizon. Ce sont aussi les journées les plus courtes; un état qui mettra quelques jours avant que ne soit visible la tendance inverse. Les Romains fêtaient alors cette période avec les Saturnales; fête qui, devenue associée au retour à la lumière, fut fixée au 25 décembre au 3e siècle avant notre ère. Saturnales romaines

Pour les Chrétiens pratiquants, Noël et le Jour de l’An sont avant tout des jours de commémoration religieuse. Mais le Père Noël a remplacé les Mages; les cadeaux électroniques, l’or, l’encens et la myrrhe. Et il ne nous vient pas souvent à l’idée que le choix, par le pape Liberius, du 25 décembre pour la naissance de Jésus ou Noël ait un lien direct avec le solstice d’hiver et les Saturnales. C’est en tout cas, pour les uns comme pour les autres, l’occasion de fêter. Futura sciences

Certes plus près que nous de la nature, les Premières Nations prêtaient une forte attention au ciel étoilé; on peut même parler d’astronomie autochtone. Ainsi, les Anishinaabek, peuple des forêts de l’Amérique du Nord comprenant les Algonquins, les Outaouais et les Ojibwés, voyaient un huard (Maang) dans les étoiles de notre Petite Ourse. Parcs Ontario    Ojibwemap    Native Skywatchers   Ces nations marquaient le temps par des cérémonies traditionnelles; tâche essentielle au déroulement de leurs principales activités. Le jeu apparent du soleil, de la lune et des étoiles, que l’humanité urbanisée n’arrive plus très bien à observer, pouvait bien leur servir de montre-calendrier. Jours, mois, saisons ou années, comme dans toutes les civilisations, se définissaient en fonction de la rotation de la terre autour du soleil ou de la lune autour de la terre. Radio-Canada: mythologie autochtone

Pour les Amérindiens, le solstice, que certains désignaient par "le Soleil qui se tient immobile", se matérialisait au début de l’hiver, «un moment important de réflexion et de communion. Ils se rendaient dans des tentes de sudation*, et c’était aussi une occasion de pratiquer la cérémonie de la pipe, de se rassembler et de festoyer». Le monde au naturel  Mais c’était aussi, pour plusieurs, le commencement de la saison morte. Les Algonquins pouvaient nommer la pleine lune de décembre «la pleine lune des longues nuits».

Et quand l’année commençait-elle? Cela variait selon les civilisations ou les religions. César choisissait le 1er janvier pour son calendrier “julien”, basé sur le cycle solaire, qui instaure une année de 365 jours; et l’Église suivait. GEO  Pour nos Premières Nations, et «bien que les types de calendrier varient d'une tribu à l'autre, presque tous les calendriers tribaux commencent au printemps; pour les autochtones, le printemps symbolise le début d'une nouvelle année par la naissance d'une nouvelle vie végétale et animale». Lakota Moon Calendar  N’est-ce pas un peu aussi le calendrier de nos villégiateurs saisonniers, que le dégel du lac et le retour des beaux jours ramèneront bientôt à leurs chalets d’été? Mais, selon l’ASTROLab du parc national du Mont-Mégantic, «pour les Amérindiens de l'est du Québec, l'année commençait l'automne». Le ciel des Amérindiens

*Rituel de purification, «les tentes à sudation étaient déjà utilisées par les hommes préhistoriques des régions tempérées et froides de l'hémisphère Nord». Les tentes à sudation

Par Carl Chapdelaine

La Danse à la lune

Après avoir passé une partie de la belle saison sur le cours inférieur de la Grande Rivière (l’Outaouais), là où elle s’apprête à rejoindre le majestueux Magtogoek (le chemin qui marche, aujourd’hui fleuve Saint-Laurent), Tête de Huard était revenu à son campement du lac, que les Français appelleraient Saint-François-Xavier. Il n’était pas avec sa fille, Truite agile; depuis cinq ans, cette dernière était partie dans la famille de celui qu’elle avait rencontré au campement d’été. Les Algonquins, contrairement aux Iroquois, vivaient sous un régime patriarcal. Ils avaient déjà deux garçons et une fille, dont Tête de Huard et sa femme étaient des plus fiers. Ils contribueraient à assurer la survie des Weskarinis, que les maladies apportées par les Blancs et les guerres avec leurs ennemis traditionnels mieux armés, les «Mauvais serpents» avaient décimés.

