Histoire et patrimoine
- L’hiver chez les Algonquins
- Solstice d’hiver des Premières nations
- La Danse à la lune
- Patrimoine en péril?
- Le passé oublié
- La Mémoire de la SHGPH
- 321 rue Chartier
- Chemins et Croix
- 373 Principale
- Le 188 rue Principale
- Maison d'E. Leduc et A. Matte
- François-Xavier Cyr et Sophie Kavanagh
- Pierre Bélanger et Angèle Cyr
L’hiver chez les Algonquins
Tandis que des Weskarinis de nos Laurentides, nomades, empruntaient les rivières du Lièvre, de la Rouge et du Nord au début de la belle saison, pour se retrouver le long de la rivière Outaouais et commercer avec les Hurons ou les Européens, ils reprenaient la route en sens inverse pour passer l’hiver sur leurs territoires de chasse, en mode survie.1 Pour se déplacer sur les rivières et les lacs gelés, ils troquaient le canot, qui leur permettait de naviguer sur ces mêmes cours d’eau et de faire du portage, pour le toboggan, servant au transport des bagages, et les raquettes pour marcher dans la neige.2 « Les hommes partaient devant afin de tracer la route pour que les femmes et les enfants puissent avancer plus facilement. »3
« À cette époque de l'année, les Algonquiens* chassent le petit et le gros gibier. Il est plus facile pour eux de chasser le gros gibier comme l'orignal parce qu'il se déplace lentement dans la neige épaisse. … Les Algonquiens se nourrissent surtout de viande. En hiver, ils se dispersent en petites bandes pour ne pas chasser sur le territoire des autres bandes. Dès qu'il n'y a plus de gibier à un endroit, ils se déplacent vers un endroit où la chasse est meilleure. Dans un même hiver, les Algonquiens déplacent plusieurs fois leur campement et ne restent pas plus de 15 ou 20 jours au même endroit. »4 Mais, si un feu de forêt a détruit un territoire, les bandes ne peuvent plus y vivre de la chasse pendant plusieurs années.5
Pour ces activités de chasse, ils utilisaient flèches, lances, couteaux et pièges. « Le temps d’activité était limité par la durée réduite des jours en hiver, même si les chasseurs partaient et revenaient souvent aux périodes crépusculaires. »5 L’arrivée de la colonisation change le mode de vie des Algonquins qui deviennent de plus en plus dépendants du commerce des fourrures.6
« Une famille élargie d’une trentaine de personnes avait besoin d’une soixantaine d’orignaux adultes d’au moins 340 kg pour vivre, au cours de l’hiver. … On appréciait le pagwadj aïaâ (steak) et on cuisinait de la pagwadjawessi (cipâte). ... On sait aussi que les Algonquins faisaient avec le bouillon de cuisson de leur gibier ou poisson, des soupes épaissies avec de la farine de maïs… »7 Cette dernière était échangée avec les Hurons, pendant la belle saison, contre des peaux.
La peau des cervidés pouvait aussi leur servir à recouvrir leurs wigwams d’hiver, plus petits que ceux d’été, et les femmes en confectionnaient des vêtements. Les carnivores, comme le loup, n’étaient consommés qu’en cas de famine; mais on pouvait également les chasser pour leur fourrure. »7 En hiver, on portait des capes.6
On pouvait pêcher sur la glace, si ce moyen était à sa portée, ou profiter de la présence d’une rivière; mais, l’on faisait surtout provision de poisson séché durant la belle saison.
*Un groupe comprenant aussi Innus, Cris, Abénaquis et autres. Algonquins | l'Encyclopédie Canadienne
- Climat et Premières Nations
- https://www.anishinabenation.ca/le-toboggan-et-les-raquettes/
- http://www.letrocdesidees.ca/fr/les-algonquiens.php
- LES ALGONQUIENS vers 1500
- https://www.erudit.org/en/journals/raq/1900-v1-n1-raq06439/1082183ar.pdf
- https://www.alloprof.qc.ca/fr/eleves/bv/histoire/les-autochtones-d-amerique-du-nord-notions-avanc-h1067
- https://www.quebecuisine.ca/?q=la-cuisine-des-algonquins
Autres :https://www.youtube.com/watch?v=Xjcm0Wgyneo
Par Carl Chapdelaine
Solstice d’hiver des Premières nations
L’être humain a probablement toujours eu conscience de cette période, fin décembre, où le soleil, comme au début de l’été, semble indécis dans sa course et comme en pause, d’où le terme d’origine latine, solstice ou arrêt du soleil. À midi, dans l'hémisphère nord, il est à son plus bas sur l'horizon. Ce sont aussi les journées les plus courtes; un état qui mettra quelques jours avant que ne soit visible la tendance inverse. Les Romains fêtaient alors cette période avec les Saturnales; fête qui, devenue associée au retour à la lumière, fut fixée au 25 décembre au 3e siècle avant notre ère. Saturnales romaines
Pour les Chrétiens pratiquants, Noël et le Jour de l’An sont avant tout des jours de commémoration religieuse. Mais le Père Noël a remplacé les Mages; les cadeaux électroniques, l’or, l’encens et la myrrhe. Et il ne nous vient pas souvent à l’idée que le choix, par le pape Liberius, du 25 décembre pour la naissance de Jésus ou Noël ait un lien direct avec le solstice d’hiver et les Saturnales. C’est en tout cas, pour les uns comme pour les autres, l’occasion de fêter. Futura sciences
