La santé du lac
- Excursion sur le lac; photo 1
- Excursion Sur Le Lac; Photo 2
- Excursion sur le lac; photo 3
- Excursion sur le lac avec Mathieu Madison,24 août 2024 (aperçu)
- Présentation de l'Étude du lac St-Fr.-Xavier: photo 1
- Présentation de l'Étude du lac St-Fr.-Xavier: photo 2
- Présentation de l'Étude du lac St-Fr.-Xavier: photo 3
- Étude du lac St-François-Xavier : présentation de Louise St-Cyr
- Le lac fourre-tout?
- Eaux souterraines dans nos lacs
- Sur la bonne voie?
- Sédimentation et envasement
- Tests D'eau Aux Affluents Du Lac S-F-X
- Un potamot envahissant
- Vos cordes d’amarrage
- Chargement de sable pour le lac Saint-François-Xavier
- Le lac se remplit…
- Sels de voirie et enjeux environnementaux
- Plus de pluie, plus de sédiments dans les lacs
- AGA du Fonds environnemental du lac Saint-François-Xavier 2022
- Journée d'identification des plantes aquatiques au lac St-François-Xavier
- Vulnérabilité des lacs laurentidiens à la moule zébrée?
- Le sel de la Grande Côte
- La drague au lac St-François-Xavier?
- La méduse d’eau douce dans nos lacs
- LACtion
- Capacité portante d’un lac
- Zonage risqué? WND6
- Analyse d’eau au lac Saint-François-Xavier
- Sceptique sur la disposition des boues septiques?
- Lacs moribonds
- Nos Lacs, malades
- consultation sur la vidange des fosses septiques; rapport
- Prise en charge de la vidange?
- Résultats RSVL 2018
- Eaux souterraines - Laurentides
- Des $ pour les milieux humides
- Caractérisation des plantes aquatiques
- Nos lacs aussi se réchauffent
- Ligne à 120 KV de St-Adolphe
- Ligne à 120 kV à St-Adolphe-d’Howard
- Un brin de plastique dans nos lacs?
- Qualité de l'eau, station SIM 23
- La députée et la ligne d’Hydro
- Phosphore capricieux
- Remplir nos lacs…
- La forêt aquatique («Les maudites algues.»)
- L'iEAU d'Abrinord
- La santé du lac 101
- W-N, Réunion sur le myriophylle à épi
- Résultats RSVL 2017
- Lutte contre le myriophylle à épi (LCMÀÉ).
- Accessibilité à l’eau
- Rivière à Simon, station 42
- Qualité de l’eau de la Rivière du Nord
- Nos lacs et forêts
- Feuilles mortes et envasement
- La capacité de support d'un lac
- Résultats RSVL 2016
- «Aimez votre lac»
- Qualité de l’eau du lac
- La réforme du Q-2, r. 22
- Problématique de la sédimentation au LSFX
- Le carnet de santé du lac
- La caractérisation des plantes aquatiques
- Périphyton: rapport 2015
- Opération périphyton 2015
- Le sel de la voirie et le lac
- Résultats RSVL 2014
- Le portrait du lac se précise
- Rapport sur le périphyton (2014)
- Accroissement du périphyton
- Phosphore et plantes aquatiques
- PAPA: Mise à jour / Up date
- Trappe à sédiments de la Grande côte
- Qualité de l'eau 2013 (RSVL)
- Qualité de l'eau: un guide
- Qualité de l'eau (tests Géostar)
- Santé du lac: sondage
- Rapport sur le périphyton
- Périphyton: Felix se mouille!
- Périphyton: détermination des sites
- Formation sur le périphyton
- Échantillons d'eau pour le RSVL
- RSVL: volontaires recherchés
- RSVL; résultats de la transparence de l'eau
- Analyses RSVL: subvention municipale
- RSVL; Suivi de la qualité de l'eau
- Échelle de l'indice de transparence
- Qualité de l'eau
- Contrôle de l'érosion dans les pentes
- Contrôle de l'érosion
- L'enrochement, un an plus tard!