Peuple de nomades et vivant sur des terres qui ne s’y prêtaient guère, les Algonquins pratiquaient peu la culture du sol. En compagnie des hommes de sa bande, avec lesquels il était cousin, notre homme avait plutôt passé la semaine à chasser. Les bernaches et oies blanches de passage en avaient en partie fait les frais. Nombre de castors avait aussi été piégés le long des ruisseaux qui se jetaient dans le lac et ses tributaires. «Les bassins étaient les unités de base de la gestion des terres traditionnelles, servant de limites territoriales pour les familles, les bandes et les tribus.» (Wikipédia) Rien ne serait perdu du castor, dont la chair était prisée. À la prochaine belle saison, la peau de ces rongeurs aurait une grande valeur d’échange contre outils et armes que possédaient les Français. Ils en garderaient une partie pour se fabriquer des vêtements d’hiver.

Ils avaient aussi réussi à abattre deux orignaux qu’un guerrier avait vus en rêve. Ces derniers allaient assurer à toute la petite bande ample provision pour les semaines à venir. De plus, leurs femmes et leurs filles «traditionnellement chargées des tâches domestiques, des enfants, de la confection des vêtements, de la cueillette ou de la préparation de la viande d'animaux» (Wikipédia) pourraient bien garnir les plats que l’on se partagerait à l’occasion de la Fête avec danse à la lune, celle qui arrive aux environs de ce que les Blancs nomment l’équinoxe d’automne. Cette chasse, avec celle du printemps, était la plus fructueuse; mais, chaussés de leurs raquettes, les Algonquins poursuivraient cette activité durant tout l’hiver. Le poisson, frais ou séché, ne manquerait pas de compléter le menu.

«La Danse de la Lune en honneur à la Grand-mère en début d’automne» faisait partie des cérémonies pour marquer les temps chez les Algonquins. Tête de Huard mettrait le temps nécessaire à parfaire son maquillage et à ajuster son habit d’apparat. Au cours de la fête, qui réunirait tout le groupe, il demanderait souvent «le bâton orateur» qui lui donnerait droit de parole, évitant ainsi la cacophonie pouvant résulter de l’absence de toute règle; il faudrait alors lever la main pour avoir droit de l’interrompre. (Cette coutume ne pourrait-elle pas remplacer les règles actuelles qui régissent nos séances municipales?) Seul le cri du huard, en retard sur les oies, pourrait en obtenir dérogation. Il ne parlerait pas plus que le temps de fumer une pipe (une demi-heure). Il évoquerait les moments forts de la chasse. Il remercierait les esprits-maître qui les auraient guidés vers les animaux à abattre; tout en remerciant celui protecteur de chaque guerrier. Et puis, on chanterait autour du feu en jouant du tambour.

Depuis quelques jours, le paysage forestier de  monts et vallons tout autour commençait à afficher une palette de couleurs splendides où domineraient les teintes rougeâtres. Puis les feuilles s’accumuleraient au sol. L’hiver serait-il clément ou difficile? Il fallait s’en remettre à Grand Manitou et faire ample provision de nourriture, de bois de chauffage, de peaux et autres nécessités pour s’y préparer.

Par Carl Chapdelaine

Sources : Bulletin-automne-2010
https://fr.wikipedia.org/wiki/Algonquins
https://fr.wikipedia.org/wiki/Religions_algonquiennes
http://ottawariver.org/pdf/05-ch2-3-f.pdf
https://pikogan.com/fr/page/1027090https://aqction.info/evenement/tewatkennisaane-nous-nous-rencontrons-3/

Patrimoine en péril?

Dans le dossier Patrimoine de son dernier numéro de La Mémoire, la Société d’histoire et de généalogie des Pays-d’en-Haut nous livre le fruit du travail de Mme Christiane Brault, revenue au Conseil d’administration comme directrice. «Dans les deux dernières années, j’ai effectué des inventaires de bâtiments d’intérêt, retracé l’histoire de personnages qui ont marqué notre paysage et déniché des documents inédits.»

Il y a eu déjà de nombreux appels à la recherche de photos, d’histoires de familles anciennes de Montfort, d’anecdotes, etc.; elles ont largement contribué à la notoriété du célèbre bulletin de l’Association du lac Saint-François-Xavier, dont on peut regretter la disparition. Madame Brault n’a-t-elle pas suivi la même démarche; dont elle dit nous permettre la réappropriation «d’un fil manquant à notre histoire et à celle de nos ancêtres»?

Ne sommes-nous pas conscients que, sans une volonté active et constante de voir à la recherche de notre passé, sans un effort collectif pour assurer la sauvegarde de nos maisons ou autre bâtiments patrimoniaux, des récits des anciens ou de leurs collections de photos, nous risquons de laisser disparaître à jamais une page de cette histoire?

