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Revenu disponible en 2019 à 2021 (Québec/Laurentides/MRC)

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En 2020, « Pour une douzième année consécutive, la MRC de Caniapiscau (44 497$) est celle qui présente le revenu disponible par habitant le plus élevé. … Elle est suivie par les MRC des Pays-d’en-Haut, dans les Laurentides, et de Memphrémagog, en Estrie, qui présentent un revenu disponible par habitant r dernières MRC se distinguent en ayant, en moyenne, des revenus nets de la propriété largement plus élevés que dans le reste du Québec.  Le revenu disponible par habitant s’est accru de façon importante (en 2020) par rapport à 2019 dans l’ensemble des 104 MRC de la province. … Outre l’Administration régionale Kativik, cinq MRC enregistrent une augmentation du revenu disponible par habitant de plus de 11 % entre 2019 et 2020. Ces territoires à forte croissance sont relativement dispersés dans les différentes régions du Québec. Ils se trouvent dans Chaudière-Appalaches (Robert-Cliche), en Montérégie (Les Jardins-de-Napierville), dans les Laurentides (Les Pays-d’en-Haut), au Saguenay–Lac-Saint-Jean (Maria Chapdelaine), ainsi que dans Lanaudière (Matawinie)."

Institut de la statistique du Québec 2019-2020

Principaux indicateurs sur le Québec et ses régions (2021)


Les « grosses-roues » électriques débarquent

Les « grosses-roues » (fat bikes) électriques sont apparues à Montfort. On en voit circuler sur le Corridor aérobique et sur la rue/route Principale, puisque quelques gens du village en possèdent depuis peu. Et ce n’est que le début d’une vague, si l’on en croit quelqu’un qui nous a dit qu’elles étaient déjà devenues populaires dans les Pays-d’en-Haut.

D’une vingtaine de kilos plus lourd que le vélo, les grosses roues vous permettent cependant de « rouler autant sur une route en caillasse, que dans la boue, la neige ou sur le sable, sans sentir la différence! Avec leurs gros pneus souples, vous pouvez rouler sans crainte n'importe où presque, et avec un moteur à assistance électrique, vous irez encore plus loin! » (Échosports.)  Elles sont munies d’une ou deux roues motrices, et viennent avec ou sans accélérateur.

La vitesse permise pour un vélo électrique est de 32 km/h au Québec; et elle est souvent préréglée. Le moteur doit y être d’une puissance maximale de 500 watts. Contrairement au cyclomoteur (scooter), il ne nécessite ni immatriculation, ni permis de conduire, sauf pour les moins de 18 ans, qui doivent détenir un permis de classe 6D. Et, en cas de vol ou de blessure que vous infligeriez, vous êtes couvert par votre assurance habitation. Il faut porter un casque approprié (CAA).

Leurs promoteurs avancent des statistiques qui disent les vélos électriques pouvoir souvent remplacer la voiture dans les habitudes de leurs usagers. Ils seraient donc l’avenir des transports. Ils sont à la fois écologiques et source accrue de randonnées grisantes.

« …vous devez-vous attendre à payer au moins 1 500$ pour un bon vélo électrique et considérablement plus de 3 500$ pour un vélo de qualité doté d'un système électrique d'un grand fabricant comme Bosch, Shimano ou Yamaha. » (Lussier vélo Mais vous économiserai en frais d’utilisation de votre auto.

Ceux que nous avons interrogés sont très satisfaits de leur grosses roues électrique. C’est quatre saisons; ça peut servir pour parcourir les montagnes russes du sentier des Orphelins. On peut monter la vitesse; et l’autonomie de la batterie est remarquable. Il y a le modèle régulier, déjà un mastodonte. Puis celui pliable; pour que vous puissiez le mettre dans votre voiture au besoin. C’est à se demander si l’on peut vraiment s’en servir en pédalant. Oubliez le bruit de la moto, si présente sur la 364 et aux alentours.

Vous pouvez rouler sur la piste cyclable comme sur la route. Autrement dit, elle vous mène partout et n’importe quand. Bon, peut-être pas par mauvais temps et pas aussi loin en hiver. Idéal pour les gens qui demeurent autour d’un lac, pour aller d’un voisin à l’autre, nous indique un adepte, dans l’autobus.

Mais, n’y avait-il pas des scooters au Québec, jadis; et où sont-ils passés? C’est que la réglementation concernant les cyclomoteurs s’est resserrée; et l’on peut croire que celle régissant les grosses roues électriques nous réserve aussi des surprises. La force du moteur distingue déjà le vélo à assistance électrique de celui qui devient cyclomoteur.

Villégiateur au lac Saint-François-Xavier et résident de Montréal, si un moratoire, pour quelque raison médicale, comme un bras dans le plâtre, vous interdit de prendre le volant de votre auto, ou si vous n’en avez plus, l’autobus Galland, qui vous dépose à Saint-Sauveur, peut devenir votre seule option pour monter dans les Pays-d’en-Haut. Reste quand même à rejoindre votre chalet au lac. Un seul coup-d’œil au tableau du taxi-bus vous fera peut-être reléguer cette option à l’ultime recours; et il vous laisse encore à quelques kilomètres de chez vous.

Puis vos bagages; tout ce que vous transportiez dans votre auto : les outils, les matériaux, les provisions, les vêtements propres pour le temps à passer sans la laveuse, l’ordinateur, la glacière, etc.; quand ce ne sont pas les passagers? Heureusement, vous êtes déjà familier avec le sac à dos, comme au transport à dos de mule. 

Pour sauver votre planète, vous avez peut-être toujours cherché une alternative à votre auto pour vos allées et venues à Wentworth-Nord; sans jamais sentir que quelque autre moyen de transport ou le covoiturage puisse vous convenir. Ou, peut-être vous fallait-il le choc d’en être privé pour vous y arrêter plus sérieusement.

Et si un tel moratoire se prolongeait à vie? On ne sait jamais quand va se terminer un moratoire ici… N’y a-t-il pas une alternative unique pour vous? Le Corridor aérobique! Seriez-vous preneur pour une grosses roues électrique et un parcours de 8,5 km sur cette voie verte, à partir de Morin-Heights, à chacun de vos voyages? Il y a d’abord, en plus, une voie à partager, mais plutôt sans partage, entre votre arrêt d’autobus à Saint-Sauveur et le début du Corridor, « un trajet cyclable, Vélocité, qui lie les parcs linéaires du P’tit Train du Nord et du Corridor aérobique ? En partant de la gare de Piedmont… »

Et pour la location de l’engin, Écho Aloha, situé à deux pas du début du Corridor et qui a flairé la bonne affaire, pourrait peut-être vous accommoder. Son site vous présente tout de go la carte du Corridor aérobique, avec la dénivellation le long du parcours. Vous louez les grosses roues chez eux, c’est forcément sur cette piste rêvée que vous roulerez; avec premier arrêt au …Pavillon fantôme! Ou, peut-être une sorte de Commune grosses roues électriques, à mettre sur pied dans les Pays-d’en-Haut, qui vous permette de louer votre nouveau moyen de transport pour le temps requis?

À lire l’article de Simon Cordeau, cité plus haut, ce n’est cependant pas pour demain que cette interconnexion, dont on parle depuis peut-être plus d’une décennie, servira vraiment de lien confortable entre les deux pistes cyclables; à moins que Saint-Sauveur et Morin-Heights ne fassent appel aux services d’une Valérie Plante.

Et pourtant, le transport collectif et la mobilité active sont maintenant mis de l’avant dans les Laurentides; pour contrer l’omni présence de l’auto, voire les dérèglements climatiques, comme pour favoriser l’exercice. Mais c’est encore du latin ici, comme le démontre la recherche avec ce terme sur le site internet de la MRC : « Mauris porta placerat erat ac volutpat. … »*

Mais pourquoi pas? Pourquoi, en empruntant le Corridor aérobique sur votre grosses roues électrique, en vous faufilant délicatement sur la rue du Chemin-de-fer, ne pas pouvoir rejoindre Laurel, l’hôtel de ville, son préau, sa bibliothèque, sa Journée DécouVerte et … son nouveau Ciné Club, par une jonction (que nous ne connaissons pas encore)? Ou, en sens contraire, aller chercher votre litre de lait à Morin-Heights, tout en respirant l’air frais et sans avoir à emprunter la 364 avec votre auto?

Et le projet de l’ex-candidat à la mairie, M. Ghali, d’aménager une piste cyclable le long de la Principale, s’il est différent de ladite jonction, devra-t-il prendre forme un jour? Une fois maire, il estimera son coût, en addition à celui de la réfection maintenant en cours de sections du chemin Jackson, de la route Principale et du chemin Millette, à un million $. Occasion ratée par le nouveau conseil ou omission justifiée?

Pourquoi ne pas prévoir quand même, dans une stratégie de mobilité active, un réseau de pistes cyclables pour les pédaleurs véritables, comme pour les nombreux amateurs de grosses roues électriques de demain? Elles leur permettraient de se rendre où ils ont affaire; de tisser des liens avec les résidents des autres lacs et de renforcer le sentiment d’appartenance à Wentworth-Nord; ou de simplement visiter les merveilles encore cachées des vallées et monts de la municipalité, sans en polluer l’environnement?

Bon, il sera peut-être plus difficile de s’attirer la bonne grâce des propriétaires des terres à traverser, des riverains à côtoyer, de la cohabitation à envisager et, pour les autorités municipales, de collecter les 7% en terrains plutôt qu’en dollars, que de développer un tel réseau de pistes cyclables sur le territoire…

Une réflexion s’imposerait aussi avant d’aller de l’avant; ces bicyclettes tout terrain, comme les vtt avant elles, ne seront-elles pas perçues comme envahissantes et génératrices de nuisances? Une consultation préliminaire vaudrait mieux que l’imposition ultérieure d’un moratoire pour y voir clair, alors que les dés rouleront déjà sur le tapis des mises. La planification, comme la prévention, n’est pas qu’une lubie de pelleteur de nuages.

* « C'était la porte d'entrée du marché immobilier et du week-end. … », selon eprevodilac.com

Trottinettes électriques à roues surdimensionnées

Par Carl Chapdelaine

Sécurité et situation d'urgences, réponse de la mairesse

La mairesse répond en détails :
• Oui, la municipalité a un plan d’urgence qui prévoit l’ensemble des mesures à prendre, les responsables, les contacts à établir, etc.
• Lors de l’événement météorologique de mai dernier, on a été plus à point que les villes de Saint-Sauveur et Sainte-Adèle.
• La municipalité va quand même travailler à bonifier le plan.
• Les changements climatiques doivent être pris en considération.
• Certains points seront touchés dans la réglementation actuellement analysée sous le parapluie du Contrôle intérimaire.
• Les citoyens ont aussi leur devoir; entre autres, avoir les réserves nécessaires pour une durée de trois jours. Être en mesure de se chauffer par un moyen alternatif.
• On veut constituer une liste de gens vulnérables, (handicapés, personnes âgées, …) qui seraient sujettes à une attention particulière lors de tels événements. Une entraide entre voisins doit être développée.
• Il y a aussi l’utilisation du site Web de la municipalité à privilégier.

Sécurité et situation d’urgence

Question pour la séance du conseil du 19 juillet 2023

Membres du conseil,

Le Québec, y compris Wentworth-Nord, subissent des catastrophes naturelles, voire d’origine humaine ou animale, comme des inondations printanières, des tempêtes et des bris de barrage de castor, qui peuvent priver leurs citoyens d’électricité, interrompre les communications routières, affecter un lac ou avoir d’autres conséquences néfastes.

La municipalité a bien montré une certaine monopolisation de ses ressources lors de tels événements; sans que le citoyen ne sache si cela répondait à une procédure bien établie ou à une mesure ponctuelle.

Dernièrement, le conseil a aussi désigné un éventuel centre communautaire polyvalent avec ou en lieu et place de l’actuel pavillon Montfort, dont l’une des fonctions serait de servir de refuge en cas de telle catastrophe.

Y a-t-il un protocole d’établi à Wentworth-Nord pour répondre à des situations d’urgence et communiquer avec les résidents, tel que le propose Québec aux municipalités dans sa Démarche de préparation municipale aux sinistres?

Merci,
Carl Chapdelaine, le 13 juillet 2023

Enfin, le chalet!

Ça y est; c’est la longue fin de semaine de la Fête des Patriotes et de la reine Victoria. Les petites mouches noires, puis les brûlots, apparaissent pour les célébrer. Pour les villégiateurs saisonniers, malgré l’anxiété, la corvée de l’ouverture du vieux chalet d’été, un modèle en voie de disparition sans doute, ne doit plus attendre. Mais certains ont pris les devants, juste après avoir appris, par un résident permanent, que l’épaisse couche de neige avait passablement fondu et que le « lac avait calé », c’est-à-dire que sa couche de glace avait commencé à se disloquer et à fondre. Au Lac-Saint-Jean, dont l’étendue du lac joue sur le climat et d’où semble venir l’expression, on dit que l’on plaçait une vieille voiture sur la glace, et que lorsqu’elle calait au fond, c’était l’annonce de la venue de jours plus chauds et du début prochain de la navigation.

Et vous avez pris les devants si vous craigniez voir à nouveau votre quai arraché et parti à la dérive à cette occasion, ou parce que vous êtes tout simplement pressé de constater l’état des lieux après un dur hiver. Ouf, votre chalet est toujours debout; alors que le poids de la neige et le vent ont écrasé ceux de deux de vos voisins d’en face; tandis qu’un autre met ses deux propriétés en vente. Aucun arbre ne s’y est abattu; sauf ceux que vous aviez confiés aux mains d’une équipe d’émondeurs de Laurel avant la froide saison et qui vous a promis de venir finir le travail le printemps venu... L’électricité est au rendez-vous et Bell y a repris du service.

Un lendemain, vous irez, à la rame, à la recherche d’un bout de traverse de chemin-de-fer après lequel vous amarrez votre chaloupe sans moteur pendant la belle saison et que le trop haut niveau d’eau, ou la glace, a libéré. Ce sera encore une occasion pour vous de constater à quel point le lac Saint-François-Xavier est grand et votre entreprise vaine.

À l’intérieur, un premier tour dans cet espace saturé d’humidité vous permet de relever vos trappes à souris, toutes déclenchées, avec quelques restes de mulots dévorés par d’autres membres de la colonie. Vous avez heureusement conservé une cuillerée de beurre d’arachide, acheté au temps où il coûtait encore des pinottes, et que les mulots semblent apprécier comme dernier repas de leur courte vie.

Avec les mauvaises expériences des premières années, vous aviez multiplié les mesures pour vous protéger de ces squatteurs. Vos lits et fauteuils sont recouverts de toiles de plastique tenues par des pesées. Vos portes d’armoires de cuisine et de garde-robe sont scellées du mieux possible. Les excréments de ces bestioles vous indiquent où elles sont passées. Si vous ne les avez pas mis à l’abri, vos pains de savon sont grignotés. Des contenants de plastiques ont subi le même sort; les mulots pensant y trouver quelque chose à manger. Ils ont aussi pu emprunter de votre papier de toilette ou déchirer quelque guenille pour rendre leur nid plus douillet. Cette fois, heureusement, il semble qu’ils se soient logés ailleurs. Attendez quand même un peu avant de crier victoire…

Vous êtes le premier de votre lignée à avoir obtenu le statut de villégiateur, après vous être ainsi approché de la nature. Dans votre lointaine jeunesse, le camping au Mont-Tremblant vous avait déjà rapproché de votre ancêtre des cavernes. Vous aurez donc probablement dû découvrir toutes ces obligations et ces trucs par vous-même, par apprentissage ou déduction. Les visites de jadis, aux chalets rose bonbon ou bleu bébé de votre oncle ou des amis de vos parents ne vous en avaient laissé aucune leçon.

Par où commencer? Vous aviez déjà transporté quelque bagage au premier voyage, dans le sentier habituel, en enjambant le ruisseau, les branches ou les arbres n’ayant pas survécu à la dernière tempête. Il faudra bien qu’on enlève cette petite digue de roches, colmaté d’amas de feuilles mortes et barrant le petit cours d’eau, qu’un jeune voisin a déjà eu le temps de placer pour permettre le passage à sec. Mieux qu’un castor il a permis au ruisseau, dans sa rage printanière, de transformer les lieux en un petit marais.

Vous pouvez déjà rebrancher votre précieux modem, entreposé en ville, et entendre le son de votre téléphone. Les électro-ménagers sont, bien sûr, restés sur place. Votre frigo redémarre sans problème; mais vaut mieux nettoyer rapidement l’intérieur, tandis qu’il est encore à la température de la pièce. Évidemment, la seule eau disponible est celle que vous avez précieusement emmagasinée dans une demi-douzaine de bidons. Plus tard, reconnecter la plomberie vous demandera quelques efforts et, espérez-vous, pas de mauvaises surprises, comme des tuyaux fendus ou une mauvaise manœuvre. Mais votre liste de procédure de fermeture d’automne, maintenant à exécuter à l’envers, vous y guide pas à pas.

Piles retirées, vos détecteurs de fumée comme vos horloges sont à l’arrêt et vous ne portez plus de montre depuis belle lurette. Mais ça doit bien être l’heure de mettre quelque chose à cuire. Miracle, il vous reste un cube de beurre ayant hiberné dans le réfrigérateur; par principe plus que par économie, vous vous en êtes privé depuis la hausse faramineuse de son prix, probablement décrétée par les vaches laitières elles-mêmes. Sans son emballage, vous pouvez ajuster sa date de préemption à votre guise.

Par gravité, vous recevez l’eau d’un puits de surface haut en amont; il vous faut immédiatement rebrancher le tuyau de plastique qui va lui permettre de remplir votre immense réservoir de l’eau de la fonte des neiges, et finir par remonter dans toute votre tuyauterie. La pompe du lac, que vous aviez tant de mal à faire démarrer, est, depuis des lunes, en chômage. Mais vous ne regrettez pas le sable qu’elle tirait aussi du lac; même si ce moyen de combattre la sédimentation qui s’y installe était hautement louable. Ce n’est pas encore demain matin que vous pourrez prendre votre douche à l’eau chaude.

Votre auto est encore pleine d’une part du stock rapporté en ville à la fermeture d’automne, votre téléviseur intelligent, des outils, ceux que vous n’avez pas oubliés dans le garage; du linge et de la nourriture. Avant de repartir en ville, vous remplirez l’un de vos abreuvoirs à colibri; ces petits diables ne devraient pas tarder à suivre le huard, déjà en possession de son domaine. Il vous faudra d’abord réduire en grains votre sucre pris en pain, et prévoir un traitement semblable au sel figé dans vos salières.

Un coup-d’œil à votre sous-sol à pilotis; il y en a au moins un de tombé, le sol boueux fuyant vers l’aval. Mais, vous ne pouvez pas percevoir de déformation structurale à votre chalet déjà pas mal crochi. En vous appuyant sur un poteau à vérin (Jack post) déjà bien penché, il vous reste dans les mains; mais la charge qu’il doit contribuer à supporter ne bouge pas. Un peu plus et il allait fracasser l’une de vos deux grandes fenêtres du sous-sol; ou, il aurait pu le faire en plein milieu de l’hiver et donner champ libre aux éléments. Faute de pouvoir faire traverser le lac à une telle fenêtre, vous auriez dû placarder cette ouverture, pour en imiter une autre déjà dans cet état.

La télévision, connectée à votre ordinateur, diffuse déjà les dernières informations de la soirée. Fin des émissions. Le bruit du déshumidificateur prendra la relève, tandis que le chauffage des plinthes électriques rend enfin votre habitacle plus accueillant. Poêle à bois, feu de foyer, chalet emboucané? Vous laissez maintenant ça à la visite. Vous vous glisserez dans des draps pas encore très confortables; chanceux et soulagé d’avoir pu reconnecter sans heurt avec votre propriété à entretenir pour les mois à venir…

https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/791427/chronique-au-pays-des-lacs

Par Carl Chapdelaine

Principaux indicateurs, le Québec et la MRC

Repenser le tourisme

Le tourisme et les Laurentides, cela allait toujours de soi jusqu’à aujourd’hui. Les activités récréotouristiques n’ont-elles pas, depuis belle lurette, remplacé l’exploitation de la forêt comme moteur économique des Pays-d’en-Haut? « Quelle que soit la formule d’hébergement privilégiée, votre séjour dans la MRC des Pays-d’en-Haut sera, à coup sûr, un gage de plaisir et de découvertes. Visitée par plus de 1,4 million de touristes et d’excursionnistes (séjour d’une seule journée, sans nuitée) par année, la MRC des Pays-d’en-Haut est résolument LA destination touristique de votre été! … À pied, à vélo ou en voiture, laissez-vous séduire par nos villes ou municipalités des plus accueillantes: Estérel, Lac-des-Seize-Îles …, et Wentworth-Nord. »1

Mais l’impact souvent négatif du tourisme sur la qualité de vie des résidents, sur l’environnement, sur le partage des ressources auxquelles il s’associe : les collines, les lacs, les villages, l’infrastructure en général et routière en particulier; sans parler des voies partagées, rue/corridor aérobique, a pu mettre le tourisme au banc des accusés. Faut-il plus d’infrastructure d’accueil à Wentworth-Nord ou moins de visiteurs? Ne peut-on pas plutôt imaginer une formule de quotas qui puissent augmenter au fur et à mesure du développement planifié de cette infrastructure, lorsque possible?

On pouvait parler de tourisme à Montfort jusqu’à encore une période assez récente. C’est, depuis, devenu un sujet tabou. La publicité sur le Corridor aérobique, sur l’accueil au superbe lac Saint-François-Xavier, au pavillon Montfort, avec du stationnement, un quai public, la location d’équipement, la balado-découverte du patrimoine, etc.; tout ça est compromis. Les problèmes actuels entre MRC et municipalité ici ne découlent-Ils pas, en majeure partie, de la divergence de vue entre les deux entités sur la fréquentation de ces précieuses ressources? Dans le secteur de Montfort, le tourisme est d’autant moins intéressant qu’il n’apporte guère de compensation économique aux coûts ou nuisances qu’il engendre. Et, en ces temps d’inflation, amenant les ménages à revoir leur budget, même les rares hébergeurs devront faire preuve de retenue…2

Un contrôle intérimaire, visant plus spécifiquement la construction d’hébergement à court terme, c’est un contrôle annoncé sur la venue des touristes; mais qui n’aura aucun effet sur les excursionnistes. Est-ce aux urbanistes, aux conseils municipaux, voire aux résidents, d’établir unilatéralement le difficile équilibre entre l’accueil touristique et la préservation de l’environnement ou la qualité de vie des résidents, en modifiant simplement la réglementation? Et les touristes, les habitants de la métropole et d’ailleurs, ont-ils des droits et leur mot à dire? Qui doit avoir accès aux plages de sable qui longent la Rivière Rouge? À qui appartiennent nos rivières et nos lacs? Aux résidents, aux villégiateurs, ou à tous, comme le veut la loi?3 Le tourisme durable comme solution? Encore faudrait-Il, comme dans les autres domaines, que cette formule ne soit pas qu’un fourre-tout sans quelque programme concret.

La villégiature dans la région est probablement plus importante que le tourisme tel qu’on le définit. Et pourtant la villégiature, n’est-ce pas une forme prolongée de tourisme? Mais, le villégiateur est un résident; il investit, il paye des taxes; il participe à la vie socio-économique de la municipalité. Comme le touriste, c’est pourtant aussi un envahisseur; qui accapare de plus en plus la ressource; qui, par sa majorité parfois, peut s’imposer et fixer les règles du jeu. Devra-t-on aussi légiférer un jour sur l’expansion de la villégiature à Wentworth-Nord?

Repenser le tourisme, c’était le thème de la Journée mondiale du tourisme 2022. Mais il s’agissait plutôt ici de considérations diverses et à l’échelle mondiale, comme l’impact environnemental de l’avion, celui du tourisme de masse, etc.; ou inversement de la nécessité du tourisme pour les pays dont l’économie en dépend; mais d’un tourisme durable. La formule des quotas, sur laquelle le soussigné revient souvent, est ici devenue une réalité. Des exemples? Lisbonne, le Machu Picchu au Pérou, avec quatre heures de visite maximum; Venise pour les excursionnistes, les plus encombrants. Ou la taxe touristique en Thaïlande et en Nouvelle-Zélande.4 Alors, peut-être, pour Wentworth-Nord et à une moindre échelle, l’émission de permis de construction soumise à des quotas par zone et susceptibles d’évoluer (en fonction des droits acquis ou non).

N’est-il pas discutable de voir les autorités locales se débattre devant des choix de société qui nous semblent plutôt relever du plus haut niveau? C’est bien beau de décentraliser; mais certaines décisions doivent venir de l’État; malgré l’exemple de l’imbroglio qu’a connu le Québec lors de l’imposition des mesures sanitaires et de barrières régionales en temps de Covid 19... Chaque autorité locale doit-elle accoucher de solutions-maison pour faire face, en général, aux mêmes problèmes? Ou adopter un règlement 2017-498-19 pour contrer celui du gouvernement sur le même sujet?

Au Québec, n’a-t-on pas l’impression que la décentralisation rime parfois avec déresponsabilisation de l’État; ou, en tout cas, que l’aide ou les directives tardent à suivre dans plusieurs domaines? Il est vrai que la réalité évolue rapidement; les Airbnb et autres formules changent la donne. Les municipalités veulent plus de pouvoir, et plus de ressources; peut-être trop… Et moins la municipalité est populeuse, plus l’administration et les enjeux lui pèsent. Elle doit, comme les grandes, tout gérer : la voirie, le développement, la protection de l’environnement, la sécurité, et, aujourd’hui, le tourisme…

1. MRC des Pays-d'en-Haut.
2. tourismexpress
3. educaloi.qc.ca
4. quotas-taxes-interdictions-comment-certains-pays-se-protegent-contre-le-tourisme-de-masse

Par Carl Chapdelaine

Trémolos du huart à collier

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L'Atlas De L'eau <--lien

  1. Zoomer sur la région recherchée.
  2. Dans la barre des tâches du bas de la carte, cliquez sur l’icône bleue de la qualité de l'eau, puis sur celle des lacs, en brun clair.
  3. Dans le tableau de gauche, qui s’ouvre sur la « couche » des lacs, cochez les variables qui vous intéressent, pour voir leur valeur ou emplacement sur la carte.

L'avenir au Locatif, au multirésidentiel et aux projets Intégrés

La hausse vertigineuse des évaluations foncières et celle de nos taxes reflètent celle du prix actuel des maisons. « De mars 2020 à décembre 2021, le prix du logement unifamilial global moyen selon l’Association canadienne de l’immobilier (ACI) a augmenté de 42,9 %. »1,2

En réaction, la popularité des immeubles multirésidentiels et des projets intégrés, de propriétaires ou de locataires, vient répondre à la nécessité de partager les frais des infrastructures et des services pour diminuer leur coût par unité. Elle correspond par ailleurs au besoin de réduire la superficie de terrain, surtout en zone urbaine, et des infrastructures municipales ou autres requises. Comme dans d’autres domaines, les gros joueurs et les institutions financières prennent parallèlement une place de plus en plus importante dans ce type de projets.

Les tours d’habitation ont poussé dans les grands centres canadiens, rappelant ce qui a pu se passer bien avant dans les villes anciennes des vieux continents, quoique à une tout autre échelle; le phénomène n’est donc pas exceptionnel. À ce chapitre, « la Ville de Montréal devrait apporter des allègements à son règlement d’urbanisme afin de faciliter notamment la construction de logements en hauteur »3

Les villes de nos Laurentides montrent aussi la multiplication de ces immeubles multirésidentiels, de plus en plus imposants, comme à Sainte-Adèle ou à Saint-Jérôme. Cette dernière, capitale régionale en forte expansion et accueillant probablement des citoyens des plus petites municipalités environnantes, comme de Montréal, voit ses banlieues s’agrandir à vue d’œil, et se doter d’imposants projets immobiliers intégrés. Vous habitez une maison individuelle, en bordure du lac Rond, à Sainte-Adèle, ou à l'orée d'une zone boisée, à Bellefeuille, mais vous vous retrouvez, du jour au lendemain, au pied d'un géant, ou en pleine zone urbaine...

Les condos ont, depuis déjà quelques décennies, pris une bonne part du marché immobilier. Ils sont plus abordables que la maison unifamiliale, et les propriétaires de maisons âgés, entre autres, y déménagent; qu’ils en aient acheté ou loué une unité. En 2016, selon le Recensement du Canada, on ne notait aucun nombre significatif de condos à Wentworth-Nord (0%) sur 740 ménages privés (résidents permanents)4; en 2021, on en dénombrait 10 sur 875, i.e. 1,1%.5 Dans la MRC des Pays-d’en-Haut, c’était 8,8% en 2016, et 10,7% en 2021. Au Québec, on en comptait 11,7% en 2016, contre 13,8% en 2021.

« Lors du dernier recensement de 2021, le taux de propriétaires au Québec était de 59,9 % (39,9% de locataires), en baisse par rapport au recensement de 2016, puisque ce taux était de 61,3 % (38,6% de locataires). »6 Dans la MRC, le pourcentage de locataires avait aussi augmenté entre 2016 et 2021, passant de 24,0% à 24,4%. À Wentworth-Nord, au contraire, seulement 8% des ménages privés étaient locataires en 2021, une diminution par rapport à 2016, où le taux était de 8,8%. (La situation serait tout autre si l’on ajoutait les villégiateurs et les locataires à court terme au chiffre de population.) Graphiques

On peut supposer que, en 2023, une majorité de ménages du Québec, dont les jeunes, à moins qu’ils ne puissent compter sur leurs parents, n’ont plus les moyens d’acheter une maison et seront locataires; ou, du moins, le seront plus longtemps. Ils devront, de toute façon, consacrer une plus grande part de leurs revenus pour se loger. Ils ne pourront d’autant plus se procurer une résidence secondaire. Cependant, la situation est visiblement bien différente dans les régions rurales, comme à Wentworth-Nord, de celle vécue dans les centres urbains; et elle implique probablement un mouvement migratoire qui favorisent les premières.

Cette inaccessibilité est particulièrement notable à Montréal, où l’augmentation du prix des maisons a dépassé celle des revenus disponibles des particuliers4; quoique la surévaluation des propriétés ou un ralentissement de la construction aient pu fausser le calcul. Québec emprunte la même voie. Économiser pour s’acheter une maison n’arrive plus à compenser l’accélération de la hausse des prix. « Le marché immobilier devient “hors de prix”. »3 Il faut maintenant profiter du télétravail et déménager en banlieue ou en région, là où les prix sont plus abordables.

« …les paiements hypothécaires mensuels pour une maison montréalaise moyenne équivalaient à 40 % du revenu médian des ménages (en 1980), comparativement à 49 % aujourd’hui »6 « … le prix d’un logement médian (y est maintenant) l’équivalent de sept fois et demie le revenu annuel des ménages. En 1982, son prix s’élevait à … seulement un peu plus de deux fois ce revenu ... »6

Malgré le ralentissement actuel du marché immobilier, la chute des mises en chantier au Québec, particulièrement pour les immeubles locatifs, amènera une diminution des unités disponibles et aggravera la crise du logement. Pour leur part, les premiers acheteurs seront les plus pénalisés, pouvait-on entendre à Zone économie, sur RDI, et leur endettement sera plus important.

Les gouvernements ont réagi à la crise en venant en aide aux acheteurs d’une première maison; Ottawa lance le Compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP)7. Mais la date du 1er avril de cette année, prévue pour le début du programme, ne conviendrait pas aux banques, qui ne seraient pas encore prêtes à le gérer.

Ne peut-on en déduire que, parallèlement, l’avenir de la villégiature sera à la population nantie, souvent plus âgée, et à la location à court terme? Comme pour les arrondissements des villes qui regroupent les maisons les plus cossues et la population la plus aisée, les centres de villégiatures, comme les abords des lacs accessibles depuis les grands centres, devraient devenir le privilège de cette classe économique de citoyens.

Y aura-t-il des solutions à cette gentrification de la villégiature? La construction, où permissible, de projets intégrés de minimaisons sera probablement l’une des voies choisies. Les nouveaux propriétaires de résidence secondaire devraient aussi, de plus en plus, avoir recours à la location à court terme pour partager les frais de leur investissement. Faute d’expérience dans la tenue d’un logement locatif ou d’un condo, on fera davantage appel à des sociétés de gestion dans le domaine; tel que cela s’est généralisé ailleurs, comme sur la Côte-d’Azur. Le chalet quatre saison servira au propriétaire frileux en été; il laissera sa place au locataire en hiver.

En conclusion, la hausse du prix des maisons, comme le vieillissement de la population, l’immigration, l’infrastructure et autre, amènent la majorité de la population non encore propriétaire à se tourner vers la location, le multirésidentiel et les projets intégrés. Et, l’accroissement de cette population ne va pas cesser d’alimenter celle de l’immobilier; seul moteur de développement économique, avec le tourisme et la villégiature, envisageable à court et moyen terme pour une municipalité comme Wentworth-Nord.

Pour voir les arguments pour et contre l’impact des projets intégrés dans la municipalité, le lecteur pourra se référer à la présentation du 10 août 2022 des projets intégrés Lac-à-la-Croix-Sud et Du Mont; à la consultation par le Service d’urbanisme de Wentworth-Nord, du 23 juin 2022; ainsi qu'à la Pétition pour un moratoire sur le développement au secteur Montfort, du 19 septembre 2022,8, 9, 10

Sous toutes réserves.

Par Carl Chapdelaine

  1. https://www.informateurimmobilier.com/wp-content/uploads/2022/03/Perspectives-sur-le-marche%CC%81-de-limmobilier_Canada-2022.pdf
  2. https://www.statcan.gc.ca/o1/fr/plus/1139-acces-la-propriete-oui-mais-quel-prix
  3. https://www.ledevoir.com/economie/597591/le-marche-immobilier-toujours-moins-abordable
  4. Profil du recensement, Recensement de 2016, Statistique Canada
  5. Profil du recensement, Recensement de la population de 2021
  6. https://www.ledevoir.com/societe/774284/serie-avoir-20-ans-trouver-un-toit-a-soi
  7. Compte d'épargne libre d'impôt pour l'achat d'une première propriété (CELIAPP), Ministère des Finances Canada
  8. Deux projets au lac St-François-Xavier 
  9. 2e consultation sur les modifications au zonage pour les projets intégrés
  10. Pétition pour moratoire sur le développement au secteur Montfort
  11. Le Domaine Du Mont

% locataires (2016)
   W-N/PdH/Québec

% locataires (2021) 
W-N/PdH/Québec

% Condos: (2016) 
W-N/PdH/Québec

% Condos: (2021)
   W-N/PdH/Québec

Marché du travail dans les MRC

Nombre de travailleurs (25-64 ans), MRC des Pays-d'en-Haut
Nombre de travailleurs (25-64 ans), MRC des Pays-d'en-Haut
2015201620172018201920202021
15 69815 85916 04716 27816 75816 14517 881
Institut de la statistique du Québec (Adaptation par Carl Chapdelaine)

___________________________________________________________________________________________________________________

« Le marché du travail s’est redressé fortement en 2021, après l’onde de choc causée par le début de la pandémie de COVID-19. »1 « À l’échelle infraprovinciale, toutes les MRC du Québec ont connu une augmentation du nombre de travailleurs en 2021, la plus forte hausse, (et la plus rapide), étant enregistrée dans la MRC des Pays-d’en-Haut, située dans les Laurentides, où le nombre a crû de 10,8 %. Trois autres MRC de cette région font partie de celles qui ont les plus fortes croissances : Mirabel, Argenteuil et La Rivière-du-Nord. »2 

Ainsi, dans la MRC des Pays-d’en-Haut, le nombre de travailleurs de 25 à 64 ans a le plus augmenté, atteignant 17 881 en 2021, ou 107% de ce qu’il était en 2019. Le taux de travailleurs de cette tranche d’âge, comme leur revenu d’emploi médian, de 45 893$, y étaient cependant inférieurs au taux ou niveau provincial.