- Les espèces envahissantes
- La protection de la rive
- Principaux organismes impliqués dans l'environnement des lacs
Trémolo du huard à collier
Excursion sur le lac avec Mathieu Madison,24 août 2024 (aperçu)
Note : Nous ne prétendons pas ici rapporter le mot à mot des propos émis; notre interprétation de ces derniers pourrait être incomplète ou erronée.
Les ateliers et les sorties sur le lac avec le biologiste, que l’on surnomme Mat, sont un peu hors du commun et suscitent toujours énormément d'intérêt. Pour ceux qui le veulent bien, c’est une façon directe d’en apprendre toujours un peu plus sur la nature des lacs, et particulièrement celle du lac Saint-François-Xavier. L’Association de protection de ce lac, l’ALSFX, a misé juste en nous appropriant la passion qui anime le biologiste. On en redemande.
Il fallait du courage et être en mesure de pagayer sur le lac pour se rendre tôt, en ce samedi matin frisquet, aux quais de Newaygo où allaient se rassembler une bonne vingtaine de riverains de tous âges pour suivre et écouter les indications de Mat. Mais le soleil allait vite réchauffer l’atmosphère et l’ardeur à pagayer.
Le soussigné avait invité son nouveau jeune voisin à monter dans la même embarcation; ce ne fut cependant pas la chaloupe (barque) confortable, mais le canot de l’aventure. Quelle frousse pour quelqu’un qui n’avait pas mis les pieds dans un canot depuis des lunes, de se lancer au milieu du lac, incertain de son équilibre et, ainsi, mal à l’aise pour pagayer. Le retour, en accéléré sur un lac agité, serait aussi effrayant qu’épuisant, malgré la rassurante veste de flottaison bien attachée. Les vagues générées par le passage d’un hors-bord allaient-elles nous faire chavirer?
Contrairement à notre première excursion avec le biologiste, le 14 août 2022, qui nous avait conduits à la tête du lac et du bassin Newaygo, Mat nous dirigeait vers celui de Montfort, et notre premier arrêt allait être du côté du remarquable îlot qui s’y trouve. Entre l’îlot et la rive, il y a, en effet, quantité de plantes aquatiques et donc matière à interprétation.
Le principal intérêt du soussigné en cette occasion était cependant d’avoir la confirmation que la présence d’herbiers denses à différents endroits peu profonds du lac étaient indicateurs d’un vieillissement marqué, voire d’un étouffement à plus ou moins brève échéance des sections correspondantes du lac. C’est du moins ce que nous croyions avoir compris des propos de la biologiste chevronnée, Mme Louise St-Cyr, qui, le samedi précédent, avait si bien décrit le résultat de son analyse des rives de ce lac. Ces endroits, comme le marais à la tête du lac ou la totalité du petit bassin, dit de l’Église ou du Pavillon, étaient-ils eutrophes, c’est-à-dire à un stade des plus avancés d’eutrophisation, alors que ce n’était pas le cas pour l’ensemble du cours d’eau.
À la réponse à notre question, Mat ne fut pas catégorique; il rappela simplement les étapes du processus d’eutrophisation et les critères qui les caractérisaient, ainsi que l’importance d’un apport accru de phosphore dans son accélération. Nous restâme sur notre faim.
Plongeant sa pagaie dans l’herbier environnant, il souligna qu’il y avait là une forte accumulation de vase, (comme en d’autres parties du littoral, de même qu’au fond de ce lac, semble-t-il, et en fonction du courant). Il expliqua que les plantes aquatiques émergeantes, comme nous l’avait déjà décrit la biologiste St-Cyr, puisaient leurs nutriments dans la matière organique du fond dans lequel s’enfonçaient leurs racines. Tandis que des algues, aussi présentes et faute d’avoir des racines, pouvaient se nourrir à même les nutriments dissous dans cette eau. Toutes avaient aussi besoin de lumière sous l’eau et restaient cantonnées en bordure ou dans les zones peu profondes du lac.
Pour expliquer la présence d’une telle couche de vase dans le lac et précisément là où nous étions, il laissa aussi entendre qu’il s’y trouvait déjà de la matière organique avant même la dernière glaciation.