Certes plus près que nous de la nature, les Premières Nations prêtaient une forte attention au ciel étoilé; on peut même parler d’astronomie autochtone. Ainsi, les Anishinaabek, peuple des forêts de l’Amérique du Nord comprenant les Algonquins, les Outaouais et les Ojibwés, voyaient un huard (Maang) dans les étoiles de notre Petite Ourse. Parcs Ontario Ojibwemap Native Skywatchers Ces nations marquaient le temps par des cérémonies traditionnelles; tâche essentielle au déroulement de leurs principales activités. Le jeu apparent du soleil, de la lune et des étoiles, que l’humanité urbanisée n’arrive plus très bien à observer, pouvait bien leur servir de montre-calendrier. Jours, mois, saisons ou années, comme dans toutes les civilisations, se définissaient en fonction de la rotation de la terre autour du soleil ou de la lune autour de la terre. Radio-Canada: mythologie autochtone
Pour les Amérindiens, le solstice, que certains désignaient par "le Soleil qui se tient immobile", se matérialisait au début de l’hiver, «un moment important de réflexion et de communion. Ils se rendaient dans des tentes de sudation*, et c’était aussi une occasion de pratiquer la cérémonie de la pipe, de se rassembler et de festoyer». Le monde au naturel Mais c’était aussi, pour plusieurs, le commencement de la saison morte. Les Algonquins pouvaient nommer la pleine lune de décembre «la pleine lune des longues nuits».
Et quand l’année commençait-elle? Cela variait selon les civilisations ou les religions. César choisissait le 1er janvier pour son calendrier “julien”, basé sur le cycle solaire, qui instaure une année de 365 jours; et l’Église suivait. GEO Pour nos Premières Nations, et «bien que les types de calendrier varient d'une tribu à l'autre, presque tous les calendriers tribaux commencent au printemps; pour les autochtones, le printemps symbolise le début d'une nouvelle année par la naissance d'une nouvelle vie végétale et animale». Lakota Moon Calendar N’est-ce pas un peu aussi le calendrier de nos villégiateurs saisonniers, que le dégel du lac et le retour des beaux jours ramèneront bientôt à leurs chalets d’été? Mais, selon l’ASTROLab du parc national du Mont-Mégantic, «pour les Amérindiens de l'est du Québec, l'année commençait l'automne». Le ciel des Amérindiens
*Rituel de purification, «les tentes à sudation étaient déjà utilisées par les hommes préhistoriques des régions tempérées et froides de l'hémisphère Nord».
Par Carl Chapdelaine
La Danse à la lune
Après avoir passé une partie de la belle saison sur le cours inférieur de la Grande Rivière (l’Outaouais), là où elle s’apprête à rejoindre le majestueux Magtogoek (le chemin qui marche, aujourd’hui fleuve Saint-Laurent), Tête de Huard était revenu à son campement du lac, que les Français appelleraient Saint-François-Xavier. Il n’était pas avec sa fille, Truite agile; depuis cinq ans, cette dernière était partie dans la famille de celui qu’elle avait rencontré au campement d’été. Les Algonquins, contrairement aux Iroquois, vivaient sous un régime patriarcal. Ils avaient déjà deux garçons et une fille, dont Tête de Huard et sa femme étaient des plus fiers. Ils contribueraient à assurer la survie des Weskarinis, que les maladies apportées par les Blancs et les guerres avec leurs ennemis traditionnels mieux armés, les «Mauvais serpents» avaient décimés.
Peuple de nomades et vivant sur des terres qui ne s’y prêtaient guère, les Algonquins pratiquaient peu la culture du sol. En compagnie des hommes de sa bande, avec lesquels il était cousin, notre homme avait plutôt passé la semaine à chasser. Les bernaches et oies blanches de passage en avaient en partie fait les frais. Nombre de castors avait aussi été piégés le long des ruisseaux qui se jetaient dans le lac et ses tributaires. «Les bassins étaient les unités de base de la gestion des terres traditionnelles, servant de limites territoriales pour les familles, les bandes et les tribus.» (Wikipédia) Rien ne serait perdu du castor, dont la chair était prisée. À la prochaine belle saison, la peau de ces rongeurs aurait une grande valeur d’échange contre outils et armes que possédaient les Français. Ils en garderaient une partie pour se fabriquer des vêtements d’hiver.
Ils avaient aussi réussi à abattre deux orignaux qu’un guerrier avait vus en rêve. Ces derniers allaient assurer à toute la petite bande ample provision pour les semaines à venir. De plus, leurs femmes et leurs filles «traditionnellement chargées des tâches domestiques, des enfants, de la confection des vêtements, de la cueillette ou de la préparation de la viande d'animaux» (Wikipédia) pourraient bien garnir les plats que l’on se partagerait à l’occasion de la Fête avec danse à la lune, celle qui arrive aux environs de ce que les Blancs nomment l’équinoxe d’automne. Cette chasse, avec celle du printemps, était la plus fructueuse; mais, chaussés de leurs raquettes, les Algonquins poursuivraient cette activité durant tout l’hiver. Le poisson, frais ou séché, ne manquerait pas de compléter le menu.