Notons que les taux nets de migration interne dans cette MRC étaient de plus de 3 %. « … la migration des télétravailleurs en provenance de grands centres urbains vers des territoires périphériques, où les résidences sont plus abordables et peuvent offrir plus d’espace pour aménager un bureau chez soi (SCHL) » pourrait faire partie de l’équation.2

Par Carl Chapdelaine

1. MRC-2021 Rebond-nombre-travailleurs-et-hausse-revenus-emploi
2. evolution-marche-travail-mrc-2021

Relier les villages? Et la faune?

« On assiste aujourd’hui à une hausse constante du taux de fragmentation du territoire, causée notamment par la construction de routes. Ces constructions menacent la survie de plusieurs espèces animales, d’où l’importance d’adopter des mesures préventives lors de l’aménagement du territoire. » Le Naturaliste canadien

Il est question, dans la précédente citation, de routes, dont la construction ou l’amélioration sont d’actualité à Wentworth-Nord, pour ne citer que celle du chemin du Lac-Thurson. Et les propositions de développement immobilier, dont les projets intégrés, pourraient parfois aussi justifier chez nous de longues bretelles de raccordement au réseau routier existant.

Mais quel est, par ailleurs, l’impact, certes moins déterminant, du quadrillage d’un territoire qui s’intensifie par des chemins de dimensions plus restreintes : voies récréatives (Corridor aérobique), chemins forestiers ou simples sentiers (le sentier des Orphelins, ses bretelles et son écheveau de pistes pour raquetteurs)? Faune enclavée; Consultation Sur Les Sentiers, Compte-Rendu; Cascade trophique

« L’engouement marqué pour les activités de plein air au cours des dernières années ne ment pas. En 2021, sept Canadiens sur dix ont fréquenté un sentier en nature. » Radio Canada « Et la tendance doit se poursuivre. » La Semaine verte La très louable initiative de relier nos villages en retraçant les sentiers de ski patrimoniaux; de connecter éventuellement le réseau aux voies récréatives existantes, comme retenu dans les plans de la MRC des Pays-d’en-Haut, n’est-elle pas aussi fragmenter encore un peu plus l’habitat de la faune? Nos sentiers en forêt pourraient-ils croiser ceux des animaux?

Dans les parcs nationaux des Grands-Jardins et du Mont-Orford, un groupe de travail, sur ce que l'on a appelé « la capacité de support des parcs en termes de fréquentation humaine », en est à l’analyse des résultats d’une mission de recherche lancée par la Sépaq en 2022 pour, à l’aide de centaines de caméras attachées aux arbres, analyser la réaction des grands mammifères. Certaines évidences en sont déjà ressorties.

Contrairement à l’axe de développement Saint-Jérôme – Mont-Laurier, Wentworth-Nord est, bien sûr, encore très peu urbanisé. Son immense couverture forestière, comme à l’échelle du pays, sans grands champs de culture ou d’élevage, nous semble ici laisser toute la place à la faune originelle. Et pourtant, chaque avancée de l’habitat humain y grignote des parcelles qui ne lui seront jamais rendues. Faudra-t-il, un jour, y créer un parc national, comme celui du Mont-Tremblant, pour protéger le monde animal de l’urbanisation du territoire; ou n’y aurait-il pas lieu de délimiter dès maintenant des zones à protéger?

Les études, et nous sommes à même de le constater, semblent établir que cet impact sur la faune est différent selon les espèces, ainsi que proportionnel à l’importance comme à la fréquentation de l’infrastructure impliquée. « Randonnée en forêt : quel impact sur les animaux à proximité des sentiers? » (Impacts of Recreational Trails on Wildlife Species: Implications for Gatineau Park) À ce chapitre, chacun n’a-t-il pas compris que cerfs et autres proies potentielles des grands carnivores, dans notre municipalité ou même sur la Rive sud de Montréal, en pleine ville, puissent trouver un abri en se rapprochant de l’homme; pourvu que ce ne soit pas en période de chasse? Une des conséquences bien tangible de ce phénomène est la surpopulation de ces espèces en bordure de l’espace habité, où elles sont délivrées de leur prédateurs. Pour d’autres, au contraire, on pense aux ours, la fragmentation de leur habitat peut affecter leur processus de prédation ou de reproduction. S’en suit un débalancement de l’équilibre naturel qui doit exister à ces niveaux.

Vous auriez aussi pu remarquer que les animaux, cachés mais bien présents autour de nous, empruntent à l’occasion nos sentiers pour leurs propres déplacements. Ainsi, il y a quelques années, des loups, probablement, ont vraisemblablement pourchassé un chevreuil sur le Corridor aérobique, jusque chez un résident de la rue du Chemin-de-fer, à l’orée de la forêt, près du kilomètre 12, où l’on a retrouvé sa carcasse. C’est déjà bien la preuve, pour nous, de l’impact sur la faune d’une voie de pénétration en forêt. Plus récemment, un trappeur de Montfort a reconnu le passage d’une meute de neuf loups à la tête du lac Saint-François-Xavier, à mi-parcours du Sentier des Orphelins; une incursion malencontreuse pour la meute… Une meute de loups au lac Saint-François-Xavier. Un chien a été attaqué par un coyote. Un cougar au lac.

Mais, s’il y a d’autres conséquences de notre expansion tentaculaire, c’est comme sous la surface d’un lac, à première vue, on n’en connaît rien. Et qui peut, davantage, évaluer le nombre d’ours, de loups, de coyotes, de cerfs, ou autres, présents sur notre territoire; ou savoir quel est le modèle de leurs déplacements? Une connaissance de ce dernier point, entre autres, n’est-elle pas nécessaire pour choisir le tracé de futures routes ou même de sentiers ayant le moindre impact sur les allées et venues de ces mammifères?

D’emblée, Rando Québec admet cependant, dans sa publication Normes en aménagement de sentiers, que « Le manque d’étude sur les impacts causés par la présence d’un sentier pédestre sur les populations floristiques et fauniques ne permet pas d’en connaître les effets réels. Dans bien des cas, les méthodes d’atténuation des impacts proposées par les biologistes font un appel légitime au principe de précaution. » L’une des mesures dans ce sens, souvent imposée dans les parcs nationaux, est d’éviter les expéditions hors sentiers.

Comme pour le prolongement hasardeux de rues à flanc de colline, ou, comme pour la Grande côte de la route Principale, à Montfort, plongeant directement dans le lac, tout intervention majeure dans la structure spatiale du territoire ne devrait plus se faire sans étude préalable de ses conséquences potentielles, spécifiquement ici sur la faune. À défaut d’analyses et de résultats rassurants, ne vaudrait-il pas mieux éviter toute avancée non justifiée dans notre environnement boisé, soit-elle à proximité de zones déjà développées?

Il faudra aussi, à travers les barrières érigées par notre fragmentation de la forêt, prévoir, comme récemment sous la 117, à Ivry-sur-le-Lac, les passages et les corridors fauniques qui font maintenant l’objet de diverses expérimentations au pays, et qui pourraient s’appliquer selon le type et la localisation des voies à aménager.

Un jour, encore lointain, la trame urbaine aura fusionné les colonies des lacs Saint-François-Xavier, Notre-Dame et Saint-Victor à Montfort, puis relié ce village à Laurel et Saint-Michel, en mangeant et fragmentant une portion du couvert forestier à Wentworth-Nord. L’équilibre entre les espèces qui y circulent, carnivores contre proies, pourrait-il en être affecté, avec des conséquences avoisinant celles observées ailleurs? En aménagement, la planification à long terme n’est pas à dénigrer; elle aurait peut-être pu éviter que nous en soyons rendus à craindre les conséquences du développement sur notre environnement, voire sur l’avenir de notre planète…

Par Carl Chapdelaine

« Seize îles »

« Seize îles », c’est le titre que Jean-Louis Courteau a donné à son recueil de courts récits sur ses découvertes et son appréciation du lac des Seize Îles, de la surface aux profondeurs. Avec ce plongeur autodidacte, nous découvrons nous-mêmes un monde inconnu, merveilleux, riche de vie marine, d’histoire et d’artéfacts. Ces derniers relatent quelques bribes de la colonisation par l’homme blanc et nous donnent un aperçu sur l’existence des peuples autochtones dont il prenait possession du territoire.

Mais l’auteur, un maître touche-à-tout, va vous surprendre par sa culture ou la maîtrise et la richesse de la langue qui lui permettent de vous attirer avec lui dans les profondeurs du lac, comme dans celles de ses pensées. Il y mêle, à l’occasion, quelques touches de poésie et, est-ce le fruit de l’ivresse des profondeurs, quelques envolées abstraites. Use-t-il aussi de ses talents de peintre pour nous décrire ces paysages submergés? « En surface, les lacs sont nous. Paisibles, ils réfléchissent. Tourmentés, ils deviennent obscurs. Leur âme se trouve en profondeur, secrète, silencieuse… Les lacs sont des poupées russes en apnée. Des miroirs d’Alice. Ils sont des bols plus remplis de mystères que d’eau. » Il n’y a rien à retrancher à ce petit bijou de lecture, si ce ne sont peut-être, aujourd’hui, que ces innocentes poupées russes…

Avions-nous suivi d’assez près le parcours de M. Courteau au cours des dernières années, retenu les anecdotes livrées lors de ses présentations ou profité de notre visite au CIEL, à Lac-des-Seize-Îles, pour reconnaître dans ce recueil de récits plusieurs des histoires qu’il y décrit? En effet, l’auteur nous y fait part de ses trouvailles, celle du vase huronien et celle de l’iroquoien peu après, avec l’aventure qu’il leur attribut. Ou encore, celle de la sacoche d’une jeune fiancée qui l’a échappée dans le lac trente ans plus tôt, avec la photo de celui aujourd’hui devenu son mari, et qui fréquente toujours les Seize-Îles. Il nous relate, parmi ses découvertes d’une multitude de bouteilles, celle, devant l’une des résidences, d’un grand nombre qui étaient associées à la conservation de liquide révélateur pour la photographie et qui indiquaient bien que son propriétaire exerçait cette profession.

S’ajoute à ces découvertes le rappel d’événements tragiques arrivés à l’occasion, comme à la veille de Noël, sur une glace trop fragile, pour le Studebaker ou l’attelage de chevaux de trait qui gisent toujours sur le fond. Jean-Louis y mêle aussi la présence de personnages qu’il rend attachants. Il ne dédaigne pas même donner du caractère et de l’intelligence aux créatures qui peuplent le lac, comme à ces achigans qui l’accompagnent parfois dans ses plongées et qu’il reconnaît par leur surnom.

Par le rappel de tous ces événements auquel le lac a servi de cadre, Seize îles met aussi en valeur un patrimoine sous un angle inexploité. Chaque riverain dans les Laurentides voudrait aujourd’hui avoir un Jean-Louis Courteau pour lui livrer les secrets engloutis du lac dont il ne connaît parfois que l’image que sa surface lui réfléchit.

Le plongeur n’est pas avare de ses trésors; il a fait part du fruit de ses découvertes lors de présentations à la Société d’histoire et de généalogie des Pays-d’en-Haut, comme à d’autres occasions. Il a aussi fait appel à des collègues et amis, comme à des experts, pour soit filmer en profondeur, soit authentifier la valeur des artéfacts récoltés, des comportements de poissons jamais constatés auparavant, ou des formations géologiques remarquables. Quand le verrons-nous au pavillon de Montfort?

De l'autre côté du miroirDe l'autre côté du miroir (1)De l'autre côté du miroir (3)

Par Carl Chapdelaine

Le Québec de demain

Le 6 juin 2022, le gouvernement du Québec a dévoilé sa Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire (PDF 4.43 Mo). Cette vision stratégique, est le fruit :
• « Des réflexions menées par le milieu qui se sont enrichies … de l’apport de spécialistes.
• D’une grande conversation nationale lancée par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation en janvier 2021. »
À cette étape, les avenues identifiées visent à « guider l’action collective en matière d’architecture et d’aménagement du territoire. » https://www.quebec.ca/gouvernement/politiques-orientations/architecture-amenagement-territoire Elles ne descendent cependant pas au niveau des problèmes à régler sur le sol comme ceux qui nous touchent : l’encombrement de l’autoroute des Laurentides, l’afflux de visiteurs vers des municipalités ou des lacs auxquels ils imposent une pression insupportable et dont la gestion n’est pas prise en compte par les autorités supérieures.

En 1979, avec la création des MRC et leur responsabilité principale de planifier l’aménagement du territoire, le gouvernement a fait un pas décentralisateur dans cette voie. Mais l’État reconnaît que le cadre d’aménagement actuel « …n’apporte pas de solution efficiente aux enjeux d’importance, tels l’urbanisation coûteuse, l’étalement urbain, la protection du patrimoine culturel, des terres agricoles et des milieux naturels, la mobilité durable, la lutte contre les changements climatiques, les effets sur la santé, l’accès au logement ou l’évolution des paysages. Le cadre d’aménagement ne permet pas de prendre suffisamment en compte les particularités des différents milieux. »

Le présent énoncé de politique sera cependant suivi de l’élaboration d’un plan de mise en œuvre qui sera publié à l’hiver 2023. Pour ce faire, « le gouvernement entend mettre en place un programme exhaustif de consultation et de concertation avec les élus municipaux et les acteurs associatifs sur le terrain dans toutes les régions du Québec. À terme, ce plan fera notamment état des investissements qui seront nécessaires pour concrétiser la vision stratégique. »

Parmi ces orientations, l’étalement urbain est donc devenu une préoccupation majeure des autorités. La ville de Saint-Jérôme, comme d’autres, va déjà de l’avant avec des mesures pour y faire face. Journal Le Nord, p. 5

On pourrait penser que ce problème ne concerne pas une municipalité comme Wentworth-Nord, et pourtant, vu le coût disproportionné que son réseau routier inflige au budget municipal, l’utilisation de l’infrastructure existante, donc la densification de l’habitat, a été mise de l’avant dans son plan d’urbanisme, en 2017.

L’attrait de la campagne, de l’espace et des lacs, mêlés à notre conception de liberté individuelle, poussent les nouveaux colonisateurs à se disperser sur son immense territoire, à coût même de chemins privés, et à se garder à bonne distance de leur voisin. Puis leur vient l’idée, du fait qu’ils contribuent pleinement à l’entretien de la voirie, d’amener la municipalité à prendre en charge ces chemins. L’on a vu, il y a peu, comment la réflexion sur ces questions interroge les membres du conseil municipal. Ils espèrent, dans leurs décisions et à l’appui des services d’urbanisme, avoir pris toute la mesure de leur sens dans le développement durable qui s’impose aujourd’hui.

Par Carl Chapdelaine

L’étalement riverain (Une vision)

L’étalement urbain a fait la manchette cette semaine. L’Union des municipalités du Québec, maire de Québec et autres jeunes maires et mairesses élus aux dernières élections municipales en tête, incite le gouvernement Legault à revoir l’approche du développement du territoire en favorisant la densification urbaine plutôt que l’étalement au profit des couronnes qui ceinturent nos villes.

Ces élus rappellent que cet exode vers les banlieues est défavorable à l’environnement; que l’on ne peut plus, entre autres, multiplier les autoroutes et encourager l’usage de l’automobile. Il y a aussi les conséquences financières pour les villes qui ont besoin de rentabiliser leur infrastructure routière et les autres services de proximité qu’elles offrent aux citadins comme aux visiteurs qui en profitent. La densification de l’habitat, à la source même du développement urbain, est la réponse qui s’impose.1

Un changement de tendance et non pas une mode, comme le ministre des Transports, François Bonnardel, a eu le malheur d’échapper. La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Mme Andrée Laforest, déposera bientôt sa politique sur l’aménagement du territoire qui nous permettra d’en juger.2

Le développement des banlieues, l’étalement urbain, cela allait de soi depuis déjà longtemps. Cela permettait à qui voulait, de choisir de s’éloigner de la ville, d’avoir accès à la propriété; cela devait aussi favoriser les entrepreneurs locaux, etc. On n’allait pas se mettre à freiner le mouvement. Puis arrive le Troisième lien à Québec, et la controverse. Le maire Bruno Marchand appelle le gouvernement à y regarder de plus près. Fallait-il favoriser davantage l’étalement urbain qu’il doit entraîner?

Pas vraiment un problème à Wentworth-Nord, avec son or bleu! Il y a encore pas mal de place. Mais, ne peut-on pas risquer un parallèle avec le développement autour de nos lacs? En fait, devant la conscience de l’impact négatif de l’habitat sur l’environnement de ces derniers, et peut-être du fait de la volonté des propriétaires riverains d’en limiter l’accès à leur propre usage, les autorités ont plutôt favorisé une forme d’étalement riverain. Ici, contrairement à l’étalement urbain, c’est sans doute une mesure de protection de l’environnement. « Le contrôle de la densité dans les bassins versants permettra de compenser partiellement pour les fortes densités autorisées dans le passé. »3, p. 9 Il n’est donc plus possible de se construire en bordure de lac sur de petits lots; une superficie minimum limite ainsi le nombre de propriétés riveraines. Et la dérogation à cette superficie minimum pour les maisons de dimensions inférieures à la norme, ne peut s’appliquer à l’intérieur d’une distance de 300 mètres d’un lac. (Projet de règlement no. 2016-461)

M. Emmanuel Farmer, dans son plan d’urbanisme pour Wentworth-Nord de 2017, avait donc instauré une affectation du sol graduée autour des lacs, pour gérer la densité de leur habitat en fonction de leurs dimensions, et désignée Habitation – bassin versant (HBV) « Cette affectation vise le bassin versant de 38 lacs, développés ou pas, où il est essentiel de contrôler les nouvelles constructions. ... Les normes de lotissement devront donc être adaptées à la réalité de chaque bassin versant en tenant compte de la densité actuelle et de l’objectif de densité fixé. » 3 p. 16-17

Le Plan y réglemente aussi, indirectement, le tracé des rues par rapport à la distance qui les séparent d’un cours d’eau. On se souviendra du débat qu’a récemment suscité la proposition de réduire cette distance dans les projets intégrés.

Mais, pour toute la population du Québec qui n’est pas riveraine, y compris celle de Wentworth-Nord, on a réduit encore la possibilité d’avoir accès à ses lacs. Si l’on ajoute à cela le développement des domaines et des projets intégrés, qui donnent aux bien nantis un accès exclusif à un lac et souvent à tout un environnement protégé, parfois même enclavé, eh bien, les lacs ne sont peut-être pas pour cette population. C’est une situation qui se déroule devant nos yeux actuellement. Les promoteurs immobiliers sont les bienvenus dans une municipalité pour laquelle l’impôt foncier manque cruellement de contributeurs; mais faut-il leur laisser le champ libre?

Et si l’on amorçait une réflexion face à cet étalement riverain; ne pourrait-on pas permette à un plus grand nombre de s’approcher de nos lacs, sans accroître la pression sur leur environnement? Des maisons semi-détachées, avec services communs, plutôt que la maison isolée? Le partage des embarcations, des quais, des aires de stationnement, des bretelles d’accès? La mise en commun de la fosse septique ou, dans un avenir prévisible, l’utilisation de techniques moins extravagantes et plus écologiques?

Évidemment, accroître la densité, la proximité, comme en ville, va diminuer la privacité à laquelle nous aspirons. La génération majoritaire des propriétaires actuels ne s’y soumettra pas. Mais n’est-ce pas le chemin emprunté tout au long du développement de l’humanité? N’est ce pas le compromis, pour les nouvelles générations, à envisager pour avoir encore le privilège, dans l’avenir, d’être riverain? Il faudra déjà avoir pu vraiment déterminer la capacité de support de chaque lac, en fonction de l’ensemble des variables qui la définissent, et préciser les modalités du plan d’urbanisme qui visent à les protéger.

Et, devant les implications des demandes des promoteurs immobiliers, ne faut-il pas inverser la tendance à leur permettre de faire parfois mainmise sur des lacs et des parties du territoire? Dans le contexte de la prise de conscience actuelle des autorités municipales face à ces menaces, le citoyen peut certes s’attendre à ce que ces dernières gardent un œil attentif dans leurs autorisations et leurs émissions de permis. Le plan d’urbanisme a peut-être tracé les grandes lignes, introduit une réglementation protectrice; mais les promoteurs développent aussi des stratégies qui puissent leur permettre de réaliser leurs projets.

Et a-t-on décrété que certains des 105 lacs de la municipalité, encore naturels s’il en est, soient, comme le lac Hertel du mont Saint-Hilaire, des réserves naturelles ou des lacs vraiment publics? Dans ces derniers, rendus accessibles, tout bon citoyen de la municipalité ou visiteur pourrait s’y réserver une journée de baignade ou quelconque activité nautique non dommageable, avec l’équipement de location retiré du Pavillon Montfort. Évidemment, on aura d’abord, avec l’aide de la MRC des Pays-d’en-Haut, expérimenté la formule au lac Saint-François-Xavier…

Par Carl Chapdelaine 

1. Tableau de la différence des coûts!

2.journaldequebec.com

3. Plan-durbanisme-octobre-2017

Un pied à Montréal; un pied à Montfort 

Contrairement à l’Ontario, où la population est davantage rassemblée dans les villes, le Québec comporte encore une multitude de villages, nous indique Jean-Marc Léger, de la firme de sondage Léger Marketing. Les Québécois, mais ils ne sont pas les seuls, seraient partagés entre l’attrait de la ville, de ses services, de son économie, de son milieu culturel, et l’attachement, pour plusieurs, à leur village, à leur région d’origine, à la campagne. Dans la Métropole, il chercherait parfois à recréer ce milieu villageois.

Pour le sociologue urbain Dominic Morin, comme pour Annie Cloutier ou Jean-Philippe Warren, la recherche du compromis entre ces deux tendances, le dictat de l’économie ou la détermination du lieu le plus approprié pour élever une famille signifient souvent le choix de la banlieue. Il faut avoir les services offerts par la métropole toute proche; mais tout en profitant de l’espace, de la nature, de l’accès à la propriété que procure la banlieue. L’étalement urbain et l’usage immodéré de l’automobile en ont été les conséquences inévitables.

Le Montréalais d’origine, qui a vécu dans un voisinage de proximité, dans l’animation, avec une multitude de ressources, n’aime pas forcément la banlieue moderne de la morne plaine qui l'entoure. Cette dernière peut lui apparaître d’un caractère architectural trop uniforme et sans attrait particulier. Mais en fait, s’il n’a pas fait le choix de cet univers, il ne le connaît pas.

Sa soif d’évasion et de nature, lors des journées torrides de l’été en ville, sa recherche d’un dépaysement presque total, l’ont plutôt conduit à visiter la vraie campagne, avec ses villages pittoresques et la vie qui s’y déroule, ou, au mieux, à parcourir le paysage enchanteur des Laurentides, voire à plonger dans ses lacs, à skier à travers ses collines, à camper au parc du Mont-Tremblant dans sa jeunesse et à canoter sur le Diable. Enlevez-lui la contingence du lieu de travail, par la retraite ou le télétravail, et offrez-lui la ressource financière, alors il choisira peut-être de s’y approprier une résidence secondaire, voire permanente. Il aura ainsi le meilleur des deux mondes.

Mais, si on avait là pu définir ce qui motiverait ce Montréalais dans son choix de milieu de vie, comment déterminer les tendances à venir? Et qu’en est-t-il des autres Montréalais, les immigrants ou même leurs descendants, les minorités ethniques ou autres, etc. Et il y a ceux qui ne savent même pas que, à quatre-vingts kilomètres de Montréal, l’environnement est des plus appréciables; ceux qui n’ont peut-être pas vraiment les moyens de s’y rendre ou de s’y loger.

Attardons-nous donc à la ressource financière. La propriété de banlieue est généralement plus abordable que celle de la métropole; mais ce n’est probablement pas le cas de celles qui ont fait l’objet des évaluations du plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) à Wentworth-Nord. Les domaines ou les nouveaux lotissements qui les accueillent ne relèvent certes pas du logement social; et encore moins s’ils vous offrent la rive d’un lac, voire tout un lac. Ne faut-il pas en déduire que la migration vers les Laurentides, et plus spécifiquement vers notre municipalité, ne sera réservée qu’aux bien nantis, car eux seuls pourront s’y offrir la propriété de leurs rêves ou même s’y payer une résidence secondaire?

La hausse conséquente de l’évaluation des propriétés voisines et des taxes attenantes, la gentrification, ne risque-t-elle pas d’ailleurs de créer une pression indue sur les résidents de souche démunis? Le secteur de Montfort, des lacs Saint-Victor, Notre-Dame et Saint-François-Xavier, ressemblera-t-il un jour au Centre de villégiature Tremblant; un royaume réservé aux plus riches? Mais si cela est bien dans la nature de notre système économique, n’y aurait-il pas lieu, au moment où le Québec vit une crise d’accès à la propriété pour une bonne partie de sa population, d’imaginer aussi des mesures économico-sociales susceptibles de faciliter l’accès à cet environnement privilégié aux moins fortunés? Comme pour la relève agricole, le temps n’est-il pas venu d’agir? Incitations à la création de projets intégrés de mini-maisons*, de coopératives d’habitation**, de propriétés à prix modiques, implantation de mesures fiscales ou autres, les outils en possession des municipalités semblent bien dérisoires face à un problème structurel. Et comment, toujours, concilier accès et protection de l’environnement?

Une chose est certaine, les Pays-d’en-Haut verront encore croître leur population et le nombre de leurs villégiateurs par l’apport de ces citadins, qu’ils soient Montréalais de souche ou d’adoption.

* En 2016, le premier projet de règlement no. 2016-461, sur les usages conditionnels, et qui donnera lieu à une consultation en juillet de la même année, autorisait la construction de mini-maisons dans les projets intégrés, à Wentworth-Nord. Il permettait également leur construction dans une série de zones déterminées, tout en retirant les exigences pour les dimensions d’une nouvelle maison. De nombreuses conditions se rattachaient à cette permission, dont celle que le terrain visé respecte la superficie minimale imposée par la grille des usages et normes, s’il est est situé à moins de 300 mètres d’un lac; visiblement pour éviter une trop forte densité de l’habitat en bordure des lacs. Ainsi, dans un résumé des modifications à la réglementation d’urbanisme, on retrouvait: « Les superficies minimales d’implantation au sol ont été réduites à beaucoup d’endroits (permettre maisons un peu plus petites) ». Cette souplesse répondait à l’objectif d’« Attirer les jeunes et les familles et permettre aux personnes âgées de demeurer dans leur communauté. » (Sous toutes réserves.)

** Accès du 27 avril 2022, p. 4

Source d'inspiration: Le Québécois, entre ville, village et banlieue: Code Québec - La banlieue est-elle la nouvelle campagne?

Par Carl Chapdelaine

Climat et Premières Nations

La météo

« Pendant des millénaires, les hommes ont appris à prévoir le temps qu'il ferait en observant les nuages dans le ciel. » lire-la-meteo-dans-les-nuages Et votre professeur de géographie vous y avait peut-être déjà introduit. Ainsi, les cumulus sont annonciateurs de beau temps, alors que les stratus et les cirrus sont plutôt porteur de précipitations. Mais vous aurez bien du mal à égaler les prédictions du météorologue à observer simplement les nuages…

Chez les Premières Nations, avant la colonisation et l’approche occidentale, l’observation du ciel ou celle de la nature en général était essentielle pour prévoir le moment d’interagir avec l’environnement. Parmi ces nations, celles qui vivent encore en contact étroit avec la nature se sont transmises, de génération en génération, ces connaissances essentielles.

Les Premières Nations avaient une panoplie d’outils pour prédire la météo, et dont certains que nous utilisons aussi :
• Le changement de la couleur de la fourrure du lièvre et autres animaux.
• Le retour des oiseaux migrateurs.
• La sortie printanière des moufettes.
• La hauteur des nids d’abeilles.
• L’importance des provisions des castors pour la saison hivernale. De même pour les rats musqués ou la hauteur de leurs cabanes.
• Le comportement des oiseaux, des écureuils gris ou même des feuilles des peupliers deltoïdes, frênes et autres, à la veille de l’orage.
• L’apparence de la lune.
• Le coucher de soleil.
• La direction des vents.
Indigenous Knowledge and Cultural Weather Perspectives

Et l’on pourrait en ajouter d’autres, comme l’écoulement de la sève des érables. « La récolte commençait dans une période désignée par les Premières Nations comme le pré-printemps. Le signal était donné à l’apparition de la première pleine lune, la lune de sucre, ou, pour certains, à celle du bruant des neiges, l'oiseau de sucre. » erable-et-premieres-nations-tout-ce-que-vous-ne-savez-pas

Les saisons

Nous avons divisé l’année en quatre saisons théoriquement égales; elles résultent du mouvement de la Terre autour du Soleil et de l’axe de rotation incliné de la planète. L’expression de ces saisons varie donc selon notre position sur la Terre. Les Premières Nations pouvaient bien estimer la durée de cette année et évaluer les mouvements saisonniers, mais ils ne l’avaient pas divisée en quatre saisons; plutôt en cinq ou six périodes, selon les régions et les nations.

Les Autochtones vivaient au fil des saisons. Chacune d’elles avait son importance et sa raison d’être; comme pour les Innus et autres tribus nomades:
1. « Shikuan (printemps). Le printemps (ou pré-printemps) est le temps où la terre reprend vie… Les Innus se préparent à retourner au bord du littoral.
2. Nissi-pishim. La neige fond, la terre dégèle, la verdure apparaît. … le mois où les canards arrivent sur le territoire et qui est tout de suite suivi par la lune des outardes au mois de mai. Ce sont des activités importantes de chasse pour les peuples autochtones.
3. Uapikun-pishim. Autre temps marquant, le mois de juin, synonyme de la naissance des fleurs. (Puis) c’est l’été, le moment de faire des provisions. Du saumon fumé, de la graisse de loup-marin, des canards et des outardes sont au menu.
4. Upau-pishim. Au mois d’août, c’est la remontée vers le territoire et un moment où les oiseaux prennent leur envol. Puis le mois suivant, les caribous perdent le velours sur leurs bois.
5. Uashtessiu-pishim (octobre). Le plus beau moment pour certains; … c’est le mois de l’année où la terre est ensoleillée. Elle prend différentes couleurs. On se prépare à retourner dans les terres; à rejoindre les territoires de chasse.
6. Pishimuss, tshishe-pishim. Arrivent ensuite les grands mois de l’hiver. Un moment de noirceur et de grands froids. On est en mode survie. C’est la saison de la chasse et de la pêche sur la glace. Un peu comme la perdrix qui, à ce temps de l’année, ne bouge pas beaucoup, se recouvre, cale dans la neige et conserve sa chaleur, les Innus (restaient) dans la tente en attente du printemps et du renouveau de la terre.» Oubliez les 4 saisonsMille façons de dire "neige"

On peut, de même, associer une liste de ressources utilisées par les Algonquins selon les saisons, comme la réserve de sucre d’érable au printemps; celle de fruits séchés et de plantes en été; celle des branches de sapin baumier à l’automne, pour isoler les habitations du froid et servir de lit; ou celle des peaux animales en hiver pour la confection des vêtements. uqtr.uquebec

Mais, comme pour nous, les Algonquins et les Cris auraient pu parler de deux grandes saisons annuelles, l’été et l’hiver. Au printemps, « les familles cries migraient vers l’île (de Fort George), là où la rivière de Chisasibi se jetait dans la baie James, en prévision de la saison estivale. Arrivées en canot, elles aménageaient leur coin de terrain préféré pour y installer les tipis côte à côte, en cercle. Tous les campements étaient dressés de cette façon, avec une aire commune centrale où les enfants pouvaient jouer. L’île était un lieu de réunion, où les Cris pouvaient renouer contact avec la famille et les amis. C’était aussi un lieu de célébration, où se déroulaient des mariages et la cérémonie des premiers pas, qui marque le premier contact entre les tout-petits et le sol. Avant les réserves, le mode de vie des Cris était traditionnel. À la fin de l’été, les familles démontaient les campements et retournaient les dresser sur leur territoire de chasse respectif pour l’automne et l’hiver. » atlasdespeuplesautochtonesducanada.ca Une affiche des Woodland Cris indique quelques points marquants de leurs six saisons. 

Les Algonquins Weskarinis de nos Laurentides suivaient un scénario semblable, empruntant les rivières du Lièvre, la Rouge et du Nord au début de la belle saison, pour se retrouver au Sud, et nouer des alliances entre eux le long de la rivière Outaouais. Ils y échangeaient leurs peaux de fourrure pour des biens fabriqués par les Blancs, et fraternisaient avec les Hurons venus des Grands Lacs ou autres tribus. Ils regagnaient leurs territoires respectifs à l’automne pour y chasser et éventuellement pêcher sur la glace, afin de survivre à l’hiver.

Les changements climatiques

Apparemment plus perceptibles dans le nord du pays, ils affectent le milieu et dérèglent les signaux que les autochtones avaient appris à décoder.
• « Une grande partie des peuples autochtones possèdent des marqueurs phénologiques qui leur signalent le changement des saisons. Cela peut être l'apparition de certains oiseaux, l'accouplement d'animaux ou encore la floraison de certaines plantes. Avec les changements climatiques, bon nombre de ces repères apparaissent plus tôt ou plus tard et peuvent être dissociés des saisons pour lesquelles ils étaient des indicateurs. L’imprévisibilité des saisons et les modifications des modèles climatiques et météorologiques entraînent de nombreuses perturbations dans la vie quotidienne des communautés, notamment pour la pratique des activités traditionnelles.
• Les plantes et animaux natifs ne peuvent pas s'adapter aux modifications trop rapides du climat. Leur présence et disponibilité risque d’être perturbée, ne permettant plus aux membres des communautés de les utiliser comme à l’habitude.
• L’augmentation des espèces non natives envahissantes représente un danger pour l'équilibre des écosystèmes locaux.
• La pratique des activités ancestrales (ex.: chasse, pêche, cueillette) risque d'être menacée, notamment à cause d’une répartition géographique changeante des espèces. »
Impacts des changements climatiques sur les Premières Nations

« Les aînés autochtones sentent l’urgence d’agir. Ils ont l’impression qu’ils ne peuvent plus transmettre aux jeunes des connaissances traditionnelles fiables avec ces changements du climat. Ils ont le désir de s'impliquer dans la mise en oeuvre des mesures d’adaptation aux changements climatiques. Cette mise en oeuvre est toutefois entravée par un manque de financement et des données limitées sur l’impact des changements climatiques sur le territoire. » blogue/premieres-nations-changements-climatiques/

Dans la lutte aux changements climatiques, des experts pensent que l’on pourrait profiter du savoir que les Premières Nations ont développé par leur étroit contact avec la nature. On a été ainsi surpris, lors du tournage du documentaire Inuit Knowledge and Climate Change, d’entendre des Inuits dire que l’axe de rotation de la terre semblait avoir été légèrement modifié. Leur observation du phénomène, d’abord attribuée à une illusion d’optique, pourrait éventuellement être confirmée et s’expliquer par la fonte des glaciers et la redistribution conséquente de l’eau dans les océans. What are Indigenous knowledge systems — and how can they help fight climate change?

Par Carl Chapdelaine

Les bons et les méchants

L’actualité municipale fait les manchettes dans l’information locale; il y a toujours des histoires dans nos hôtels de ville. Le soussigné n’avait pas choisi d’en faire son principal cheval de bataille; elle s’est imposée à lui.

Alors que les élections semblaient avoir mis la donne pour les quatre prochaines années dans les Pays-d’en-Haut; alors que le calme est revenu au conseil de Wentworth-Nord, l’actualité municipale se tourne aujourd’hui vers Piedmont. Le journaliste Simon Cordeau, pour Accès, nous apprend la démission de la mairesse, Nathalie Rochon, ainsi que celle de trois conseillers, tous à leur deuxième mandat et, selon Mme Rochon, appréciés de la population. Son équipe avait pourtant obtenu tous les postes du conseil, sans opposition. Mais, c’était avant que les trois nouveaux membres lui tournent le dos. Et ceux-là, demeurent en poste. Le directeur général et la directrice adjointe quittent également; tandis que deux représentants de la Commission municipale du Québec prennent l’intérim, faute de quorum au conseil. Accès, pp. 5, 6, 7 

« Il y a trop de divergences dans nos méthodes de travail, le climat malsain qui règne était devenu insupportable », avait-elle écrit. Et dans un communiqué aussi rapporté dans le Journal : « Avec les derniers événements, on ne voit pas comment nous pourrions travailler ensemble pour les trois prochaines années ». Comment comprendre qu’une équipe, encore majoritaire, plébiscitée par les électeurs, cède le terrain; et pas forcément pour le mieux?