Dans ce dernier numéro, Madame Brault s’est attachée à la présentation de plusieurs presbytères de la région; ceux qui n’ont pu rester sur pied jusqu’à aujourd’hui, comme ceux qui existent encore. On a dû redéfinir leur utilisation, souvent en centre communautaire, comme pour les églises de Wentworth-Nord. Aujourd’hui, celui de Sainte-Lucie-des-Laurentides, superbe bâtisse sur le Chemin des Hauteurs et devenu gîte touristique est à vendre. Du Proprio
Par Carl Chapdelaine

Le passé oublié

Il nous a été donné de voir l’intérêt des résidents de Montfort pour l’histoire de sa colonisation ou même d’un passé plus récent; il ne devrait pas être moindre pour le tout Wentworth-Nord. De remarquables et louables efforts des autorités et de passionnés nous ont d’ailleurs laissé quelques recueils de photos et articles sur la petite histoire; sans oublier les savantes publications historiques et généalogiques de notre Fernand Janson national… Le maire François Ghali nous a par ailleurs laissé entrevoir, en août 2018, la création éventuelle d’un petit musée d’artéfacts anciens, profitant du legs d’outils du regretté conseiller municipal Alary.

Il est cependant évident que, avec les années qui s’égrènent, une partie de ce passé s’efface à jamais. Des photos dorment assurément dans de précieux albums possédés par les descendants des premiers colons de la municipalité ou dans leurs propres collections. Pour eux, ils ne représentent peut-être qu’un intérêt personnel; ils risquent fort, au dernier jour de leur vie, d’être ensevelis avec leurs propriétaires.

La recherche du tracé de l’ancien chemin de fer de colonisation de Montfort en est une qui a suscité plusieurs initiatives. Évidemment, la transformation d’une partie de cette voie par le Corridor aérobique offre du tout cuit dans le bec. Des articles, publiés dans La Mémoire, de la Société d’histoire et de généalogie des Pays-d’en-Haut et accompagnés de photos actuelles ou d’archives, retraçaient ainsi le déplacement de la Jonction Montfort. Cette recherche a pu se doubler de tout l’attrait du train à vapeur et de toute l’infrastructure qui s’y rattache ici.

La vie de l’Orphelinat, à la source de la naissance du village, a suscité autant d’intérêt, sinon plus. Les récits des Montfortains ont pu ici constituer une sourde précieuse d’information. Le tracé et la forme du conduit alimentant l’ancienne scierie du lac Chevreuil que nous avons, nous-même, étudiés, devenaient même une donnée de l’analyse nécessitée par l’inspection du barrage du lac Saint-François-Xavier qui montrait des fuites dernièrement.

Il nous a été donné de reproduire à main levée le tracé des routes de colonisation sur le réseau routier principal actuel de la Municipalité, grâce aux plans anciens publiés par M. Janson et une carte topographique actuelle. Quelle ne fut donc pas notre intérêt de recevoir récemment de M. Chris Teron, villégiateur au lac Notre-Dame, dans une propriété appartenant à la famille de son épouse depuis 110 ans, l’annonce qu’il avait relevé sur le terrain, GPS à l’appui, presque tout le tracé de l’ancienne voie. Il s’agit d’un tronçon sortant de l’actuelle route 329 et se rendant à Laurel.

Entre autres sections de cette route de colonisation, celle contournant la tête du lac Saint-François-Xavier dans la bande qui le sépare de son tributaire, le Lac-à-la-Croix, n’existe plus. C’est là que le couple doit maintenant concentrer ses recherches pour terminer ce tracé et il fait appel à l’aide. Sans document précis à notre disposition, nous ne lui sommes d’aucun secours. Certains résidents de longue date au lac et dans le secteur ont peut-être en tête ou autrement quelque information pouvant guider nos passionnés chercheurs. Le tracé ancien de cette voie existe peut-être encore sur quelque plan cadastral privé ou public.

Que ce soit pour ce projet ou tout autre contribuant à retracer pour les générations à venir le passé d’ici, ne soyez pas avare de vos documents anciens; laissez-en copie à une société d’histoire et de généalogie ou à toute entité susceptible de les immortaliser. Qu’il s’agisse de ce qui vivait sur la terre ou dans les lacs, comme nous le fait découvrir si passionnément les bénévoles du CIEL, il ne faut pas le laisser disparaître à jamais...

Par Carl Chapdelaine,

La Mémoire de la SHGPH

Cette semaine paraissait le numéro du printemps 2020 de La Mémoire, de la Société d’histoire et de généalogie des Pays-d’en-Haut; une publication toujours très appréciée. Pour tous ceux qui s’intéressent à la généalogie et à l’histoire de ce coin de pays, à sa colonisation, à la naissance de ses villes et villages, de ses institutions, de ses familles et à combien d’autres titres, la vénérable collection de ces Mémoires doit être une source inestimable d’informations. On pourrait ainsi les comparer à une encyclopédie toujours en développement, grâce au travail de passionnés.