«La Danse de la Lune en honneur à la Grand-mère en début d’automne» faisait partie des cérémonies pour marquer les temps chez les Algonquins. Tête de Huard mettrait le temps nécessaire à parfaire son maquillage et à ajuster son habit d’apparat. Au cours de la fête, qui réunirait tout le groupe, il demanderait souvent «le bâton orateur» qui lui donnerait droit de parole, évitant ainsi la cacophonie pouvant résulter de l’absence de toute règle; il faudrait alors lever la main pour avoir droit de l’interrompre. (Cette coutume ne pourrait-elle pas remplacer les règles actuelles qui régissent nos séances municipales?) Seul le cri du huard, en retard sur les oies, pourrait en obtenir dérogation. Il ne parlerait pas plus que le temps de fumer une pipe (une demi-heure). Il évoquerait les moments forts de la chasse. Il remercierait les esprits-maître qui les auraient guidés vers les animaux à abattre; tout en remerciant celui protecteur de chaque guerrier. Et puis, on chanterait autour du feu en jouant du tambour.
Depuis quelques jours, le paysage forestier de monts et vallons tout autour commençait à afficher une palette de couleurs splendides où domineraient les teintes rougeâtres. Puis les feuilles s’accumuleraient au sol. L’hiver serait-il clément ou difficile? Il fallait s’en remettre à Grand Manitou et faire ample provision de nourriture, de bois de chauffage, de peaux et autres nécessités pour s’y préparer.
Par Carl Chapdelaine
Sources : Bulletin-automne-2010
https://fr.wikipedia.org/wiki/Algonquins
https://fr.wikipedia.org/wiki/Religions_algonquiennes
http://ottawariver.org/pdf/05-ch2-3-f.pdf
https://pikogan.com/fr/page/1027090https://aqction.info/evenement/tewatkennisaane-nous-nous-rencontrons-3/
Patrimoine en péril?
Dans le dossier Patrimoine de son dernier numéro de La Mémoire, la Société d’histoire et de généalogie des Pays-d’en-Haut nous livre le fruit du travail de Mme Christiane Brault, revenue au Conseil d’administration comme directrice. «Dans les deux dernières années, j’ai effectué des inventaires de bâtiments d’intérêt, retracé l’histoire de personnages qui ont marqué notre paysage et déniché des documents inédits.»
Il y a eu déjà de nombreux appels à la recherche de photos, d’histoires de familles anciennes de Montfort, d’anecdotes, etc.; elles ont largement contribué à la notoriété du célèbre bulletin de l’Association du lac Saint-François-Xavier, dont on peut regretter la disparition. Madame Brault n’a-t-elle pas suivi la même démarche; dont elle dit nous permettre la réappropriation «d’un fil manquant à notre histoire et à celle de nos ancêtres»?
Ne sommes-nous pas conscients que, sans une volonté active et constante de voir à la recherche de notre passé, sans un effort collectif pour assurer la sauvegarde de nos maisons ou autre bâtiments patrimoniaux, des récits des anciens ou de leurs collections de photos, nous risquons de laisser disparaître à jamais une page de cette histoire?
Dans ce dernier numéro, Madame Brault s’est attachée à la présentation de plusieurs presbytères de la région; ceux qui n’ont pu rester sur pied jusqu’à aujourd’hui, comme ceux qui existent encore. On a dû redéfinir leur utilisation, souvent en centre communautaire, comme pour les églises de Wentworth-Nord. Aujourd’hui, celui de Sainte-Lucie-des-Laurentides, superbe bâtisse sur le Chemin des Hauteurs et devenu gîte touristique est à vendre. Du Proprio
Par Carl Chapdelaine
Le passé oublié
Il nous a été donné de voir l’intérêt des résidents de Montfort pour l’histoire de sa colonisation ou même d’un passé plus récent; il ne devrait pas être moindre pour le tout Wentworth-Nord. De remarquables et louables efforts des autorités et de passionnés nous ont d’ailleurs laissé quelques recueils de photos et articles sur la petite histoire; sans oublier les savantes publications historiques et généalogiques de notre Fernand Janson national… Le maire François Ghali nous a par ailleurs laissé entrevoir, en août 2018, la création éventuelle d’un petit musée d’artéfacts anciens, profitant du legs d’outils du regretté conseiller municipal Alary.
Il est cependant évident que, avec les années qui s’égrènent, une partie de ce passé s’efface à jamais. Des photos dorment assurément dans de précieux albums possédés par les descendants des premiers colons de la municipalité ou dans leurs propres collections. Pour eux, ils ne représentent peut-être qu’un intérêt personnel; ils risquent fort, au dernier jour de leur vie, d’être ensevelis avec leurs propriétaires.
La recherche du tracé de l’ancien chemin de fer de colonisation de Montfort en est une qui a suscité plusieurs initiatives. Évidemment, la transformation d’une partie de cette voie par le Corridor aérobique offre du tout cuit dans le bec. Des articles, publiés dans La Mémoire, de la Société d’histoire et de généalogie des Pays-d’en-Haut et accompagnés de photos actuelles ou d’archives, retraçaient ainsi le déplacement de la Jonction Montfort. Cette recherche a pu se doubler de tout l’attrait du train à vapeur et de toute l’infrastructure qui s’y rattache ici.