Et qui, à côté des trois conseillers restants, considère se présenter à sa place lors d’une élection partielle? C'est le candidat défait à la préfecture, M. Martin Nadon, résident de Piedmont. Il est avocat et a déjà été directeur général de quelques municipalités, avant de devenir fonctionnaire de l’ONU. Tout ce dont le soussigné se souviendra de ce dernier, entendu lors du conseil des maires du 9 mars 2021c’est qu’il avait gavé longuement d’insultes et taxé de négligence le préfet Genest, concernant l’impact considérable qu’aura le changement social créé par la pandémie. Nous avons aussi retenu lors de cette intervention de M. Nadon, qu’il avait donc des ambitions avant-gardistes, à la mode du jour, pour la MRC; projections dans un 21e siècle qui n’étaient pas sans nous rappeler ce qu’un autre, qui avait fait ses classes dans la Métropole, voyait aussi pour Wentworth-Nord…

Oui, alors qui sont les bons et qui sont les méchants? Et cette qualité ou ce défaut éclipse-t-il tous les autres? Une leçon à retenir en tout cas : fions-nous aux réalisations et positions de ceux sur lesquels nous misons, plutôt qu’à leurs belles paroles, leurs promesses ou leur aplomb. Et si nous ne sommes pas à même de les juger, écoutons au moins les journalistes à qui nous accordons notre confiance et prêtons objectivité. Mais gageons que, mélange d’expérience et de compétence, de probité et d’amabilité, de jeunesse et de maturité, d’enthousiasme et de détermination, le nouveau conseil de Wentworth-Nord, dans son unité, saura engager notre municipalité sur la bonne voie.

Alors, c’est sans doute aussi le temps pour vous de lui souligner vos problèmes, de lui transmettre vos aspirations, de demander à participer; tout en laissant la chance au coureur qui en a énormément sur les bras.

Par Carl Chapdelaine

Développement durable?

L’émission Enquête de Radio-Canada, du 17 mars 2022, dénonçait comme suit l’inaction du gouvernement dans l’entretien des routes forestières abandonnées à l’échelle du Québec :
« Le Far West du Québec
L’abandon massif des chemins forestiers représente un danger pour la sécurité des Québécois et provoque des dégâts environnementaux d’une ampleur insoupçonnée. Ces routes peuvent parfois devenir meurtrières. Et des milliers de tonnes de contaminants se retrouvent dans nos cours d’eau à cause des infrastructures sans surveillance qui tombent en lambeaux.
Aux quatre coins du Québec, des gens dénoncent la négligence du gouvernement et une gestion des forêts qui ne tient pas la route. »

Depuis toujours, les forestières construisent ces chemins, de sable et graviers probablement, qui lui permettent d’exploiter la matière ligneuse de nos forêts. Puis, les arbres coupés, elles peuvent laisser ces routes à l’abandon plutôt que de les entretenir ou de les fermer (remettre à l’état naturel?). En plus de constituer un danger qui a pris plusieurs vies au cours des ans, comme le rapporte l’épisode, ces chemins voient leurs fossés et ponceaux rendus inopérants par le temps et le ruissellement, de telle sorte que l’eau emportera éventuellement des tonnes de sédiments dans les rivières et les lacs avoisinants. Plus de la moitié des ponceaux de ces routes serait désuets dans la Province, selon le reportage; et les Laurentides ne sont pas épargnées.

Au Québec, contrairement à ce qui se fait maintenant en Colombie britannique, c’est le gouvernement qui prend en charge l’entretien ou la fermeture de ces chemins. Mais, Québec n’y consacre qu’une infime partie des milliards aujourd’hui nécessaires; si bien que le plus gros est laissé à l’abandon. Les autorités connaissent l’impact de cet état. Le ministère de l’Environnement s’en plaint au ministère des Forêts, qui ne donne pas suite à ses demandes, mais affirme qu’une réflexion est en cours.

En Colombie britannique, depuis quelques années et devant un pareil constat, le gouvernement oblige les forestières à entretenir ou fermer leurs chemins en forêt.

Imaginez une route, tel que le chemin du Lac-Thurson, éventuellement laissé à l’abandon dans cent ans et qui laisserait échapper des tonnes de sable et graviers susceptibles de rejoindre un lac Saint-François-Xavier déjà saturé de sédiments comme résultat des activités et constructions humaines. Et si les résidents du lac ne peuvent gérer les lotissements et développements générés par ce chemin ou au lac à la Croix, que peut-il en être dans les immenses territoires d’exploitation forestières au-delà des zones urbanisées du Québec?

Les autorités se gargarisent de promesses de développement durable, tandis que leurs services ne respectent pas leurs propres lois de protection de l’environnement. Il faut donc constater que, comme pour la surexploitation des océans et autres, nous nous éloignons plutôt de cet objectif. Nous tirons profit des ressources, de l’environnement, de notre air, de notre eau, de notre sol, etc., sans compenser les pertes que nous leur infligeons.

Par Carl Chapdelaine

L’appartenance au lac

L’actualité municipale, sous le mandat du dernier Conseil, nous a montré que les citoyens de Wentworth-Nord prêchaient souvent pour leur paroisse, comme on dit. Mais qu’est-ce qui constitue, aujourd’hui, cette paroisse : le village, le district, le lac? Et quel est le sentiment d’appartenance territoriale prédominant chez les résidents; alors que, partout, la faiblesse d’un tel attachement semble s’accentuer chez une population de plus en plus mobile. Comment contrer cette tendance, quand le Conseil municipal cherche à rapprocher les trois villages (échanges sur l’aide aux personnes âgées/vulnérables) ? La signification du territoire chez les jeunes

On nous annonce aujourd’hui que, le 16 mars, la Municipalité va déposer son budget et son plan triennal d’immobilisations (PTI)) 2022, 2023 et 2024; un moment majeur pour la Municipalité puisque cette planification renferme les priorités de son administration. Assurément, comme lors de la présentation antérieure de projets de réfection de routes sur le territoire, de la distribution de la force constabulaire ou autre, plusieurs se questionneront sur la répartition du budget entre les six districts, entre les trois villages, ou entre les lacs. Les plus gros propriétaires, ceux des domaines, ceux qui payent aussi proportionnellement plus de taxes, seront-ils prêts à voir ces dernières favoriser les secteurs à la traîne? Mais ces distinctions territoriales doivent-elles vraiment entrer en ligne de compte dans l’attribution des fonds du budget municipal; ou une péréquation ne va-t-elle pas de soi?

Dans la Métropole, le citoyen, assurément fier d’être Montréalais, peut pourtant se sentir appartenir davantage à un arrondissement et plus probablement à un quartier. De nombreux facteurs distinguent en effet les différents quartiers : la richesse, l’ethnie, la religion, la langue, la structure socio-économique, la densité, etc. À l’origine, certains arrondissements et quartiers d’aujourd’hui n’étaient-ils pas des villes indépendantes, des villages ou des banlieues agricoles?

Une municipalité des Laurentides, comme Wentworth-Nord, couverte de lacs et peuplée de villégiateurs, semble être avant tout, sauf pour le cœur de ses trois villages, un assemblage d’entités territoriales autour de ces lacs. Les espaces communs : marina, stationnement, plage, rampe de mise à l’eau, etc., y contribuent. Les événements socio-culturels, comme les Régates de Montfort, les Potlucks, les épluchettes de blé-d’inde et autres, les problèmes aussi, expriment d’ailleurs l’importance de cette dimension territoriale.

Le sentiment prédominant d’appartenance à un lac ou à un village prend tout son sens au lac Saint-François-Xavier, comme à Montfort ou même Newaygo. Les enjeux qui leurs sont propres n’ont-ils pas tenu la une des actualités municipales au cours des dernières années; avec les trois récentes consultations et les négociations avec la MRC qui visent à élaborer une réponse à ces derniers? Lorsque Montfort aura retrouvé sa gloire d’antan, ses commerces et ses services, sa sphère d’influence, quel sera le sentiment d’appartenance territoriale des résidents du lac Chevreuil, à un jet de pierre du village et attirés par ce pôle, mais citoyens de Saint-Adolphe-d’Howard? Et de quel côté penchent ceux du chemin Jackson, des lacs Bélanger et Noiret, à la frontière avec Morin-Heights? La municipalité n’est-elle qu’une formalité administrative, et qui ne justifie aucun sentiment d’appartenance?

Bien qu’il y ait déjà un besoin criant de rapprochement au sein même de la collectivité montfortaine, entre Anglophones et Francophones, entre les anti-mesures et les inconditionnels de l’environnement et de la sécurité, entre résidents permanents et villégiateurs peut-être, entre isolationnistes et altruistes face aux visiteurs, n’y a-t-il pas lieu donc de chercher, comme le souhaite l’actuel conseil municipal, à développer chez tous les Nord-Wentwortois le sentiment d’appartenance à leur municipalité et à resserrer les liens qui doivent les unir, de Saint-Michel à Montfort?

S’il y a une mesure à instaurer au premier plan pour rapprocher les uns des autres, c’est peut-être celle de l’information. Comment, en effet, s’intéresser à ce qui se passe là-bas si vous n’en avez aucun écho? Si le villégiateur ne connaît de sa municipalité que le compte de taxes qu’il reçoit à chaque année, son sentiment d’appartenance à cette dernière ne pourra guère se développer. Si aucun événement majeur ne vient le solliciter, il restera peut-être un propriétaire uniquement attaché au confort de son environnement immédiat.

Faudra-t-il noliser un autobus pour amener les résidents de l’Est de la Municipalité à visiter ceux de l’Ouest, et vice-versa; ne serait-ce qu’une fois? Ou, comme l’avait initié l’ex-maire au pavillon Montfort, tenir un spectacle d’envergure dans l’un ou l’autre des trois centres communautaires et qui aura pu amener résidents des trois secteurs à se découvrir des affinités? Entretemps, le retour envisagé des séances du Conseil municipal, alternativement dans chacun des trois pavillons, ne pourra que rapprocher ce dernier des résidents locaux. 

En anglais: I belong hereTerritorial Belonging

Par Carl Chapdelaine

Les Pays-d’en-Haut attirent

Depuis 2002, les données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) permettent de connaître le nombre de résidents permanents1 qui déménagent d’une région à l’autre du Québec, avec leur destination par MRC. Pour ce faire, l’ISQ exploite, de façon anonyme, le Fichier d'inscription des personnes assurées (FIPA) de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ). «Environ 99 % des personnes résidant de façon permanente au Québec y sont inscrites.»2 Le changement de leur code postal permet de suivre leur déménagement.

On constate ainsi, que la Région administrative des Laurentides (15), composée de huit MRC s’échelonnant au nord des rivières Outaouais et des Mille Îles, demeure la grande gagnante de ces migrations interrégionales.2 Du 1er juill. 2020 au 1er juill. 2021, avec 31 273 entrants et 18 616 sortants, la Région s’ajoutait, par ce seul facteur, 12 657 résidents, soit 2% de son chiffre de population; c’était, de loin, son plus fort gain depuis 2001-20022+3.

L’impact de la Covid-19, avec le télétravail, la formation à distance, le changement de statut d’une résidence secondaire devenue principale, etc., n’est probablement pas étranger à ce phénomène. Il y avait plutôt eu un ralentissement des migrations vers la fin de la période 2019-2020, et qui pouvait correspondre aux interdictions de déplacements interrégionaux du début du printemps 2020; mais un rebond au lendemain de ces contraintes allait alimenter la hausse de 2020-2021.

Les entrants provenaient, pour 11 861, de Montréal, et, pour 8357, de Laval.4 La région métropolitaine était donc la grande perdante de ces soldes migratoires; et cela était dû davantage à l‘accroissement du nombre de ses sortants qu’à une baisse de celui de ses intrants. Couplé à une diminution de la venue d’immigrants «en raison des restrictions mises en places aux frontières pour contrer la pandémie», cet exode vers d’autres régions a même résulté en une baisse de la population montréalaise2.

Et ce déficit dans la Métropole n’était pas tant au profit de ses banlieues de la Plaine du Saint-Laurent (les MRC du sud de la Région 15) qu’à celui des MRC laurentidiennes : Rivière-du-Nord (Saint-Jérôme et sa banlieue) surtout (+3 059), mais aussi Pays-d'en-Haut (+1 763) et Laurentides (+1 305). Ces données appuient donc celles des municipalités, avec leurs émissions de permis de construire, comme à Wentworth-Nord, celles des agences immobilières, ou celles d’autres sources, qui indiquaient un fort accroissement de constructions ou de ventes de maisons, avec même une rareté dans le marché.

Par ailleurs, le Bulletin sociodémographique de l’ISQ fait état de migrations plus fréquentes dans tous les groupes d’âge; «ce qui témoigne du caractère particulier de la dernière année au chapitre des migrations internes»2. L’on pourrait probablement ici faire des recoupements avec diverses tendances remarquées selon les catégories d’âge, comme la transformation d’une résidence secondaire en résidence permanente chez des retraités, la recherche d’une maison familiale à prix plus abordable que dans la métropole pour une famille (mais pas à Mont-Tremblant…), etc.
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Permettez-nous de faire le rapprochement entre cette forme de restructuration de l’habitat québécois, engendrée par la nouvelle tendance migratoire interrégionale, et l’émergence d’autres facteurs globaux, comme les changements climatiques ou la pandémie actuelle, auxquels faisait allusion Mme Deslongchamp dans la série télédiffusée EAUtrement, et qui ont des répercussions sur notre mode de vie, entre autres.
Un certain exode vers la banlieue ou les zones de nature ne vient-il pas ainsi stopper l’urbanisation galopante du siècle dernier, une composante globale de cet habitat; avec ses conséquences inquiétantes pour une métropole comme Montréal, autant ici que pour le fragile écosystème des villages et des lacs des Pays-d’en-Haut? Et nos dirigeants ne doivent-ils pas tenir compte de ces facteurs globaux dans la planification de notre avenir commun?

Par ailleurs, certains n’affirment-ils pas que la Covid est là pour rester, au même titre que l’influenza, et qu’elle a déclenché, sinon accéléré, le mouvement irréversible du télétravail? Plusieurs estiment que, combinés à la transition écologique et autres tendances, le télétravail, le commerce électronique, ou plus globalement la révolution numérique, ainsi que la robotisation pour faire face à la pénurie chronique de main-d’œuvre, nous introduisent dans une ère peut-être aussi importante que le début de la révolution industrielle, à la fin du XVIIIe siècle Nouvelle révolution industrielle «Il faut prendre acte que l’organisation du travail est en profonde mutation…» Le chemin de la relance. Faudra-t-il alors recomposer la trilogie métro-boulot-dodo?

Note : L’interprétation de statistiques est un exercice souvent périlleux; le lecteur est prié de nous signaler toute mauvaise interprétation qu’il pourrait découvrir dans notre article.

Par Carl Chapdelaine

1. Il s’agit ici, pour nous, du chiffre de population.
2. Bulletin sociodémographique
3. MRC classées par régions administratives
4. Migrations par groupe d'âge

Lecture : «Les Laurentides, plus populaires que jamais», p.3.

In English :

  1. The suburban
  2. The Bobr Times

Le coût de l’eau

Il ne faudrait pas attendre, d’une courte recherche, de connaissances limitées et d’un seul article, que nous puissions présenter une évaluation précise de la situation dans une municipalité comme Wentworth-Nord.

Nous attendions avec impatience l’heure de l’émission de télévision, EAUtrement, à MAtv, qui a pu alimenter quelques-uns des derniers sujets dont nous avons traité. EAUtrement est, à la base, un projet citoyen mis de l’avant par Mme Mélanie Deslongchamps, Directrice générale d’Agiro. Impliquée à Stoneham, au nord de Québec, Mme Deslongchamps s’est vu décerner le prix «Lake Management Success Stories», en 2019. Ce dernier vendredi on terminait la série de neuf émissions de la deuxième saison en démontrant que l’eau avait un coût important, même au Québec et surtout autour de sa capitale, territoire d’analyse pour le projet.

Dans nos villes, il y a le coût de l’eau que nous consommons, pour boire et pour de multiples autres usages; et il y a aussi le coût des eaux usées. On le sait, cette eau, qu’elle provienne d’un cours d’eau, voire d’un lac-réservoir ou du fleuve Saint-Laurent, doit être plus ou moins traitée pour garantir qu’elle soit potable; puis pour être rejetée avec le moins d’impact possible sur l’environnement. Pourtant, les Québécois ne distinguent pas vraiment la facture de ces opérations sur leur compte de taxes. Mais, si vous êtes l’un de ceux qui ne boit que de l’eau embouteillée, à laquelle vous prêtez des propriétés particulières ou par crainte de l’eau chlorée et fluorée, le coût de l’eau que vous buvez s’inscrit sur votre note d’épicerie.

Interviewé sur le sujet, M. Régis Labeaume, alors maire de Québec, indiquait que l’on savait chiffrer le coût du traitement de l’eau de la ville avec l’équipement actuel, et que l’on pouvait vivre avec l’augmentation régulière de cette dépense. La menace d’explosion du coût venait par contre de l’inexorable augmentation de la population qui allait éventuellement nécessiter la construction de nouvelles usines de traitement de l’eau potable et des eaux usées. Il fallait donc, au moins, impérativement repousser cette échéance en établissant des mesures d’économie de l’eau. Et, ici, le simple citoyen ne devait pas uniquement compter sur l’administration, mais, comme pour la protection de l’environnement, faire aussi sa part. Construire de telles usines à Wentworth-Nord, où règne la fosse septique? Non; alors la question du coût de l’eau s’y appliquait-elle?

Une fois le puits artésien creusé et raccordé à votre alimentation en eau potable, vous avez bien souvent un accès illimité à cette indispensable ressource. Dans ce cas comme dans celui où vous tirez l’eau d’un puits ou du cours d’eau près duquel vous habitez, vos coûts d’exploitation seront négligeables et ne grèveront pas davantage le budget de la Municipalité. Mais le traitement de cette eau, devenue usée, a un coût bien réel; sans compter que son impact sur l’environnement n’est pas nul: implantation et entretien de l’installation septique, vidange de la fosse, transport et traitement des boues résiduelles, surveillance, voire administration municipale de toute l’opération.

Dans ces circonstances, réduire sa consommation d’eau à la maison ou au chalet devient pertinent; la ressource n’est plus, en quelque sorte et comme on aurait pu le croire, inépuisable. Et si le terrain vous a obligé à vous doter d’une fosse septique scellée et difficile d’accès, réduire votre consommation d’eau peut devenir une priorité bien tangible. Ici et au premier plan, la toilette à faible consommation d’eau devrait remplacer celle qui en abuse largement.

À ce dernier chapitre pourtant, le système à compost, avec toilette sèche ou à très faible consommation d’eau et qui ne contamine pas vos eaux ménagères, offre la solution écologique la plus avancée et la plus radicale. Son usage, comme celui du recyclage de nos restes de consommation, proscrit la maxime du tout à l’égout, comme du tout à la poubelle, mais demande un peu plus d’attention. Il va dans le sens de la durabilité environnementale, ou circularité, contrairement au cycle de vie linéaire imposé par la toilette classique. Les modifications au Règlement sur l'évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées, entreprises sous l’ancien gouvernement, n’ont cependant pas débouché, sous le présent, sur une acceptation plus large de son utilisation.

Toute la question de la consommation et du traitement des eaux usées, des résidences isolées ici, est d’ailleurs d’une importance environnementale majeure au Québec et devrait peut-être aujourd’hui faire l’objet de réformes fondamentales. Mais le gouvernement n’utilise pas de cocotte-minute pour faire mijoter le dossier, et nous semble même avoir oublié d’allumer le rond de la cuisinière.

Par ailleurs et comme dans plusieurs autres variables environnementales, les changements climatiques pourraient affecter la disponibilité ou la qualité de notre eau potable et, par voie de conséquence, de son coût. Selon les travaux du chercheur M. Delpla et de son équipe, «la hausse des températures et les événements de pluies intenses, qui devraient devenir plus fréquents dans les prochaines années, auront un impact important sur la qualité des eaux de surface (dont provient 80% de l’eau potable au Québec)» Québec Science. Et, en combinant cette observation à plusieurs autres, ils ne sont pas les seuls à en venir à une telle conclusion. Nos lacs, cette source d’eau potable, se détériorent, surtout en zone agricole : «Des scientifiques sonnent l’alarme. D’ici 30 ou 40 ans, l’avenir même de notre eau potable sera menacé.» Lacs en danger

Ces constatations ont amené Mme Deslongchamps, dans l’annonce d’une prochaine série à l’émission EAUtrement, à nous mettre à l’esprit que les changements climatiques ne sont pas les seuls facteurs globaux avec lesquels nous devrons désormais composer pour la protection et l’utilisation de l’eau? À titre d’exemple, elle site la menace causée à l’ensemble de nos cours d’eau par les espèces exotiques envahissantes.

Par Carl Chapdelaine

La course aux étoiles*


Nous faisons allusion à la constellation d’étoiles que devrait nous réserver la localisation du lac Saint-François-Xavier dans nos belles Laurentides. Et pourtant notre habitat, si limité soit-il ici, semble avoir sérieusement affadi ce somptueux décor nocturne.

La fenêtre de notre chambre, à quelques mètres du lac, donne vers l’est. C’est au coucher, par une nuit sans nuage, que nous cherchons à retrouver cet émouvant tableau de notre jeunesse, au parc du Mont-Tremblant, d’un ciel noir où brillent tant d’étoiles qu’il semble vivant. Mais, jamais nous n’y sommes parvenus. Du côté de Morin-Heights, aujourd’hui avec la profusion d’éclairage hivernal de ses Sommets, la lueur s’est accentuée et persiste toute la nuit, couvrant une grande partie du ciel. Et même tout au-dessus de notre tête, une multitude d’étoiles semblent, avec le temps, s’être effacées de la toile céleste.

Tout en bas, le long de la rive qui borde le Corridor aérobique, à la hauteur de notre Grande baie, nombre de riverains marquent de plus en plus leur territoire avec profusion d’éclairage. Les guirlandes de lumières entre autres, si populaires aujourd’hui et si minuscules que soient ces dernières, contribuent à dénaturer le spectacle de nuit que devaient contempler les résidents de jadis et dont nous pouvons encore rêver. Ne pourrait-on pas les éteindre au lendemain de l’Halloween ou des Fêtes? Un juste milieu entre la sécurité que procure l’éclairage et l’intégrité du ciel nocturne doit bien exister.

Montfort ne regroupe que quelques centaines de résidents, dont bon nombre sont riverains; l’objectif d’y réduire la pollution lumineuse locale ne devrait pas être insurmontable. Encore faudrait-il qu’il y ait conscience d’un problème et une volonté d’y remédier.

En tant que ville faisant partie du territoire de la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont Mégantic, Sherbrooke, qui, comme tout milieu urbain, doit compter avec une multitude de sources lumineuses, a pourtant décrété l’Objectif ciel étoilé. La ville se concentre pour le moment sur un tronçon de 5 km du boulevard Bourque. «L'analyse des images satellites nocturnes ainsi que le repérage visuel et photographique ont permis d'identifier ce secteur comme ayant un impact élevé en terme de pollution lumineuse.» Les entreprises qui y logent seront accompagnées dans la réalisation du projet visant à la protection de l'intégrité nocturne. Celles qui adopteront la démarche en écoéclairage proposée par la Réserve obtiendront la désignation « Ami du ciel étoilé ».

Les principes de cet écoéclairage sont ici :
- Couleur : Installer des sources lumineuses de couleur ambrée et chaude.
- Intensité : Opter pour un éclairage sobre et uniforme. Réduire l’intensité (ex. installer une ampoule DEL ambré).
- Orientation : Choisir des luminaires dont la lumière est dirigée vers le sol.
- Période : Contrôler la période et la durée d’utilisation (ex. minuterie, détecteur de mouvement).

Les trois MRC impliquées dans cette première internationale qu’est la désignation de la Réserve, dont la MRC du Haut-Saint-François, ont entrepris un projet de conversion de l’éclairage extérieur public et privé en 2006 et ont adopté des règlements en ce sens. «Plus de 3300 luminaires ont été remplacés dans 17 municipalités; …conversion qui a permis de réduire de 35% la pollution lumineuse dans cette zone.» L'Aménagiste

Les effets de la pollution lumineuse sont amplifiés par l’utilisation d’ampoules blanches (blanc froid?); ces dernières contenant beaucoup de lumière bleue. Et le phénomène est accentué par l’apparition des DEL blanches. «Cet accroissement de la portion de lumière bleue dans l’éclairage artificiel est d’autant plus problématique que la lumière bleue contribue davantage que les autres longueurs d’onde (ou couleurs) à la pollution lumineuse étant donné qu’elle se diffuse beaucoup plus facilement dans l’atmosphère que les lumières rouge, orange et jaune contenues dans la lumière blanche.» La lumière bleue

«En 2018, le Bureau de Normalisation du Québec a adopté une norme québécoise sur le contrôle de la pollution lumineuse (BNQ 4930-100).» Plusieurs municipalités, dont Wentworth-Nord, ont pris pour objectif de privilégier un environnement lumineux moins intrusif. On privilégie ici la sensibilisation; mais la législation s’y est aussi introduite. La plupart des projets de construction aujourd’hui soumis au PIIA, à Wentworth-Nord, voient ainsi leurs plans d’éclairage réajustés à la baisse.

N’est-il cependant pas temps d’aller plus loin, à la Municipalité comme à la MRC, et d’amener les résidents à adopter les meilleures pratiques en écoéclairage? Même si le territoire couvert par la Réserve répond aux exigences requises par l’observatoire du Mont Mégantic, une telle démarche ne nous semble pas insurmontable dans un territoire peu urbanisé en dehors de l’axe de l’autoroute laurentienne. Peut-on nourrir l’espoir de redécouvrir la Voie lactée au-dessus du lac Saint-François-Xavier?

Par Carl Chapdelaine

La course aux étoiles
Plus:
- https://www.globeatnight.org/light-pollution.php
- https://www.delmarfans.com/educate/basics/lighting-pollution/

Propriétaires et chalets âgés

Céder la place

Plusieurs propriétaires âgés de résidences secondaires, souvent de vieux chalets, vivent forcément des problèmes reliés à ce double statut. Mais les premiers finissent par disparaître et on n’en entend plus parler; surtout pour ce qui en est des villégiateurs.

Sur le sentier (Mount) des vieux chalets de villégiature, la moitié des couples âgés semble avoir connu le décès de l’un des deux conjoints au cours de la dernière décennie. Si la propriété n’a pas alors été vendue, le survivant n’est peut-être jamais revenu profiter de la belle saison au lac.

La veuve ne sait peut-être pas utiliser le hors-bord pour y faire la navette. D’ailleurs, l’embarcation risque, de toute façon, de rester à son port d’attache; car garder une place à la marina pour des visites devenues rares ne vaut plus la peine. Le sentier, comme l’escalier qui permet d’accéder au chalet perché, sont aussi devenus trop difficiles et dangereux pour leurs usagers perclus.

Avec l’âge, la corvée et le stress reliés à l’ouverture et à la fermeture saisonnières du chalet augmentent. Suite à la perte du conjoint, le jeu n’en vaut peut-être plus la chandelle. Il y en a qui n’ont pas dû aller au lac depuis belle lurette; on ne les voit plus. Ça ne grouille plus beaucoup le long du sentier Mount…

Si un voisin ne voit pas au bon état de la maison, les problèmes peuvent s’accentuer. Que va-t-on faire de cette propriété? Les enfants s’intéressent-ils au chalet de leurs vieux parents? Dans deux cas connus, le fils de résidents du lac a racheté le chalet d’un ménage disparu du sentier Mount, et a réussi à le faire retaper. Il leur aura fallu défier l’absence d’accès routier, ou même de la barge du défunt M. Backman. Mais la législation interdit maintenant toute nouvelle construction sans un tel accès.

Et qui sait maintenant si tout le secteur Mount enclavé, ceinturé d’une réserve naturelle protectrice, ne sera pas à jamais fermé au lotissement; mais aussi presque condamné à la décrépitude. Sera-t-il plutôt rattaché à la civilisation par l’arrivée d’un gros promoteur qui aura obtenu les autorisations nécessaires, et d’une route. Pour ceux dont la propriété s’est retrouvée sur la rue des Érables grâce à la percée du chemin du Lac-Thurson, la voie est toute tracée; un jour, la vieille maison sera probablement démolie pour laisser place à un palace lorsque le vieux ménage quittera. Le phénomène de gentrification aura aussi contribué, petit à petit, à la reconversion sur toute la rue.

Une nouvelle génération remplacera-t-elle l’ancienne à Wentworth-Nord? Attirer des jeunes familles ici? Mais comment? Acheter une propriété neuve? Pour les plus fortunés peut-être; et encore… Ils pourraient se contenter alors de reprendre les vieux chalets en quête de nouveaux propriétaires. Mais, c’est ramasser aussi tous les problèmes de constructions souvent décrépies. Faute de programme public spécifique, le scénario mettra certainement en scène les agences immobilières. Et quels sont, aujourd’hui, les jeunes qui ont, comme leurs aînés, les qualifications nécessaires (entretien du bâti, de la plomberie, etc.) pour être propriétaire d’un vieux chalet? La plupart des citadins ne pourraient pas; n’en voudraient conséquemment pas.

Ne faut-il pas songer à une consultation sur la question des vieux propriétaires, résidents permanents ou villégiateurs, et de leurs besoins. Consultation sur la question de la gentrification aussi et de ses répercussions sur les moins fortunés; et sur bien d’autres problèmes… Des comités de bénévoles, un outil essentiel dans une municipalité pauvre, seraient peut-être intéressés à fouiller ces dossiers, à consulter les résidents concernés et à soumettre des rapports aux autorités. Ou peut-être, pour ces dernières, commencer par demander à de tels comités de relever les principaux problèmes de tout ce beau monde, pour en dégager des priorités d’intervention.

La disponibilité des personnes à la retraite en a amené plusieurs à offrir bénévolement leurs services; que ce soit dans les associations de lacs ou autre. Et il semble qu’il faille, pour leur propre bien, encourager les personnes âgées à participer ainsi à quelque activité sociale. (Accès, p. 25) Mme Danielle Desjardins, candidate à la mairie, imagine par ailleurs la mise sur pied d’une formule d'entraide pour les résidents âgés de la Municipalité afin de les maintenir le plus longtemps possible dans leur maison ou dans leur chalet. Un peu comme un centre (COOP ?) de troc de services ou quelque chose du genre.

En fait, un tel travail ou le choix d’une telle avenue ne reviendraient-il pas à la MRC, puisque toutes les municipalités vivent les mêmes situations? Les associations de lac ne pourraient-elles pas aussi être mises à contribution?

L’isolement des villégiateurs âgés

Si vous avez réduit les séjours au lac en raison de problèmes reliés à votre âge ou/et à votre santé, vous êtes probablement moins au courant de l’actualité locale. Vous n’en êtes peut-être pas moins intéressé par toute information qui pourrait vous en parvenir à votre résidence permanente. Vous perdez aussi une partie des contacts et des ressources humaines, voire des amitiés liées à votre fréquentation antérieure. Le personnel et les membres du conseil municipal avec lesquels vous faisiez affaires à l’hôtel de ville ont de nouveaux visages. Les candidats aux élections municipales ne songeront-ils à vous qu’à la veille des élections?

Par Carl Chapdelaine

Francos, Anglos : deux visions!

En parlant d’échos de la campagne électorale municipale locale dans les media francophones avec deux voisins de Newaygo anglophones, avant la dernière frasque du maire Ghali, le soussigné se rendait compte qu’ils n’étaient aucunement au fait de ce qui pouvait y être publié ou diffusé. Déjà que nous semblions deviner un potentiel clivage entre le choix des Anglophones du secteur de Montfort et celui des Francophones pour les postes de conseiller et de maire, et voilà confirmation qu’ils ne reçoivent visiblement pas la même information; ou pas autant.

Les Francophones écoutent probablement les nouvelles à la télévision en français et les Anglophones en anglais; au nom de quel principe ou règlement pourrait-on le leur reprocher? Ces informations ne sont pas forcément les mêmes et ne sont pas aussi fortement axées sur le Québec pour les media anglophones. Et la situation est à l’échelle de l’ensemble du territoire. Pas étonnant donc que, lors de l’adoption d’une loi à l’Assemblée nationale qui concerne les droits de la majorité vs ceux des minorités par exemple, la perception soit différente chez les uns de celle des autres. Un vrai problème, non?

Notre site internet est totalement bilingue; ce ne serait qu’en raison d’erreurs de traduction ou de délai que la version anglaise pourrait parfois différer quelque peu de la française. Mais, nous ne connaissons pas de journal régional bilingue, hormis peut-être des publications comme celle de Tremblant Express; du style des revues des compagnies aériennes distribuées dans leurs avions. Les Anglophones de la région ont aussi droit à Main Street, avec une édition mensuelle. Non seulement leur information régionale risque d’être incomplète; mais elle n’est pas davantage à jour. En temps d’élections municipales, cela peut faire une grande différence.

L’Association du lac Saint-François-Xavier publiait jadis un bulletin bilingue très apprécié de ses membres. L’information y était la même pour tous et elle reflétait une partie de l’actualité locale. Une note du conseiller municipal nous livrait l’état d’avancement des dossiers sur la table du conseil et de l’administration; en plus de l’action qu’il disait y exercer. (Nous préconisons beaucoup plus en fait, soit des présentations sur l’avancement des dossiers à la population par leurs responsables: maire, conseillers ou administrateurs, en personne, lors de séances régulières.)

Ne serait-il pas possible, pour un media régional existant, d’offrir une section bilingue, simplement en traduisant dans l’autre langue les articles de ladite section? Et bien sûr, en s’adjoignant éventuellement des collaborateurs anglophones. Ou, que des aspirants journalistes bénévoles de Morin-Heights et de Wentworth-Nord, par exemple, ou d’un regroupement des associations de lac de Wentworth-Nord, initie la création d’un journal électronique hebdomadaire bilingue?

À défaut de la mise sur pied d’un media autonome bilingue, ne faut-il pas souhaiter que, au lendemain du 7 novembre, le conseil municipal de Wentworth-Nord, s’assure d’utiliser plus efficacement son bulletin; quitte à s’adjoindre des collaborateurs bénévoles qui puissent communiquer à tous une information plus complète. Elle serait apolitique, plus à jour, et elle déborderait du cadre administratif pour nous laisser suivre l’activité sociale, artistique ou autre des quatre coins de la municipalité. Elle pallierait ainsi l’absence de tout media local à Wentworth-Nord. Le choix de maintenir une édition papier ou de lui préférer une parution exclusivement électronique, plus à jour, resterait à déterminer.

Par Carl Chapdelaine

L’hiver des dindons sauvages

Ouf, l’Action de grâces est passée! En fait, la chasse d’automne à cette dinde, ajoutée à la printanière depuis 2020 dans certaines régions du Québec, arrive un peu plus tard, du 23 au 29 octobre cette année. Si la chasse d’automne était ouverte, c’est que l’on avait noté un accroissement de la population des dindons. Dans les Laurentides, la zone de chasse 15, le chasseur n’a droit qu’à un seul dindon à barbe, le mâle (5% des femelles ont aussi une barbe); la chasse d’automne n’y est pas permise.

On n’a pas tellement entendu parler de ces dindons pendant la Covid-19, nous direz-vous. Mais quel rapport? Quand même, les restrictions sur les déplacements interrégionaux et le couvre-feu ont gêné les amateurs de chasse à ce volatile. Entre autres, ces derniers ont coutume de se positionner avant le lever du jour pour dissimuler leur approche; ce qui n’était pas possible avec le couvre-feu. Et comme les statistiques de chasse sont un indicateur de l’évolution du nombre de dindons, de telles restrictions ont pu fausser les rapports.

Pourtant, «la saison de chasse printanière 2020 a attiré un nombre similaire d'adeptes qu'au cours des dernières années. ... Une récolte record de dindons a été faite ce printemps (2020) avec près de 8 600 oiseaux récoltés.»1 Là où la chasse d’automne est permise, sans distinction de sexe, «plus de 4 600 chasseurs ont réussi à récolter près de 900 dindons, dont 70 % étaient des femelles»1.