Mais la SHGPH n’est pas que cela. Installée au Chalet Pauline-Vanier de Saint-Sauveur, actuellement fermé en raison de la Covid-19, elle possède des archives; grâce à ses inestimables bénévoles, elle organise des conférences; elle entreprend des recherches; elle initie des projets dans toute la région et dont certains ont impliqué Wentworth-Nord. Si son site internet n’offre pas La Mémoire en lecture, il est à espérer que, grâce à quelque aide supérieure, ce trésor sera un jour à la portée de tous les internautes.

Les lecteurs qui résident dans la région, et même ceux qui, comme le soussigné, n’y sont que de passage, peuvent se délecter des photos anciennes, des histoires, des anecdotes dont sont truffées les pages de cette revue trimestrielle. La Mémoire est donc conçue comme un magazine de lecture facile, contrairement à d’autres savantes publications; attrayant par sa présentation; et aux courts articles, pourtant bien chargés de contenu. À chaque numéro, il y en aura forcément plus d’un qui suscitera votre intérêt; qu’il s’agisse de l’histoire du train à vapeur, de la naissance de la villégiature ou, dans le présent, de l’histoire du Curé Labelle, des anciens presbytères, d’un artisan forgeron, etc., ou de la présence autochtone.

Un article paru dans le numéro de juin 2005, par feu André Tisson, est repris par Mme O. Pinard dans la présente publication; il traitait de la réserve indienne mohawk de Sainte-Lucie-des-Laurentides-Doncaster 17. L’existence de cette réserve nous était personnellement inconnue jusqu’à il y a peu. Mais d’où sort-elle? C’est déjà toute une histoire, et l’article vous la livrera.

La famille du jeune André Tison demeurait à un mille de la réserve. Le gardien mohawk permettait au gamin d’aller y pêcher de la truite de rivière. Si elles étaient si petites, c’est qu’elles se reproduisaient entre membres de la même famille, lui avait-il appris. L’article nous décrit la naissance d’une première réserve sur le Mont Royal; les missionnaires avaient réussi à attirer des Indiens de différentes tribus dans cette mission et leur y avaient construit des cabanes. Mais les vendeurs d’eau-de-vie rôdaient et il fallut éloigner les protégés de leur appétit. On retrouva la réserve au Sault-au-Récollet, sur les bords de la rivière Des-Prairies; puis près du lac des Deux-Montagnes; puis, avec l’aide du gouvernement fédéral, d’Oka à Sainte-Lucie-des-Laurentides-Doncaster 17. Cette dernière, territoire de chasse et de pêche mohawk, demeure cependant presque inhabitée.

Mais ne vous fiez pas ici à notre raccourci aux angles arrondis, procurez-vous la revue ou empruntez-la de la bibliothèque de Wentworth-Nord, qui doit bien en avoir une copie.

https://www.shgph.org/

Par Carl Chapdelaine

321 rue Chartier

Historique de l’immeuble situé au 321 rue Chartier

Wentworth-Nord (Montfort)

Le 2 avril 1891, les missionnaires de Marie de Notre-Dame-de-Montfort obtiennent par Lettres Patentes, les lots 5 et 6 dans le 11ième rang. Le lot 6 englobe une grande partie du village de Montfort d’aujourd’hui et le lot 5, situé plus à l’est, est un territoire boisé. 

Félix Cyr, né dans la région de Mirabel, est le fils de François-Xavier et de Sophie Kavanagh. La famille « Cyr » fait partie des familles pionnières du secteur de Montfort. En 1881, François-Xavier et Sophie sont établis près du lac Pelletier dans le 4ième rang avec leurs 6 enfants. Le 27 janvier 1890, à l’âge de 22 ans, Félix Cyr épouse Malvina Forget à la paroisse Notre-Dame-des-Nations à Montfort. Ce couple fait partie des premiers à se marier à Montfort. En effet, le bâtiment de l’orphelinat a ouvert ses portes en juin 1885. À l’automne 1900, Félix a déjà une famille de 5 enfants. Il se décide à acheter un terrain pour éventuellement se construire une maison. 

C’est le Père Armand Bouchet, Prêtre supérieur à Notre-Dame-de-Montfort, qui s’occupe des transactions immobilières. Le terrain vendu - 74 pieds de front par 208 pieds de profondeur - n’a aucun bâtiment, par contre, Félix doit y construire une maison ou une dépendance d’ici 2 ans. Malgré l’abolition du régime seigneurial de la Nouvelle-France en 1854, les missionnaires de Marie se comportent comme des seigneurs en exigeant de se faire payer à perpétuité une rente annuelle de 3$ sur un capital de 75$ à 4% / an, et cela, aussi longtemps que l’acheteur n’aura pas remboursé le capital et les intérêts en un seul montant! Mais Félix Cyr ne gardera pas ce terrain bien longtemps. 