La vie de l’Orphelinat, à la source de la naissance du village, a suscité autant d’intérêt, sinon plus. Les récits des Montfortains ont pu ici constituer une sourde précieuse d’information. Le tracé et la forme du conduit alimentant l’ancienne scierie du lac Chevreuil que nous avons, nous-même, étudiés, devenaient même une donnée de l’analyse nécessitée par l’inspection du barrage du lac Saint-François-Xavier qui montrait des fuites dernièrement.
Il nous a été donné de reproduire à main levée le tracé des routes de colonisation sur le réseau routier principal actuel de la Municipalité, grâce aux plans anciens publiés par M. Janson et une carte topographique actuelle. Quelle ne fut donc pas notre intérêt de recevoir récemment de M. Chris Teron, villégiateur au lac Notre-Dame, dans une propriété appartenant à la famille de son épouse depuis 110 ans, l’annonce qu’il avait relevé sur le terrain, GPS à l’appui, presque tout le tracé de l’ancienne voie. Il s’agit d’un tronçon sortant de l’actuelle route 329 et se rendant à Laurel.
Entre autres sections de cette route de colonisation, celle contournant la tête du lac Saint-François-Xavier dans la bande qui le sépare de son tributaire, le Lac-à-la-Croix, n’existe plus. C’est là que le couple doit maintenant concentrer ses recherches pour terminer ce tracé et il fait appel à l’aide. Sans document précis à notre disposition, nous ne lui sommes d’aucun secours. Certains résidents de longue date au lac et dans le secteur ont peut-être en tête ou autrement quelque information pouvant guider nos passionnés chercheurs. Le tracé ancien de cette voie existe peut-être encore sur quelque plan cadastral privé ou public.
Que ce soit pour ce projet ou tout autre contribuant à retracer pour les générations à venir le passé d’ici, ne soyez pas avare de vos documents anciens; laissez-en copie à une société d’histoire et de généalogie ou à toute entité susceptible de les immortaliser. Qu’il s’agisse de ce qui vivait sur la terre ou dans les lacs, comme nous le fait découvrir si passionnément les bénévoles du CIEL, il ne faut pas le laisser disparaître à jamais...
Par Carl Chapdelaine,
La Mémoire de la SHGPH
Cette semaine paraissait le numéro du printemps 2020 de La Mémoire, de la Société d’histoire et de généalogie des Pays-d’en-Haut; une publication toujours très appréciée. Pour tous ceux qui s’intéressent à la généalogie et à l’histoire de ce coin de pays, à sa colonisation, à la naissance de ses villes et villages, de ses institutions, de ses familles et à combien d’autres titres, la vénérable collection de ces Mémoires doit être une source inestimable d’informations. On pourrait ainsi les comparer à une encyclopédie toujours en développement, grâce au travail de passionnés.
Mais la SHGPH n’est pas que cela. Installée au Chalet Pauline-Vanier de Saint-Sauveur, actuellement fermé en raison de la Covid-19, elle possède des archives; grâce à ses inestimables bénévoles, elle organise des conférences; elle entreprend des recherches; elle initie des projets dans toute la région et dont certains ont impliqué Wentworth-Nord. Si son site internet n’offre pas La Mémoire en lecture, il est à espérer que, grâce à quelque aide supérieure, ce trésor sera un jour à la portée de tous les internautes.
Les lecteurs qui résident dans la région, et même ceux qui, comme le soussigné, n’y sont que de passage, peuvent se délecter des photos anciennes, des histoires, des anecdotes dont sont truffées les pages de cette revue trimestrielle. La Mémoire est donc conçue comme un magazine de lecture facile, contrairement à d’autres savantes publications; attrayant par sa présentation; et aux courts articles, pourtant bien chargés de contenu. À chaque numéro, il y en aura forcément plus d’un qui suscitera votre intérêt; qu’il s’agisse de l’histoire du train à vapeur, de la naissance de la villégiature ou, dans le présent, de l’histoire du Curé Labelle, des anciens presbytères, d’un artisan forgeron, etc., ou de la présence autochtone.
Un article paru dans le numéro de juin 2005, par feu André Tisson, est repris par Mme O. Pinard dans la présente publication; il traitait de la réserve indienne mohawk de Sainte-Lucie-des-Laurentides-Doncaster 17. L’existence de cette réserve nous était personnellement inconnue jusqu’à il y a peu. Mais d’où sort-elle? C’est déjà toute une histoire, et l’article vous la livrera.
La famille du jeune André Tison demeurait à un mille de la réserve. Le gardien mohawk permettait au gamin d’aller y pêcher de la truite de rivière. Si elles étaient si petites, c’est qu’elles se reproduisaient entre membres de la même famille, lui avait-il appris. L’article nous décrit la naissance d’une première réserve sur le Mont Royal; les missionnaires avaient réussi à attirer des Indiens de différentes tribus dans cette mission et leur y avaient construit des cabanes. Mais les vendeurs d’eau-de-vie rôdaient et il fallut éloigner les protégés de leur appétit. On retrouva la réserve au Sault-au-Récollet, sur les bords de la rivière Des-Prairies; puis près du lac des Deux-Montagnes; puis, avec l’aide du gouvernement fédéral, d’Oka à Sainte-Lucie-des-Laurentides-Doncaster 17. Cette dernière, territoire de chasse et de pêche mohawk, demeure cependant presque inhabitée.