«(Rappelons que le dindon sauvage, que chassaient nos autochtones du sud du Québec, y a refait apparition) au milieu des années 1970, en provenance des populations établies dans les États de New York et du Vermont puis, subséquemment, de celles de l’Ontario. L’espèce, qui connaît aujourd’hui une bonne croissance dans le sud et l’ouest du Québec, bénéficie d’une progression nordique de son aire de répartition.»2 «Selon la biologiste Anaïs Gasse, les changements climatiques peuvent expliquer la hausse du nombre de dindons. Souvent nos printemps sont secs, ils ne sont pas trop froids ce qui permet aux oisillons de bien évoluer en ayant un hiver doux aussi avec peu de neige, les dindons sont capables de gratter et d'aller chercher de la nourriture plus facilement sous la neige. Quand il fait moins froid, il y a moins de mortalité, explique la biologiste au ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs.»3

L’hiver 2018-2019 leur aura pourtant été difficile dans certaines régions du Québec, comme en Beauce : «… à la mi-novembre, une couche de neige est devenue permanente et au cours des semaines qui ont suivi, le dindon n’a pu se nourrir».4 «(C’est) un animal au comportement grégaire qui se déplace généralement en petits groupes et parfois en groupes de plus 50 individus (durant l’hiver).»5 Les «températures plus basses et (une quantité de neige plus abondante) rendent la recherche de nourriture plus ardue»6.

Par Carl Chapdelaine, simple amateur de …dinde de Noël! 

  1. https://www.quebec.ca/nouvelles/actualites/details/gros-gibier-et-dindon-sauvage-quebec-devoile-ses-statistiques-de-recolte-2020
  2. https://www3.mffp.gouv.qc.ca/faune/importuns/fiche.asp?fiche=dindon_sauvage
  3. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1789631/dindon-sauvage-couvre-feu-chasse
  4. https://www.lavoixdusud.com/2019/05/21/un-hiver-difficile-pour-le-chevreuil-et-le-dindon-sauvage/
  5. https://fedecp.com/media/7585/ambio_guide-dindon_vert.pdf
  6. https://www.muni.lacsuperieur.qc.ca/medias/files/environnement/DEPLIANT-DINDON-SAUVAGE.pdf

La rive du lac Saint-François-Xavier municipale?

Dans un précédent article (cf. : Riverains? Non!), nous faisions allusion à la réappropriation par la Municipalité de lots que le Directeur du Service de l’urbanisme et de l’environnement, M. Benoit Cadieux, nous indiquait avoir été désignés, suite à la dernière réforme cadastrale, comme lui appartenant.

Actuellement et depuis quelque temps sans doute, de nombreux propriétaires autour du lac se voient ainsi offrir de «racheter» à la Municipalité des terrains qu’ils croyaient leur appartenir et sur lesquels, pour certains, était construite une partie de leur résidence. Dans le cas du soussigné et de celui d’autres propriétaires, il s’agissait d’une bande riveraine sur laquelle avaient pu être aménagés quais, escaliers ou même plus peut-être.

Mais en fait, dans le cas des propriétaires riverains, la réforme cadastrale n’avait peut-être rien à voir dans cette opération de réappropriation et d’offre de «revente». En consultant de plus près notre certificat de localisation, ainsi qu’un plan de cadastre du canton Wentworth élaboré en 1908, l’ancien lot 11A-326 est clairement constitué d’une bande riveraine ceinturant le lac, du moins une partie de son bassin Ouest d’après la portion du cadastre dont nous avons copie. Il y est attribué à la municipalité, de même que des lisières en couronne autour du lac, à deux cents, puis quatre cents pieds, et qui étaient destinées à recevoir des rues, comme les sections virtuelles de la rue Mount. Le tracé de cette bande comme de ces lisières ne pouvait alors tenir compte de la topographie des lieux et annonçait certes l’obligation d’ajustements à venir lors de la construction éventuelle de telles rues.

À la séance municipale du 20 août 2021, le maire Ghali, à l’endroit justement de l’offre de rachat d’une telle parcelle, parlait de la rectification d’une bizarrerie. Le prix du rachat était mentionné; mais pas les démarches et les frais d’arpentage ainsi que d’actes notariés à la solde du propriétaire…

On peut se demander si la Municipalité n’aurait pas plutôt dû recevoir la recommandation des autorités supérieures de garder son droit de propriété sur cette bande riveraine. Il ne nous paraît en effet pas impossible que le gouvernement songe un jour à s’approprier une servitude de passage sur la rive des cours d’eau ou à la décréter carrément bien public, comme il l’a fait pour les cours d’eau eux-mêmes. Cela n’existe-t-il pas déjà le long du littoral méditerranéen en France et même, plus près de chez nous, sur la côte américaine, ou même, forcément, sur les sections de la voie partagée du Corridor aérobique situées directement sur la rive?

Par Carl Chapdelaine

Nouvelles maisons à Wentworth-Nord


(Inventaire sur carte interactive, selon les inscriptions annoncées en 2020-21, au Plan d'implantation et d'intégration architecturale (PIIA).

Cliquer sur Google My Maps

Google My Maps     GeoCentralis

Riverains? Non!

Vous pensiez l'être? Vous ne l'êtes plus...
Propriétaire $ -- -> $Municipalité + $notaire +$arpenteur

Cherchez pour vous sur GeoCentralis: Recherche -­>Adresse ->Trouver rue dans l’échelle ->Numéro civique ->Mettre la main sur la bande riveraine s’il y en a une entre votre propriété et le lac.

L’immobilier à Wentworth-Nord

W-N, Centris.ca*
Au 3e trimestre (juill./août/sept.) de l’année 2020, les chiffres de Centris.ca indiquaient :
• 28 ventes (contre 20 au 2e trimestre); essentiellement des maisons unifamiliales.
• 25 nouvelles inscriptions.
• 30 inscriptions en vigueur; une diminution approximative de 46% par rapport au même trimestre de 2019 (déjà en diminution de 32% au 2e trimestre; cf.: L'attrait de la région).

Le prix de ces maisons avait bondi pour atteindre 240 000 $. Cette hausse reflétait peut-être l’engouement post confinement pour l’immobilier dans les Laurentides au nord de Saint-Jérôme ou la cote pour des résidences plus luxueuses. Mais, selon les données de l’APCIQ, la baisse continuelle des inscriptions et l‘augmentation des ventes, à l’échelle du Québec, induisait un resserrement du marché et une augmentation des prix. Baromètre

Où en sommes-nous rendus maintenant, avec le passage de la deuxième vague de la Covid-19 et plusieurs secteurs de l’économie à nouveaux fermés, mais non pas la construction?

Par Carl Chapdelaine

*Centris.ca est le site Web de l’industrie immobilière québécoise destiné aux consommateurs.

Accès entreprise Québec

En 2014-15, dans un mouvement de compressions budgétaires, le gouvernement Couillard forçait financièrement les Centres locaux de développement (CLD), une structure autonome, à se saborder. Une partie du budget qui leur était accordé et de leurs responsabilités serait rapatriée dans les MRC; ce qui allait renforcer la maîtrise du développement local par ses dernières, plaidait le ministre Pierre Moreau.

Comme plusieurs autres mesures associées à cette volonté de retour à l’équilibre budgétaire de la province, cette décision allait réduire presque à néant les efforts et les avancées menées par ces organismes. Elle serait perçue comme tel et dénoncée par les principaux intéressés, ainsi que par les partis d’opposition. Des MRC et des villes maintiendraient pourtant, et à leurs frais, leur CLD.

Plusieurs postes avaient été abolis par ce démantèlement, privant les régions de l’expertise et de l’expérience de ces ressources humaines. «C'est le cas de Pierre Lafontaine, un ex-conseiller en développement rural qui a travaillé pendant 25 ans pour sa région de Lanaudière. Il a perdu son emploi … avec les coupes au CLD.» «Les entrepreneurs allaient devoir chercher ailleurs les ressources dont on les privait.

Refusant de se passer de ce service, les maires des Pays-d'en-Haut avaient plutôt choisi d'en garder l’essentiel en tant que comité consultatif de la MRC. Le maire André Genest avait cependant voté contre l’adoption d’une résolution visant à pallier une partie des coupures financières imposées à cette structure, en puisant dans le propre budget de la MRC. Devenu préfet, il ne pouvait que gérer malgré tout un service atrophié.

En juillet dernier, le premier ministre Legault, qui s’était jadis opposé à l’abolition des CLD et qui souhaitait «redonner des outils aux régions pour leur développement économique», annonça que son gouvernement allait «relancer un nouveau CLD dans chaque MRC», rapportait-on à Radio-Canada. Le 10 novembre, selon La Presse, «le gouvernement du Québec a lancé son guichet unique, Accès entreprise Québec, un nouveau service d’accompagnement pour les PME qui sera offert dans toutes les municipalités régionales de comté (MRC).» «Accès entreprise Québec vient prendre le relais des anciens centres locaux de développement (CLD), qui ont été abolis en 2015.» «Le service sera … opérationnel dans les prochaines semaines, le temps que les 87 MRC et les 11 villes sans MRC recrutent chacune deux nouvelles personnes qui s’ajouteront aux équipes actuelles.»

La ministre du Développement économique régional, Marie-Ève Proulx, a par ailleurs indiqué que les MRC devront se doter d’un comité aviseur, qui sera chargé «d’orienter le développement économique». Une première version d’un tel comité, peut-être, le voulait plutôt régional; il prendrait ici la forme de «Connexion Laurentides», un organisme intermédiaire par lequel les élus locaux ne tenaient pas vraiment à passer; le gouvernement les entendit. Contrairement à la situation actuelle avec le service de développement économique de la MRC des Pays-d’en-Haut, le préfet envisage que l’on puisse maintenant doter une telle instance d’un mini-conseil d’administration qui lui permette de retrouver une partie de l’autonomie des CLD. 

La contribution gouvernementale sera de «100 000 $ par MRC pour le reste de l’année financière 2020-2021, puis de 200 000 $ pour chacune des quatre années suivantes». Mais les modalités du programme, comme de celles de l’attribution de la subvention, restent à préciser, regrette M. Genest, pris à jongler avec des hypothèses pour l’embauche du personnel requis et le budget.

Ici donc, le petit entrepreneur serait servi et accompagné localement; au moyen d’un guichet unique, et tout en profitant d’un service au profil standardisé. Espérons que, cette fois, la nouvelle version du guichet unique portera fruits.

On ne peut que se réjouir de la décentralisation des pouvoirs au profit d’un corps intermédiaire, comme la MRC, qui prend de plus en plus de place dans l’administration et le développement des régions. Ne semble-t-il pas idéal de voir en effet un tel palier, regroupant les maires, servir d’intermédiaire entre le gouvernement et le citoyen? Est-il plus prometteur que lorsque les Conseils régionaux de développement (CRD) ou même les CLD jouaient en partie ce rôle dans le développement régional? 

En acquérant plus de responsabilités cependant, la MRC accroît d’autant son imputabilité. La décentralisation permet par ailleurs un équilibre des pouvoirs entre l’administration centrale et les instances locales; mais elle recèle ainsi un potentiel d’opposition entre les vues de ces dernières et celles du gouvernement.

Par Carl Chapdelaine

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1720393/cld-legault-developpement-regional-premier-ministre-parent-carleton
https://www.lapresse.ca/affaires/2020-11-11/acces-entreprise-quebec/quebec-propose-un-guichet-simplifie-pour-les-pme.php
Nouvelles (Archives 2014)            
Nouvelles (Archives 2015)

Les voisins du lac

Le Montréalais, qui, un jour, décide de se nicher dans un village ou sur le bord d’un lac des Laurentides ou des Cantons-de-l’Est, en villégiateur, s’attend-il à découvrir beaucoup plus qu’une propriété à la campagne, un retour à la nature ou une étendue d’eau dont il compte bien profiter? Si ce milieu lui était inconnu, sauf par de rares visites ou des souvenirs d’enfance chez la parenté, il risque, en fait de découvrir un deuxième univers; bien différent de celui qu’il connaît dans la métropole.

En ville, s’il est propriétaire, il fréquente peut-être ses voisins immédiats; pas plus. S’il habite dans un quartier d’immeubles à logement plus ou moins récents, la mobilité de ses habitants ne lui aura pas permis de lui offrir un sentiment d’appartenance à une quelconque communauté. Il se mêle peu de la vie socio-politico-économique de son quartier. Il ne connaît son conseiller municipal, au mieux, que de nom; et il n’en a cure.

Son voisinage au lac, les habitudes locales ou autres aspects de la vie quotidienne, pourraient l’amener à retrouver ce qui devait exister avant la grande urbanisation qui a chambardé nos mœurs. Les rives des lacs étant denrée de plus en plus rare, la proximité des propriétés y devient plutôt obligée. À moins d’avoir trouvé malgré tout à s’y fixer dans un immense domaine, qu’il voudra jalousement garder privé, Il n’est plus le voisin anonyme, uniquement différenciable par sa langue, son patronyme, sa religion, sa couleur de peau ou son habillement.
Son nouveau milieu comporte déjà une communauté, à laquelle il cherchera à se joindre, à s’identifier même. Il y a aussi, pour lui, quelques nouvelles règles à suivre et qui peuvent différer de celles qu’il a apprises. Son intégration variera en fonction de la qualité des rapports qu’il établira avec ses voisins.

Alors qu’il était habitué à se suffire à lui-même, sans que son entourage ait à voir à quelque aspect de sa vie, son bonheur dépendra donc ici du succès de ses fréquentations. Il n’aura plus à prendre l’auto ou le métro pour aller saluer ses nouveaux amis. Il pourra, à leurs côtés, défendre leurs intérêts communs sur leur environnement; partager leurs revendications; œuvrer au sein d’organisations bénévoles. Les soupers-partage, régates ou autres rassemblements communautaires, souvent nés d’initiatives locales, seront autant de nouvelles expériences pour lui. En comparant ce qu’il trouve dans son nouveau milieu à celui de sa résidence, autant dans son environnement social que physique, il pourra même croire, à la limite, mener une double vie et se prendre à apprécier l’une par rapport à l’autre.

Un jour, il se dira quelqu’un de la place; il connaîtra peut-être le nom de la plupart des familles qui habitent au même lac; il saura indiquer le lieu où elles logent; et ce sera réciproque. Il pourrait même y devenir une figure de premier plan, plutôt que de rester un anonyme dans la multitude. Si sa maison est habitable à l’année et facilement accessible, ou s’il songe à transformer ainsi son chalet; s’il a appris à se priver de certains services auxquels l’avait habitué la ville; il pourrait même choisir de s’y établir à plein temps. Mais, s’il ne s’y retrouve pas, s’il est déçu, s’il y perçoit un esprit de clocher qui ne lui convient pas, il pourrait bien, au contraire, mettre un jour la pancarte et regagner ses pénates…

Par Carl Chapdelaine

Pow-wow


Hier soir, un reportage de l’émission d’information J.E, du réseau TVA, portait sur l’affrontement entre chasseurs et Algonquins dans la réserve La Vérendrye, au nord de Mont-Laurier. TVA-nouvelles rappelle que «les Algonquins réclament un moratoire de cinq ans sur la chasse à l’original pour protéger cette espèce, disent-ils.» Et que : «De son côté, le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs refuse de décréter ce moratoire. Pierre Dufour affirme qu’un récent inventaire des orignaux dans la réserve faunique révèle que le cheptel n’est pas en danger, qu’il peut subir une pression, mais il faut faire attention.»

Et voilà que les Algonquins de la réserve de Lac Barrière ont décidé, en quelque sorte, d’imposer ce moratoire. Ils ont érigé des barricades et démoli au tracteur de nombreux ponceaux sur les voies qu’empruntent les chasseurs et qui mènent aux pourvoiries qui les accueillent. Les Autochtones menacent les chasseurs et cherchent même à leur confisquer leurs prises.

En conséquence, chasseurs et pourvoyeurs, qui disent n’avoir rien à se reprocher, payent le lourd prix en raison du conflit. Les propriétaires de pourvoirie sont au désespoir; un peu comme les propriétaires de commerces fermés en raison de la crise de la Covid-19. Une injonction émise par une ZEC n’est pas respectée par les Autochtones; mais la SQ n’intervient pas.

«De son côté, le chef Casey Ratt de la réserve de Lac Barriere a confié à l’émission J.E que c’est le droit des Premières Nations de protéger leurs territoires et les animaux qui s’y trouvent. … On va aller jusqu’au bout. Ils vont peut-être nous envoyer en prison. On n'est jamais consulté sur ce qui se passe sur notre territoire …» (comme sur la construction de ces routes).

Cet épisode nous rappelle trop bien la confrontation du printemps avec les Mohawks en soutien aux autochtones de Colombie-Britannique, et qui se traduisait par le blocus du trafic ferroviaire à l’échelle du pays. Et toujours avec leur drapeau des Warriors qui flotte en arrière-plan.
Mais alors que l’on parle de réconciliation; que nous imaginions que les Algonquins soient, dans les Pays-d’en-Haut, reconnus comme les ancêtres de notre patrimoine; que le grand-chef algonquin Ranquin prêche l’amitié, comment s’y retrouver? Où est la raison? Où est la loi? Où est la justice? Où en est la réconciliation? N’a-t-on pas plutôt l’impression que les actions de ces autochtones, ou l’inaction de nos représentants, nourrissent les préjugés et creusent l’écart entre nos peuples? La notion même de racisme vient de diviser deux premiers-ministres et le Québec en deux camps; ceux qui le disent systémique et ceux qui s’offusquent du choix de ce terme.

Les danses et autres activités des Pow-wow donnent aux autochtones des occasions de se réunir et de fraterniser. Ces Pow-wow attirent maintenant les non-autochtones, qui se délectent de leurs danses, de cette féérie de couleurs dans l’habillement des participants, de leur surenchère de plumes et de leurs chants au tambour; tout en croyant à un rapprochement. Si nos danses traditionnelles sortaient du domaine du folklore, ne serait-il pas souhaitable que les autochtones veuillent bien alors nous associer à leur Pow-wow?

En ces temps de pandémie, ne peut-on pas cruellement sentir l’importance de telles manifestations de fraternisation; de la valeur des soupers-partage; des après-midi de rencontre communautaire; des épluchettes de blé-d’inde, etc.?

La distance entre les ethnies, entre les Anglophones et les Francophones, entre les Rouges, les Bleus et les Verts, entre les pro-moteurs et leurs opposants sur les lacs est toujours présente; et l’offre de tels événements ne peut que tendre à la réduire.

2021 opposera probablement candidats et électeurs de Wentworth-Nord comme de multiples autres au Québec. Rabaisser le programme de l’opposant, voire le rabaisser lui-même, fera malheureusement partie des armes utilisées. Ne serait-il pas plus réconfortant d’imaginer que chacun s’engage à représenter tous ses citoyens au lendemain de l’élection et d’incorporer les bons plans de ses adversaires aux siens? À bâtir sur le passé, plutôt que de le mettre à plat? À chercher peut-être, à la Macron, à intégrer de ses adversaires à sa propre équipe? Aux conseillers, de promettre d’institutionnaliser ou de supporter des événements communautaires pour tous dans leur district?

Par Carl Chapdelaine

J.E sur les barricades au par de la Vérendrye

AGA 2020 de la Coalition Navigation

https://coalitionnavigation.ca/fr/   https://www.facebook.com/coalitionnavigation

Lundi dernier, nous recevions par courriel une invitation à participer, par visioconférence, à l'assemblée générale annuelle (AGA) de la Coalition pour une Navigation Responsable et Durable. Par miracle notre nom était donc resté sur la liste d’envoi de cette organisation, même au lendemain de sa discréditation auprès de la nouvelle administration de l’Association du lac Saint-François-Xavier, en 2015. En effet, au lendemain de l’AGA 2015 de l’ALSFX qui assurait la prise de contrôle de l’Association par un groupe bien organisé de nouveaux membres, une partie de l’Exécutif nous demandait d’effacer toute référence à la Coalition Navigation du site web de l’ALSFX, dont nous avions la charge.

Nous n’allions certes pas nous faire complice d’une telle directive, comme de certaines autres, en totale opposition aux principes mêmes de l’Association vouée à la protection de l’environnement du lac. L’une des conséquences de ce revirement de l’ALSFX était en effet son opposition au contrôle de la navigation sur le lac, tel que les anciennes administrations l’avaient obtenu après une décennie de démarches auprès du gouvernement fédéral. Elle se manifeste toujours, notamment par le refus de la disposition des bouées de navigation à 30 mètres de la rive. En avançant divers arguments farfelus, l’Exécutif au pouvoir a pu compter, année après année, sur la complicité de l’administration municipale pour maintenir cette aberration.

Fondée en 2014, la Coalition espérait voir créer au Fédéral «Un nouveau cadre législatif (qui) baserait les restrictions à la navigation sur une évaluation scientifique de la capacité environnementale du milieu aquatique à supporter 1) les embarcations motorisées sur les lacs et rivières du Canada et 2) les pétroliers sur les côtes canadiennes.» Mais pour ce faire, «la Coalition (devait d’abord) déployer tous ses efforts à s’adjoindre des collectivités à travers le Canada et former la juste combinaison d’expertise sur la législation et l’impact environnemental de la navigation.» Où en était donc rendue la Coalition dans ses démarches?

La notoriété de l’organisation ne nous paraît pas avoir progressé; et son aspect pancanadien ne pas davantage se refléter dans la composition de son conseil d’administration ou dans le lieu de son action. M. Daniel Piché, de l'Association pour la protection de l'environnement du lac des Sables (APELS), de Sainte-Agathe, associé de la première heure de M. Will Dubitsky, son président-fondateur, en a aujourd’hui pris la tête. Nous rapportions leur rencontre avec l’Exécutif de l’ALSFX en avril 2014. Nouvelles (Archives 2014)  Mme Denise Cloutier en est la vice-présidente. Cette dernière ainsi que son conjoint, M. André Philippe Hébert, membre de son conseil d’administration, sont bien connus de la collectivité de Wentworth-Nord; ils sont actuellement administrateurs du Comité environnement de l’Association Lac Laurel.

Il y avait environ une vingtaine de participants à cette visioconférence; alors que la Coalition comportait 46 membres ayant cotisé. Mais plusieurs de ces personnes représentaient des associations de lac et autres groupes. Les débats de l’Assemblée seraient enregistrés. L’ordre du jour indiquait que Mme Cloutier serait chargée de la présentation des projets actuels de l’Association. Le gros dossier était le projet NAVIA, né cette année même.

La présentation de l’État des résultats nous indiquerait que les revenus pour 2019 provenaient principalement de subventions, soit 8 000 $ des 9 500 $. Les cotisations avaient apporté 1 000 $. Mais le budget de 2020 annonçait pour 215 000 $ de participation gouvernementale aux projets de la Coalition. Il doit s’agir de la subvention pour la réalisation du projet NAVIA. Un détail, le bateau était à vendre, avons-nous compris. Devant servir à patrouiller sur les lacs, pour faire de la sensibilisation auprès des navigateurs, notamment pour ce même projet NAVIA déduisons-nous, il s’était avéré peu utile; ces derniers étant plus facilement accessibles dans les marinas et aux rampes d’accès à l’eau, selon M. Hébert (?).

Un point marquant touchant aux finances et à l’adhésion à l’organisation fut l’annonce par le président d’une proposition visant à rendre cette adhésion gratuite à l’avenir. On deviendrait même membre à vie; à moins d’y renoncer. En compensation, les membres seraient appelés à répondre à une levée de fonds. Elle fut adoptée. (Nous venions justement de proposer à Équiterre, qui sollicitait notre renouvellement de cotisation, de rendre l’adhésion gratuite. Les campagnes de ce groupe visent habituellement à réunir le plus grand nombres de signatures sur des pétitions; d’où l’intérêt d’une telle formule. Mais la réponse fut que le gouvernement percevait comme plus sérieuse l’adhésion conditionnelle à une cotisation.)

On s’attarda plus longuement à la présentation de NAVIA (par Mme Cloutier?). Au début d’août 2020, Le ministre de l’Environnement du Québec, M. Benoît Charrette, était l’hôte du lancement du projet. [Les membres et partenaires de la Coalition pour une navigation responsable et durable sont fiers d’annoncer le début du projet «Naviguer sur la Vie Aquatique (NAVIA) – Mesurer, Comprendre et Agir pour la protéger», en collaboration avec l’Institut National de Recherche Scientifique (INRS). Ce projet a pour objectif de sensibiliser les navigateurs de plaisance à l’utilisation du « bon bateau au bon endroit». … Il est financé à hauteur de 214 978 $ par le Programme Affluents Maritimes du gouvernement du Québec, qui est géré par le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ).] Québec Yatching

Nous voyons un triple but au projet: acquisition de connaissances, mobilisation de partenaires et, surtout, sensibilisation des navigateurs de plaisance. Pour réussir à les atteindre, la Coalition et l’INRS ont imaginé deux volets : 1. Créer des outils de sensibilisation et de mesure de la réceptivité des navigateurs. 2. Sous la direction de l’INRS : «Mieux comprendre les effets du batillage sur les berges – Caractériser l’empreinte hydro-sédimentaire de différents bateaux».

L’axe Deux-Montagnes - Rivière-des-Mille-Îles fut le plan d’eau choisi pour réaliser le projet. Un sondage fit partie des outils utilisés et 800 personnes furent rencontrées. Une question posée était relative aux mesures de prévention de l’introduction ou de la propagation d’espèces envahissantes dans les lacs par la mise à l’eau d’embarcation. La nécessité de vidanger le ballast des moteurs n’était à peu près pas mentionnée dans les réponses. À notre connaissance, il n’en est pas davantage fait mention au lac Saint-François-Xavier, et cette opération n’est pas effectuée au poste de lavage du Pavillon Montfort.

La période de questions allait ramener ce sujet sur le tapis. Les points de mise à l’eau dans les lacs étaient les seuls endroits où l’on pouvait exercer un certain contrôle sur les embarcations. Une fois dans l’eau, elles tombaient sous la juridiction fédérale. Nombre de municipalités profitaient donc de ces points de descente pour imposer diverses servitudes aux navigateurs. Des frais accrus pouvaient ainsi décourager les non-résidents d’accéder aux lacs. Et plus le nombre d’accès était grand, plus on en perdait le contrôle.

Sous la responsabilité de Mme Pascale Boulanger, une campagne Web accompagna l’opération de sensibilisation. Elle en représenta les résultats sur une carte thématique de la zone étudiée. Les enseignements que l’on pouvait en tirer étaient intéressants.

Concernant l’hydro-sédimentation, Mme Sonja Behmel, limnologiste, membre du Conseil d’administration de la Coalition, rappela que les embarcations à moteur à essence étaient interdites sur plusieurs lacs; mais que des moteurs électriques pouvaient aujourd’hui atteindre la puissance des premiers et causer les mêmes effets, bruit en moins. Elle indiqua par ailleurs que, avec la Covid-19, on avait noté une augmentation des ventes de bateaux. Elle ne voyait pas comment, faute de moyens, on allait réussir à protéger nos cours d’eau avec la spirale de fréquentation à laquelle on assistait.

Mme Cloutier eut un mot sur le projet de création par Ottawa d’une agence canadienne de l’eau pour renforcer la protection des ressources d’eau douce du Canada et promouvoir la coordination entre les divers paliers de gouvernement. (Servirait-elle aussi à coordonner l’action des différents ministères fédéraux concernés?) Québec s’était par contre opposé à cette création; prétextant que la gestion de l'eau est une compétence constitutionnelle du Québec. 

water.usask.ca        newswire.ca      Coalition: Où en sommes-nous ??

Sous toutes réserves et en attente de la publication du procès-verbal par la Coalition; par Carl Chapdelaine.

L’après-Covid-19 (essai)

À peine décrétées les mesures de protection contre la pandémie et le confinement, on en voyait déjà les conséquences néfastes sur de multiples facettes de notre vie, et en particulier sur de grands pans de notre économie. Comme nous, cette dernière se retrouvait aussi confinée; le virus venait, entre autres, entraver la mondialisation accélérée des échanges commerciaux. Les masques et autres accessoires de protection contre cette maladie, et provenant de l’Étranger, ne pouvaient nous parvenir. Il en était de même pour une partie de nos produits courants de consommation, dont certains de notre alimentation.

Le premier-ministre Legault fit un appel à l’achat local; à la fois probablement pour soutenir nos entreprises affectées par la crise, et pour encourager, à plus long terme, une plus grande autosuffisance. En même temps, le gouvernement finançait l’initiative de l’OBNL Panier bleu pour offrir aux entrepreneurs d’ici une plateforme et des outils qui leur serviraient dans leur transformation numérique. Il permettrait également aux consommateurs de «découvrir des commerces par mots-clés, par catégorie ou par localisation». La MRC des Pays-d’en-Haut enchaînait avec son outil d’achat local en ligne, où l’on pouvait trouver l’entreprise à proximité susceptible de répondre à nos besoins de consommation tout en respectant le confinement recommandé.

Mais où en sommes-nous avec cette campagne et ces outils? Avec, plus près de nous, le marché fermier, le marché de Noël ou autre? On entend souvent dire que nombre de Québécois ont répondu à l’appel; que l’achat local s’est développé; que l’on mange de plus en plus de nos tomates de serre, même si elles sont plus chères et que ces dernières fonctionnent le plus souvent au gaz ou au mazout et grâce à la main-d’œuvre venue du Guatemala ou du Mexique. Volonté ou nécessité occasionnée par le confinement?

À la nouvelle émission «Zone économie» sur RDI, les deux entrepreneurs invités à commenter ces initiatives, concluaient en quelque sorte que l’on avait davantage lancé un message de promotion qu’initié un véritable changement dans les habitudes d’achat des consommateurs. La volonté d’encourager l’achat local pour favoriser nos entrepreneurs et protéger l’environnement ne pouvait prévaloir sur la loi du plus bas prix. Il fallait plutôt, comme les économistes l’ont toujours préconisé, aider les entrepreneurs locaux à se mettre sur le pied de la concurrence; à moderniser leurs techniques de production comme celles de la mise en marché.

En fait, tous auront pu constater que la pandémie aura davantage favorisé les Amazon, les Wayfair et autres. Et des entreprise locales, restaurants, coiffeurs, etc., mises en ligne sur le site de la MRC, combien répondent toujours à l’appel; combien sont toujours en vie? Et si l’outil ne donne pas satisfaction; s’il n’est pas soigneusement entretenu; si les participants ne participent pas; ne risque-t-il pas de tomber en désuétude? Et pourtant, les plus anciens d’entre nous ne s’ennuient-ils pas des Pages jaunes?

Les lacs de Wentworth-Nord, particulièrement ceux de l’Est de la municipalité, ont attiré plus de villégiateurs que le nombre de résidents permanents. Venant de Montréal, avec déjà l’essentiel de leurs biens de consommation dans leur auto, ils n’ont d’arrêt potentiel qu’à Saint-Sauveur et Morin-Heights. L’un ou l’autre des deux postes d’essence à ce dernier endroit est probablement leur seul passage obligé. Et si, certains avaient pu développer l’habitude de magasiner dans les centres d’achat, les supermarchés, les boutiques ou la SAQ de Saint-Sauveur, l’exhortation des gouvernements à éviter le plus possible tout arrêt entre la ville et leur maison de campagne en raison de la pandémie, doublée de la mise en place des barrages et des peurs bien légitimes exprimées par les résidents, a dû tuer le mouvement.

Comment arriver, en supposant le développement prochain d’un vaccin, à réintroduire cette clientèle déjà incertaine? Ne faudrait-il pas, dès aujourd’hui, prévoir pour demain une campagne de sensibilisation directement adressée aux villégiateurs, par la voie peut-être de dépliants ou d’affiches dans les commerces qu’ils avaient l’habitude de fréquenter? Leur faire voir qu’ils peuvent trouver localement beaucoup plus qu’ils ne peuvent l’imaginer; et à bon compte? Pourvu que ce soit bien sûr le cas…

Par Carl Chapdelaine

L’attrait de la région

En plein développement de la pandémie de Covid-19 au Québec, on apprenait déjà que les habitants des concentrations métropolitaines cherchaient en nombre anormalement important à s’éloigner de la ville. Le télétravail devenait parallèlement un substitut à la fréquentation des bureaux. Les tours et les centres-villes eux-mêmes se vidaient. Finis les repas du midi au restaurant et les dîners d’affaire; avec la conséquence funeste sur nombre de restaurateurs. Les ventes en ligne et tous les échanges par internet bondiraient; tandis que les gaz à effet de serre diminueraient drastiquement dans les grands centres. Les règles du confinement allaient finalement emprisonner  la population à domicile; alors que l’accès aux régions était réservé aux seules catégories de personnes autorisées.

En même temps, c’était le congé forcé pour une bonne part de la main-d’œuvre et des entrepreneurs; avec la diminution importante ou la perte de revenu. L’économie toute entière tournait au ralenti. Le marché immobilier ne faisait guère meilleure figure; même si l’occasion d’en profiter ne pouvait mieux tomber pour ceux que le pouvoir d’achat n’avait en rien été affecté et qui voulaient quitter la ville.

La maison familiale, le logement, le condo étaient devenus pour plusieurs autant de prisons dont ils rêvaient de pouvoir s’échapper un jour. L’argent accumulé pour les projets de voyages devenait disponible pour, peut-être, la location ou l’achat d’un chalet à la campagne, voire un incitatif à troquer le domicile urbain pour la maison au bord du lac. «À Toronto, la demande pour des chalets au nord de la Ville-Reine explose.» La Voix de l'Est  Ici, les réservations pour la saison automnale battent déjà des records.

L’heure du déconfinement sonnerait; tandis que la saison estivale entrait en jeu. La levée des barrages et la canicule n’allaient pas tarder à pousser les Montréalais à prendre la direction du nord, s’ils en avaient le loisir; à rechercher ce paysage de collines parsemé de lacs. Puis c’était les vacances de la construction. Les journaux rapportaient maintenant que les régions touristiques du Québec, dont les Laurentides, désertées par les touristes étrangers, voyaient arriver en trop grand nombre les visiteurs de nos grandes villes; avec certains indisciplinés. Il fallait même envisager, entre autres, de fermer les plages ou de les réserver aux résidents.

Les statistiques officielles sur les tendances de ces mouvements sont encore trop rares pour permettre d’en dresser le tableau précis. Celles de l’immobilier indiquent bien que le marché s’était resserré au plus fort de la crise, en métropole surtout; puis les courtiers œuvrant dans les Laurentides noteraient que les propriétés bien situées se vendraient pourtant rapidement. Dans une surenchère, les offres d’achat pouvaient même facilement y dépasser le prix demandé.  Il y aurait, par exemple, un engouement postconfinement pour l’immobilier à Mont- Tremblant, selon Pascale Janson, courtier. Tremblant Express  «Dans les Laurentides, l’Estrie et Lanaudière, le nombre de ventes de résidences au bord de l’eau a grimpé de 16 % depuis trois mois (avril, mai et juin) même si le marché a été paralysé durant plusieurs semaines; … tandis que prix médian de ces résidences riveraines a augmenté de 7 %,», note Stéphanie Grammond, de La Presse. La Presse  Mais la combinaison à contre sens de l’impact du malaise économique, toujours présent, engendré par la pandémie sur ce marché, et de l’attrait accru pour une propriété hors des grands centres urbains, complique l’interprétation des données.

Selon Centris.ca, les agences ont enregistré 20 ventes à Wentworth-Nord au deuxième trimestre de 2020, tandis que les inscriptions, i.e. les maisons à vendre, étaient de 37; en diminution de 32% par rapport au même trimestre de l’année précédente. C’était -23% d’inscriptions pour l’ensemble des quatre derniers trimestres, par rapport aux quatre précédents. Le prix médian des ventes durant ces quatre trimestres était de 197 500 $; tandis que les propriétés s’étaient vendues en 149 jours, en moyenne; une augmentation du délai de 32 jours. Centris.ca  

Mais, si l’on se fie à ce qui se passe ailleurs, le mois de juillet aura marqué le début d’un rattrapage du marché de l’immobilier affecté par les mesures contre la pandémie. Le Recensement du Canada de 2021, avec son Profil des communautés, combiné à d’autres statistiques, permettra assurément d’étoffer la présentation de la situation. Les tendances seront pourtant déjà confirmées avant leur publication.