À l’été 1902, le scieur de bois Ferdinand Migneron achète ce terrain mais sans mentionner s’il y a une maison ou une dépendance. Sept ans plus tard, Marie Elmire Leclaire de Montréal, acquiert ce terrain sur lequel il y a maintenant une maison en bois. Ferdinand Migneron a poursuivi sa route en direction de Sainte-Agathe-des-Monts. Marie Elmire loue la maison au conducteur de tramway de Montréal, Désiré Vézina, pour quelques années. 

Le 15 août 1914, Marie Elmire décède, et son mari Édouard Thomas Lachambre, à titre d’héritier, reprend la maison. Édouard travaille à Montréal comme gérant. À l’hiver 1915, il prend comme seconde épouse, Ernestine Cloutier. Se faisant, Édouard donne à son épouse Ernestine la maison située sur la route du village à Montfort. 

Deux ans plus tard, Ernestine vend pour 100$ sa propriété de Montfort à Albertine Labrecque, épouse de l’avocat Montréalais Arthur Zénon Morin. Ce terrain n’a plus aucune construction! Que s’est-il passé ? Nul doute que le feu a vite fait de faire disparaître la cabane du pionnier. À l’instigation de Mme Labrecque, celle-ci se fait construire une résidence secondaire, possiblement en 1918-1919. C’est la maison que nous pouvons admirer de nos jours avec un ajout du côté ouest. Le 10 juin 1941, lors de la revente de la maison, tous les meubles sont inclus, moins un plan, une bibliothèque et un rouet.

En 2019, cette maison n’aura pas loin de 102 ans d’existence.

Par Fernand Janson


Société d’Histoire et du Patrimoine des Trois Villages

(Montfort, Laurel et Saint-Michel de Wentworth)

Chemins et Croix

Coupe de bois dans le secteur de Montfort dans les années 1850 ?

À l'aide de ce plan il est possible de voir un ancien chemin qui suivait la ligne de démarcation des rangs VII et VIII du canton de Wentworth. Ce chemin partait du canton de Morin juste au nord du Lac Anne et pénétrait dans le canton de Wentworth en direction ouest jusqu'au Lac Théodore dans le secteur de Laurel. Aujourd'hui, le chemin menant au Lac Gustave pourrait correspondre au début de cet ancien chemin de bois ? A

Un autre chemin de bois partant du canton de Morin traversait le rang X en direction ouest. B Celui-ci poursuivait sa course vers le nord du Lac des Seize Îles. Un embranchement près du Lac Chapleau piquait vers le sud, contournait le Lac Noir par l'ouest et aboutissait au nord du Lac Argenté. Peut-être que les pionniers canadiens français de la colonie de Laurel avaient utilisés ce chemin de bois pour se rendre sur leurs lots ? Aujourd'hui, une partie ce chemin de bois correspondrait au chemin Jackson ?

Premières Lettres Patentes émises pour le rang VIII.

Rang Lots Surface (Acres) Date Propriétaires
VIII 6 A ½ est 82,5 1846-10-08 Catherine Buley, widow of Charles Buley
VIII 10 A 1/2 ouest 84,5 1845-07-10 John Gray
VIII 13 A ouest 100 1846-08-24 Francis Kerny
VIII 14 A ½ est 100 1845-04-15 James Dowlan
VIII 14 B ½ ouest 100 1845-09-15 John Barry
VIII 15 A ½ ouest 94,5 1846-04-01 Andrew Smith
VIII 17 B ouest 100 1845-07-23 John King

Au sud du Lac Saint-François-Xavier le plan indique un signe une croix ! Il est fort probable qu'une personne soit décédée à cet endroit ? Malheureusement, pour l'instant nous n'avons pas d'idée à qui cette croix pourrait correspondre. Par contre, cette histoire a persisté car juste au sud du Lac Saint-François-Xavier, il y a un petit lac qui porte le nom «Lac à la Croix» !

Par Fernand Janson

Société d’Histoire et du Patrimoine des Trois Villages

373 Principale

Historique de l’immeuble situé au 373 Principale

Wentworth-Nord (Montfort)

La Crise économique mondiale des années 1930 est un choc économique et social qui laisse des millions de personnes sans emploi, sans abri et dans le besoin au Canada. Les « sales années 1930 » frappent peu de pays aussi durement que le Canada, en raison de sa dépendance aux exportations de matériel brut et de produits agricoles et d’une sécheresse dévastatrice dans les Prairies. La perte d’emplois et de revenus partout au pays mène à la création de l’assistance sociale et à divers mouvements populaires. En outre, elle oblige le gouvernement à jouer un rôle plus actif à l’égard de l’économie.1

Les Laurentides ne sont pas épargnées par cette crise. Au village de Montfort, le Conseil du comté d’Argenteuil n’a pas le choix, il doit mettre en vente des centaines et des centaines de petits lots à l’enchère pour taxes non payées. Les personnes qui ont de l’argent en profitent pour acquérir des lots. Walter Reid est l’un de ceux-là. Il acquière dans les années 1930, une quantité importante de lot dans les rangs 10 et 11 du secteur de Montfort et devient l’un des plus importants propriétaires fonciers du village.