Mais ne vous fiez pas ici à notre raccourci aux angles arrondis, procurez-vous la revue ou empruntez-la de la bibliothèque de Wentworth-Nord, qui doit bien en avoir une copie.
Par Carl Chapdelaine
321 rue Chartier
Wentworth-Nord (Montfort)
Le 2 avril 1891, les missionnaires de Marie de Notre-Dame-de-Montfort obtiennent par Lettres Patentes, les lots 5 et 6 dans le 11ième rang. Le lot 6 englobe une grande partie du village de Montfort d’aujourd’hui et le lot 5, situé plus à l’est, est un territoire boisé.
Félix Cyr, né dans la région de Mirabel, est le fils de François-Xavier et de Sophie Kavanagh. La famille « Cyr » fait partie des familles pionnières du secteur de Montfort. En 1881, François-Xavier et Sophie sont établis près du lac Pelletier dans le 4ième rang avec leurs 6 enfants. Le 27 janvier 1890, à l’âge de 22 ans, Félix Cyr épouse Malvina Forget à la paroisse Notre-Dame-des-Nations à Montfort. Ce couple fait partie des premiers à se marier à Montfort. En effet, le bâtiment de l’orphelinat a ouvert ses portes en juin 1885. À l’automne 1900, Félix a déjà une famille de 5 enfants. Il se décide à acheter un terrain pour éventuellement se construire une maison.
C’est le Père Armand Bouchet, Prêtre supérieur à Notre-Dame-de-Montfort, qui s’occupe des transactions immobilières. Le terrain vendu - 74 pieds de front par 208 pieds de profondeur - n’a aucun bâtiment, par contre, Félix doit y construire une maison ou une dépendance d’ici 2 ans. Malgré l’abolition du régime seigneurial de la Nouvelle-France en 1854, les missionnaires de Marie se comportent comme des seigneurs en exigeant de se faire payer à perpétuité une rente annuelle de 3$ sur un capital de 75$ à 4% / an, et cela, aussi longtemps que l’acheteur n’aura pas remboursé le capital et les intérêts en un seul montant! Mais Félix Cyr ne gardera pas ce terrain bien longtemps.
À l’été 1902, le scieur de bois Ferdinand Migneron achète ce terrain mais sans mentionner s’il y a une maison ou une dépendance. Sept ans plus tard, Marie Elmire Leclaire de Montréal, acquiert ce terrain sur lequel il y a maintenant une maison en bois. Ferdinand Migneron a poursuivi sa route en direction de Sainte-Agathe-des-Monts. Marie Elmire loue la maison au conducteur de tramway de Montréal, Désiré Vézina, pour quelques années.
Le 15 août 1914, Marie Elmire décède, et son mari Édouard Thomas Lachambre, à titre d’héritier, reprend la maison. Édouard travaille à Montréal comme gérant. À l’hiver 1915, il prend comme seconde épouse, Ernestine Cloutier. Se faisant, Édouard donne à son épouse Ernestine la maison située sur la route du village à Montfort.
Deux ans plus tard, Ernestine vend pour 100$ sa propriété de Montfort à Albertine Labrecque, épouse de l’avocat Montréalais Arthur Zénon Morin. Ce terrain n’a plus aucune construction! Que s’est-il passé ? Nul doute que le feu a vite fait de faire disparaître la cabane du pionnier. À l’instigation de Mme Labrecque, celle-ci se fait construire une résidence secondaire, possiblement en 1918-1919. C’est la maison que nous pouvons admirer de nos jours avec un ajout du côté ouest. Le 10 juin 1941, lors de la revente de la maison, tous les meubles sont inclus, moins un plan, une bibliothèque et un rouet.
En 2019, cette maison n’aura pas loin de 102 ans d’existence.
Par Fernand Janson
Société d’Histoire et du Patrimoine des Trois Villages
(Montfort, Laurel et Saint-Michel de Wentworth)
Chemins et Croix
Coupe de bois dans le secteur de Montfort dans les années 1850 ?
À l'aide de ce plan il est possible de voir un ancien chemin qui suivait la ligne de démarcation des rangs VII et VIII du canton de Wentworth. Ce chemin partait du canton de Morin juste au nord du Lac Anne et pénétrait dans le canton de Wentworth en direction ouest jusqu'au Lac Théodore dans le secteur de Laurel. Aujourd'hui, le chemin menant au Lac Gustave pourrait correspondre au début de cet ancien chemin de bois ? A
Un autre chemin de bois partant du canton de Morin traversait le rang X en direction ouest. B Celui-ci poursuivait sa course vers le nord du Lac des Seize Îles. Un embranchement près du Lac Chapleau piquait vers le sud, contournait le Lac Noir par l'ouest et aboutissait au nord du Lac Argenté. Peut-être que les pionniers canadiens français de la colonie de Laurel avaient utilisés ce chemin de bois pour se rendre sur leurs lots ? Aujourd'hui, une partie ce chemin de bois correspondrait au chemin Jackson ?
Premières Lettres Patentes émises pour le rang VIII.