(Cette dernière a façonné, sinon entièrement creusé nos lacs des Laurentides. Après quatre-vingts millénaires sous la calotte glaciaire de l’Inlandsis laurentidien, à moins qu’il n’y ait eu des épisodes de climat plus chaud, propices aux dépôts de matière organique, pendant cette période, sous quelle forme pourrait-on encore en retrouver là? Et comment le glacier, qui écrase, arrache et transporte tout sur son passage, pour le déposer là où il s’arrête ou fond, n’aurait-il pas pu faire une bouchée d’une accumulation de matière organique et la disperser à son gré? Mais, à sa fonte, le glacier n’aurait-il pas pu, par contre, laisser, lui-même, dans le lac une grande quantité de la matière minérale qui compose cette vase? Notre regard se tourne alors vers les découvertes du plongeur Jean-Louis Courteau au lac Des-Seize-Îles et de la constatation que, sous la surface des lacs des Laurentides, il y a encore beaucoup de recherche à entreprendre et de phénomènes à expliquer.)
Notre guide nous fit traverser sur la rive nord du bassin Montfort, dans une baie entièrement couverte de végétation, devenue donc marais, selon ce qu’il nous avait indiqué à notre précédente excursion. Il fallait alors débarquer et le suivre, à pied, jusqu’à la rive. Nous ne pouvons vous rapporter ce qui s’y est passé, car, devant la perspective de retrouver nos jeans tout trempés, nous sommes resté bien ancré dans notre canot… Mais, il fallait voir les autres braves participants laisser leur kayak, s’enfoncer dans la vase tout en avançant, mouillés jusqu’aux cuisses, basculer parfois, et disparaître au loin, tellement ce vaste herbier s’étendait au large de la rive.
Le biologiste nous aura identifié les principales plantes aquatiques, certaines carnivores, et les minuscules algues présentes. Il aura tenté d’esquisser les mesures à prendre ou la résignation devant l’inéluctable marche de l’eutrophisation.
L’accumulation de la vase avait certainement profité de la déforestation par la coupe du bois tout autour du lac, jadis, et de son flottage, ainsi que des rejets de la scierie; mais beaucoup aussi de l’ennoiement à la suite de la construction du barrage, avec l’apport en phosphore extrait des zones inondées. Les quelques troncs d’arbres centenaires, qui en émergeaient encore, dénotaient bien la présence antérieure de la terre ferme. L’habitat humain, avec des installations septiques parfois déficientes, avait aussi contribué à l’injection d’une surdose de phosphore. À cela s’ajoutaient des événements catastrophiques plus récents et des sources toujours présentes d’apport de sable et autres sédiments dans le lac.
Il aura répondu à maintes questions et abordé plusieurs facettes de l’eutrophisation des lacs. À l’aise dans les deux langues, il n’aura cependant pas permis au soussigné de suivre de nombreux échanges dans la langue de Shakespeare ou hors de portée de son ouïe…
Sous toutes réserves et souhaitant qu’un autre participant pourra rapporter plus intégralement les fructueux échanges au cours de cette excursion; par Carl Chapdelaine
Étude du lac St-François-Xavier : présentation de Louise St-Cyr
Pavillon Montfort, le 17 août 2024. Pour le Fonds environnemental du lac Saint-François-Xavier
Il y a une quarantaine de personnes dans la salle.
Mme Diana Zakaib Jegou présente la conférencière et assurera un résumé en anglais des interventions.
Mme St-Cyr a soumis au Fonds environnemental deux rapports sur son « Étude du littoral des sections Newaygo et Montfort du lac Saint-François-Xavier », y compris le petit bassin, dit de l’église ou du Pavillon, situé entre le pont de Montfort et l’exutoire du lac vers le lac Chevreuils. Ce dernier fait l’objet d’une attention spéciale du Fonds, qui s’est impliqué dans la lutte à la propagation du potamot à grandes feuilles, dont il est particulièrement affecté.
En gros, la biologiste présentera d’abord ce qu’est un lac des Laurentides et son évolution naturelle, ou accélérée par l’action anthropique. Tout en reprenant les étapes de la formation de ces lacs qui, à l’origine, remplissaient les trous façonnés par la calotte glacière qui recouvrait la partie nord du continent, il y a plus de 10 000 ans, elle saura passer en revue les étapes de leur vieillissement.