En octobre 1937, Walter vend une parcelle de terrain de 721 mètres carrés à John F. Gilbey. Walter met une clause assez particulière dans les conditions de vente. Il exige : « … de ne pas ériger de bâtiments à moins qu'ils soient finis et peints en style soigné sur l'extérieur et chaque bâtiment doit avoir une véranda à l'avant et pas de quatre murs nus sera permis. » ! C’est pour cette raison que cet immeuble possède aujourd’hui une belle grande galerie du côté de la route Principale.

La construction de cette maison a débuté en 1938 en l’instigation de M. John F. Gilbey.

Par Fernand Janson

1. Encyclopédie Canadienne

Société d’Histoire et du Patrimoine des Trois Villages

Le 188 rue Principale

Historique de l'immeuble situé au 188 Principale

Wentworth-Nord (Montfort) 

Cet immeuble est situé au 188, route Principale dans le secteur de Montfort. L’année de sa construction n’est pas facile à déterminer. Il y a deux possibilités. Pierre Forget dit Latour fréquente le secteur de Montfort depuis au moins 1883. Le 23 février 1884, il fait baptiser son premier fils, Pierre Joseph Albert, à Notre-Dame-des-Nations (Montfort). Il est journalier. Le 9 avril 1883, Pierre Forget avait épousé Dorsina Hébert à St-Sauveur-des-Monts. Ce couple aura une nombreuse famille. 

Le recensement de 1901 nous indique que ce ménage habite Montfort avec leurs 8 enfants. En 1904, il achète un premier terrain situé entre le chemin public et le chemin de fer. En 1909. il achète un second terrain contigu au premier, mais cette fois-ci, il a l’obligation d’y construire une maison d’ici deux ans. Ces terrains sont regroupés et donne une longueur de 220 pieds du côté du chemin de fer. 

En 1946, la Corporation Municipale d’Argenteuil met en vente, pour taxes non payées, ce terrain sans préciser s’il y a un quelconque bâtiment dessus. C’est Walter Reid qui achète ce terrain pour un montant de 91,18$. À cette époque, la prescription sur un immeuble (terrain avec ou sans maison) semble être de 10 ans, car c’est seulement en 1956 que l’immeuble est libéré. L’année suivante, soit le 27 avril 1957, Walter Reid vend cet immeuble, sur lequel il y a d’autres bâtiments, à Edward Gutwin. 

La question à se poser est la suivante : Le bâtiment que nous voyons aujourd’hui, a-t-il été construit par Pierre Forget dit Latour dans les années 1910 ou par Walter Reid dans les années 1946 ?

Par Fernand Janson

Société d’Histoire et du Patrimoine des Trois Villages 

Maison d'E. Leduc et A. Matte

Historique de l'immeuble situé au 60, chemin Old Settlers Ouest
Wentworth-Nord (Montfort)

Le 16 janvier 1849, à l’âge 23 ans, Eustache Leduc prend en première noce Éléonore Guenette de St-Janvier (Mirabel). Malheureusement, le 20 février 1851, Éléonore décède des suites de son deuxième accouchement. Avec un nouveau né sur les bras et un jeune enfant d’à peine un an, Eustache n’a pas beaucoup de choix, il doit trouver une nourrice et une mère pour ses enfants. Sept mois après cette tragédie, il épouse en secondes noces, Aurélie Cyr à St-Janvier. Eustache Leduc et Aurélie Cyr vont demeurer à St-Janvier jusqu’en 1860. L’année suivante, ils s’établissent à Saint-Sauveur-des-Monts où ils auront 7 enfants. Au début des années 1885, ce couple s’établit dans la partie nord-est du canton de Wentworth (Secteur de Montfort), plus précisément sur le lot 3 dans le 11ième rang. Ils bâtissent une maison en plein bois non loin du Lac Pelletier. À l’automne 1891, Aurélie Cyr décède à l’âge de 59 ans. Elle avait mit au monde 14 enfants… Le 17 février 1893, Eustache Leduc épouse, en troisièmes noces, Joséphine Hotte à Montfort. Celle-ci est veuve de Moïse Lavictoire. Eustache vivera encore une dizaine d’année avant de s’éteindre en 1903 à l’âge de 77 ans à Montfort. 