Rang Lots Surface (Acres) Date Propriétaires
VIII 6 A ½ est 82,5 1846-10-08 Catherine Buley, widow of Charles Buley
VIII 10 A 1/2 ouest 84,5 1845-07-10 John Gray
VIII 13 A ouest 100 1846-08-24 Francis Kerny
VIII 14 A ½ est 100 1845-04-15 James Dowlan
VIII 14 B ½ ouest 100 1845-09-15 John Barry
VIII 15 A ½ ouest 94,5 1846-04-01 Andrew Smith
VIII 17 B ouest 100 1845-07-23 John King
Au sud du Lac Saint-François-Xavier le plan indique un signe une croix ! Il est fort probable qu'une personne soit décédée à cet endroit ? Malheureusement, pour l'instant nous n'avons pas d'idée à qui cette croix pourrait correspondre. Par contre, cette histoire a persisté car juste au sud du Lac Saint-François-Xavier, il y a un petit lac qui porte le nom «Lac à la Croix» !
Par Fernand Janson
Société d’Histoire et du Patrimoine des Trois Villages
373 Principale
Historique de l’immeuble situé au 373 Principale
Wentworth-Nord (Montfort)
La Crise économique mondiale des années 1930 est un choc économique et social qui laisse des millions de personnes sans emploi, sans abri et dans le besoin au Canada. Les « sales années 1930 » frappent peu de pays aussi durement que le Canada, en raison de sa dépendance aux exportations de matériel brut et de produits agricoles et d’une sécheresse dévastatrice dans les Prairies. La perte d’emplois et de revenus partout au pays mène à la création de l’assistance sociale et à divers mouvements populaires. En outre, elle oblige le gouvernement à jouer un rôle plus actif à l’égard de l’économie.1
Les Laurentides ne sont pas épargnées par cette crise. Au village de Montfort, le Conseil du comté d’Argenteuil n’a pas le choix, il doit mettre en vente des centaines et des centaines de petits lots à l’enchère pour taxes non payées. Les personnes qui ont de l’argent en profitent pour acquérir des lots. Walter Reid est l’un de ceux-là. Il acquière dans les années 1930, une quantité importante de lot dans les rangs 10 et 11 du secteur de Montfort et devient l’un des plus importants propriétaires fonciers du village.
En octobre 1937, Walter vend une parcelle de terrain de 721 mètres carrés à John F. Gilbey. Walter met une clause assez particulière dans les conditions de vente. Il exige : « … de ne pas ériger de bâtiments à moins qu'ils soient finis et peints en style soigné sur l'extérieur et chaque bâtiment doit avoir une véranda à l'avant et pas de quatre murs nus sera permis. » ! C’est pour cette raison que cet immeuble possède aujourd’hui une belle grande galerie du côté de la route Principale.
La construction de cette maison a débuté en 1938 en l’instigation de M. John F. Gilbey.
Par Fernand Janson
1. Encyclopédie Canadienne
Société d’Histoire et du Patrimoine des Trois Villages
Le 188 rue Principale
Historique de l'immeuble situé au 188 Principale
Wentworth-Nord (Montfort)
Cet immeuble est situé au 188, route Principale dans le secteur de Montfort. L’année de sa construction n’est pas facile à déterminer. Il y a deux possibilités. Pierre Forget dit Latour fréquente le secteur de Montfort depuis au moins 1883. Le 23 février 1884, il fait baptiser son premier fils, Pierre Joseph Albert, à Notre-Dame-des-Nations (Montfort). Il est journalier. Le 9 avril 1883, Pierre Forget avait épousé Dorsina Hébert à St-Sauveur-des-Monts. Ce couple aura une nombreuse famille.
Le recensement de 1901 nous indique que ce ménage habite Montfort avec leurs 8 enfants. En 1904, il achète un premier terrain situé entre le chemin public et le chemin de fer. En 1909. il achète un second terrain contigu au premier, mais cette fois-ci, il a l’obligation d’y construire une maison d’ici deux ans. Ces terrains sont regroupés et donne une longueur de 220 pieds du côté du chemin de fer.
En 1946, la Corporation Municipale d’Argenteuil met en vente, pour taxes non payées, ce terrain sans préciser s’il y a un quelconque bâtiment dessus. C’est Walter Reid qui achète ce terrain pour un montant de 91,18$. À cette époque, la prescription sur un immeuble (terrain avec ou sans maison) semble être de 10 ans, car c’est seulement en 1956 que l’immeuble est libéré. L’année suivante, soit le 27 avril 1957, Walter Reid vend cet immeuble, sur lequel il y a d’autres bâtiments, à Edward Gutwin.
La question à se poser est la suivante : Le bâtiment que nous voyons aujourd’hui, a-t-il été construit par Pierre Forget dit Latour dans les années 1910 ou par Walter Reid dans les années 1946 ?