Sa première description remplacera cependant la présentation classique de l’évolution physico-chimique de cette eutrophisation, par son impact sur la végétation, sur l’accumulation de sédiments ou sur les poissons. Cet aperçu nous permettra de mieux visualiser, dans la suite de son exposé, l’état de nos lacs.
Lacs des Laurentides :
- Oligotrophe (jeune) : Peu de plantes, peu de plancton, eau froide favorable aux salmonidés.
- Mésotrophe : Plus de feuilles mortes, plus de plancton et de poisson, dont des espèces plus communes, supportant la baisse du taux d’oxygène (et le réchauffement de l’eau?). On y retrouve quand même des truites. (La truite arc-en-ciel, que l’on relâche dans le lac Saint-François-Xavier, est plus tolérante à ce chapitre, comme sur les autres plans.)
- Eutrophe : Beaucoup de sédiments et de plantes émergentes; bon habitat pour la barbotte. Le petit bassin du Pavillon en serait presque rendu là, avons-nous compris.
- Marais : C’est la dernière phase de vie du lac, avant de laisser place à la forêt.
Le processus est irréversible; tout ce que l’on peut tenter de faire, c’est d’y mettre les freins.
L’état actuel de chaque lac ici est en fonction de plusieurs facteurs, dont ceux d’origine humaine :
- Le développement.
- Les variables affectant son bassin-versant par l’apport de sédiments et autres :
- Présence d’un habitat humain. (village, etc.)
- Une route.
- L’exploitation forestière.
- Etc.
• L’histoire du lac:
- Barrage.
- Flottage du bois.
- Scierie.
Ici, la biologiste abordera les valeurs physico-chimiques classiques qui caractérisent l’état d’équilibre d’un lac. (Mais, nous n’avons pas toujours pu suivre toutes les observations sur la présence ou non de l’oxygène, de celle du phosphore ou de la température de l’eau.)
Oxygène, température, transparence de l’eau
- En hiver, sous la glace, au fond du lac, s’il est assez profond, l’eau dense est à 4°C; et la stratification thermique est stable.
- Au printemps, il y a un fort brassage de l’eau; cela est très important pour le lac.
- En été, l’eau ne se mélange pas. Il peut faire de 20 à 25°C en surface, alors que l’on est toujours à 4°C au fond d’un lac profond. On a défini une ligne, la thermocline, qui sépare les eaux de surfaces de celles en profondeur.
- La biologiste donne ici les différences de valeur de ces variables entre les lacs oligotrophes et les mésotrophes.
- Le disque de Secchi sert à mesurer la transparence de l’eau.
- L’oxygène se dissout mieux dans l’eau froide.
- La présence du phosphore favorise celle des algues (« Si le fond du lac est bien oxygéné, le phosphore se liera aux sédiments et y sera emprisonné. ») Ass. Grand lac Rond
Le phosphore est naturellement peu présent dans les lacs; c’est l’homme qui l’extrait et l’utilise dans ses produits; notamment en phosphates, pour accroître l’efficacité des détergents.
Note : Il y a beaucoup de fer sur la terre et dans les sédiments, et les bactéries anaérobiques puisent de l’oxygène dans l’oxyde de fer.
Le cas du lac Saint-François-Xavier
- Selon les données disponibles, au 31 août 2022, le disque de Secchi y est visible à 4,7 m (?)
- Le 4 sept. 2022, la température en surface y était de 21°C et l’oxygène à 7,5mg/L. À une profondeur de 10,5 m, la température était à 6°C, et l’oxygène à 1,6 mg/L. Il n’y a pas d’oxygène au fond en été.
Note : Les sédiments sont un concentré de tout.
Un lac eutrophe, avec trop de plantes dont les restes s’accumulent au fond du lac, finit par se remplir par lui-même.
Les plantes
- Plantes aquatiques supérieures et inférieures
- Les supérieures, comme le potamot, ont des racines, et peuvent donc puiser des nutriments dans les sédiments. Cette plante se reproduit par bouture (fragment arraché, etc.) et par des tiges aériennes qui partent de la plante « mère » et qui s'enracinent au niveau des nœuds, comme les fraisiers, par stolons.
- Il y a aussi, au lac Saint-François-Xavier, des plantes aquatiques sans racine.