Le Patriarche, Eustache Leduc, n’était pas seul dans cette forêt isolé. Son frère Jean-Baptiste Leduc habite sur le lot 2 dans le 2ième rang et son fils, Eustache Leduc, habite sur le lot 1 dans le 11ième rang juste à la frontière des cantons Morin (Morin Heights) et Wentworth (Montfort). Eustache Leduc fils convole Agnès Matte, le 8 février 1875, à Saint-Sauveur-des-Monts. Lors du recensement de 1881, ce couple a déjà trois jeunes garçons. Cette famille sera également très productive pour la « race » avec leurs 16 enfants… En 1908, après plus de 25 ans de dur labeur, Eustache passe le flambeau à son fils Josaphat. Il lui fait donation de la maison, de la terre et de tout le cheptel. La mère de famille, Agnès Matte, rend l’âme en 1910 à l’âge de 55 ans et elle sera inhumée au cimetière de Montfort. 

Deux ans plus tard, Eustache prend en secondes noces Cyrilda Forget à Saint-Adolphe-d'Howard. Celui-ci sera inhumé à Ferme-Neuve en 1923 à l’âge de 71 ans. Quant à son épouse, Cyrilda Forget, celle-ci décède le 15 novembre 1936 à Ste-Agathe-des-Monts à l’âge de 72 ans.

Josaphat Leduc, l’ainé de la famille, est né le 5 novembre 1875 à Saint-Sauveur-des-Monts. Il épouse Alexandrine Lafantaisie en 1907 à Montfort. Ce foyer aura deux filles et un garçon. Josaphat n’est pas fait pour l’agriculture. Le 16 octobre 1911, trois ans après avoir reçu par donation la ferme de son père, il vend le tout; maison, granges et dépendances à la « Compagnie d'immeuble Richelieu », représentée par Antoine Hurtubise. Celui-ci laissera son nom à un chemin qui traverse Morin Height et le canton de Wentworth. Par contre, il n’y a pas de nom de rue pour la famille «Leduc». Cette branche de la famille « Leduc », en plus d’avoir colonisé une partie du secteur de Montfort, est devenue également pionnière de Saint-Sauveur-des-Monts, de Saint-Adolphe-d'Howard, de Saint-Faustin, de Saint-Jovite, de Ferme-Neuve et de …

La maison que nous voyons sur cette photo est la descendante de la maison de Eustache Leduc et de Agnès Matte. Elle ne ressemble pas tellement à une maison de pionnier. Elle a dû subir de nombreuses rénovations. Selon le rôle d’évaluation de la Municipalité de Wentworth-Nord, elle aurait été construite en 1889. Selon Me Plante, la propriétaire actuelle, elle aurait été construite au début des années 1900. Selon le recensement de 1881 et la ligne de titres, le carré original aurait été construit au début des années 1880.

Par Fernand Janson

Société d’Histoire et du Patrimoine des Trois Villages 

François-Xavier Cyr et Sophie Kavanagh


Histoire de pionniers, François-Xavier Cyr, Sophie Kavanagh et Cyrilda Forget de Montfort (Wentworth-Nord)

François-Xavier Cyr est né le 18 décembre 1848 à St-Janvier. Le 22 juillet 1867, à l’âge 19 ans, il prend en première noce Sophie Kavanagh de Ste-Scholastique. Après avoir vécu quelques années dans la région de Mirabel, ce jeune couple est de passage à Saint-Sauveur-des-Monts en 1879. Deux ans plus tard, soit en 1881, François-Xavier Cyr, son épouse Sophie Kavanagh et leurs six enfants s’établissent dans le secteur nord-est de Montfort. La mise en place d'une scierie pour la construction d’un orphelinat près de la décharge du Lac Saint-François-Xavier a attiré plusieurs cultivateurs-bucherons, dont la famille Cyr. François-Xavier Cyr construit sa maison sur le lot 4 dans le 11ième rang, non loin du Lac Pelletier. En 1851, sa sœur, Aurélie Cyr, avait épousé Eustache Leduc à St-Janvier. Cette famille va devenir ses voisins.

Après avoir mis au monde sept enfants, Sophie Kavanagh rend l’âme le 3 juin 1882. Elle sera inhumée à St-Sauveur-des-Monts à l’âge de 41 ans. Elle semble être décédée suite à son dernier accouchement survenu au début du mois de mai! Ses enfants sont âgés entre 14 et 2 ans. François-Xavier Cyr n’a pas tellement le choix, il doit se trouver une nouvelle conjointe. Le 13 avril 1885, il épouse, en secondes noces, Cyrilda Forget à St-Sauveur-des-Monts. Cyrilda Forget est née à St-Sauveur-des-Monts le 26 septembre 1864. Ce nouveau ménage aura neuf enfants.