Par Fernand Janson
Société d’Histoire et du Patrimoine des Trois Villages
Maison d'E. Leduc et A. Matte
Le 16 janvier 1849, à l’âge 23 ans, Eustache Leduc prend en première noce Éléonore Guenette de St-Janvier (Mirabel). Malheureusement, le 20 février 1851, Éléonore décède des suites de son deuxième accouchement. Avec un nouveau né sur les bras et un jeune enfant d’à peine un an, Eustache n’a pas beaucoup de choix, il doit trouver une nourrice et une mère pour ses enfants. Sept mois après cette tragédie, il épouse en secondes noces, Aurélie Cyr à St-Janvier. Eustache Leduc et Aurélie Cyr vont demeurer à St-Janvier jusqu’en 1860. L’année suivante, ils s’établissent à Saint-Sauveur-des-Monts où ils auront 7 enfants. Au début des années 1885, ce couple s’établit dans la partie nord-est du canton de Wentworth (Secteur de Montfort), plus précisément sur le lot 3 dans le 11ième rang. Ils bâtissent une maison en plein bois non loin du Lac Pelletier. À l’automne 1891, Aurélie Cyr décède à l’âge de 59 ans. Elle avait mit au monde 14 enfants… Le 17 février 1893, Eustache Leduc épouse, en troisièmes noces, Joséphine Hotte à Montfort. Celle-ci est veuve de Moïse Lavictoire. Eustache vivera encore une dizaine d’année avant de s’éteindre en 1903 à l’âge de 77 ans à Montfort.
Le Patriarche, Eustache Leduc, n’était pas seul dans cette forêt isolé. Son frère Jean-Baptiste Leduc habite sur le lot 2 dans le 2ième rang et son fils, Eustache Leduc, habite sur le lot 1 dans le 11ième rang juste à la frontière des cantons Morin (Morin Heights) et Wentworth (Montfort). Eustache Leduc fils convole Agnès Matte, le 8 février 1875, à Saint-Sauveur-des-Monts. Lors du recensement de 1881, ce couple a déjà trois jeunes garçons. Cette famille sera également très productive pour la « race » avec leurs 16 enfants… En 1908, après plus de 25 ans de dur labeur, Eustache passe le flambeau à son fils Josaphat. Il lui fait donation de la maison, de la terre et de tout le cheptel. La mère de famille, Agnès Matte, rend l’âme en 1910 à l’âge de 55 ans et elle sera inhumée au cimetière de Montfort.
Deux ans plus tard, Eustache prend en secondes noces Cyrilda Forget à Saint-Adolphe-d'Howard. Celui-ci sera inhumé à Ferme-Neuve en 1923 à l’âge de 71 ans. Quant à son épouse, Cyrilda Forget, celle-ci décède le 15 novembre 1936 à Ste-Agathe-des-Monts à l’âge de 72 ans.
Josaphat Leduc, l’ainé de la famille, est né le 5 novembre 1875 à Saint-Sauveur-des-Monts. Il épouse Alexandrine Lafantaisie en 1907 à Montfort. Ce foyer aura deux filles et un garçon. Josaphat n’est pas fait pour l’agriculture. Le 16 octobre 1911, trois ans après avoir reçu par donation la ferme de son père, il vend le tout; maison, granges et dépendances à la « Compagnie d'immeuble Richelieu », représentée par Antoine Hurtubise. Celui-ci laissera son nom à un chemin qui traverse Morin Height et le canton de Wentworth. Par contre, il n’y a pas de nom de rue pour la famille «Leduc». Cette branche de la famille « Leduc », en plus d’avoir colonisé une partie du secteur de Montfort, est devenue également pionnière de Saint-Sauveur-des-Monts, de Saint-Adolphe-d'Howard, de Saint-Faustin, de Saint-Jovite, de Ferme-Neuve et de …
La maison que nous voyons sur cette photo est la descendante de la maison de Eustache Leduc et de Agnès Matte. Elle ne ressemble pas tellement à une maison de pionnier. Elle a dû subir de nombreuses rénovations. Selon le rôle d’évaluation de la Municipalité de Wentworth-Nord, elle aurait été construite en 1889. Selon Me Plante, la propriétaire actuelle, elle aurait été construite au début des années 1900. Selon le recensement de 1881 et la ligne de titres, le carré original aurait été construit au début des années 1880.
Par Fernand Janson
Société d’Histoire et du Patrimoine des Trois Villages
François-Xavier Cyr et Sophie Kavanagh
Histoire de pionniers, François-Xavier Cyr, Sophie Kavanagh et Cyrilda Forget de Montfort (Wentworth-Nord)
François-Xavier Cyr est né le 18 décembre 1848 à St-Janvier. Le 22 juillet 1867, à l’âge 19 ans, il prend en première noce Sophie Kavanagh de Ste-Scholastique. Après avoir vécu quelques années dans la région de Mirabel, ce jeune couple est de passage à Saint-Sauveur-des-Monts en 1879. Deux ans plus tard, soit en 1881, François-Xavier Cyr, son épouse Sophie Kavanagh et leurs six enfants s’établissent dans le secteur nord-est de Montfort. La mise en place d'une scierie pour la construction d’un orphelinat près de la décharge du Lac Saint-François-Xavier a attiré plusieurs cultivateurs-bucherons, dont la famille Cyr. François-Xavier Cyr construit sa maison sur le lot 4 dans le 11ième rang, non loin du Lac Pelletier. En 1851, sa sœur, Aurélie Cyr, avait épousé Eustache Leduc à St-Janvier. Cette famille va devenir ses voisins.