- La présence de gros herbiers, comme dans le bassin du Pavillon, suppose qu’il contienne beaucoup de sédiments.
- Les algues, dont certaines sont invisibles à l’œil nu, n’ont pas de racine, et se nourrissent des nutriments contenus dans l’eau. Le périphyton est un mélange d’algues et autres substances.
- Les cyanobactéries contiennent de la chlorophylle et ont donc besoin de lumière. Elles se comportent comme des algues.
Il ne faut pas ignorer les plantes aquatiques; elles en disent long sur le lac.
Le phosphore (µg/l; i.e. un millionième d'unité par litre.)
- Phosphore total :
- Matière inorganique
- Matière organique
- Dissous dans l’eau
- On mesure le phosphore fin août, début septembre, lorsqu’il est à son maximum. Sinon, les comparaisons ne tiennent pas.
- Il peut y avoir libération de phosphore, en plus de l’oxygène, dans les sédiments au fond du lac.
- Dans un lac eutrophe, on a 13,0 µg/l de phosphore en surface, et 39 µg/l au fond. Au lac Saint-François-Xavier, on a 3,7 µg/l en surface, et 8,1µg/l en profondeur; c’est bon. Il y a beaucoup de sources (qui apportent de la bonne eau?) au lac.
- Sources anthropiques de phosphore dans un lac :
- Engrais, crottes, …
- Installations septiques non-conformes.
- Eaux grises. Il y avait beaucoup de phosphore dans les détersifs autrefois; mais le gouvernement à fixé des normes très restrictives pour son emploi, par suite de la détérioration qu’il a causé au lac Érié, le plus petit des Grands Lacs. L’invasion d’huitres exotiques à contribué à nettoyer ce lac.
- Les cendres.
- L’agriculture.
- Le déboisement des rives.
- Les bateaux à gros moteur (par le brassage des sédiments du fond du lac).
- Les zones inondées :
- Par les barrages de castor.
- Par les barrages humains, pour créer des lacs artificiels ou faire remonter le niveau d’un lac, comme au lac Saint-François-Xavier.
- Le relargage interne.
Dans un lac avec du phosphore, on voit ce tapis glissant sur les roches immergées (périphyton); on y retrouve des algues filamenteuses et autres algues.
En résumé, il faut surveiller et stopper l’accumulation de sédiments et de phosphore (et, il n’y a vraiment pas d’autre choix):
- Reboiser les rives.
- Réduire le largage de phosphore (dans le bassin-versant du cours-d’eau).
La conductivité
C’est aussi une variable qui contribue à déterminer la santé d’un lac. Elle est faible dans les Laurentides, contrairement à ce qu’elle est dans le Saint-Laurent, car on y retrouve peu de roche calcaire. Mais, le sel de voirie peut amener une trop forte conductivité, et affecter la faune aquatique. Les truites y sont sensibles. Le sel se ramasse dans les sédiments du fond. (On n’ose imaginer la situation dans le petit bassin du Pavillon…)
Cas du lac Saint-François-Xavier
Note : Les résultats des tests de phosphores au lac ne semblent pas toujours valables; certaines données semblent fausses.
- Le barrage a inondé une partie de la rive du lac original, comme à la tête du lac (côté lac à la Croix).
- L’accumulation de sable au pont de Montfort bloque le courant (et permet encore plus d’accumulation).
- Les plantes aquatiques profitent de cette accumulation de sédiments et se multiplient.
- Le remède des tapis au fond de l’eau, pour empêcher la reproduction du potamot à grandes feuilles, dont les embarcations, planches à pagaie, pédalos ou autres arrachent des morceaux qui vont disséminer la plante, ne règlera pas le problème de fond. Il faudrait plutôt déménager les quais publics de mise à l’eau dans une autre partie du lac (plus profonde) et fermer le pont à la circulation en hiver. Mais, cela reste le seul moyen recommandé, à court terme, pour ralentir sa propagation.
- Les remèdes miracles pour la régénération des lacs ne marchent pas.
- Le bassin du Pavillon se remplit (et va éventuellement devenir un marais, dans lequel devra passer un ruisseau servant d’exutoire au lac).