Se déconfiner, s’éloigner de la ville, travailler à domicile et fuir le trafic quotidien, profiter de la nature, réorienter son budget de voyages; à quel point cette nouvelle donne survivra-t-elle à la découverte d’un vaccin anti-Covid? Des observateurs d’ici comme d’ailleurs n’attendent pas pour conclure que ce désir de quitter la ville pour la campagne, comme celui jadis d’aller vers les banlieues, est là pour rester; de même que le télétravail. Le nouvel attrait des régions pourrait se concrétiser; pourvu, selon Bernard Vachon, spécialiste en aménagement et développement territorial, que «les municipalités (puissent) satisfaire les besoins et les attentes des PME et des télétravailleurs et leurs familles en quête d’un lieu d’établissement.» La Voix de l'Est  

Moyennant une planification adéquate, on promet donc un bel avenir aux régions. Et les municipalités pourraient y voir la hausse de la valeur des propriétés élargir leurs revenus fonciers. Les décideurs, à Wentworth-Nord, sauront-ils profiter de la tendance?

À ce dernier chapitre, il faut bien voir que le spécialiste en développement du territoire ou la firme-conseil ne peuvent seuls, à l’aide de leurs modèles et de leurs connaissances, dresser le plan de développement d’une région ou d’une municipalité. Comme pour l’élaboration d’un plan de protection de lac, ils ont besoin des connaissances des forces du milieu. On peut donc croire que, faute de la présence d’un commissariat économique, la formation d’un comité consultatif municipal alimenté par les personnes impliquées dans l’action économique, ceux qui vivent la situation au jour le jour, soit un atout précieux dans la détermination de cette politique adéquate.

Par Carl Chapdelaine

Stationnements incitatifs

Demande d’appui du CRE Laurentides (Envoyer le courriel joint.)

Réseau régional de stationnements incitatifs

Dans une région comme les Laurentides, il importe de fournir des options diversifiées aux citoyens, ainsi que des stationnements … pour faciliter l’accès au transport collectif et encourager le covoiturage.

Le projet consiste à créer un réseau régional de stationnements incitatifs … arrimés avec les arrêts d’autobus ou de taxibus et facilitant le covoiturage…

… Un site internet ou une application sera créé pour permettre à la population des Laurentides, tout comme à celle en transit, de voir où se situe le stationnement le plus près de leur destination, ainsi que les options disponibles à la sortie de l’autobus.
Le projet sera réalisé sur trois ans et le CRE Laurentides travaillera en partenariat avec le milieu…

Origine du projet :
Le CRE Laurentides a mené en 2019-2020… la première phase du projet Mobilité intégrée des personnes. Cela lui a permis de mener une analyse complète du transport actif … et du transport collectif sur l’entièreté du territoire des Laurentides. …
La deuxième phase du projet s’amorce donc avec la mise en œuvre d’un projet concret répondant aux besoins de la population en matière de mobilité durable.

Extraits du Résumé du projet du CRE-Laurentides proposé par :
Anne-Sophie Monat
Chargée de projet Mobilité intégrée des personnes
517 rue Saint-Georges, Saint-Jérôme, J7Z 5B6
Téléphone : 450.565.2987 poste 31
a.s.monat@crelaurentides.org
www.crelaurentides.org


Date         

Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
 
OBJET : Appui au projet Mobilité intégrée des personnes dans les Laurentides

Madame, Monsieur,
Je souhaite, par la présente, vous faire part de mon appui au projet de réseau de stationnements incitatifs multimodaux, accessibles à pied et à vélo, dans lequel le covoiturage et des alternatives à la voiture solo seront mis de l’avant, et pour lequel le Conseil régional de l’environnement des Laurentides (CRE Laurentides) vous soumet une demande de financement. Il s’agit d’un projet important pour les citoyens de la région et leur mobilité.

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées.
 
Nom, Ville de résidence
 
Note : À envoyer par courriel à Mme Anne-Sophie Monat : mailto: a.s.monat@crelaurentides.org


Par Carl Chapdelaine

La villégiature et la Covid-19

Intéressante nouvelle à Radio-Canada ce matin : des Montréalais, trop longtemps confinés dans leur condo du centre-ville ou autrement et craignant possiblement une deuxième vague de Covid-19, ont décidé de troquer leur propriété en métropole pour une en pleine nature dans les Laurentides. Le journaliste en obtient la confirmation par des agents immobiliers qui notent en effet une croissance supplémentaire de la demande de résidences principales ou secondaires dans les Laurentides; en plein ralentissement immobilier et alors que l’économie est en crise en raison de la pandémie.

On vise des villages comme Saint-Sauveur ou Sainte-Adèle; mais la présence d’un lac offre bien sûr un attrait supplémentaire. Ce phénomène semble confirmer notre hypothèse que l’une des voies assurée de développement de Wentworth-Nord, entre autres municipalités, est bien celle de la villégiature, voire de l’accroissement de la résidence permanente.

L’appel de la nature était déjà invoqué; s’y ajoutent maintenant la crainte de nouvelle pandémie, du confinement conséquent et aussi le développement soudain du télétravail. Ce dernier permettrait en effet de s’éloigner du lieu traditionnel de l’emploi qu’offrent la métropole et, entre autres, ses tours à bureaux. L’amélioration de l’internet prônée par plusieurs dans notre municipalité semble donc faire partie de l’investissement nécessaire à la pleine réalisation de ce développement.

La villégiature à W-N et dans les Pays-d'en-Haut

Par Carl Chapdelaine

Faune enclavée

Depuis quelques années déjà, nous entendons parler de corridors écologiques, fauniques, ou à autre appellation. La plus récente campagne de sollicitation de Conservation de la nature Canada (CNC) nous fait imaginer un animal peu connu au Québec et dont la survie serait menacée par l’empiètement de notre habitat sur le territoire forestier. Trois petits lynx s’agitent autour de leur mère étendue de tout son long; tentant inutilement de la réveiller. La perte de ses territoires de chasse, barrés par de nouvelles routes, les constructions, les clôtures et l’exploitation humaine, l’aura réduite à la famine. 

CNC dit travailler, avec ses partenaires, à la protection de corridors fauniques, au Québec comme à l’échelle du Canada. Ce travail a surtout porté sur la sensibilisation des propriétaires fonciers ou des collectivités qui voisinent ces corridors, ainsi que sur l’acquisition de terres pour les créer ou les conserver. Selon leurs observations, «…la création et le maintien de corridors fauniques … permettent au lynx (et à d’autres espèces, comme l’ours noir) de se déplacer entre ses différents territoires de chasse et de reproduction. Ces corridors sont aussi indispensables pour la diversité génétique et le maintien de saines populations.»*

Enclaver l’habitat faunique pour désenclaver le nôtre? La construction de routes est une source majeure de fragmentation de l’habitat. Ainsi, le chemin du Lac-Thurson a coupé en deux un secteur naturel presque aussi vaste que le lac Saint-François-Xavier. Pour la faune, il en a déjà ostensiblement enclavé la moitié. L’autre partie le sera lorsque l’on municipalisera éventuellement et normalisera la voie privée qui relie ce chemin aux habitations du lac Notre-Dame. Avons-nous mesuré l’impact sur cette faune de telles infrastructures?
 
Cette barrière repoussera inversement les tentatives du castor de reprendre possession du lac Thurson; aussi bien que celles du coyote ou du renard de venir l’y chasser. S’il arrive à la franchir, le cerf pourrait s’en servir de rempart face au loup; tandis que les riverains auront aussi moins à craindre des visites de l’ours. Bien sûr, le territoire forestier est encore presque infini au pays. La faune sauvage a encore de quoi vivre; surtout à Wentworth-Nord. Mais ne le grugeons-nous pas systématiquement et à un rythme inquiétant?

Peut-être ignorée dans l’établissement de  la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme du Québec, il y a vingt ans, la reconnaissance de cette connectivité faunique a commencé à apparaître dans les plans d’urbanisme municipaux. On a même développé des protocoles d’identification de tels corridors ou lieux de passage; comme pour le Corridor appalachien, en fonction de l’autoroute 10. On a aussi plusieurs exemples aujourd’hui de corridors routiers, ces tunnels sous les autoroutes qui permettent aux animaux de les franchir. Cette connectivité nous paraît aussi jouer un rôle dans la migration d’espèces venues de plus au sud, ou auprès de notre faune devant migrer vers le nord, en raison du réchauffement climatique.

La Fondation de la faune du Québec vient d’approuver «la réalisation de dix projets pour favoriser la connectivité des habitats dans les cinq zones ciblées par le projet Corridors écologiques : une stratégie d’adaptation aux changements climatiques 2017-2020, pour une enveloppe totale de 382 500.»  «Cette connectivité permet de contrer les effets néfastes de la fragmentation des habitats sur la faune.»

  1. Fondation de la faune du Québec : Communiqué
  2. Les 10 projets

  Deux projets concernent spécifiquement les Laurentides et l’Outaouais, en subventionnant:

  • Pour la zone de connectivité Oka – Tremblant, l’organisme Éco-Corridors Laurentiens; avec son projet : Les corridors écologiques: Une stratégie d'adaptation aux changements climatiques.
  • Pour la zone de connectivité Plaisance – Tremblant, Conservation nature Canada; avec son projet : Maintien des corridors écologiques – Plaisance-Tremblant.

Un peu comme pour le travail d’un organisme tel que Plein air Sainte-Adèle (PASA) dans la conservation, voire la restauration, de pistes de ski de fond ou autre, on tentera «d'identifier les zones critiques à la connectivité, en procédant au démarchage auprès des propriétaires forestiers, ainsi qu'à la formation et au soutien des municipalités et des organismes de conservation de ces zones».

Autres sources:
-       Wildlife corridors vs climate change CBC
-       Corridors in conservation
-       NCC
-       Staying Connected
-       Éco-corridors laurentiens

*(Tiré d’une lettre du PDG : «Allons-nous abandonner le lynx du Canada?»)

Par Carl Chapdelaine

De l’autre côté du miroir (3)

La municipalité de Wentworth-Nord avait invité M. J.-L. Courteau, du Centre d’interprétation des eaux Laurentiennes (CIEL), à reprendre la présentation de ses découvertes au fond de nos lacs, particulièrement au lac des Seize Îles. En ce samedi soir du début d’octobre, une douzaine de résidents, avec une bonne délégation du lac Saint-François-Xavier, allaient partager pour quelque trois heures la passion de ce plongeur.

D’entrée de jeu, M. Courteau précise qu’il n’est ni géologue, ni archéologue, ni autre scientifique ; mais qu’il apprécierait se voir qualifier d'«explorateur». Sa présentation prend forme sur écran, à l’aide des différentes prises de vue et photos captées sous la surface et au fond des lacs. 

Contrairement peut-être à ce que nous avions déjà vu, les formations géologiques, roches diverses, cavernes, etc., qu’il a pu explorer nous semblent ici au premier plan ; mais sans oublier la faune et la flore aquatique, ni la découverte d’objets jonchant les rives habitées.   L’auditoire est fasciné par la richesse de ce qu’il découvre dans les profondeurs du lac des Seize Îles, à l’aide des explications de M. Courteau.

En effet, c’est tout un monde que notre explorateur nous présente. Comme ces microorganismes qui s’accrochent aux roches pour former un biofilm ; en compagnie d’être minuscules, comme les hydres avec leurs tentacules et le venin paralysant qu’elles injectent à leurs proies. Il fait le lien avec les bactéries, en fait des cyanobactéries, qui peuplaient déjà les océans depuis l’aube des temps, et qui, par l'hydrolyse de l'eau, libéraient de l'oxygène. Elles auraient permis, à partir de nouvelles bactéries capables de respirer l'oxygène, la vie telle que nous la connaissons sur notre planète. Futura-sciences 

De même, devant les photos de roches plissées de toutes les manières, il nous explique qu’elles étaient à l’origine amalgamées avec du marbre, dissous jusqu’à disparaître avec le temps ; pour ne laisser souvent que du quartzite. Il y avait donc du calcaire à un moment de la formation de roches que l’on voit maintenant dans ce lac ; comme on en trouve dans le fond des mers. Et comment cela peut-il s’expliquer dans un lac qui, comme tous ceux de nos Laurentides, sont dits d’origine glaciaire ? M. Courteau arrache d’ailleurs de nombreux échantillons qu’il fait parvenir à un géologue de l’université d’Ottawa qui s’intéresse à ses découvertes.

Puis, notre explorateur ne veut pas oublier de nous énumérer les principaux poissons qu’il rencontre, dont les achigans qui semblent s’intéresser de près à ses excursions sous-marines. Il y a aussi les brochets, plutôt timides, les lottes, les dorés et la truite grise, ou touladi. Il nous rappelle sa découverte de truites d’une trentaine de centimètres qu’il voit comme danser à la verticale dans une grotte ; du jamais vu pour les experts ! Une danse nuptiale inconnue ?

Mais il y a aussi le myriophylle à épi ; un terrible envahisseur. Il produit de l’ammoniac qui, à terme, peut tuer la vie dans un lac. Et ces étendues d’algues microscopiques que l’on peut voir comme des nappes, à la surface de ce lac ! Les pratiques de l’homme, avec une surcharge en phosphore, doivent expliquer cette prolifération, conclut-il.

Il ne faut pas oublier l’essentiel : la découverte de ce vase huron que l’on data de 500 ans; le seul jamais trouvé intact. Puis d’un second vase, iroquoien; celui-là en deux morceaux; qui datait de 700 ans et qui devait avoir contenu de la sagamité. Et la pirogue entière découverte en Outaouais ; et dont on connaîtrait même le propriétaire (un certain Samanga ?).

D’autres anecdotes agrémentent aussi le discours de M. Courteau : la sacoche de Nicole Deschamps que l'on a retrouvée, échappée à l’eau 30 ans plus tôt. La bague, remise à celle qui l’avait perdue avec son porte-monnaie. Et la méprise concernant la boîte précieuse recueillie près de la rive …au lac Saint-François-Xavier ; et qui s’avéra être l’urne funéraire de Mme Lucie Beaulieu !

Puis il relate la découverte et l’histoire de la Studebaker 1929, garnie de skis à l’avant et de chaînes à l’arrière et roulant sur la glace du lac avant de s’y enfoncer. Elle précédait une équipe de bûcherons qui rentraient à la maison sur des traîneaux tirés par des chevaux, la veille de Noël. De l’attelage avec son chargement de bois trouvé au fond du lac. Seules des photos et quelques reliques ont cependant pu être repêchées de ces événements.

Il nous rappelle le glissement de terrain au lac des Seize Îles; événement récent, qui a entraîné maisons et autres dans le lac ; tout en causant un petit tsunami jusqu’aux rives voisines.

Le plongeur nous montre aussi des photos de la belle vaisselle et de ces bouteilles de verre dont certaines ont de bien curieuses formes et de mystérieux usages.
Il nous apprend que le bois qui a passé cent ans dans l’eau prend une certaine patine(?) qui en fait parfois une marchandise précieuse pour les connaisseurs.
Il termine sa présentation par la diffusion d’une ode aux lacs remplis de mystères, qui en vante la richesse tout en soulignant la fragilité.

M. Courteau répondra aux questions d'un auditoire enthousiaste.
Quelqu’un lui demande s’il a plongé au lac Saint-François-Xavier. Il répond que oui ; mais que l’eau est noire. Il y a une épaisse couche de sédiments au fond ; il indique une douzaine de centimètres avec son pouce et son index. Elle empêcherait de repérer des artéfacts ou autre petits objets. On a pourtant déjà trouvé des pointes de flèche autour de ce lac, signale-t-il.

Par Carl Chapdelaine

Tournages sous-marins

La présentation de M. Richard Lahaie, plongeur professionnel et réalisateur québécois bien connu à la télé (Passe Partout, Watatatow, Le Monde de Charlotte, etc.), avait lieu dans le cadre du l’édition 2019 des Journées Arts et Culture de Lac-des-Seize-Îles. M. Jean-Louis Courteau, du Centre d’interprétation des eaux laurentiennes (CIEL), à Lac-des-Seize-Îles, coanimait cette présentation.

Il y a quelques années, M. Lahaie avait été approché par M. Courteau qui cherchait un professionnel pour réaliser le film du retrait du maintenant célèbre vase iroquoien. Il avait découvert cet artefact près de l’Île Cook, lors de l’une de ses plongées au lac des Seize-Îles.

M. Lahaie nous parle d’abord, présentation visuelle à l’appui, des merveilles qu’il a pu observer lors de ses multiples plongées au Québec, dans le Saint-Laurent, comme à divers endroits de la planète. Il relate, entre autres, la richesse du fond sous-marin aux Escoumins comme au lac Ontario, sa rencontre avec des tortues géantes, des lions de mer (otarie de Steller?) en Alaska, etc. La biodiversité est grande, nous précise-t-il, le long de la côte de l’Alaska, où l’abondance de plantes marines, de plancton et autres proies amène les représentants des diverses espèces marines à prendre des dimensions plus imposantes qu’ailleurs. Plus tard dans la présentation, les plongeurs nous relateront leurs rencontres avec les achigans, qui les accompagnent. Ces poissons, très territoriaux, respectent une hiérarchie de pouvoir, dont l’un des chefs, maintenant familier pour nos amis, semblait bien leur indiquer qu’ils étaient sur son territoire et qu’il était temps pour eux de déguerpir.

M. Lahaie nous parle de la formation nécessaire du plongeur professionnel et nous présente l’équipement qu’il utilise pour des reportages sous-marins. Ainsi, l’imposante combinaison isothermique en néoprène du plongeur l’enveloppe hermétiquement, le protégeant du contact de la peau avec l’eau froide. Il nous précise que la température au fond d’un lac peut varier énormément de celle près de sa surface. Si cette dernière avoisine par exemple une vingtaine de degrés Celsius, elle peut descendre à 4° ou 5° au fond d’un lac profond. La fosse du lac des Seize-Îles fait 250 pieds indiquera M. Courteau.

Le plongeur doit avoir sur le dos deux lourdes bonbonnes d’air comprimé, par mesure de sécurité déjà. En passant d’une bonbonne à l’autre en plongée, il avale parfois une gorgée d’eau; comme il peut nous arriver en baignade ou à la nage. Or, analysée au microscope, il s’agit bien d’une soupe à base de multiples micro-organismes; dont se nourrit d’ailleurs une partie de la faune marine formant elle-même un lien de la chaîne alimentaire…

Parmi les quatre vidéos réalisées pour CIEL, M. Lahaie nous introduit dans celle intitulée : «Plonger dans l’histoire». Elle relate la découverte du vase huron et de l’iroquoien. L’un des conférenciers nous rappelle que, lors de la trouvaille d’un tel artefact ici, celui-ci doit être remis au Centre de conservation du ministère de la Culture et des Communications, à Québec. Le film relate donc la découverte d’un vase à demi enfoui dans la vase, la vive réaction de l’archéologue, Roland Tremblay, qui identifie tout de suite là un vase iroquoien, artefact de grande valeur, et l’explication probable de sa présence au lac des Seize-Îles. Les Algonquins, ici des Weskarinis, ne fabriquaient pas de tels vases et le plus probable est qu’il ait été obtenu, plus au sud, lors d’échanges entre groupes autochtones. La présence de carbone à sa surface donne à penser qu’il aurait pu éclater en deux morceaux lorsque utilisé sur un feu, avec son contenu de sagamité probablement. Puis les pièces auraient été jetées à l’eau; pratique que l’Européen a perpétuée au lac.

L’exceptionnel petit musée aménagé par M. Courteau, en haut de l’hôtel de ville, au Centre Marcel-Tassé, ne peut garder que des reproductions des deux vases qu’il a trouvés. L’original vase huron serait actuellement en exposition au Musée canadien de l’histoire, nouveau nom du Musée canadien des civilisations depuis 2013, à Gatineau.

Nous avions appris, dans une présentation de M. Courteau à la mi-mars de cette année, à la SHGPH, que ces vases avaient été trouvés près de l’île Cook, au lac des Seize-Îles, et que M. Courteau avait obtenu d’archéologues de ses connaissances que soit réalisée une fouille archéologique sur l’île cet été. De l'autre côté du miroir (1)  Cette dernière aurait eu lieu la semaine dernière; mais elle n’aurait malheureusement pas apporté la découverte tant espérée d’artéfacts. M. Courteau espère que de futures fouilles, qu’il devra chercher à promouvoir, aboutiront enfin à des trouvailles qui amèneront les projecteurs et l’attention des gouvernements sur la recherche rattachée à la préhistoire de notre continent, ici dans les Laurentides. Son intérêt à œuvrer pour une telle cause et à engranger autant d’initiatives talentueuses, tout en s’entourant d’un comité aviseur de professionnels, nous paraît des plus méritoires et des plus judicieux.

M. Lahaie nous apprendra que le plus vieil artefact trouvé au Québec, à Lac-Mégantic, date de 6 000 ans; que la fabrication de céramique par les Premières Nations remonte à 2 000 ans. M. Courteau relate la découverte d’une hache de pierre de 3 000 ans à Nominingue. Il y aurait eu, selon M. Lahaie, 20 millions d’autochtones à l’arrivée des Blancs sur le continent; alors que leur population fut par la suite décimée par les maladies introduites par ces derniers, les guerres ou l’on ne sait quoi. Il nous rappelle que : «Au moment de l'arrivée de Samuel de Champlain et de l'établissement de la ville de Québec en 1608, il n'y avait plus aucune trace des Iroquoiens du Saint-Laurent rencontrés par Jacques Cartier quelque 75 ans auparavant.» https://fr.wikipedia.org/wiki/Iroquoiens_du_Saint-Laurent

Le plongeur professionnel nous confesse qu’il a appris de M. Courteau la vraie façon de faire de la plongée dans un lac. Sous l’eau, les maîtres du CIEL savent observer; comme le ferait un Dr R. Carignan. Vous avez entendu parler du périphyton qui recouvre les pierres submergées en bordure de lac? Mais peut-être pas du biofilm qui aurait pourtant émerveillé M. Courteau. C’est une couche vivante, constituée principalement de microorganismes ou de petite êtres, dont les hydres, qui, avec leurs tentacules, ne mesurent que quelques millimètres et qui, comme les méduses de la même famille, peuvent injecter un venin lorsque leur proies viennent en contact avec elles; pour les paralyser et les dévorer vivantes.

Parmi les scènes des vidéos tournées sous la surface du lac des Seize-Îles, il y a celle sur la Studebaker qui ramenait des bûcherons sur la glace du lac à la veille de Noël et qui s’enfonça sans que l’on puisse la retenir. En mai dernier, c’est un attelage ayant probablement subi le même sort qui fut ainsi découvert. Aussi, tout un chargement de pitoune qui y dort toujours. Il y a des champs de bouteilles vides dans le lac; comme d’ailleurs un mur entier dans le musée du CIEL. Et ces bouteilles, comme les autres objets ou les artefacts, nous livrent souvent une partie de leur et de notre histoire.

La géologie influe sur cette histoire. S’il y a eu un glissement de terrain au lac dernièrement, c’est que l'Inlandsis laurentidien qui couvrait de son épaisse calotte de glace la majeure partie du Canada actuel, y a laissé des dépôts glaciaires meubles dont les sables et graviers ont fini par se dessouder. Le haut-fond Kelly, qui sert de frayère aux truites, serait aussi le résultat d'un amas de tels sédiments déposés dans une dépression à la surface d'un glacier et formant une colline, un kame, une fois la glace fondue. Et, alors que la fonte de cet inlandsis a ainsi laissé les dernières marques de sa présence dans le paysage, elle provoquait en même temps une montée importante du niveau des eaux qui créa la mer de Champlain. Cette mer lécha jusqu’aux vallées les plus basses de nos Laurentides.

Par ailleurs, la découverte de formations géologiques des plus anciennes dans le lac, par M. Courteau et ses amis de plongée, sous forme de pierres curieusement plissées, suscitent l’intérêt, voire de nouvelles théories sur l'origine du lac. 

À même de l’argile récoltée dans le lac, un projet de CIEL pour 2019 est de demander à des professionnels de recréer un vase comme ceux retrouvés près de l’ile Cook. Enfin, on a aussi imaginé cette année une vidéo à partir d’un «Conte sans fin» autour de la découverte du vase huron. À quoi servira ce vase et que lui arrivera-t-il sans doute? Ce sont les enfants qui donneront la suite au conte. Vous retrouverez les vidéos produites sur le site internet du CIEL. https://artseizeiles.com/la-gouvernance-du-ciel/

Par Carl Chapdelaine

Outaouais en crue

La crue se définit lorsque la hauteur et le débit d’un cours d’eau dépassent leur plage de valeurs normales; on entend alors dire que la rivière sort de son lit. Comme nous pouvons le constater presque à chaque printemps, les crues peuvent résulter de plusieurs facteurs hydrologiques et météorologiques combinés, dont certains vous sont familiers. Parmi ces facteurs, citons l’envergure du bassin hydrographique, la topographie et la dénivellation du lit des cours d’eau, la perméabilité du sol, la couverture de neige ou de glace et sa fonte en fonction de la remontée plus ou moins rapide de la température, l’importance et la violence des précipitations.

Les plus fortes crues auront donc lieu chez nous au  printemps, lorsque les effets négatifs de ces facteurs culmineront ensemble. À la fonte des neiges par exemple, le sol encore gelé des Laurentides est imperméable; de sorte que l’eau de fonte ou de pluie ruisselle rapidement vers les cours d’eau. La dénivellation des rivières est importante, passant des collines du Bouclier canadien à la plaine laurentienne; et elles ont un long parcours. Par ailleurs, sous notre climat, la violence et l’importance des précipitations sont souvent imprévisibles.

L’aménagement de réservoirs, la construction de barrages et de digues, de nature humaine ou résultant de la présence ou de la réintroduction du castor dans le bassin-versant, ainsi que l’existence de zones d’expansion, essentiellement des dépressions naturelles ou artificielles (bassin de rétention*) du terrain qui permettent à l’eau sortie du lit du cours d’eau de s’étaler, apportent un certain contrôle des crues.

Les bassins-versants, comme les cours d’eau qui les sillonnent, forment une hiérarchie. Quelques petits bassins, en amont d’un autre, font partie du grand bassin-versant de ce dernier. Avec ses 1 271 km, l’Outaouais, qui constitue la frontière naturelle entre le Québec et l’Ontario sur la majeure partie de son parcours, jusqu’au Témiscamingue, est la plus longue rivière du Québec  Wikipedia . Son bassin-versant, qui regroupe tous ceux de ses affluents, est plus impressionnant encore. «Les MRC de l’Outaouais et des Laurentides sont totalement (96 % dans le cas des Laurentides) comprises à l’intérieur du bassin versant de la rivière des Outaouais.» «(Il) compte un peu plus de 90 000 lacs… À ces lacs s’ajoute une soixantaine de réservoirs d’une superficie supérieure à 300 km2, dont les réservoirs Cabonga, des Quinze, Baskatong, Témiscamingue et Dozois.» Le bassin-versant de l’Outaouais compte plus de 100 barrages de régularisation de ses différents affluents. Bassin versant de la rivière des Outaouais, mddelcc .

C’est pour beaucoup à l’appui des données hydrologiques et des interventions au niveau de ces réservoirs qui jalonnent la tête du bassin-versant, combiné aux prévisions météorologiques, que la Commission de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais tire ses prévisions sur l’évolution de la crue lorsque la rivière débouche dans la plaine du Saint-Laurent, 300 km plus bas. La Commission

Dans la plaine du Saint-Laurent, la Grande Rivière collecte en effet toute cette hiérarchie de bassins-versants qui drainent une part du Bouclier canadien, jusqu’aux confins de l’Abitibi. S’y sont alors ajoutés, entre autres, ceux des rivières Rouge, Petite-Nation, du Lièvre et du Nord. Les inondations les plus importantes que l’on connaisse se situent donc dans cette plaine, le long des parties les plus basses des rives de l’Outaouais, jusqu’au lac des Deux-Montagnes et parfois au-delà.

La régularisation du débit de l’Outaouais, avec ses affluents, pour éviter les inondations ne date donc pas d’hier. Mais l’on peut facilement imaginer l’immensité de la tâche et le travail encore à faire sur le terrain, comme au niveau météorologique, pour mieux traduire dans un modèle prévisionnel la convergence des variables qui va produire les plus fortes crues printanières. Parallèlement, l’établissement et la mise à jour perpétuelle des cartes géographiques automatisées des zones inondables demeurent un défi de taille. De 1976 à 2001, un programme fédéral-provincial de cartographie a permis la production de 500 cartes officielles du risque d’inondation par des crues de récurrence de 20 ans et de 100 ans sur le territoire d’environ 245 municipalités. Mais les normes retenues tiennent-elles toujours devant l’évolution de la situation et dans le contexte des changements climatiques?

«Au Québec, la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme prévoit que les municipalités régionales de comté (MRC) et les municipalités locales doivent déterminer les zones à risque d’inondation sur leur territoire. À ce titre, les MRC et les municipalités doivent intégrer dans leurs documents de planification et leurs règlements d’urbanisme les cotes de crues ou les cartes des zones inondables déterminées par le gouvernement. Elles doivent également régir, voire prohiber, les constructions, les ouvrages et les travaux dans de telles zones.» Zones inondables, MELCC

La plupart des lacs de nos Laurentides probablement n’ont pas à subir les menaces combinées d’autant de facteurs de crues. Ils sont affectés par des conditions naturelles plus localisées. De par sa position à la tête de son propre bassin-versant, le lac Saint-François-Xavier (avec ses quelques petits tributaires) ne subit pas le poids de cette hiérarchie des bassins-versants que nous mentionnions plus haut. Par contre, il contribue aux crues de la rivière à Simon, de la rivière du Nord et parfois, quoique modestement, …aux inondations subies dans la plaine de Montréal!

*On pourrait en imaginer par exemple, si besoin était, le long du Corridor aérobique, là où l’ancienne voie ferrée côtoyant un cours d’eau et surélevée par rapport au terrain environnant a créé une digue isolant des terres basses. Il y a un exemple de tel cas, passé l’entrée Nord-Ouest du Sentier des Orphelins; ou même celui du petit morceau de lac coupé par la rue du Chemin-de-fer. Il serait même facile d’y retenir temporairement l’eau d’une crue par un dispositif de vanne.

                                                                                                                             Par Carl Chapdelaine

Réserve naturelle ruisseau Jackson

Cette nouvelle aire protégée est située à Morin-Heights. Le ruisseau Jackson pour sa part prend sa source au lac Anne, juste à l’extérieur du coin où la municipalité de Wentworth-Nord borde, à la fois, celles de Wentworth et de Morin-Heights. Après avoir alimenté le lac Écho, il se jette dans la rivière à Simon juste à l’est de l’intersection de la route 364 et de la 329(sud). Une réserve naturelle reconnue s’inscrit dans un contexte plus global d’aire protégée. Au Québec, cette dernières définit «Un territoire, en milieu terrestre ou aquatique, géographiquement délimité, dont l'encadrement juridique et l'administration visent spécifiquement à assurer la protection et le maintien de la diversité biologique et des ressources naturelles et culturelles associées». Aires protégées, MELCC.

Ce projet est l’aboutissement d’une entente entre promoteurs privés et la municipalité de Morin-Heights pour protéger une partie du bassin-versant du ruisseau Jackson, de façon à assurer la qualité de l’eau du ruisseau et, par voie de conséquence, des lacs qu’il alimente, ainsi que des sentiers et autres ressources spécifiées dans l’entente. Promoteurs privés et municipalité trouvent chacun leur compte dans cet espace consacré «vert» et où certaines activités sont maintenant réglementées.

Un promoteur privé peut se prévaloir du statut de «Réserve naturelle en milieu privé» du gouvernement du Québec pour ainsi rester propriétaire des terrains désignés; ce qui était un prérequis pour ce projet. La consécration en réserve naturelle peut être perpétuelle ou pour un terme minimal de 25 ans. Tim Watchorn, le maire de Morin-Heights, indique que la «Réserve naturelle ruisseau Jackson est un élément clé d’une série d’espaces verts reliés entre eux qui permet la préservation, pour les générations à venir, du réseau de sentiers et des revenus qu’ils rapportent à la municipalité…»

Voyez le détail de la réalisation de ce projet : Ruisseau-Jackson.

Par Carl Chapdelaine

De L'autre Côté Du Miroir (2)

La présentation de M. Jean-Louis Courteau, organisée par la Société d’histoire et de généalogie des Pays-d’en-Haut (SHGPH), fut introduite par celle de M. Luc Lamond, maire de Lac-des-Seize-îles de 2009 à 2013. Qui ne peut être plus au fait de ce que représente le lac des Seize-Îles ou la municipalité du même nom, que son ancien maire, un magistrat au patronyme bien local et qui s’est épris de l’histoire de ces deux entités? Son exposé allait nous replonger dans l’histoire du lac et du village.

Il n’y avait pas grand monde au lac des Seize-Îles au 19e siècle; quelques cabanes en rondins seulement sur ses rives. Il n’était fréquenté que par des pêcheurs et des chasseurs venus de la région de Lachute, voire d’Ottawa. Notre histoire  Mais des Irlandais, de la Grande famine, s’étaient installés au lac Long, aujourd’hui le lac Laurel, et dans lequel se jette le lac des Seize-Îles. Par ailleurs, un couple de Saint-Sauveur, Charles-Adonias Millette et Clémence Moürez, originaire de Besançon, marié en 1859 et qui eut 15 enfants, s’est retrouvé dans le secteur (au nord du lac Argenté). [«Ambroise Rochon et Émerande Godon (qui y habitaient) … font donation de leurs biens, (leurs lots), les bâtiments, les animaux et autres effets mobiliers, à leur neveu Charles-Adonias Millette et à son épouse Clémence Mourez.» (Biographie fournie par M. Fernand Janson.)] Le chemin que l’on emprunte pour aller de Laurel au sud du lac des Seize-Îles a pris le nom de Millette.

M. Joseph C. Rodger, ancien propriétaire d’un moulin à scie à Roxton Falls, dans les Cantons-de-l’Est, et habitant alors à Lachute, venait pêcher au lac des Seize-Îles. Il savait que la «Montfort Colonisation Railway Company» prévoyait prolonger son chemin de fer de colonisation de Montfort vers Huberdeau, où se trouverait la plaque tournante permettant de faire demi-tour, tout en passant au nord du lac, encore inhabité. Devenue la «Montfort and Gatineau…», la compagnie envisageait même de rejoindre la vallée de la Gatineau.* Il s’installa alors là, à la tête du lac, avec des concitoyens de Lachute et développa son projet d’y construire un moulin à scie.

Le train arriva enfin en 1895. Chemin de fer dit «économique», sa voie étroite allait être convertie en voie standard en 1897. Il aurait été autrement impensable de continuer à transborder la marchandise et le bois à la Jonction Montfort qui reliait ce chemin de fer avec celui du Canadian Pacifique montant vers Labelle. (La Jonction fut en même temps déménagée du nord de Shawbridge au sud de Saint-Jérôme.)* En 1901, le pavillon Brunet servit de première gare au nouveau village.

Le moulin à scie fut établi avec l’équipement livré par le train. Il était alimenté par le ruisseau venant du lac Proctor. Comme au lac Saint-François-Xavier, on utilisait le flottage du bois en été; mais ce dernier allait plutôt, ici, remonter le courant. Un bateau à moteur devait donc remorquer les assemblages de bois. En hiver, on passait aux traîneaux tirés par des chevaux. Parmi le bois coupé, le beau chêne équarri était une matière d’exportation vers l’Angleterre; matériau réquisitionné pour la flotte de sa Majesté. D’autres essences dures serviraient de bois de chauffage pour les Montréalais.

Le village connut alors une sorte de boom économique. L’ère était encore à la colonisation; mais la villégiature et le tourisme devenaient aussi à la mode. La terre était pour beaucoup de la moraine glaciaire; rien de propice à l’agriculture. Après l’exploitation du bois, il n’y aurait plus rien. Les carcasses des grumes équarries allaient servir au revêtement des maisons. Hôtels, maisons de chambre et pensions ainsi que divers commerces apparurent au tout début du 20ème siècle.