L’un des fils de François-Xavier, Félix Cyr, prend la relève de la ferme familiale. Celui-ci épouse Malvina Forget le 27 janvier 1890 à Notre-Dame-des Nations, Montfort. Félix et Malvina font partie des premiers couples à se marier dans cette nouvelle paroisse. Ce ménage aura cinq enfants. Malvina Forget fait partie des familles pionnières des Laurentides. Elle est née le 29 janvier 1869 à Ste-Agathe-des-Monts, de Toussaint Forget et d’Arthémise Bélec. Le 25 octobre 1886 dernier, elle avait épousée, en première noce, Adrien Prud’homme à St-Sauveur-des-Monts.

En 1893, les pionniers des cantons de Morin, d’Howard et du village de Montfort ne se sentent plus seul sur leur lot boisé…ils entendent maintenant le train qui se rend jusqu’à Montfort.

Félix Cyr sait très bien qu’il n’a pas d’avenir sur une terre peu propice à l’agriculture. Au début des années, il décide donc de vendre : maison, grange et autres bâtiments à une autre famille pionnière de Montfort, Adélard Forget et son épouse Marie Louise Tassé. Mais même Adélard Forget ne garde pas bien longtemps la ferme. Il revend le tout, le 4 novembre 1912, à Antoine Hurtubise représentant la « Compagnie d’Immeubles Richelieu » pour un montant de 400$.

Au début des années 1900, François-Xavier Cyr et sa deuxième épouse, Cyrilda Forget, vont s’installé dans le canton d’Howard. François-Xavier y décède le 7 septembre 1907 à l’âge de 58 ans et sera inhumé au cimetière local. Sa veuve, Cyrilda Forget épouse, en secondes noces, Eustache Leduc le 9 avril 1912 à St-Adolphe d'Howard. Eustache Leduc est le fils d’Eustache Leduc et d’Aurélie Cyr, la sœur même de François-Xavier Cyr. Les familles pionnières sont tissées serrer. Cyrilda Forget décède en 1936 à l’âge de 72 ans et son Eustache Leduc était décédé le 12 avril 1923 à Ferme-Neuve à l’âge de 71 ans.

Cette branche de la famille « Cyr », en plus d’avoir colonisé une partie du secteur de Montfort, est devenue pionnière de Saint-Sauveur-des-Monts, de Saint-Adolphe-d'Howard et de …

Par Fernand Janson

Société d’Histoire et du Patrimoine des Trois Villages 

(Montfort, Laurel et Saint-Michel de Wentworth)

Note : Voyez les liens tissés entre villageois et orphelins, à Montfort : Bulletin de l'ALSFX, automne 2010

Pierre Bélanger et Angèle Cyr

Histoire de pionniers (Wentworth-Nord-secteur de Montfort)

Pierre Bélanger est né le 16 décembre 1833 à Laval. Le premier août 1854, il épouse Angèle Cyr, de Sainte-Anne-des-Plaines, à Saint-Janvier. Ce couple aura pas moins de dix enfants. Ceux-ci voient le jour soit à St-Jérôme ou à Saint-Sauveur-des-Monts. Comme bien d’autres pionniers du village de Montfort, ils n’habitent pas nécessairement dans le canton de Wentworth. Plusieurs se sont installés à proximité soit dans le canton de Morin, soit dans le canton de Howard.
 
Pierre Bélanger a trouvé un lot de disponible à l’est du lac Chevreuils, tout près de la frontière avec le canton de Wentworth. Il habite à cet endroit avec sa famille depuis le début des années 1880. Soit depuis la construction du moulin à scie à la décharge du Lac Saint-François-Xavier. Cette scierie fut bénite par le père Rousselot de la paroisse de Notre-Dame de Montréal et par le curé Labelle de Saint-Jérôme.
De tous les enfants de Pierre Bélanger et d’Angèle Cyr, trois vont coloniser ce coin de Pays.
 
Après avoir épousé Marguerite Alarie à Saint-Faustin, Norbert Bélanger s’établit dans le secteur de Montfort en 1890. Nul doute qu’il participe à la construction du premier orphelinat agricole du Canada. Ce ménage aura au moins quatre enfants.
 
Xénophon Bélanger est né le 29 décembre 1873 à Saint-Jérôme. Le premier décembre 1893, il prend comme compagne Marie Joséphine Forget à Montfort. De 1894 à 1910, ce couple aura neuf enfants qui seront tous baptisés à la paroisse Notre-Dame-des-Nations à Montfort.
 
Et enfin, Marie Bélanger épouse Joseph Forget le 6 février 1888. Ce couple aura quinze enfants.
 
 En plus d’avoir colonisé une partie du secteur de Montfort, cette branche de la famille « Bélanger », est devenue pionnière de plusieurs autres villages des Laurentides.

Par Fernand Janson

 

Société d’Histoire et du Patrimoine des Trois Villages
(Montfort, Laurel et Saint-Michel de Wentworth)