Après avoir mis au monde sept enfants, Sophie Kavanagh rend l’âme le 3 juin 1882. Elle sera inhumée à St-Sauveur-des-Monts à l’âge de 41 ans. Elle semble être décédée suite à son dernier accouchement survenu au début du mois de mai! Ses enfants sont âgés entre 14 et 2 ans. François-Xavier Cyr n’a pas tellement le choix, il doit se trouver une nouvelle conjointe. Le 13 avril 1885, il épouse, en secondes noces, Cyrilda Forget à St-Sauveur-des-Monts. Cyrilda Forget est née à St-Sauveur-des-Monts le 26 septembre 1864. Ce nouveau ménage aura neuf enfants.
L’un des fils de François-Xavier, Félix Cyr, prend la relève de la ferme familiale. Celui-ci épouse Malvina Forget le 27 janvier 1890 à Notre-Dame-des Nations, Montfort. Félix et Malvina font partie des premiers couples à se marier dans cette nouvelle paroisse. Ce ménage aura cinq enfants. Malvina Forget fait partie des familles pionnières des Laurentides. Elle est née le 29 janvier 1869 à Ste-Agathe-des-Monts, de Toussaint Forget et d’Arthémise Bélec. Le 25 octobre 1886 dernier, elle avait épousée, en première noce, Adrien Prud’homme à St-Sauveur-des-Monts.
En 1893, les pionniers des cantons de Morin, d’Howard et du village de Montfort ne se sentent plus seul sur leur lot boisé…ils entendent maintenant le train qui se rend jusqu’à Montfort.
Félix Cyr sait très bien qu’il n’a pas d’avenir sur une terre peu propice à l’agriculture. Au début des années, il décide donc de vendre : maison, grange et autres bâtiments à une autre famille pionnière de Montfort, Adélard Forget et son épouse Marie Louise Tassé. Mais même Adélard Forget ne garde pas bien longtemps la ferme. Il revend le tout, le 4 novembre 1912, à Antoine Hurtubise représentant la « Compagnie d’Immeubles Richelieu » pour un montant de 400$.
Au début des années 1900, François-Xavier Cyr et sa deuxième épouse, Cyrilda Forget, vont s’installé dans le canton d’Howard. François-Xavier y décède le 7 septembre 1907 à l’âge de 58 ans et sera inhumé au cimetière local. Sa veuve, Cyrilda Forget épouse, en secondes noces, Eustache Leduc le 9 avril 1912 à St-Adolphe d'Howard. Eustache Leduc est le fils d’Eustache Leduc et d’Aurélie Cyr, la sœur même de François-Xavier Cyr. Les familles pionnières sont tissées serrer. Cyrilda Forget décède en 1936 à l’âge de 72 ans et son Eustache Leduc était décédé le 12 avril 1923 à Ferme-Neuve à l’âge de 71 ans.
Cette branche de la famille « Cyr », en plus d’avoir colonisé une partie du secteur de Montfort, est devenue pionnière de Saint-Sauveur-des-Monts, de Saint-Adolphe-d'Howard et de …
Par Fernand Janson
Société d’Histoire et du Patrimoine des Trois Villages
(Montfort, Laurel et Saint-Michel de Wentworth)
Note : Voyez les liens tissés entre villageois et orphelins, à Montfort : Bulletin de l'ALSFX, automne 2010
Pierre Bélanger et Angèle Cyr
Histoire de pionniers (Wentworth-Nord-secteur de Montfort)
Pierre Bélanger est né le 16 décembre 1833 à Laval. Le premier août 1854, il épouse Angèle Cyr, de Sainte-Anne-des-Plaines, à Saint-Janvier. Ce couple aura pas moins de dix enfants. Ceux-ci voient le jour soit à St-Jérôme ou à Saint-Sauveur-des-Monts. Comme bien d’autres pionniers du village de Montfort, ils n’habitent pas nécessairement dans le canton de Wentworth. Plusieurs se sont installés à proximité soit dans le canton de Morin, soit dans le canton de Howard.
Pierre Bélanger a trouvé un lot de disponible à l’est du lac Chevreuils, tout près de la frontière avec le canton de Wentworth. Il habite à cet endroit avec sa famille depuis le début des années 1880. Soit depuis la construction du moulin à scie à la décharge du Lac Saint-François-Xavier. Cette scierie fut bénite par le père Rousselot de la paroisse de Notre-Dame de Montréal et par le curé Labelle de Saint-Jérôme.
De tous les enfants de Pierre Bélanger et d’Angèle Cyr, trois vont coloniser ce coin de Pays.
Après avoir épousé Marguerite Alarie à Saint-Faustin, Norbert Bélanger s’établit dans le secteur de Montfort en 1890. Nul doute qu’il participe à la construction du premier orphelinat agricole du Canada. Ce ménage aura au moins quatre enfants.
Xénophon Bélanger est né le 29 décembre 1873 à Saint-Jérôme. Le premier décembre 1893, il prend comme compagne Marie Joséphine Forget à Montfort. De 1894 à 1910, ce couple aura neuf enfants qui seront tous baptisés à la paroisse Notre-Dame-des-Nations à Montfort.
Et enfin, Marie Bélanger épouse Joseph Forget le 6 février 1888. Ce couple aura quinze enfants.
En plus d’avoir colonisé une partie du secteur de Montfort, cette branche de la famille « Bélanger », est devenue pionnière de plusieurs autres villages des Laurentides.
Par Fernand Janson
Société d’Histoire et du Patrimoine des Trois Villages
(Montfort, Laurel et Saint-Michel de Wentworth)