Il n’y avait, pas plus qu’aujourd’hui, de route longeant le lac; la Verchère et les voiliers servaient de moyen de transport aux villégiateurs qui s’installaient sur ses rives. Il s’était formé un groupe social, appelé le Sixteen Island Lake Fishing Club, qui obtint le contrôle de la pêche dans tout le secteur. C’est ce même Club qui entreprit les démarches légales menant à la création de la Municipalité en 1914. Le Club existe toujours aujourd’hui; mais, en 1976, Québec «annoncera la fin des baux de droits exclusifs de chasse et de pêche» (Le Quotidien) . Il y eut, continua M. Lamond, érection d’un barrage, en 1909, à la décharge du lac dans le lac Long, qui remonta le niveau de l’eau de 18 pouces, tout en assurant la stabilité de ce niveau.

Par Carl Chapdelaine

*Montfort, Premier train à vapeur

De l'autre côté du miroir (1)

La présentation par M. Jean-Louis Courteau, organisée par la Société d’histoire et de généalogie des Pays-d’en-Haut (SHGPH), le 9 mars 2019, allait nous révéler ce qu’un adepte de la plongée peut trouver comme objets au fond des lacs de nos Laurentides.

Fouiller le fond du fleuve Saint-Laurent, à l’origine, avait amené un jour cet artiste peintre, blogueur et plongeur, à la recherche d’une épave dans le fleuve Saint-Laurent, plus précisément au lac Saint-Louis, celle du SS Cécilia L. (C’était un bateau à vapeur commercial construit en 1910, qui fit un funeste naufrage et dont la cargaison contenait, entre autres, 100 caisses de gin De Kuyper.) Wikipedia: le SS Cécilia L  En fait, à l’époque, notre conférencier aurait préféré trouver un type de bouteille à fond rond (cintré), comme vous n’en avez jamais vu et qui n’était pas connu pour offrir un tel alcool. Ce genre de bouteille pouvait plutôt contenir des boissons gazeuses; son bouchon de liège devait rester humecté et la bouteille laissée couchée, comme pour le vin.*

Mais quand on demeure à Morin-Heights, pourquoi ne pas regarder à plonger plus près? Le hasard d’une rencontre peut-être allait l’amener à apporter son équipement au grand lac des Seize-Îles. C’est d’ailleurs au hasard que M. Courteau prête le fait que Madame Nicole Deschamps sera la prochaine conférencière à la SHGPH, le 13 avril 2019; personnage de premier plan dans sa propre présentation. Encore par hasard qu’il était jadis tombé sur un vieux livre de poésie intitulé Johnnie Courteau, écrit par William Henry Drummond en 1903 et qui aurait pu lui être destiné. Il accorde aussi au hasard le mérite de plusieurs des découvertes à son crédit qui suivront.

Et heureusement notre conférencier, qui avait l’idée d’exposer les objets sortis du lac, par lui et son groupe de coéquipiers ayant formé le Centre d’Interprétation des Eaux Laurentiennes (CIEL), avait approché le maire de ces années-là (2009-2013), M. Luc Lamond, en ce sens. Centre le ciel , La mission du CIEL M. Lamond, un magistrat au patronyme bien local et qui s’est épris de l’histoire de ces deux entités, ne pouvait refuser et l’on peut maintenant monter au CIEL et à un petit musée des plus intéressants aménagé dans l’ancienne école qui abrite l’hôtel de ville. Visite au CIEL

Qu’est-ce que l’on peut trouver au fond d’un lac comme celui des Seize-Îles? En fait, c’est surtout en bordure de lac et devant les chalets que peuvent s’accumuler le plus d’objets. Pour une raison pratique à l’époque, vu l’absence de chemin, c’est là qu’on jetait quantité de rebus d’usage commun et dont une partie ne se dégrade pas, comme des bouteilles. Plus la rive est pentue, meilleures sont les chances que les objets ne soient pas enfouis dans la vase, et donc qu’ils deviennent accessibles au plongeur.

Devant l’une des résidences, la présence de bouteilles associées à la conservation de liquide révélateur pour la photographie pouvait donc indiquer que son propriétaire exerçait cette profession. C’était bien le cas; la bouteille de marque Geo. Barrat correspondait au nom de ce monsieur. Les objets trouvés ici ou là peuvent donc parfois en dire long sur la vie des personnes ou des événements qui les y ont portés. Quantité de bouteilles de boissons alcooliques ou de lait provenant de Montréal plutôt que des environs, laissait aussi à penser que les villégiateurs apportaient, comme aujourd’hui, leurs biens de consommation courante de leur lieu de résidence permanente.

Avec CIEL on plonge encore dans l’histoire. On a retrouvé la Studebaker Erskine 1929, garnie de skis à l’avant et de chaînes à l’arrière et roulant sur la glace du lac. Elle précédait une équipe de bûcherons qui rentraient à la maison sur des traîneaux tirés par des chevaux, la veille de Noël. L’auto cala lentement sans que les hommes, armés de planches, puissent l’empêcher de couler au fond. C’est M. Rolland Charrette, témoin de l’événement à treize ans, qui raconte cette histoire dans une vidéo mise en ligne par le CIEL.

Certains objets sont également échappés dans le lac. C’était le cas d’une sacoche retrouvée par M. Courteau. Sa propriétaire pouvait être identifiée; il s’agissait d’une Madame Nicole Deschamps. Une photo presque intacte la montrait avec un ami probablement. La dame fut retracée à Philadelphie par Facebook, et le téléphone lui annonçait qu’on avait retrouvé sa sacoche …échappée à l’eau trente ans plus tôt! L’ami sur la photo était depuis devenu son mari et la famille a toujours un chalet au lac. Il est situé sur la pointe Charmette; le nom viendrait du titre d’un poème d’un certain William Henry Drummond, qui y aurait habité… Monsieur Courteau et madame Deschamps allaient se revoir au lac, à la belle saison, et pouvoir ensemble approfondir son histoire. En profondeur, vol. 13, no 4

Les Algonquins Weskarinis avaient occupé les Laurentides avant l’homme blanc; certains y étaient probablement installés au lac des Seize-Îles; ils ne connaissaient pas la bouteille, mais utilisaient des vases. Comme pour les villégiateurs, il arrivait que des vases atterrissent au fond du lac. Près d’une île qui laissait croire à une fréquentation par nos Indiens, M. Courteau, qui n’est pas archéologue, eut l’occasion de retirer de la vase une poterie qui lui sembla d’abord quelconque. Après examen au grand jour, il jugea toutefois que le vase méritait d’être inspecté par un expert. Il s’agissait d’un vase huron que l’on data de 500 ans, le seul jamais trouvé intact. Un second vase, celui-là en deux morceaux, fut bientôt aussi sorti du lac. Il datait de 700 ans et s’avérera être iroquoien du Saint-Laurent. L’analyse en laboratoire a permis de savoir qu’ils avaient servi à contenir de la sagamité, une sorte de bouilli traditionnel à base de poisson, de viande et de maïs.

En territoire algonquin, de telles trouvailles ne pouvaient résulter que d’échanges commerciaux entre ces peuples. Toute trouvaille de cet ordre devant être déclarée au gouvernement, et l’objet lui être remis, le CIEL ne peut que se contenter de copies dans son musée ou pour des exposés à l’extérieur. Mais le profane n’en fait pas la différence. Les originaux peuvent, par la suite, être parfois empruntés; mais ils risquent autrement de dormir à l’abri des regards, dans la capitale. Au début du 20e siècle, des Indiens venaient encore en canot, chargés de paniers tressés qu’ils vendaient aux gens de la place.

Un rêve de M. Courteau et de son groupe semble pouvoir se réaliser cet été au lac. L’île, près d’où fut trouvé le vase iroquoien, fera l’objet de fouilles archéologiques. Cette initiative, normalement coûteuse, ne sera pas le fruit d’une assistance du gouvernement, mais celui de l’intérêt d’un groupe composé d’archéologues. M. Courteau déplore le manque d’appui public à de telles recherches et il espère qu’un éventuel succès de ces fouilles inaugurera une nouvelle ère à ce sujet. Le fait que lui-même ne soit pas plus autorisé que vous ou moi à entreprendre des fouilles archéologiques ne l’aide en rien à se consacrer à une tâche patrimoniale aussi méritoire. Il doit même mettre la main à la pâte pour générer les fonds nécessaire à son entreprise. Ainsi, l’artiste-peintre a produit deux toiles en utilisant, entre autres, de l’ocre rouge ainsi que du noir obtenu à partir d’une pierre que recèle le lac, comme le faisaient les autochtones. Elles sont mises à l’encan sur la page Facebook du CIEL et sur le site de peinture de M. Courteau. L’encan se terminera au solstice d’été, le 21 juin 2019. Centre le CIEL, FacebookPeinture,Délires et Autres Nécessités... 

En 2017, un plongeur a trouvé une pirogue encore en un seul morceau, en Outaouais; la seule trouvée dans cet état au Québec. La pirogue était plus résistante que le canot; mais trop lourde pour le portage. Elle devenait essentielle pour le passage de certains rapides. On les y laissait pour les prochains voyageurs.

Il n’y a pas que des découvertes archéologiques au palmarès de CIEL; des trouvailles géologiques, sous la forme de pierres de formation ancienne étonnantes, bouleversent aujourd’hui la notion même de la formation de nos lacs, présumée glaciaire. Géo-Outaouais

Trouvailles biologiques également; puisque M. Courteau a pu observer des truites grises dansant à la verticale dans une grotte sous-marine du lac, pratiquant probablement une danse nuptiale dont on n’avait jamais entendu parler.

Par Carl Chapdelaine

*«Les bouteilles des premières boissons gazéifiées sont fermées par des bouchons de liège maintenus fermement par des fils métalliques. Comme il faut les entreposer la tête vers le bas pour que le bouchon ne sèche pas et pour éviter les fuites de gaz, elles ont le fond cintré.» L'Encyclopédie canadienne

Note: L'article en entier devrait être publié dans le prochain numéro de La Mémoire, de la SHGPH.

De l'autre côté du miroir

[Thème de la conférence :
Cette conférence est animée par Jean-Louis Courteau, qui démontre le potentiel historique que recèlent nos plans d’eau et les trésors des siècles passés qu’il y a découvert. Il est d’ailleurs l’un des fondateurs du Centre d’interprétation des eaux laurentiennes (CIEL).
Peintre amateur et passionné de nature et d’aventures sous-marines, Jean-Louis Courteau nous transmet sa ferveur pour la plongée, l’archéologie, la géologie et la biologie, le tout illustré de vidéos et de photos qui vous immergeront dans ce monde étrange et méconnu.

"En bas, dans le monde du silence et des ombres, des trésors dorment, rêvant de siècles et de millénaires". Cette conférence traite des mystères et des merveilles du monde sous-marin des lacs et rivières, dont d’importants vestiges autochtones.] Source: SHGPH.

La villégiature à W-N et dans les Pays-d’en-Haut

Selon le Recensement de 20161, sur 1 989 logements privés à Wentworth-Nord, ceux non occupés par des résidents habituels (donc des villégiateurs) est de 1 248, i.e. 63% (9 025 sur 29 723 dans la MRC des Pays-d'en-Haut, i.e. 30%). En 20112, sur 1958 de ces mêmes logements privés à W-N, il y en avait 1214 de villégiateurs, soit 34 de moins. L'ensemble des ménages étaient composés à 78% de deux personnes, pour une moyenne totale de 2,3 personnes par ménage; mais la MRC estime plutôt à 3 le nombre de personnes par logement de villégiature, ce qui nous donnerait 3 744 villégiateurs en 2016 pour Wentworth-Nord. Dans son Profil socio-économique des Pays-d’en-Haut de 20153 et en se basant sur les rôles d’évaluation, la MRC calcule aussi que le Recensement sous-estime légèrement le nombre de logements de villégiature sur son territoire.

Dans son Mot de l’économiste d’avril 20184, la FCIQ, la Fédération des chambres immobilières du Québec, affirme qu’il y a eu un record de vente de propriétés de villégiature au Québec, en 2017, avec 5% d’augmentation sur 2016 pour le territoire étudié. C’était pour une quatrième année de suite et un peu plus que pour les propriétés courantes. Mais sa définition d’une propriété de villégiature est celle d’une maison habitable à l’année (sur le bord d’un lac, etc.), que le propriétaire y réside de manière permanente ou qu’il l’utilise comme résidence secondaire. Dans la région administrative des Laurentides (des Hautes-Laurentides jusqu’au bord de la rivière des Mille Îles), leurs ventes auraient bondi de 11%. Leur prix est légèrement plus élevé que celui des propriétés courantes; ce qui indique qu’elles représentent une valeur ajoutée aux yeux des preneurs. Et la tendance est bonne; le Mot remarque ainsi que «…des baby-boomers, au moment où leur lien avec le travail s’atténue, troquent leur unifamiliale en banlieue pour une propriété dans un lieu de villégiature.»

On peut voir que l’avenir socio-économique de Wentworth-Nord sera étroitement lié à la présence et au développement de la villégiature; si près de la région métropolitaine, il ne saurait en être autrement. Les 63% des logements privés qu’elle représente ne devraient, à notre avis, cesser de croître. Comme pour l’ensemble des MRC concernées et devant les défis de la protection de l’environnement ou du milieu de vie entre autres, la planification de ce futur est essentielle. Dans le plan d’urbanisme de la Municipalité, de 20105, on pouvait lire : «L’économie de la MRC des Pays-d’en-Haut et de la région laurentienne est fortement axée sur les activités reliées au récréotourisme et à la villégiature. Wentworth-Nord propose d’ailleurs une représentation sans équivoque des atouts qu’offre la région à cet égard.» «Avec ses lacs et ses nombreuses forêts, elle contribue fortement au caractère de villégiature et de plein air de la région.»

L’idée de cet article était de dépeindre plutôt les traits, les sentiments, les activités ou les obligations d’un villégiateur face à l’existence de son deuxième milieu de vie; ce sera pour une autre occasion… La corvée et le stress rattachés à l’ouverture et à la fermeture annuelle du chalet d’été n’étaient pas étrangers à la naissance de cette idée. À l’origine, le rêve de la villégiature commande la recherche de ce type de propriété et d’environnement; avec l’âge, certains finissent par devoir choisir entre la fermeture du chalet et celle de la résidence principale.

1. Profil du recensement 2011

2. Profil du recensement 2016
3. Profil socio-économique des Pays-d’en-Haut, 2015
4. Mot de l’économiste
5. Plan d’urbanisme, 2010
L’industrie du tourisme MRC des Laurentides
Le tourisme au Québec en bref 2016 


Note : Signaler toute erreur svp. 

Par Carl Chapdelaine

Faune : survivre à l’hiver

Nous voyons les minuscules mésanges toujours actives en hiver; mais comment font-elles? Pour survivre à cette saison glaciale, elles doivent se gaver de nourriture grasse, comme les graines de tournesol. Ici Radio-Canada  Le naturaliste Brian Keating explique : « Pendant les nuits les plus glaciales, quand il y a du givre, elles entrent en hypothermie. La température de leur corps baisse et elles le tolèrent. » Certaines peuvent même trouver refuge sous la neige. Grâce à une circulation appropriée du sang, les bernaches et oiseaux semblables peuvent éviter de geler sur la glace. Le minuscule sizerin blanchâtre, une petite fournaise ambulante, fréquente même la toundra. C’est souvent, en fait, une transformation corporelle saisonnière qui s’opère chez cette faune ailée; avec parfois l’hypertrophie de certains organes.

Certains de ces oiseaux ont également des techniques appropriées pour trouver leur nourriture, voire jeûner au besoin. Le dindon sauvage niche dans les conifères pour se protéger en hiver. «Les arbres et arbustes qui conservent leurs fruits sont des sources essentielles de nourriture pour le dindon.» Héritage faune

Le chroniqueur Pierre Gingras, féru d’ornithologie, résume en indiquant que l’oie, le merle d’Amérique, le grand héron et plusieurs autres peuvent survivre à nos hivers, entre autres avec une couche de duvet ou en changeant leur température corporelle. oiseaux-resistent-froid-pierre-gingras Il est à espérer que l’adaptabilité de la mésange et autres animaux à leur environnement puisse leur permettre d’affronter les changements climatiques qui nous menacent.

La chute de la température, la modification de l’habitat terrestre comme aquatique en hiver, le manque de nourriture sont des facteurs qui peuvent décider du sort des espèces et qui constituent donc un facteur de l’évolution, aussi bien de la faune que de la flore, démontre le texte très exhaustif d’Annie Langlois : «Faune et flore du pays - La faune en hiver», Fédération canadienne de la faune. On y lit que les invertébrés, comme les vers de terre et les papillons, qui ne peuvent produire leur propre chaleur ou/et qui ne peuvent trouver à se nourrir, entrent en état de dormance ou migrent vers des lieux plus chauds. La dormance, un ralentissement extrême parfois du métabolisme, peut signifier pour certains de ne pas être définitivement transformé en morceau de glace grâce à une sorte d’antigel naturel. Pour d’autres, elle implique la recherche d’un abri sous la terre, l’écorce des arbres ou l’eau libre pour les espèces aquatiques.

Les poissons profitent aussi de l’eau libre pour survivre à l’hiver. Comme pour les invertébrés, leur corps prend la température de l’eau; avec son refroidissement, leur métabolisme ralentit et ils entrent aussi dans une sorte de dormance, mentionne Annie Langlois. Rappelons que, en hiver et contrairement à ce qui se passe en été, l’eau des lacs est plus froide en surface, sous la glace, qu’en profondeur. En fait, la température de l’eau au fond des lacs serait plus constante à l’année longue, ce qui conviendrait mieux à plusieurs espèces de poissons, comprenons-nous. rappel.qc.ca/lac/plantes-aquatiques La glace empêche aussi la formation de vagues et les échanges gazeux. Un manque d’oxygène dissous, souvent en rapport avec la mauvaise qualité de l’eau, pourrait alors amener la mort des poissons pendant cette saison. crelaurentides/troussedeslacs

Certains mammifères hibernent alors que leur métabolisme ralentit; le cas de la marmotte est bien connu. Le tamia rayé (suisse) ou la chauve-souris font de même; l’écureuil n’hiberne qu’entre mi-novembre et mi-février (Wikipédia). Le raton-laveur demeure inactif mais n’hiberne pas. L’ours, comme la moufette, hiberne à moitié.

Lièvres, renards, cerfs de Virginie et orignaux, pékans (Acces,31_10_2018,page/10), carcajous, martres et hermines, loups et coyotes, etc., n’hibernent pas; ils doivent donc chercher végétaux ou proies et carcasses pour s’alimenter et profiter d’une épaisse fourrure pour supporter l’hiver. «Les mulots (campagnol des champs) se fabriquent un nid d'herbe à la fin de l’automne pour passer l'hiver.» Pour se nourrir, ils grignotent la base des petits arbres sous la neige; c'est à moins qu’ils n’aient squatté votre chalet... (Ressources naturelles Canada) Le castor n’hiberne pas; tel un igloo, sa hutte de branches et de boue gelée peut maintenir une température confortable et le met à l’abri des prédateurs. https://castorcanadien.wordpress.com/son-habitat/ 

Par Carl Chapdelaine

Ps. Signaler toute erreur.

Gestion des matières résiduelles

Gérer, voire recycler les matières résiduelles n’a pas toujours été la priorité des entreprises. Gérer ces matières, en ajoutant la recherche de leur disposition écologique, voire de leur récupération, c’est déjà ici pouvoir évaluer la quantité et les possibilités de recyclage de ces rejets. Mais cette évaluation n’a jamais été faite. «Développement durable Rivière-du-Nord (DDRDN), la MRC de la Rivière-du-Nord et le Conseil régional de l’environnement des Laurentides (CRE Laurentides) ont joint leurs efforts dans un projet commun pour aider les institutions, commerces et industries (ICI) du territoire à améliorer la gestion de leurs matières résiduelles.»

Sur une période de 18 mois, le projet s’est d’abord affairé à dresser le portrait de la situation en enquêtant auprès d’entreprises. La méconnaissance et l’absence de données en la matière se sont avérées effarantes. Et aucune politique à l’échelle d’un territoire ne peut être raisonnablement élaborée sans les éclaircissements à apporter à cet état de fait. Selon l’approche qu’on lui connaît, le CRE-Laurentides, en partenariat, a «accompagné» sept entreprises dans une démarche d’évaluation de la situation.

On lit dans le communiqué que chez l’un des «accompagnés», Soucy-Baron, on «souhaitait structurer la démarche de l’entreprise afin de poser des actions concrètes et efficaces», d’abord par la «réalisation d’un audit de notre système de gestion des matières résiduelles». À l’école l’Orée des bois, l’exercice a créé tout un choc : «En apprenant que 80 % de nos déchets pourraient être déviés des sites d’enfouissement, j’ai compris qu’il fallait penser autrement», avoua le directeur.

Et bien sûr, CRE et partenaires ont élaboré un plan d’action adapté. «Le plan d’action pour la gestion des matières résiduelles des ICI accompagnés comporte un portrait, incluant les résultats d’une caractérisation qui a permis d’évaluer les quantités annuelles générées, détournées et enfouies de différentes matières, ainsi qu’une série de recommandations.»

*CRE-Laurentides

Par Carl Chapdelaine

Arbres menaçants

Plantez des arbres; on vous les donne! Oui, mais à Newaygo vous habitez déjà facilement en pleine forêt; tellement que bien des chalets sont pratiquement invisibles du lac ou de la route, lorsqu’il y en a une. Des arbres, d’autant plus imposants que vous êtes au pied d’un escarpement, peuvent surplomber votre résidence ou votre chalet. Pins, pruches, cèdres, érables, faux-trembles, etc.; que savez-vous de leur état et du danger potentiel qu’ils représentent? Comment, ces géants parfois, peuvent-ils s’accrocher assez solidement sur de la roche? Certains sont peut-être morts et n’attendent qu’un bon coup de vent pour atterrir sur votre toiture, vos fils électriques, votre embarcation… Serez-vous à l’origine d’une panne de courant de secteur?

Et puis, si l’on ne vous voit pas, peut-être ne voyez, vous-mêmes, plus que des arbres. Certains mériteraient bien de disparaître, pensez-vous. En dessous de 10 cm, il semble maintenant que vous puissiez en disposer sans trop de cérémonie; pourvu que ce ne soit pas dans la bande riveraine, j’imagine. Vous êtes écolos et responsables, vous allez suivre les règles.

Vous êtes enfin décidé. Dans la plupart des cas, vous devrez faire appel à un entrepreneur spécialisé en abattage et émondage d’arbre. Il sera accrédité et aura une police d’assurance en cas de pépin. Vaudrait mieux demander pour une facture et payer la taxe… Et vous devrez aussi, le cas échéant, obtenir un permis des services d’urbanisme de la Municipalité. On vous demandera de vous être assuré que votre entrepreneur aura désigné les arbres à abattre au moyen d’un ruban ou d’une marque de peinture, car une inspection pourrait être effectuée. Vous aurez à indiquer sur un plan de votre terrain l’emplacement de ces arbres, à ajouter des photos de préférence et à indiquer la raison de l’abattage. La description de votre terrain doit permettre au service de saisir la situation. Si les arbres sont en bordure du lac, ils devront être attachés pour ne pas se retrouver à l’eau, et les souches devront rester en place. De 10 à 30 arbres, il vous faudra sortir un cinquante; en bas de ça, pas un sou.

Avec les forts vents qui avaient causé des pannes plus tôt cette semaine, et les tornades dans l’Outaouais le mois précédent, de Montréal, le villégiateur pouvait s’inquiéter de la situation à son chalet. La décision était prise; le moment d’agir était venu. Vous aviez déjà trouvé un arbre couché sur le fil électrique lors d’un automne pas si lointain, et là votre vieux cabanon venait de s’effoirer sous le poids d’un petit arbre déraciné. Grâce à la diligence des services d’urbanisme, vous aurez réussi à passer rapidement à travers la procédure de demande d’autorisation. Vous y êtes même arrivé entièrement par téléphone et internet.

Mais finalement, de la bonne douzaine d’arbres que vous jugiez menaçants, votre entrepreneur n’en a retenu qu’un seul, un immense pin mort depuis six ans au moins et que le précédent spécialiste n’avait pas jugé nécessaire de jeter à terre. Et puis deux autres, siamois et plus petits mais aussi morts, et qui seront mieux hors de votre vue. Bon, la facture sera moins salée; sans compter que, sans accès routier, vous trouvez les arbres debout moins encombrants que laissés couchés, à pourrir. «Ils sont encore bien solides vos arbres et mieux enracinés que vous ne le pensez. Je n’aime pas abattre inutilement un arbre.» Voilà qui est rassurant pour votre portefeuille. Vous aurez peut-être même droit à quelques conseils. «Inspectez vos arbres; si un conifère coule, il est peut-être en mauvais état. Sortez par temps très venteux pour voir si certains arbres ne bougeraient pas un peu trop. (Qui veut sortir par très mauvais temps?) Frappez contre le tronc pour identifier le son d’un arbre creux qui serait mort.»

Par Carl Chapdelaine

Le dindon de la farce.

1 oignon, du céleri, ½ tasse de pain, du foie de dinde ou autre, de la chair à saucisse ou du porc haché, de la sarriette, du sel et du poivre; un peu de liquide au besoin. Faire revenir et hacher le tout. Emballer le mélange dans du coton à fromage et le fourrer dans la dinde au début de la cuisson au four. C’est la recette de ma mère et je l’ai déjà réussie. Ça l’air bio. Ne reste qu’à attraper le gallinacé… La dinde venait de chez Métro, deux fois plus grosse que la commande et quatre fois plus que nos besoins. Elle était juste bien cuite; les invités ont aimé, mais il a fallu manger les restes pendant tout le mois de janvier.

Une dizaine de dindons sont passés à la queue leu leu derrière mon chalet, une semaine avant leur fête, l’Action de grâces. Surpris avec un outil à la main, je n’ai eu le temps que d’apprécier la parade! En fait j’avais plutôt songé à courir chercher mon appareil-photo, car je n’avais jamais eu l’occasion d’en voir avant et que j’aurais voulu appuyer mes dires par la suite. En empruntant le sentier qui me relie à la civilisation, au fond de la baie, j’avais à plusieurs reprises entendu, à mon approche, de bruyantes tentatives d’envol de tels oiseaux; mais sans jamais les voir. Sur consultation de mon guide, je calculais qu’il devait s’agir de gélinottes huppées ou de tétras du Canada, nos «fausses» perdrix; en fait, le saurai-je jamais? Ce sont tous des gallinacés de la famille des Phasianidés. La dinde de ma mère est la femelle du dindon. Mais, selon l’Épicerie, les producteurs auraient préféré le terme dindon, qui donne l’idée d’un plus petit oiseau (un dindonneau peut-être), plus tendre et plus facile à commercialiser à l’année. En fait, le mâle est, au contraire, plus gros que la femelle. 

Alain Demers écrivait en 2014 : «À peu près absent dans nos forêts il y a une trentaine d’années, le dindon sauvage est maintenant abondant dans le sud du Québec, en plus de se répandre graduellement un peu plus au nord. Si bien qu’on en pratique maintenant la chasse, comme aux États-Unis où c’est une tradition.»1 Au printemps précédent, la sixième saison de chasse pour ce gros volatile au Québec, 8 000 chasseurs avaient abattu 3 000 dindons, note-t-il.

Mais l’on ne s’improvise pas chasseur de dindon sauvage, et on le dit rusé. «Seul le dindon porteur d'une barbe (plumes à la base de la poitrine) peut être chassé». (Donc, en théorie, le mâle? Que l’on devrait alors plutôt différencier de la femelle par ses caroncules rouges sur la gorge, comme le coq, nous semble-t-il.) En plus du permis de chasse à cet oiseau, il est obligatoire ici de suivre un cours pour devenir titulaire de l’attestation requise et pouvoir abattre un maximum de deux dindons par an. Cela ne s’applique pas aux non-résidents.2 La capture est permise dans la plupart des zones de chasse du Sud du Québec, dont les Laurentides. Il faut enregistrer ses prises.

Dans son blogue, Alain Demers explique que la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, assistée de bénévoles, a contribué à leur introduction de l’Ontario en  Outaouais, puis en Mauricie, au cours de la décennie qu’a duré le programme dédié à cet effet. C’est à même les rejetons des premiers contingents et leur capture que la relocalisation de centaines de dindons a pu être réalisée. En 2017, selon le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, 7565 dindons sauvages ont été abattus, soit une récolte de 29% supérieure à celle de 2016. On peut donc croire que leur population est toujours en forte expansion. Et, ont-ils de sérieux prédateurs dans nos zones semi-habitées, autres que les chasseurs?

Le «coq d’Inde», selon Christophe Colomb, une espèce propre à l’Amérique du Nord, y aurait existé par millions avant l’arrivée des colonisateurs européens. Ce sont les autochtones qui auraient domestiqué l’animal que l’on retrouve sur nos tables. Devenu rare au début du XXe siècle, le dindon sauvage a joui d’un programme très bien réussi de réinsertion aux États-Unis. C’est d’ailleurs de là qu’ont dû venir ceux que l’on aperçoit maintenant en Montérégie.3 

1. Le monde forestier
2. Ministère des Forêts, Faune et Parcs

3. Huffpost

Carl Chapdelaine

Atlas des aléas climatiques

Zones vulnérables à la météo
Vulnérabilité aux aléas hydrométéorologiques (atlas) Note: Les données ne couvrent pas tout le Québec. Sur le site, vous cliquez sur les icônes au coin supérieur gauche de la carte pour choisir la donnée (couche  ) qui vous intéresse, ou lire la légende .  

Cascade trophique*

Il s’agit d’un terme d’écologie qui indique l’effet en cascade résultant d’un déséquilibre créé principalement entre les prédateurs et leurs proies. Ainsi, la raréfaction de la présence des loups en bordure des zones habitées, comme dans nos Pays-d’en-Haut, favorise la multiplication des cerfs de Virginie, des ratons-laveurs, des castors, etc. Et cela d’autant plus, on l’imagine, que la chasse ou la trappe ne compensent plus pour cette perte de prédation.

Dans le cas du chevreuil, une «espèce commune», bien visible maintenant en bordure de nos banlieues et de moins en moins farouche, la situation doit même être aggravée par la complaisance des humains qui lui offrent à manger. «La quantité de nourriture disponible dans le milieu de vie influe sur le déroulement de la reproduction des espèces animales et permet d’expliquer les variations du nombre d’individus d’une espèce dans un milieu.»1 Certains prédateurs par contre, comme le coyote, s’adaptent mieux à la présence humaine. Ce dernier profite de la disparition du loup qu’il n’a plus à craindre et qui s’attaque souvent aux mêmes proies que lui. Depuis le début du XXe siècle, le coyote, parfois coyloup, a considérablement accru son aire de répartition en Amérique du Nord.2

L’exemple souvent cité de nos jours est celui de l’élimination des loups dans le parc Yellowstone, au début des années 1900, puis de sa plus récente réintroduction. On explique, entre autres et pour montrer probablement l’imprévisibilité des effets de la disparition d’une espèce commune, que la surabondance d’orignaux qui en résulterait avait amené la raréfaction des saules et peupliers le long des rivières, par broutage des pousses. Vous savez bien que la végétation riveraine protège les cours d’eau, non seulement de l’apport de sédiments chargés de matières diverses mais aussi du réchauffement. L’eau, devenue moins froide et moins claire a vu la population de truites diminuer. La réintroduction du loup aurait, en bout de ligne, permis la revégétalisation des rives, la réapparition d’une eau froide et limpide et le retour de la truite.

«Conservation de la nature Canada» ajoute deux notions voisines à ce concept de cascade trophique et à celui d’espèce commune : les espèces clés, comme le castor qui a une influence majeure sur les bassins-versants du Canada, et les espèces indicatrices, comme la grenouille qui respire par la peau et qui peut aussi absorber ainsi les polluants. La disparition de cette dernière devient donc un bio-indicateur d’une source existante de pollution.3

Vous voyez que ces notions ne sont pas si loin des préoccupations que nous devrions avoir face à notre présence et notre action, puisque notre habitat côtoie, ceinture ou traverse celui de notre faune sauvage. Nos mammifères : ours, cerfs de Virginie, castors, renards, coyotes; nos volatiles : oiseaux migrateurs, dindons sauvages, canards, etc.; nos batraciens, nos poissons doivent s’adapter ou disparaître. Et il en est de même au niveau de la flore.

Mais ne serait-ce pas dans les lacs ceinturés par nos habitations que l’impact de l’homme aurait été majeur? Par la pêche excessive des espèces recherchées, par l’ensemencement en poissons non-indigènes, par l’apport de sédiments, de nutriants et de polluants accélérant l’eutrophisation de ces cours d’eau, il est à parier que l’écosystème n’y a plus rien à voir avec l’équilibre original de la faune et de la flore qu’ils abritent. Mais avons-nous les données suffisantes sur la présence et les exigences de cette nature à Wentworth-Nord, et la préoccupation nécessaire au maintien, ou plutôt au rétablissement de son équilibre écologique?

Les espèces menacées ou en voie d’extinction, lorsqu’il n’est pas déjà trop tard, nécessitent bien sûr notre priorité d’intervention; mais le sort que nous infligeons à nos espèces communes devrait également monopoliser toute notre attention. Nos collectivités croissent rapidement, ici comme à l’échelle de la planète; mais ne devrions-nous pas nous assurer que ce développement respecte l’équilibre de la nature essentiel à notre propre survie. Nous devrions collectivement et individuellement faire l’effort de mieux connaître et de neutraliser l’impact de nos interventions quotidiennes sur notre environnement.

Le changement climatique ajoute à l’incertitude de l’équilibre de notre écosystème. «(Il) exerce déjà un impact sur tous les types de faune sauvage. Dans le monde entier, des espèces changent d’aire de répartition, migrent plus tôt et mettent bas plus tôt que par le passé. Le merle d’Amérique et le carouge à épaulettes arrivent fréquemment à leur lieu de reproduction des semaines plus tôt que d’habitude.»

«Aujourd’hui, les variations de température, de saisons et de météo se produisent si vite que la faune a parfois peu de chances de s’adapter à ce qui se passe dans les principaux éléments de son habitat : la nourriture, l’eau, les abris et l’espace. ... Certaines (espèces) pourront proliférer à la suite du changement climatique, mais les plantes et animaux sauvages qui ne pourront s’adapter risquent l’extinction.»4

1. Maxicours: Ressources alimentaires et reproduction
2. Faune et flore du pays; le coyote
3. Nature Canada; Espèces communes 101
4. Fédération canadienne de la faune; faune et flore du pays; les changements climatiques

*Du grec «nourrissant» (Wiktionnaire).

Carl Chapdelaine

pour un développement économique et territorial

La consultation

A-t-on évalué, par comparaison probablement avec des expériences semblables tentées ailleurs, si l’appel de commentaires, mémoires et participation à l’assemblée de consultation du 17 avril était le seul et le meilleur moyen d’obtenir les réponses et idées recherchées? Une autre façon d’obtenir cette information est de programmer une tournée de rencontres individuelles ou de groupes avec un échantillonnage suffisant d’acteurs des différents champs d’activité à considérer.

On peut ainsi approcher des industriels du secteur touristique, de la restauration, de l’hébergement, de l’alimentation, de la construction, du commerce de gros et de détail, de l’immobilier; des représentants du milieu municipal, des organismes à but non lucratif, etc. Eux doivent avoir une bonne idée de ce qui peut marcher, des appuis gouvernementaux nécessaires, de l’avenir probable de leur secteur. Dès lors qu’ils acceptent d’être consultés directement, on peut croire qu’ils confieront le fruit d’au moins une partie de leur expérience.
Les résultats d’une telle consultation, accessoire à celle faisant actuellement appel à tous, ajouteraient à l’évaluation des besoins et des appuis nécessaires pour y répondre; le tout débouchant au mieux sur la précision des avenues de développement économique et territorial de la MRC.


Profiter des ressources de financement

Comme la MRC, les gouvernements supérieurs mettent en place des programmes d’aide pour des initiatives dans différents domaines. Ceux qui ne font jamais appel à ces programmes se privent d’aide et de sources de revenus comme de création d’emplois qui seront accordées à d’autres. Les services économiques de la MRC pourraient peut-être faire mieux connaître aux intéressés potentiels les programmes dont ils pourraient bénéficier, tout en leur proposant une aide pour y faire appel.

Développement durable et environnement

L’existence d’un trafic automobile en croissance perpétuelle dans les Laurentides est la contrepartie d’un développement principalement basé, dans le passé comme dans l’avenir peut-être, sur le tourisme en général et la villégiature en particulier. La présence de parcs linéaires semble être un atout récréotouristique enviable,  mais la disparition du train dont il résulte peut aujourd’hui être vue comme une catastrophe environnementale. Quelles sont les avenues envisagées dans cet exercice d’identification des priorités de développement économique et territorial pour freiner, voire modifier ce triste corollaire? Comment la MRC des Pays-d’en-Haut pourrait-elle s’impliquer davantage dans un développement nuisible à son environnement? Peut-elle privilégier le premier aux dépens du second?

Les villégiateurs préfèrent souvent les secteurs les plus près de la nature, comme les lacs les moins urbanisés. Ce faisant, ils jouent contre la densification de l’habitat et donc pour un étalement sur le territoire qui appelle lui aussi l’utilisation accrue du véhicule et sur de plus longues distances.

Dans la Métropole, le citoyen conscient de l’impact environnemental s’astreint à utiliser le transport en commun. Devant la congestion des artères montréalaises, il y trouve même parfois des avantages insoupçonnés. Rien de comparable dans nos régions probablement. S’il semble impensable à court ou moyen terme de canaliser une partie majeure des allers-retours entre l’agglomération montréalaise et celle de Saint-Jérôme vers la voie ferrée; et impossible de les prolonger vers les Pays-d’en-Haut, ne faudra-t-il pas miser sur un autre jeu? Avec les avancées technologiques toujours plus prometteuses, le véhicule électrique, à hydrogène ou mixte pourra éventuellement affronter le problème. Ne faudrait-il pas songer à offrir des avantages à leurs propriétaires, multiplier les bornes de recharge; prévoir, à plus long terme, que nos villes, villages et stations touristiques des Pays-d’en-Haut soient, à ce chapitre, des centres à l’avant-garde du développement durable?

Développer les mentalités

Les programmes de la MRC dans la recherche d’un développement durable ne semblent pas initier les initiatives individuelles et faire le poids dans le changement des comportements face à ce but premier, sauf par l’imposition de réglementations, comme dans le cas du recyclage ménager. Conséquemment, un accent ne devrait-il pas être mis sur une plus grande sensibilisation et participation des citoyens dans l’atteinte de certains objectifs du développement durable?

On pourrait cibler des clientèles par thème; une clientèle ciblée n’est-elle pas plus susceptibles de répondre à la sollicitation? Les villégiateurs sauraient être l’une de ces cibles; tandis que les résidents permanents se prêteraient mieux à d’autres.

Ne serait-il pas possible, par exemple, d’inciter à la formation d’organismes sans but lucratif capables de regrouper, par voie électronique, les résidents de la MRC prêts à s’impliquer, à des degrés divers, dans l’atteinte de certaines cibles de développement durable? Il pourrait s’agir du covoiturage, de l’utilisation du transport en commun, de magasinage en ligne auprès des commerces des villes et villages de la région pour les secteurs isolés comme à Wentworth-Nord, etc. On chercherait d’abord à mettre sur pied un organisme régional; puis, on inviterait à la formation d’associations locales qui s’affilieraient à cet organisme régional. À titre incitatif, la MRC contribuerait modestement au financement du budget de ces entités.

Une offre touristique écologique

Sous le chapeautage de la MRC, les municipalités pourraient inciter et contribuer à la création et l’offre de forfaits touristiques ou récréatifs écologiques s’adressant aux visiteurs de la région métropolitaine. On offrirait ainsi un forfait, doublé d’horaires, voire un «passeport» de saison, combinant le transport par train et/ou autobus, le week-end, et l’accès à des services à prix avantageux. Saint-Sauveur, Sainte-Adèle ou autre seraient mis à contribution, conjointement ou pas, et avec les fournisseurs de services, compagnies d’autobus au long cours, privées ou publiques, restaurateurs, hébergeurs (hôtels, gîtes, chalets à louer, campings, etc.), commerces, centres de plein air (avec location d’équipement : skis, vélos, canots, etc.), parcs régionaux, pistes du P’tit train du Nord et du Corridor aérobique, musées, lieux d’expositions.

Ici encore, on viserait des clientèles cibles, comme les retraités, les personnes seules, les cyclistes ou les skieurs. Ce forfait serait disponible pour achat en ligne. Arrivé à destination, le visiteur aurait la possibilité de choisir la circulation à pied, la location de vélo, aussi accessible dans le forfait, etc. Tout en augmentant le volume de visiteurs, on contribuerait ainsi à désengorger non seulement l’autoroute mais aussi les accès et les centres-villes de ces destinations. On ne laisserait pas de côté pour autant la promotion de l’usage du train de banlieue ou/et de l’autobus chez la main-d’œuvre devant faire quotidiennement l’aller-retour avec la région métropolitaine.

La MRC ne pourrait-elle pas s’inspirer de l’exemple de la Norvège, où le tourisme durable est devenu une priorité; ou confier la recherche d’une solution adaptée au «Réseau de veille en tourisme»? Le curé Labelle avait inauguré l’ère du train, puis l’auto a pris la relève. N’est-il pas temps d’écouter un Hubert Reeves, homme de science, penseur et écologiste, qui craint que notre terre ne soit lancée vers une sixième extinction planétaire des espèces, et de tenter d’initier ici une nouvelle ère?

Carl Chapdelaine

Les délices de notre faune

Malgré les documentaires sur les ours, les chevreuils, les castors, les petits rongeurs et plusieurs autres animaux de nos forêts, les connaissances du citadin sur la faune qui y habite restent limitées. Cependant, lorsque les ratons-laveurs s’installent en ville ou que les coyotes commencent à y rôder, cette nature sauvage lui devient plus tangible. Mais une nouvelle série de reportages sur la faune va peut-être voir le jour, profitant entre autres des recherches de plus en plus pointues sur la vie de ces animaux.


Que trouvent-ils au sol, ces rongeurs ou ces cerfs? Eh bien, leur alimentation est peut-être plus variée que vous ne l’auriez imaginé. Un reportage de l’émission La semaine verte, du 17 mars dernier1, rapporte l’expérience d’une biologiste s’intéressant aux animaux mycophages, c’est-à-dire mangeurs de champignons. Elle a recueilli des crottes d’écureuil et autres petits mammifères de la forêt, en les attirant avec des aliments dont on sait qu’ils sont friands. Leur analyse a pu montrer qu’il y avait eu un certain pourcentage de divers champignons dans leurs précédents repas. Puis, avec des caméras-témoins, elle a pu les filmer mangeant les espèces de champignons déjà identifiées dans leurs excréments; ce qui rendait également possible l’évaluation des quantités ingérées. 

Un autre chercheur a réalisé une expérience semblable avec les cerfs, également grands amateurs de champignons; un autre avec les caribous en Ontario, une caméra suspendue au cou de l’animal lui permettant de le voir en action. Et surprise, certaines espèces de champignons non-comestibles pour l’humain pouvaient l’être pour ces bêtes, et elles savaient bien les identifier. Et tandis que le chevreuil se délecte de nos chanterelles préférées, quand il ne profite pas, comme l’écureuil, de l’effet hallucinogène d’autres espèces, ce dernier ne crache pas sur la terrible amanite phalloïde (mortelle pour l'Homme).2


Vous voulez une histoire de chouette, de petits mammifères mycophages, avec un parfum d’intervention humaine dans l’équilibre écologique? Les compagnies forestières cherchent parfois aujourd’hui à remplacer les arbres fauchés par des espèces à croissance plus rapides ou répondant à un meilleur marché. Suite à une coupe à blanc, on avait ainsi remplacé des pins indigènes par une autre sorte de pins poussant plus rapidement. Or, les premiers étaient associés à l’existence d’un champignon d’une espèce voisine de la truffe et enfoui sous le sol. Les petits mammifères, comme peut-être ailleurs les sangliers, savaient les trouver, les déterrer et s’en nourrir. C’était par ce seul moyen que le champignon pouvait se reproduire, ses spores se retrouvant disséminés par les crottes de ces animaux. Cette espèce de champignon disparut avec le remplacement des pins avec lesquels elle était associée. Les rongeurs et autres petits quadrupèdes avaient également perdu une importante source de leur alimentation et avaient grandement diminué en nombre. Le sort de leur prédateur, la chouette tacheté du Nord, ne fut pas meilleur. Il avait fallu que l’on suspende la coupe des arbres, déclenchant de violentes manifestations des communautés qui en dépendaient, et que les chercheurs se grattent longtemps la tête pour sauver la chouette et résoudre l’énigme de la rupture de cet équilibre écologique.


Force est de s’interroger sur les tragiques expériences du passé dans le traitement que nous avons imposé à nos forêts, à nos sols agricoles, à nos cours d’eau, à l’équilibre de nos écosystèmes en général, ou même sur les expériences en cours. La nature, avec sa flore, sa faune et toutes ses interrelations, s’avère encore plus complexe que ce que nos connaissances ont pu en apprendre à ce jour. Alors, avec la pression qu’exerce le développement de notre habitat et la pollution inévitable qui l’accompagne, et malgré le respect par nos urbanistes de la réglementation environnementale, avons-nous l’assurance de ne pas être en train de perdre la bataille dans le maintien de l’équilibre de notre écosystème?

1. La semaine verte
2. Ces animaux mycophages

Carl Chapdelaine

L’inlandsis se retire

Il y a environ 12 000 ans, l’inlandsis Laurentidien a déjà libéré la basse vallée du Saint-Laurent; une île est apparue dans la région de Montréal: c’est le mont Royal. 1 000 ans plus tard, le front de glace n’est plus qu’à la hauteur du piedmont des Laurentides.1 L’océan Atlantique, devenu ici la mer de Champlain, a simultanément conquis l’immense zone affaissée. Bientôt, la vallée de la Rouge et celle de la rivière du Nord deviennent d’étroits fjords qui s’enfoncent encore plus au nord; mais avec une eau de moins en moins saline en raison de l’apport de l’eau de fonte. La mer y aurait atteint environ 230 m d'altitude. Il y a 10 000 ans, avec le rehaussement isostatique, la mer de Champlain est coupée de l’Atlantique et devient un immense lac appelé Lampsilis et qui se déverse dans l’océan par le fleuve Saint-Laurent.2


La calotte glaciaire, avec son centre à l’actuelle baie d’Hudson, a laissé les marques de son passage et de son retrait, dont celles de la dernière déglaciation sont les plus visibles. Les fronts morainiques et autres dépôts glaciaires, les innombrables marques sur la roche-mère, comme les moyens de datation modernes de divers éléments, nous permettent aujourd’hui de mieux retracer le parcours et le retrait de l’inlandsis. Et le glacier devenait aussi un moyen de transport singulier; ainsi, le géologue Gilbert Prichonnet a récemment découvert à Saint-Constant, sur la Rive sud du Saint-Laurent, un bloc erratique de 67 tonnes, arraché à la roche mère quelque part entre Saint-Jérôme et Rawdon.3


Des rivières glaciaires circulaient sur cet inlandsis ou s’étaient creusés des tunnels sous la glace en mouvement et maintenant en train de fondre. Elles transportaient sables et graviers, collectés par l’abrasion qu’exerçait cette dernière, et qui se déposaient au fond de ces sillons ou tunnels. Elles sont encore souvent bien identifiables aujourd’hui, non plus sous forme de sillons dans le paysage mais au contraire de crêtes, nommés eskers, laissées par les dépôts abandonnés par ces cours d’eau et qui serpentent à travers nos monts et vallées. Les compagnies forestières les empruntent parfois pour se frayer des chemins forestiers à bon compte; à l’occasion, elles forment aussi une assise naturelle pour des sentiers. La Zec Lavigne, dans la région de Lanaudière, permet de les admirer à souhait.4 On peut aussi voir le profil d’eskers à certains endroits, coupés par les routes entre Saint-Jérôme et Mont-Tremblant. Il nous a même semblé que le Corridor aérobique en sectionne un sur le chemin de Lac-des-Seize-Îles. (Nous irons y voir de plus près cet été.)


Moraines de glacier et terrasses de sable fin truffées de coquillages laissées par le retrait éventuel de la mer de Champlain n’ont pas fait de ces terres une zone bien fertile. Les conifères allaient s’en accommoder, d’autant plus qu’ils étaient mieux adaptés au climat froid voisinant encore la calotte de glace en retrait. Au contraire, les glaises, organismes marins et autres dépôts organiques accumulés sur le fond de ces étendues d’eau amèneraient fertilité à la plaine du Saint-Laurent comme à la vallée de la Rouge, du côté d’Arundel entre autres.


Il y a environ 10 000 ans dans les Laurentides, après la toundra herbacée puis arbustive et avec le réchauffement graduel, les feuillus les moins exigeants sous ce rapport, comme les peupliers faux-trembles, côtoieraient les mélèzes, les épinettes noires et les autres confères, tous sous une forme probablement rabougrie au début. Mais des variations subséquentes du climat au cours de quelques millénaires ont pu parallèlement remanier cet arrangement.5 La faune a bien sûr suivi le peuplement végétal, suivie des Paléoindiens nomades qui profiteraient surtout de la chasse aux caribous d’abord, puis aux autres cervidés, et de la pêche.6 Le touladi ou l’omble de fontaine, entre autres espèces, avaient colonisé les nombreux lacs laissés par le retrait de l’inlandsis.


Nous ne le remarquons peut-être pas, mais en quittant Montréal et sa plaine en direction de Saint-Jérôme aujourd’hui, on laisse une zone propre aux feuillus pour une zone mixte où les conifères trônent bientôt aux milieux des premiers. On peut voir que l’action de l’inlandsis et de la mer de Champlain ont fortement influencé cette répartition. Les facteurs climatiques actuels, auxquels s’ajoutent «la nature du sol, le relief et les perturbations, comme les feux de forêt, les épidémies et les coupes», affectent la distribution de la végétation. «En fait, ce sont ces facteurs qui déterminent la répartition des groupements végétaux sur les différentes composantes du paysage (sommets des collines, milieux et bas de pentes, etc.) dans un domaine bioclimatique donné.»7


Sous le rapport de la végétation, les Pays-d’en-Haut sont aujourd’hui inclus dans l’une des trois zones identifiées au Québec, la «zone tempérée nordique», dominée par des peuplements de feuillus et mélangés. Ils sont dans la sous-zone de la forêt décidue, et plus spécifiquement dans «le domaine bioclimatique de l'érablière à bouleau jaune»* qui «couvre les coteaux et les collines qui bordent le sud du plateau laurentidien» … «Le bouleau jaune (y) est l'une des principales essences compagnes de l'érable à sucre. Le hêtre à grandes feuilles, le chêne rouge et la pruche du Canada croissent aussi dans ce domaine, mais ils deviennent très rares au-delà de sa limite septentrionale.»7


*D’après lecture de la carte interactive des zones de végétation et domaines bioclimatiques du Québec, du MFFP.7


1. La déglaciation de la vallée du Saint-Laurent et l’invasion marine contemporaine (figure 6)
2. Histoire géologique récente de la région de Montréal
3. Le fabuleux voyage du bloc erratique
4. Les eskers de la zec Lavigne
5. Histoire postglaciaire de la végétation
6. La préhistoire du Québec
7. MFFP, zones de végétation et domaines bioclimatiques du Québec

Carl Chapdelaine

L’inlandsis Laurentidien

Nous avons pour la plupart appris qu’une épaisse calotte de glace recouvrait l’hémisphère nord de notre planète au cours de la dernière période glaciaire et jusqu’à il y a encore moins de 10 000 ans. Des cycles d’avancée et de recul de cette calotte ont ponctué son retrait définitif de notre continent. C’est en identifiant la localisation et l’âge des dernières moraines frontales laissées par les bords de cette calotte, à chaque épisode marquant de son retrait, que les chercheurs ont pu reconstituer son historique. Les plus anciens dépôts risquent évidemment d’avoir été effacés ou remodelés par les plus récentes allées et venues des glaciers.


Les dépôts de sable et graviers ou les affleurements rocheux souvent fissurés que nous observons tout autour de nous reflètent précisément le travail d’érosion, de transport ou de compaction effectué pendant des dizaines de millénaires par cette calotte glaciaire. C’est à moins que nos explorations soient déjà sous le niveau de l’ancienne mer de Champlain dont il ne reste aujourd’hui que le fleuve Saint-Laurent ainsi que les Grands Lacs. Elle allait laisser, en se retirant, ses propres terrasses de dépôts jusqu’à Mont-Rolland dans le bassin de la rivière du Nord. (Ces sédiments abandonnés par une eau salée sont aujourd’hui parfois propices aux glissements de terrain, car le sel qui les liait finit par être lessivé par l’infiltration des eaux de pluie.)


Cette mer, qui s’ajoutait aux océans déjà existants, profitait de la fonte des glaciers et de l’enfoncement du sol, la lithosphère, qu’ils avaient provoqué. Le niveau des océans de la planète était aussi simultanément rehaussé par la fonte de glaciers du continent Antarctique. L’inlandsis Laurentidien recouvrait, avec celui de la Cordillère, la totalité du Canada actuel et pouvait atteindre 5 km d’épaisseur à la hauteur de la Baie d'Hudson. (Entre ces deux inlandsis existait un passage libre de glace qu’auraient pu emprunter les premiers hommes venus d’Asie.) Suite au retrait des glaces, la surface de cette parcelle du Bouclier canadien avait entrepris une remontée isostatique qui se poursuit encore. Le manteau terrestre jouit en effet d’une certaine plasticité, comme les glaciers, et peut donc se déformer lors d’une variation du poids de la croûte terrestre. Cette remontée, de plusieurs mètres par siècle au début, est actuellement de 2 mm par an pour la section qui correspond à nos Laurentides; cela fait déjà 20 cm pour le siècle dernier. Mais comme toute la croûte terrestre environnante remonte, nous ne pourrions guère en constater visuellement le mouvement. Le paysage actuel de la partie la plus basse des Laurentides, encore plus récent, avait donc émergé tranquillement de la mer de Champlain pour n’en laisser que quelques lambeaux au creux de la vaste plaine du Saint-Laurent.


Si notre environnement a été sérieusement marqué par le travail de l’inlandsis Laurentidien et des glaciations qui ont précédé la dernière, il ne résulte pourtant qu’en une infime partie de ces épisodes. Il a fallu bien plus que des centaines de millions d’années pour que de jeunes montagnes pouvant ressembler aux Rocheuses ou aux Alpes, avec volcans même, puissent être érodées au point de devenir les monts et collines que nous connaissons aujourd’hui. Cette roche date en effet du Précambrien et donc de milliards d’années.


Quel ne serait pas l’intérêt d’ouvrir un kiosque, un petit musée ou même d’élaborer un site d’habitat préhistorique dans notre région, comme l’on en trouve en Europe? Ce ne serait pas le Village de Séraphin, mais l’on pourrait y reprendre des thèmes présentés au Musée canadien de l'histoire ou au Musée de la civilisation de Québec sur les Amérindiens, par exemple, et de la faune comme de la flore existante. On y adjoindrait, entre autres, une brève description de la formation géomorphologique des Laurentides. Les spécialistes de cette science pourraient y faire revivre, sur maquette ou support virtuel, le dernier passage des glaciers par l’analyse des empreintes et autre indices qu’ils nous ont laissés. Les résultats de maintes observations faites sur l’environnement à la Station de biologie des Laurentides, de Saint‐Hippolyte, ou de celles effectués au parc de la Mauricie et ailleurs pourraient faire partie de la présentation.


Le quaternaire
Main Street, février 2018

Carl Chapdelaine

Une architecture locale?

En ce 2 février, la marmotte saura nous indiquer quand arrivera le printemps. Mais vous n’avez peut-être pas attendu son verdict pour élaborer des projets de réfection de votre chalet ou de votre maison. Le parement de celui-ci ou de celle-là est trop abîmé pour songer à le réparer; il vous faut le remplacer. Votre vieille propriété a hérité d’un style classique à son époque; qu’allez-vous en faire aujourd’hui? Vous étiez peut-être isolé dans un secteur sans accès routier, et seuls les moyens du bord vous permettaient quelque entretien mineur qui n’allait pas modifier son style. Mais une route vient peut-être de vous rattacher à la civilisation et les possibilités sont maintenant infinies; c’est pour autant que votre budget n’en ait pas été trop affecté...


Pour un nouveau parement de mur, l’offre du marché vous propose autant des produits soi-disant garantis à vie et sans entretien que d’autres plus classiques et convenant probablement davantage à l’architecture des propriétés de votre secteur. Vous n’êtes pas insensible à l’importance du patrimoine mais n’avez peut-être pas fait le lien avec le choix que vous vous apprêtez à faire. Malheureusement sans doute, le patrimoine architectural ne résiste pas aux valeurs du libre choix qui prévaut sur notre continent, combiné à l’appétit des manufacturiers qui ont tout autre critère de choix dans leur offre de produits pour la construction domiciliaire. Selon la niche qu’ils ont choisie, votre parement devra être en bois reconstitué, en vinyle, en fibrociment, etc. Mais la gamme des produits en bois véritable, ceux qui respecteront probablement au mieux le caractère traditionnel de votre propriété, demeure non négligeable.


Le villégiateur plus âgé, qui a sa résidence permanente en ville et qui est le moindrement sensibilisé à la conservation du patrimoine, a pu voir comment des quartiers entiers de la ville ont, au cours des ans, perdu leur cachet d’antan sous l’assaut de tous les promoteurs qui leur vantaient leurs produits. À Montréal, quelques pans de quartier anciens ont pu échapper à l’installation de portes et fenêtres, de balcons, d’escaliers, de clôtures, voire de parements, qui n’avaient rien à voir avec l’architecture de leur maison, ni avec leurs matériaux de base. Ils offrent toujours l’ensemble architectural qu’ils arboraient déjà lors de leur édification et font aujourd’hui la fierté de leurs habitants comme l’envie de bien d’autres.


Bon, vous allez tenter d’en tenir compte; mais qu’est-ce qui pourrait caractériser les chalets et maisons de ces lacs qui tiennent sur leur pilotis ou fondations depuis un demi-siècle ou beaucoup plus? Il y aurait là un beau cas de recherche et d’inventaire à soumettre au programme ‘Fonds culture et patrimoine’ de la MRC, actuellement en appel de projets. Il faudrait certes chercher jusque dans l’histoire de la colonisation de ces lieux pour y découvrir d’où sont venus les styles qui ont pu s’y imposer. Le Canadien d’origine française, anglaise ou irlandaise apportait avec lui un peu de ses conceptions architecturales; lorsqu’il n’empruntait pas celles de ses voisins. Au lac Saint-François-Xavier, des facteurs particuliers allaient influencer son choix. On peut penser au changement dans l’implantation historique des habitants ou villégiateurs. D’abord village de colons francophones soumis à la vision du curé Labelle, puis lieu de villégiateurs surtout anglophones venus de la métropole ou d’ailleurs. La présence du train allait en même temps dicter la voie à suivre : d’abord moyen d’acheminement des matériaux, son abandon et la présence d’une quantité infinie de dormants de chemin de fer ajouteraient aux particularités locales de construction.


On ne peut être contre l’architecture moderne, l’expression de la liberté architecturale, la construction modulaire, la recherche de matériaux plus performants et sans entretien. Certains projets immobiliers bien pensés peuvent, malgré les craintes suscitées sur le plan environnemental par exemple, offrir un ensemble, architectural entre autres, adapté à la région et qui, sans être à caractère patrimonial, mérite aussi la considération. Mais, en même temps, ne faut-il pas, dans les secteurs plus anciens, voir à la conservation d’un style qui rappellerait le patrimoine que l’on cherche à préserver? Comme ailleurs, il a beaucoup souffert dans nos Pays-d’en-Haut, et il n’y a qu’à ouvrir l’œil pour le constater.

À défaut d’imposer des critères architecturaux, les autorités municipales ne devraient-elles pas au moins, si ce n’est déjà le cas, établir, diffuser et promouvoir des traits de style, des matériaux de recouvrement, des couleurs en harmonie avec le paysage à privilégier dans certains secteurs? Toute l’attention portée à l’obtention de fleurons dans le cadre de l’aménagement paysager ne mérite-t-elle pas sa parallèle sur l’objet principal que vient encadrer cet aménagement, la maison?


Carl Chapdelaine

Règlement sur le Comité consultatif d'urbanisme

MUNICIPALITÉ DE WENTWORTH-NORD
Règlement établissant les règles de régie interne du Comité consultatif d’urbanisme numéro 2010-275

Amendement : règlement 2015-275-1 adopté par la résolution 2015-11-314

Septembre 2010
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE I DISPOSITIONS DÉCLARATOIRES ET INTERPRÉTATIVES I-1
SECTION I DISPOSITIONS DÉCLARATOIRES I-1
ARTICLE 1 TITRE DU RÈGLEMENT I-1
ARTICLE 2 RÈGLEMENT REMPLACÉ I-1
ARTICLE 3 PORTÉE DU RÈGLEMENT I-1
ARTICLE 4 TERRITOIRE ASSUJETTI I-1
ARTICLE 5 ANNEXES I-1
ARTICLE 6 CONCURRENCE AVEC D’AUTRES RÈGLEMENTS OU AVEC DES LOIS I-1
ARTICLE 7 ADOPTION PAR PARTIE I-1
SECTION II DISPOSITIONS INTERPRÉTATIVES I-2
ARTICLE 8 STRUCTURE DU RÈGLEMENT I-2
ARTICLE 9 INTERPRÉTATION DU TEXTE I-2
ARTICLE 10 TERMINOLOGIE I-2
CHAPITRE II DISPOSITIONS RELATIVES À LA CRÉATION DU COMITÉ CONSULTATIF D’URBANISME II-1
SECTION I RÔLE ET COMPOSITION DU COMITÉ CONSULTATIF D’URBANISME II-1
ARTICLE 11 CONSTITUTION D’UN COMITÉ CONSULTATIF D’URBANISME II-1
ARTICLE 12 CHAMP DE COMPÉTENCE II-1
ARTICLE 13 COMPOSITION DU COMITÉ II-2
ARTICLE 14 RECRUTEMENT DES MEMBRES RÉSIDANTS II-2
ARTICLE 15 NOMINATION II-2
ARTICLE 16 CODE DE DÉOTOLOGIE II-2
ARTICLE 17 DURÉE DU MANDAT II-2
ARTICLE 18 SIÈGE VACANT II-3
ARTICLE 19 PRÉSIDENT ET VICE-PRÉSIDENT DU COMITÉ II-3
ARTICLE 20 ABSENCES II-3
SECTION II PERSONNES RESSOURCES II-3
ARTICLE 21 NOMINATION D’UN SECRÉTAIRE II-3
ARTICLE 22 RÔLE DU SECRÉTAIRE II-4
ARTICLE 24 DÉSIGNATION D’UNE PERSONNE RESSOURCE II-4
SECTION III RÉGIE DU COMITÉ II-4
ARTICLE 25 QUORUM II-4
ARTICLE 26 RÉMUNÉRATION II-4
ARTICLE 27 PROTECTION JURIDIQUE II-4
ARTICLE 28 SÉANCE II-5
ARTICLE 29 HUIS CLOS II-5
ARTICLE 30 CONVOCATION PAR LE CONSEIL MUNICIPAL II-5
ARTICLE 31 VOTES II-5
ARTICLE 32 DÉCISIONS II-6
ARTICLE 33 DÉCISIONS JUSTIFIÉES II-6
ARTICLE 34 INTÉRÊT PERSONNEL II-6
ARTICLE 35 PROCÈS-VERBAUX II-6
ARTICLE 36 ENTRÉE EN VIGUEUR II-6


CHAPITRE I DISPOSITIONS DÉCLARATOIRES ET INTERPRÉTATIVES

SECTION I DISPOSITIONS DÉCLARATOIRES

ARTICLE 1 TITRE DU RÈGLEMENT

Le présent règlement est intitulé «Règlement établissant les règles de régie interne du Comité consultatif d’urbanisme de la Municipalité de Wentworth-Nord.».

ARTICLE 2 RÈGLEMENT REMPLACÉ

Est abrogé par le présent règlement le règlement relatif à la création du Comité consultatif d’urbanisme numéro 87 de la Municipalité de Wentworth-Nord ainsi que tous ses amendements à ce jour.

ARTICLE 3 PORTÉE DU RÈGLEMENT

Les dispositions du présent règlement prescrivent la forme, la composition, le mandat et les règles de base de fonctionnement du Comité consultatif d'urbanisme.

ARTICLE 4 TERRITOIRE ASSUJETTI

Le présent règlement s’applique à l’ensemble du territoire de la Municipalité de Wentworth-Nord.

ARTICLE 5 ANNEXES

Toutes les annexes jointes au présent règlement en font partie intégrante.

ARTICLE 6 CONCURRENCE AVEC D’AUTRES RÈGLEMENTS OU AVEC DES LOIS

Le fait de se conformer au présent règlement ne soustrait pas à l’obligation de se conformer à toute autre loi ou tout autre règlement applicable en l’espèce, et notamment au Code civil du Québec. La disposition la plus restrictive ou prohibitive doit s’appliquer.

ARTICLE 7 ADOPTION PAR PARTIE

Le Conseil municipal déclare par la présente qu’il adopte le présent règlement partie par partie, de façon à ce que si une partie du présent règlement venait à être déclarée nulle et sans effet par un tribunal, une telle décision n’aurait aucun effet sur les autres parties du présent règlement.

SECTION II DISPOSITIONS INTERPRÉTATIVES

ARTICLE 8 STRUCTURE DU RÈGLEMENT

Un système de numérotation uniforme a été utilisé pour l'ensemble du règlement. Le règlement est divisé en chapitres identifiés par des chiffres romains. Un chapitre peut être divisé en sections identifiées par des numéros commençant à I au début de chaque chapitre. Une section peut être divisée en sous sections identifiées par des numéros commençant à 1 au début de chaque section. L'unité fondamentale de la structure du règlement est l'article identifié par des numéros de 1 à l'infini pour l'ensemble du règlement. Un article peut être divisé en alinéas, lesquels ne sont précédés par aucun numéro ou aucune lettre d’ordre. Un alinéa peut être divisé en paragraphes, identifiés par des chiffres arabes suivis du « o » supérieur. Un paragraphe peut être divisé en sous-paragraphes, identifiés par des lettres minuscules suivies d'une parenthèse fermante.

ARTICLE 9 INTERPRÉTATION DU TEXTE

De façon générale, l’interprétation doit respecter les règles suivantes :

1° les titres contenus dans ce règlement en font partie intégrante. En cas de contradiction entre le texte et le titre, le texte prévaut;

2° l’emploi des verbes au présent inclut le futur;

3° les mots écrits au singulier comprennent le pluriel et le pluriel comprend le singulier, chaque fois que le contexte se prête à cette extension;

4° le genre masculin comprend le genre féminin à moins que le contexte n’indique le contraire;

5° toute disposition spécifique du présent règlement prévaut sur une disposition générale contradictoire;

6° chaque fois qu’il est prescrit qu’une chose doit être faite, l’obligation de l’accomplir est absolue; mais s’il est dit qu’une chose peut être faite, il est facultatif de l’accomplir ou non;

7° l’autorisation de faire une chose comporte tous les pouvoirs nécessaires à cette fin.

ARTICLE 10 TERMINOLOGIE

Les expressions, termes et mots utilisés dans le présent règlement ont le sens et l'application qui leur sont attribués au chapitre portant sur la terminologie du règlement de zonage numéro 2008-271, en vigueur, de la Municipalité de Wentworth-Nord.

CHAPITRE II DISPOSITIONS RELATIVES À LA CRÉATION DU COMITÉ CONSULTATIF D’URBANISME

SECTION I RÔLE ET COMPOSITION DU COMITÉ CONSULTATIF D’URBANISME

ARTICLE 11 CONSTITUTION D’UN COMITÉ CONSULTATIF D’URBANISME

Le Conseil municipal de la Municipalité de Wentworth-Nord détermine le rôle et les pouvoirs du Comité consultatif d’urbanisme.

ARTICLE 12 CHAMP DE COMPÉTENCE

Le Comité consultatif d'urbanisme étudie les questions relatives à l’urbanisme et à l’aménagement du territoire, soumises par le Conseil municipal ou des dossiers référés en vertu des règlements d’urbanisme en vigueur.

Le Comité consultatif d'urbanisme formule des recommandations au Conseil municipal à l’égard des questions et dossiers qui lui sont soumis.

Le Comité consultatif d’urbanisme doit également:

1° assister le Conseil dans l’élaboration de sa politique d’urbanisme notamment :

a) en analysant le contenu du plan d’urbanisme et des règlements d’urbanisme en vigueur dans la municipalité en rapport avec l’évaluation des besoins dans la municipalité et d’en proposer la modification lorsque nécessaire;

b) en faisant rapport au Conseil municipal de ses observations et recommandations en vue du développement viable à long terme et de l’utilisation la plus rationnelle du territoire de la municipalité.

2° étudier les projets de lotissement et formuler les recommandations appropriées au Conseil;

3° étudier les demandes de dérogation mineure et formuler des recommandations au Conseil;

4° étudier toute demande relative aux plans d’aménagement d’ensemble (P.A.E.) et aux plans d’implantation et d’intégration architecturale (P.I.I.A), formuler des recommandations concernant leur approbation et suggérer des modifications, s’il y a lieu ;


ARTICLE 13 COMPOSITION DU COMITÉ

Le Comité est composé de 7 membres, soit :

1° 1 membre du Conseil;

2° 6 personnes résidant sur le territoire de la Municipalité de Wentworth-Nord et qui ne sont pas membres du Conseil municipal.

De plus, le maire et le directeur général sont membres d’office, mais sans droit de vote et peuvent assister aux réunions, s’il le désire.

ARTICLE 14 RECRUTEMENT DES MEMBRES RÉSIDANTS

Le recrutement des membres résidants se fera par appel au public, soit par le journal municipal ou autrement, et ce à chaque fois qu’un mandat vient à terme.

Les critères de sélection des membres du Comité consultatifs d’urbanisme sont :

- Disponibilité et intérêt pour les questions d’urbanisme;
- Impartialité;
- Absence de conflit d’intérêt ou d’apparence de conflit d’intérêt avec les sujets abordés lors des séances du Comité;
- Favoriser la représentativité des trois secteurs du territoire (St-Michel, Monfort, Laurel);
- À candidatures équivalentes, favoriser l’accession des femmes au Comité;

ARTICLE 15 NOMINATION

Les membres du Comité sont nommés par résolution du Conseil municipal.

ARTICLE 16 CODE D’ÉTHIQUE ET DE DÉOTOLOGIE

Les membres résidant sont assujettis au Code d’éthique et de déontologie annexé au présent règlement à l’ANNEXE I, lequel ils sont tenus de signer avant la première réunion à laquelle ils doivent assister.

Le non-respect du Code d’éthique et de déontologie peut entraîner une révocation du mandat du membre fautif par le Conseil.

ARTICLE 17 DURÉE DU MANDAT

La durée du mandat des membres résidants nommés en vertu du présent règlement est de 24 mois.

Ce délai court à partir de la date indiquée dans la résolution du Conseil nommant la personne comme membre du Comité ou, à défaut, de la date d’adoption de cette résolution.

Lorsqu’il prend fin, le mandat des membres résidents nommés en vertu du présent règlement peut être renouvelé, par résolution, pour une durée de 24 mois.

Le mandat d’un conseiller municipal nommé en vertu du présent règlement prend fin dès qu’il cesse d’être membre du Conseil ou lorsqu’il est remplacé par le Conseil.

Le Conseil peut, en tout temps, révoquer le mandat d’un membre et lui trouver un substitut dans le but de terminer le mandat.

ARTICLE 18 SIÈGE VACANT

Le Conseil municipal doit, par résolution, combler tout siège vacant au sein du Comité suivant le départ ou la démission d’un membre. Dans ce cas, la durée du mandat du nouveau membre est égale à la période inexpirée du mandat du membre remplacé.

ARTICLE 19 PRÉSIDENT ET VICE-PRÉSIDENT DU COMITÉ

Le président et le vice-président du Comité sont désignés parmi les membres résidants et sont élus par l’ensemble des membres du Comité, incluant le représentant du Conseil, et ce nonobstant l’article 31.

Le mandat du président et du vice-président est d’une durée de 12 mois.

Le président et le vice-président ne peuvent se représenter à l’un de ces deux postes à la fin de leur mandat. Ils doivent laisser passer au moins un mandat avant de resoumettre leur candidature.

ARTICLE 20 ABSENCES

Lorsqu’un membre du Comité est absent, sans motifs valables à 3 séances régulières consécutives, cela constitue un motif de destitution par le Conseil municipal.

SECTION II PERSONNES RESSOURCES

ARTICLE 21 SECRÉTAIRE

Le poste de secrétaire d’assemblée est assumé par le directeur du service de l’urbanisme ou un représentant autorisé par celui-ci ou par la direction générale.

Le secrétaire d’assemblée n’a pas droit de vote.

ARTICLE 22 RÔLE DU SECRÉTAIRE

Le secrétaire procède à l'envoi de l’ordre du jour, des avis de convocation, rédige les procès-verbaux, achemine au Conseil les recommandations du Comité, fait apposer, lorsque requis, les signatures appropriées sur un document du Comité et sur le livre des délibérations et assure la garde du livre des délibérations du Comité qu’il doit déposer aux archives de la Municipalité.

De plus, le secrétaire soumet mensuellement au Conseil un rapport quantitatif des permis de construction émis.

ARTICLE 23 abrogé


ARTICLE 24 DÉSIGNATION D’UNE PERSONNE RESSOURCE

Peuvent assister aux réunions du Comité et participer à ses travaux, mais sans droit de vote, toutes personnes ressources désignées par résolution du Conseil ou invitée par le Comité.

SECTION III RÉGIE DU COMITÉ

ARTICLE 25 QUORUM

Le Comité a quorum lorsqu’au moins 4 membres sont présents.

ARTICLE 26 RÉMUNÉRATION

Les membres du Comité fournissent leurs services gratuitement. Cependant, le Conseil pourra, par résolution, leur attribuer une allocation sous la forme d’un jeton de présence dont la valeur est déterminée par le Conseil.

ARTICLE 27 PROTECTION JURIDIQUE

Advenant une poursuite intentée contre le Comité consultatif d’urbanisme ou un de ses membres, tous les frais encourus pour la défense dudit Comité ou de l’un de ses membres sont assumés par la Municipalité de Wentworth-Nord.

ARTICLE 28 SÉANCE

Le Comité siège en séance selon les besoins, au jour qu'il fixe par résolution, sur ordre du président ou, en son absence, du vice-président.

Le Comité siège en séance au jour et à l’heure fixée par résolution du Conseil.

Le Comité peut faire relâche au besoin, mais cette relâche ne doit pas être pour plus d’une séance consécutive.

Le secrétaire peut convoquer les membres du comité à une séance spéciale du Comité lorsque nécessaire.

Lorsqu’une assemblée spéciale est requise en sus des réunions régulières, un avis de convocation est transmis aux membres au moins cinq (5) jours à l’avance.

ARTICLE 29 HUIS CLOS

Les séances du Comité ont lieu à huis clos. Le Comité peut toutefois inviter un requérant ou son mandataire à présenter un projet ou une demande.

Dans ces cas, les membres du CCU se limiteront aux questions d’information en présence des principaux intéressés. Toute délibération se fera suite au départ du requérant.


ARTICLE 30 CONVOCATION PAR LE CONSEIL MUNICIPAL

En plus des réunions prévues et convoquées par le Comité, le Conseil municipal peut aussi convoquer les membres du Comité en donnant préalablement un avis écrit, avec un délai de 3 à 5 jours, par courrier ordinaire. Ce délai peut être réduit à 2 jours si l'avis est signifié à domicile ou au travail. L'avis doit comprendre les sujets sur lesquels le Conseil municipal demande un avis et tout document pertinent.

ARTICLE 31 VOTES

Chaque membre résident possède un vote.

Le membre représentant le Conseil n’a pas le droit de vote.

Le président, ou le vice-président en son absence, a le droit de voter aux assemblées, mais n'est pas tenu de le faire. Il est toutefois tenu de voter en cas d'égalité des voix.


ARTICLE 32 DÉCISIONS

Toutes les décisions du Comité sont prises à la majorité des voix des membres présents.

ARTICLE 33 DÉCISIONS JUSTIFIÉES

La recommandation par laquelle le Comité se prononce favorablement ou défavorablement à l’égard d’une demande de dérogation mineure, d’une demande d’usage conditionnel, d’une demande d’approbation d’un plan d’implantation et d’intégration architecturale ou d’une demande d’approbation d’un plan d’aménagement d’ensemble doit fournir les motifs appuyant la décision du Comité.

ARTICLE 34 INTÉRÊT PERSONNEL

Un membre du Comité ne peut prendre part à une délibération dans laquelle il a un intérêt personnel. Il doit quitter le lieu de la réunion jusqu’à ce que le Comité ait statué sur le dossier ou la question en cause.

Le secrétaire du Comité doit inscrire la déclaration d’intérêt au procès-verbal de la réunion et indiquer que le membre concerné a quitté le lieu de la réunion pour toute la durée des discussions sur le dossier ou la question en cause.

ARTICLE 35 PROCÈS-VERBAUX

Une copie des procès-verbaux adoptés par le Comité doivent être transmis au greffier de la Municipalité pour faire partie des archives de la Municipalité.

ARTICLE 36 ENTRÉE EN VIGUEUR

Le présent règlement entre en vigueur conformément aux dispositions de la Loi.








André Genest Sophie Bélanger
Maire Directrice générale
et secrétaire-trésorière


Avis de motion donné le :
Adoption du projet de règlement le :
Avis d’entrée en vigueur :











ANNEXE I

CODE D’ÉTHIQUE ET DE DÉONTOLOGIE DU COMITÉ CONSULTATIF D’URBANISME

CHAPITRE I DISPOSITIONS GÉNÉRALES

1.1 DÉFINITIONS

Dans le présent code, les termes suivants signifient :

Comité : Comité consultatif d’urbanisme, tel que constitué par le règlement municipal;

Membre : un membre du Comité, qu’il soit membre du conseil municipal ou membre résident;

1.2 VALEURS

Le comité souscrit à des valeurs qui misent sur le respect, l’honnêteté, l’intégrité, l’objectivité, l’impartialité et la saine gestion dans une perspective d’intérêt public pour l’exercice des fonctions de ses membres.

1.3 PORTÉE CONCURRENTE

Le présent code n’a pas pour effet de soustraire un membre de l’obéissance à toute loi ou règlement qui le concerne personnellement ou en sa qualité officielle.

CHAPITRE II DÉONTOLOGIE

SECTION I DEVOIRS ENVERS LA MUNICIPALITÉ ET LA POPULATION
2.1 INTÉRÊT PUBLIC

Le membre du Comité exécute ses fonctions dans l’intérêt public et prend toutes les mesures nécessaires pour faire valoir cet intérêt public.

2.2 RESPECT DES LOIS ET RÉGLEMENTS

Le membre assume fidèlement ses fonctions en conformité avec les législations applicables, incluant la réglementation en vigueur dans la municipalité.

2.3 INTÉGRITÉ

Le membre s’acquitte de ses fonctions et de ses responsabilités avec intégrité, dignité et impartialité.

2.4 CONFLIT D’INTÉRÊTS

Le membre s’abstient de toute activité incompatible avec ses fonctions, évite tout conflit d’intérêts et prévient toute situation susceptible de mettre en doute son objectivité ou son impartialité.



2.5 CHARGE ET CONTRAT

Le membre s’abstient de solliciter ou de détenir pour lui-même, pour un proche ou pour une personne morale dans laquelle il possède un intérêt substantiel, une charge ou un contrat avec la municipalité en rapport avec ses tâches au sein du Comité ou avec les informations privilégiées auxquelles il a accès.


SECTION II DEVOIRS ENVERS LE COMITÉ ET LE CONSEIL

3.1 RÉPUTATION DU COMITÉ

Le membre contribue au maintien et à la défense de la bonne réputation du Comité et du Conseil municipal.

3.2 COLLABORATION

Le membre fait preuve de disponibilité et de diligence raisonnable et il assure sa collaboration à la réalisation des mandats confiés au Comité.

3.3 RESPECT DES MEMBRES

Le membre fait preuve de respect et de courtoisie dans ses relations avec les autres personnes.

3.4 RESPECT DE LA PROCÉDURE

Le membre observe les règles légales et administratives gouvernant le processus de prise de décisions.

3.5 EXAMEN DE DOSSIER

Le membre refuse de prendre connaissance d’un dossier et de participer aux discussions avec les autres membres dans un dossier lorsqu’il existe un motif justifiant son abstention, notamment un conflit d’intérêts.

3.6 DIVULAGATION DE CONFLIT D’INTÉRETS

Le membre doit, dès qu’il constate qu’il est dans une situation de conflit d’intérêts, en aviser le président du Comité, ou le vice-président en son absence.


CHAPITRE III ACTES DÉROGATOIRES

Sont dérogatoire à la dignité d’un membre les actes suivants :

Détournement : l’utilisation ou l’emploi, pour des fins autres que celles autorisées, de deniers, valeurs ou biens confiés au Comité ou à un membre dans l’exercice de ses fonctions;

Confidentialité : le fait de divulguer ou de commenter toute information ou document en provenance du Comité, à moins que cette information ou ce document ait été rendu public par l’autorité compétente;

Acte illégal : le fait, dans l’exercice de ses fonctions de membre de commettre ou de participer à la commission d’un acte illégal ou frauduleux;

Favoritisme : le fait de défavoriser ou de favoriser indûment un projet ou une demande autrement qu’en raison de ses avantages, inconvénients ou impacts sur la municipalité;

Conflit d’intérêts : le fait de participer à l’examen d’un dossier dans lequel il sait être en conflit d’intérêts.


ANNEXE AU CODE D’ÉTHIQUE ET DE DÉONTOLOGIE DU COMITÉ CONSULTATIF D’URBANISME

ENGAGEMENT SOLENNEL

Je, _____________________________, désigné (e) par le conseil municipal, pour être membre du Comité consultatif d’urbanisme, affirme solennellement que j’ai pris connaissance du code d’éthique et de déontologie du Comité consultatif d’urbanisme et je m’engage à faire preuve de discrétion et à respecter fidèlement ses dispositions dans le meilleur intérêt de la municipalité.

Signé ce ___________________________

___________________________________________________________
Signature

Dernière consultation sur le Plan d'urbanisme

Cette dernière assemblée de consultation avant l’adoption du Plan, le 2 octobre prochain, porta essentiellement sur les réponses données aux «demandes de modifications aux projets de règlements d’urbanisme». (Se référer aux document qui présentent ces 32 demandes et les réponses apportées: Dernières modifications)

Le directeur des services d’urbanisme de la municipalité, M. Emmanuel Farmer, allait expliquer plus en détails les motifs de l’acceptation ou du rejet de chaque demande. Il compléterait aussi les réponses laissées ouvertes sur le document ou les décisions à venir.  Le directeur inviterait également les personnes de l’audience à poser toute question au fur et à mesure de sa présentation, si elles le désiraient.

La demande (2) de ne pas faire perdre, comme proposé dans la révision du Plan, un droit acquis après 6 mois pour location de chalet à court terme fut ainsi acceptée. L’article 423 du zonage fut donc modifié et la «fermeture saisonnière ne serait cependant pas considérée conne une cessation ou un abandon (jurisprudence)».

Certaines demandes ne trouvaient aucune application et il n’y avait donc rien à changer.

D’autres demandes ne tombaient pas sous la juridiction des autorités municipales, telle celle de permettre sur certains lacs d’interdire les accès communs (5,6 et 7), comme au lac Notre-Dame. «Le littoral appartient au gouvernement du Québec. L’eau est une ressource commune. La navigation (incluant les accès aux voies navigables) est de compétence fédérale.» M. Farmer rappela d’ailleurs le cas d’annulation d’une telle interdiction par la municipalité de Saint-Adolphe-d’Howard.

Enfin, des demandes furent rejetées, comme celle (4) de réduire la pente maximale pour une construction, qui est actuellement à 30°, car «cette norme est assez restrictive et raisonnable».

On apprenait de la bouche du directeur, au cours de la session, que le projet du promoteur Napée au lac Pelletier était toujours sur la table. Une intervenante, convaincue que la Municipalité faisait fausse route, clamait qu’il ne fallait pas de critères savants pour comprendre que plus de cent habitations autour d’un (petit) lac en affecterait l’environnement. 

Par ailleurs, M. Farmer, en réponse à notre question, nous apprit que la date de la signature du registre statuant sur la tenue d’un référendum ultérieur sur l’adoption du règlement d’urbanisme, n’était pas encore fixée. La clause d’une période maximum de 45 jours devait cependant s’appliquer. La demande de référendum portera sur l’ensemble du projet, c’est-à-dire du Plan, précisera le Maire Genest lors de la séance du Conseil qui suivra.

Note : Nos observations sur ces points de la séance de consultation ne sont que le reflet de notre compréhension. Le lecteur devra se référer aux autorités municipales pour toute interprétation et avant toute utilisation.

 Carl Chapdelaine

Le plan d'urbanisme de Wentworth-Nord

                                                                                                                             (Observations)

Le règlement de révision du plan d’urbanisme de la Municipalité est à un jet de pierre d’être adopté. Il nous apparaît que son élaboration ait demandé une somme importante de travail, doublé d’un effort de vulgarisation et d’un processus de consultation.  Ces étapes, telles que nous venons de les vivre à Wentworth-Nord, sont prescrites par la loi qui régit ce service administratif municipal particulier. «C’est la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (LAU) qui établit les bases en matière d’information et de consultation publique permettant d’associer les citoyens à la prise de décision et à la gestion de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme.»*  

Mais cette éventuelle adoption du règlement et de la réglementation attenante (zonage, lotissement, permis de construction, etc.) le 2 octobre prochain, à la condition que la population ne s’y objecte pas par référendum ultérieur comprenons-nous, fait aussi maintenant objet de la présente campagne électorale. L’adoption du règlement le 2 octobre, suite à l’adoption antérieure des projets dudit règlement; puis la possibilité de la tenue ultérieure d’un référendum pour valider ou non cette adoption, nous semble conforme au processus normal voulu par la loi. 


«Le plan d’urbanisme constitue le document officiel le plus important de la municipalité en matière de planification de l’aménagement de son territoire. Il contient les politiques d’urbanisme arrêtées par le conseil municipal qui guideront sa prise de décision dans le futur.»* Voilà en quels termes le ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire définit son utilité. La MRC a également un droit de regard sur ce plan qui devrait cadrer dans son propre schéma de développement. Ainsi, la municipalité est partie prenante aux grandes orientations d’aménagement du territoire de la MRC, telle sa politique de protection et d’accès aux sentiers, «issue d’une démarche qui visait à garantir un accès public aux espaces naturels et récréatifs à tous les résidents de son territoire». 


Nous voyons un tel exercice et un tel document comme étant un peu sur le modèle du budget que tout ménage devrait élaborer et suivre, ne serait-ce qu’intuitivement. Sans un tel plan, comme sans budget familial, les décisions administratives concernant le développement du territoire de la municipalité risquent de n’être pas toujours appropriées, soit à la situation réelle, soit au budget de cette dernière. Pour autant que les élus adoptent un tel plan et s’engagent à le respecter dans leurs décisions administratives, il nous apparaît donc que la municipalité ne pourra que mieux s’en porter et que ses citoyens n’en verront que mieux ce vers quoi on les dirige.


On a bien pu sentir, par exemple et lors des exercices récents de consultation sur ce projet de révision à Montfort, que le développement de projets résidentiels, récréotouristiques, commerciaux, etc., confrontés aux désirs des résidents, à ceux des promoteurs, à ceux des environnementalistes, à la diversité des secteurs d‘habitation et autres intérêts, parfois extérieurs; ou mis en parallèle avec la réalité financière de la municipalité, interrogeait les résidents. Ceux-ci pouvaient, par ailleurs, ne plus être en mesure de saisir toutes les implications en découlant.


Parmi ces implications, le coût des multiples objectifs identifiés dans le plan et leur traduction en une myriade d’actions ne nous semble nulle part indiqué. Comment pourront donc s’orienter les élus sans cette donnée? Ne faudra-t-il pas, dans une nouvelle étape, voir quelles pointes de la maigre tarte du budget y seront consacrées? Nous pouvons ainsi applaudir à l’objectif de «respecter la capacité de support des lacs»; mais pour définir cette capacité de support, ne faudra-t-il pas d’abord pouvoir compter sur le travail des associations de protection de lac; puis trouver le bon protocole d’analyse et financer des études très élaborées? Le document du MAMOT indique : «…il faut s’assurer que le plan soit axé sur la mise en œuvre de solutions pratiques, qu’il prenne en considération la réalité financière et les moyens de gestion locaux et qu’il soit accompagné de documents qui faciliteront son actualisation (p. ex., fiches projets, monitoring). … Arrimé à la gestion financière, le plan permet de s’ajuster rapidement si un projet ne peut se réaliser ou si de nouvelles priorités surgissent.»*


Obtenir, par référendum, le report de l’adoption du projet de révision et de la réglementation attenante après les élections municipales du 5 novembre pour permettre, selon l’argumentation soutenue par un groupe d’opposants à l’administration actuelle, une analyse plus approfondie par la population de ses multiples facettes, est-elle alors la voie à suivre?

Pour ceux qui veulent un changement notable de politique dans l’administration de la municipalité sous l’angle de son développement et de son aménagement du territoire, voire même l’élection de porte-paroles prônant une telle approche, la réponse est évidente. Mais pour cela, il faudra une très forte mobilisation dans la population. De plus, comme le week-end de l’Action de Grâce (9 oct.) et donc le départ de la plupart des villégiateurs saisonniers suit immédiatement l’adoption du règlement, il est peu probable que le nombre minimum (370? **) de signataires du registre nécessaire pour forcer la tenue du référendum soit atteint…  Un tel référendum ne pourrait avoir lieu avant les élections municipales.  Pour ceux qui croient plutôt que la démarche de l’administration sortante est probablement fondée et suffisamment rigoureuse; que cette dernière a donné suite adéquate à la consultation; le choix sera différent. 

Quels sont par ailleurs les risques du rejet de l’adoption prochaine de la révision du plan et des règlements attenants? Il ne devrait pas, à notre avis, y avoir de nouvelle consultation digne de ce nom auprès de l’ensemble des résidents et villégiateurs avant la prochaine saison estivale; ce serait ignorer l’opinion d’une partie de la population concernée. Le plan devrait alors être préalablement revu, sous l’œil d’un conseil municipal remanié. Puis il y aurait donc théoriquement cette nouvelle série de consultations et de modifications. Cela causerait donc un sérieux retard à l’adoption d’un plan d’urbanisme à jour et aurait aussi un prix.


Note : Les opinions exprimées ici ne sont nullement celles d’un expert en urbanisme ou d’un maître à penser; le lecteur devra questionner qui de droit. La séance de consultation ultime du 29 septembre, à Laurel, vaudrait peut-être alors le déplacement.

Carl Chapdelaine


*L'utilité du plan d'urbanisme

**Pour une municipalité de la taille de W-N : PHV/10 + 10,5  (PHV = personnes habiles à voter).

Consultation sur le Plan, compte-rendu

Compte-rendu de la consultation sur la révision du Plan d’urbanisme

Assemblée publique du 2 septembre au Pavillon Montfort, présidée par le Maire André Genest. Présentation par M. Emmanuel Farmer, Directeur du service de l’urbanisme.


Note :
- Contrairement à ce qui semblait être prévu, l’assemblée se déroulera sans interruption jusqu’en début d’après-midi. Il n’y eut pas formation de groupes de discussion, comme à l’assemblée de janvier dernier, mais simplement une période de questions.
- À main levée, une grande majorité de la foule qui remplit totalement la salle du Pavillon indique être du secteur de Montfort; une délégation du secteur de Laurel et quelques participants de celui de Saint-Michel complètent l’auditoire.
- Des cartes sur le zonage proposé des différents secteurs de la Municipalité sont affichées sur les murs. Chaque couleur représente un type d’affectation de zone.
- Une feuille, «Présentation et résumé des modifications à la réglementation d’urbanisme», ainsi qu’un tableau-synthèse des grandes orientations d’aménagement du territoire, avec leur application pour chacun des trois secteurs de la Municipalité sont placés pour distribution à l’entrée du Pavillon.
- L’essentiel de la présentation s’appuiera sur un Power Point préparé par le service d’urbanisme.
- L’auditoire aura le loisir de poser quelques demandes de précision tout au long de la présentation. La Période de questions permettra par la suite l’expression plus générale des questions, préoccupations ou commentaires des résidents, ainsi que des réponses apportées par le Directeur et le Maire.


Un résident demandera pourquoi cette révision doit être adoptée avant les élections municipales. M. le maire répondra qu’il faudrait, entre autres, repartir de loin si l’on attendait la constitution du nouveau Conseil municipal.


M. Farmer
- Salue la contribution des membres du Comité consultatif d’urbanisme (CCU).
- Il s’agit d’un travail l’un an et demi, avec consultations publiques en 2016 et en janvier 2017. Nous en sommes donc à la troisième et dernière étape avant l’adoption.
- Les résidents auront encore l’occasion de dire leur mot le 29 septembre et le Plan révisé sera adopté à la séance régulière du Conseil, tenue le 2 octobre prochain en ce même Pavillon de Montfort.
- Un référendum (ultérieur?) sur l’adoption globale(?) du Plan et des règlements inhérents, lors de la séance du 2 octobre, aura lieu uniquement si 370 résidents (villégiateurs compris), à l’échelle de la Municipalité, apposent leur signature à cet effet dans le registre.
- Il précisera qu’il est là pour présenter les propositions, répondre aux questions et noter les commentaires, suggestions ou opinions; mais non pour en débattre.


Vision d’aménagement
- Cf. le RÉVISION DU PLAN D’URBANISME ET DE LA RÉGLEMENTATION D’URBANISME


Grandes orientations
- M. Farmer donne un tableau des grandes orientations d’aménagement du territoire.


Résumé des modifications au règlement de zonage
- Une part de la présentation et des demandes de précision portera sur la revue de ce résumé, point par point. Résumé des modifications au règlement de zonage
- Le directeur du service de l’urbanisme soulignera la volonté de réorganisation complète de la réglementation, avec comme buts, entre autres, une réduction considérable des articles et une meilleure adaptation aux réalités du territoire.
- Une question portera sur l’autorisation de développement du côté du lac Thurs(t)on, alors que la consécration en parcs de la plupart des terrains municipaux autour du bassin Newaygo du lac Saint-François-Xavier aura été maintes fois soulignée dans la présentation.


Période de questions
- Il y aura de multiples questions en rapport avec l’un ou l’autre point abordé dans la présentation.
- Des modifications de la réglementation relativement à la location de chalets feront l’objet de plusieurs échanges.
- L’exemple de la consultation sur le projet de développement au Lac Pelletier sera parmi les sujets abordés.

- Face à la modification de certains articles de la réglementation, la question des droits acquis suscita quelques interventions.
- Des remarques sur la constitution du CCU(?), où siègent des entrepreneurs, soulèveront aussi des réactions dans la salle.

- Relevant que la question du développement récréotouristique était sous-jacente à certains articles du Plan, le soussigné a proposé l’idée de développer un statut spécial pour un cours d’eau comme le lac Saint-François-Xavier ou plus globalement pour un secteur tel celui de Montfort/Newaygo. Un tel statut, comme à l’exemple (boiteux) des «pourvoiries avec droits exclusifs» ou des zecs du Québec, régirait certaines activités récréotouristiques au lac (quotas d’embarcations, vitesse des vélos, etc.) et, par conséquent, leur promotion auprès de la clientèle extérieure. Cette avenue lui semblait préférable à la confrontation entre une promotion libre de ces activités de la part des autorités régionales et son rejet par nombre de résidents locaux.
Mais le Directeur du service de l'urbanisme, tout en soulignant, en aparté, que le projet de révision du Plan proposait justement une réponse à ce dilemme, ne voyait pas comment il pourrait élaborer un tel statut.
Pour sa part, le maire Genest rappelait que, au point de départ, les résidents du secteur de Montfort pouvaient se plaindre de l’insuffisance des ressources récréatives, mais que l’opinion semblait s’être retournée devant le développement récent de ces ressources. Il soulignait, en se basant sur des statistiques applicables à l’ensemble de la région, que les équipements actuels devaient majoritairement y être utilisés et appréciés par les résidents eux-mêmes.

- Enfin, mentionnons une demande, présentée par le porte-parole du Groupe de travail conjoint – secteur Montfort qui s’est donné pour mission de garder à l’œil l’élaboration ainsi que l’application du plan d’urbanisme. La requête, reprise par plusieurs intervenants, possiblement en concertation, prônait le report de l’adoption du Plan d’urbanisme révisé après l’élection d’un nouveau conseil municipal. Le motif invoqué était de pouvoir donner plus de temps aux citoyens d’en apprécier les modalités avant de se prononcer. Cette proposition a obtenu un appui manifeste de l’assemblée.


Note : Le lecteur est prié de se reporter aux documents officiels disponibles et à venir, ou à d’autres rapporteurs, pour avoir l’heure juste sur cette assemblée de consultation; le soussigné n’ayant pu tout noter ou même saisir de nombreuses interventions.


Carl Chapdelaine

Le plan d’urbanisme municipal

Dernière chance de donner votre avis!
Aucun Possibilité d'obtenir un référendum à l'échelle de la Municipalité et sur le plan d'ensemble uniquement; 370 signatures requises ne sera autorisé!
Parlez maintenant; ne manquez pas cette réunion!
(2 septembre 2017, Pavillon de Montfort).


Le samedi de la fin de semaine de la Fête du travail, une assemblée publique de consultation à l’échelle de la Municipalité aura lieu toute la journée au Pavillon de Montfort. Le village a été choisi parce que les consultations antérieures sur une version préliminaire du plan y ont attiré le plus grand nombre de résidents.


De telles séances de consultation devraient tous vous intéresser. Le Projet de révision du plan d’urbanisme pourrait contribuer à déterminer l’évolution de votre milieu à moyen et à plus long terme. Visiblement, les souhaits exprimés par les résidents ayant participé aux premières consultations de juillet 2016 ont été retenus dans les modifications ou ajustements maintenant proposés par l’équipe du directeur du service d’urbanisme, M. E. Farmer. Par ailleurs, un Conseil passablement renouvelé siégera bientôt à l’hôtel de ville, et le plan d’urbanisme pourrait bien être un enjeu important de la présente campagne électorale. Ce Conseil décidera en effet du sort et de l’application éventuelle du règlement. Vous avez donc cette année une double occasion de faire valoir votre idée sur l’évolution de votre milieu et vous êtes peut-être le mieux placé pour la faire connaitre aux futures autorités municipales.


On nous annonce une séance qui s’étalera sur l’avant et l’après-midi; la matinée se prêtera à la présentation du plan qui comportera, forcément, quelques explications techniques d’application. Vous en apprendrez peut-être beaucoup sur les enjeux de ce projet de réorientation importante et longuement préparé d’urbanisme à Wentworth-Nord; un plan assurément essentiel à l’administration planifiée de la municipalité. L’après-midi vous permettra de poser vos questions, d’émettre vos opinions et de suivre le débat. Si la formule employée le 14 janvier dernier refait son apparition, des groupes de discussions seront alors formés et se choisiront éventuellement chacun un porte-parole pour énoncer les idées dont le groupe aura discuté, ainsi que leur conclusions et leurs recommandations s’il y a lieu. Rapport sur la consultation du 14 janvier 2017

Quels sont plus précisément les enjeux de cette opération d’urbanisme? Consultez déjà le résumé du Plan. La vision d’aménagement énoncée s’articule naturellement sur la croissance de la municipalité, avec un développement résidentiel et économique indispensable à l’augmentation des services requis. Ce développement doit cependant tenir compte du maintien de la qualité de l’environnement et éviter «la multiplication et la sous-utilisation des infrastructures».


Cette vision se reflète dans les «grandes orientations proposées» et différenciées selon les trois secteurs de la municipalité. Cependant l’avenue du développement d’un «secteur villageois» avec services commerciaux et connexes, en plus des activités récréotouristiques par exemple, plus acceptable aux résidents de Laurel qu’à ceux de Montfort, ne correspond pas à l’accessibilité géographique respective de ces deux villages. Concrètement, dans le plan, ces orientations doivent s’inscrire dans les affectations du sol à être déterminées par le zonage. Elles seront de même mises en application par les règlements d’urbanisme proposés.


Vous pourriez déjà avoir une présentation détaillée et bien faite de la municipalité de Wentworth-Nord, sous ses aspects historiques, sa géographie, sa démographie, etc., en consultant le document de travail du Projet de révision du plan d’urbanisme tel qu’indiqué au deuxième paragraphe ci-haut. Vous êtes par ailleurs invité «à soumettre vos commentaires et vos questions par courriel dès maintenant au directeur du service de l’urbanisme à : urbanisme@wentworth-nord.ca». Des réponses bien ciblées pourraient alors vous être présentées lors de l’assemblée du 2 septembre.


Carl Chapdelaine

Table de concertation locale?

Une telle table, à laquelle seraient assis la municipalité d’une part et les résidents ou leurs porte-paroles d’autre part, aurait pu exister au lac Saint-François-Xavier. Impensable jadis, la démocratisation de l’administration municipale fait de plus en plus tendance au Québec; mais l’on imagine qu’elle puisse parallèlement devenir très contraignante pour les autorités. Le processus, passant de l’information à la consultation puis à la concertation, s’échelonne aussi entre une opération limitée à des groupes du milieu, jusqu’à celle impliquant le simple résident. Elle peut porter sur un ou plusieurs domaines; que l’on pense à l’aménagement du territoire, au tourisme, aux loisirs, etc. La concertation implique que les partis cherchent à se mettre d’accord sur les enjeux et les actions envisagées. Elle respecte l’autorité administrative; mais cette dernière doit, en retour, tenir compte des interventions du milieu.
 
En fait, le Comité sur les Terrains orphelins jadis semblait être l’élément précurseur d’une telle table de concertation. M. Serge Larochelle, alors directeur du service d’urbanisme, en était le secrétaire, et il était présidé par M. André Soucy, devenu conseiller municipal du district après avoir été président de l’ALSFX. Il regroupait des porte-parole d’organismes et d’entrepreneurs du milieu tout en assurant à tous les conseillers municipaux d’y être membre d’office. Mais ce comité était plutôt à l’image de celui des comités consultatifs actuels de la municipalité, encadrés par des mandats bien définis et parfois plus près des préoccupations municipales que des enjeux mis de l’avant par la collectivité. Il permettait toutefois à ses membres issus du milieu d’avoir un accès privilégié à de l’information pertinente sur les sujets abordés.  Une table de concertation autonome et vouée à une cause en particulier, à l’exemple de celle sur les arts et la culture à Wentworth-Nord, est également porteuse de réalisations (circuit patrimonial,  micro-bibliothèques et bientôt marché artisan).
Pour s’assurer, au futur, que le lancement de projets comme le chemin Thurs(t)on, le Sentier des Orphelins, la création d'un quai public au pied du Pavillon, la promotion du tourisme et du loisir récréatif régional à Montfort-Newaygo par la municipalité et la MRC, etc., ne soit pas en contradiction avec les attentes de la collectivité, un mécanisme de concertation avec les résidents tel que celui instauré sur l’application du plan d’urbanisme, ne serait-il pas bienvenu?
 
Les membres de cette table ne seraient pas systématiquement tenus au secret et les résidents auraient, par quelque moyen, accès à leurs délibérations. On supposerait donc une participation ouverte et représentative des résidents et organismes existants du secteur aux côtés des représentants municipaux. La municipalité aurait toutefois la charge de fournir l’appui administratif et logistique à une telle table de concertation. Le Comité environnemental des Associations de lacs/Municipalité, jadis présidé par Mme Julie Brown et repris par l’actuelle directrice du Service de l’environnement sous forme de réunions tenues deux fois par année, se rapprocherait de ce projet. L’initiative de la création d’un groupe local de surveillance de l’élaboration du schéma de développement de la municipalité par son service d’urbanisme, s’inscrit également dans une démarche parallèle.
 
La table pourrait regrouper toutes les collectivités du secteur est de la municipalité ou se limiter à celles de Montfort. La municipalité, la MRC peut-être, et les organisations y seraient membres d’office. On peut imaginer que, pour assurer une participation représentative des résidents, tout groupe formel ou informel formé de quatre ou cinq membres, ainsi qu’un délégué des quelques entrepreneurs locaux, auraient droit d’être représentés à cette table.
Les règles de son fonctionnement demanderaient certes un travail d’élaboration et auraient avantage à être copiées sur quelque modèle déjà existant. Parmi ces règles, l’idée que toute proposition supportée par un pourcentage à déterminer des membres soit mise à l’ordre du jour d’une réunion de la table nous paraît porteuse. La date des réunions de la table devrait probablement être fixée comme l’est celle des séances municipales, et la fréquence de ces réunions pré-évaluée en fonction des disponibilités et du nombre de sujets à traiter.
 
Si donc le plan d’urbanisme préparé par la municipalité est soumis à la consultation, pourquoi ne pas privilégier une approche semblable dans d’autres domaines où la collectivité demande à être consultée et où parfois les faux pas des expériences passées semblent justifier leur aspirations? Le tout devant toutefois être formulé de manière à ne pas provoquer la paralysie dans l’action des dirigeants que la population a élus pour voir au bon fonctionnement de la municipalité et de la MRC. La proposition n’est donc pas à être appliquée sans évaluation préalable.
 
La proximité des élections municipales ne serait-elle pas l’occasion appropriée pour demander aux éventuels aspirants aux postes de préfet, maire et conseillers de se prononcer sur un tel projet, ou toute initiative semblable de démocratisation de l’administration?

                                                                                                                                             Carl Chapdelaine

Quoi recycler?

Vous le faisiez déjà bien? Mais regardiez-vous bien dans le fond des bouchons de bouteille pour y relever le code approprié?

Terrains orphelins

La municipalité de Wentworth-Nord a créé le Comité des terrains orphelins dans le but de déterminer la vocation de ces lots abandonnés par leurs propriétaires et qu'elle a récupérés grâce à la loi 212. Le comité est un organisme consultatif. M. André Soucy, qui représentait l'association sur ce comité, y siège maintenant plutôt en tant que conseiller du district et il en est le président.
Au lac Saint-François-Xavier, les «terrains orphelins» qui font ici l'objet de l'attention du comité, sont situés principalement autour de la partie ouest de la section Newaygo du lac, non accessible par route.
Parmi les objectifs sur lesquels se penche le comité, il y a :
-Permettre, s'il y a lieu et si possible, de faire correspondre la superficie des terrains bâtis à «l'espace viable» requis selon les normes d'aujourd'hui.
-Donner un accès par voie terrestre à chacune de ces mêmes propriétés; mais sans que ce dernier ne débouche sur le corridor aérobique. Construction de voies d'accès donc; mais pas nécessairement sur l'emplacement des rues projetées sur l'ancien cadastre.
-Conserver la majeure partie des terrains, non utilisés pour les deux objectifs précédents, en espaces verts.
La disponibilité nouvelle des terrains orphelins serait une occasion unique de procéder au désenclavement des propriétés. Elle pourrait permettre aux résidents de rendre leurs installations d'évacuation des eaux usées conformes à la réglementation. Ces derniers se verraient aussi assurés de l'accès aux services publics et privés dont jouissent déjà les autres résidents.

Face au projet de voies d'accès ou autre, l'ALSFX a-t-elle déjà fait son choix? Elle peut en tout cas rappeler sa mission de voir à la protection du lac Saint-François-Xavier. Mais quelle est l'évaluation du bilan global de ces projets en rapport avec leurs objectifs?

La construction de voies d'accès, de bretelles individuelles de raccordement et d'autant d'aires de stationnement pourrait causer un accroissement ponctuel de la sédimentation destinée au lac ainsi que des effets permanents dans le même sens. La MRC des Pays-d'en-Haut rappelle que la mauvaise gestion de l'érosion causée par ce type de réalisations est l'une des principales causes de l'eutrophisation des lacs au Québec.
Carl Chapdelaine