- Le fond du lac, sous le pont de Montfort, est probablement plus creux que ce que pouvait transpercer la sonde de la biologiste, vu la résistance du sable.
- Le gouvernement à transféré la responsabilité des lacs aux municipalités, alors que ses services y étaient auparavant à l’œuvre. Et les petites municipalités n’ont pas les moyens, ou ce n’est pas dans leurs priorités de s’en occuper.
- Les associations de lacs sont de puissants revendicateurs potentiels auprès des autorités.
Période de questions (Nous n’avons pu en noter que quelques-unes.)
- Le préfet, M. Genest, ancien maire et citoyen de Montfort, mentionne qu’une quantité impressionnante de sable arrive aussi, naturellement, par l’un des ruisseaux tributaires du bassin Montfort du lac, du côté sud (?).
- Les trappes à sédiments, comme celle installée au pied de la Grande Côte de la route Principale, au pont de Montfort, ne sont pas suffisamment entretenues (vidées), selon Mme St-Cyr, pour empêcher le sable et autres sédiments de se retrouver dans les cours d’eau, comme dans le petit bassin du Pavillon.
- L’accumulation de sédiments, de sable, au pont de Montfort ralentit le renouvellement de l’eau du lac, et ajoute donc un élément négatif au maintien de son équilibre.
• Et l’empoissonnement? Il faut d’abord que le lac soit approprié à sa survie. Et, il faut aussi s’assurer que ces truites ne soient pas déjà infestées à la pisciculture…
Sous toutes réserves; par Carl Chapdelaine,
Le lac fourre-tout?
Nous avons pris conscience que la mise à l’eau d’embarcations provenant d’ailleurs ou de tout autre élément risquait d’y apporter des espèces envahissantes. Des chercheurs mentionnent aussi que des parasites de poissons sont introduits par de mauvais comportement avec les agrès de pêche ou autrement.1
Par ailleurs, le ruissellement amène au lac des nutriments pour les plantes aquatiques, des sédiments, des polluants, etc. Comme les veines de notre corps, le lac est souvent, avant l’océan, la destination du système aquatique de collecte et de transport d’une multitude d’éléments collectés dans son bassin-versant. Et c’est sans compter tout ce qui a, tout simplement, été jeté au fond des lacs au cours des âges; du temps où il paraissait normal d’y faire disparaître nos rebuts.
Avec la domination et l’action de l’espèce humaine, l’équilibre de nos cours d’eau, leur santé, tiennent donc pour beaucoup du soin apporté ou, au contraire, de la négligence et de la pollution engendrée par notre mode de vie, notre consommation, l’exploitation de nos ressources, voire notre considération pour cette richesse naturelle.
Le citoyen de Wentworth-Nord, une municipalité de lacs, est donc au premier plan dans la conscientisation essentielle des citoyens à la fragilité de ces cours d’eau. Les riverains sont souvent les plus concernés par leur protection et par les mesures appropriées pour y parvenir. Ils sont aussi, peut-être, la plus grande menace à leur environnement. Les moteurs hors-bord à essence sont encore source de pollution. Les vagues occasionnées par les allées et venues des embarcations motorisées peuvent provoquer l’érosion des berges et la remise en circulation des sédiments.2
Le bois traité de nos quais et pontons; tout polluant ou fertilisant utilisé sur nos rives, ou le déboisement de ces dernières; le microplastique de nos cigarettes jetées dans un cours d’eau, de nos cordages effilochés; tout rejet d’eau usée non traitée, chargée de phosphore et autres contaminants, contribue à la détérioration, non seulement de la qualité de l’eau, mais, à plus long terme, à l’eutrophisation d’un lac.
Comme pour l’aggravation quasi-irréversible de la pollution de la planète tout entière, il ne semble plus y avoir de solution parfaite à celle de nos cours d’eau. Ces derniers, selon certains, seraient d’ailleurs les plus fragiles composantes de notre milieu naturel.
Année après année, les signes de détérioration de nos lacs, du lac Saint-François-Xavier, ne peuvent passer inaperçu. La sédimentation et l’envasement y sont, pour beaucoup, générés par l’activité humaine, passée et actuelle. La prolifération, voire l’envahissement de nos bassins peu profonds par les plantes aquatiques, profitent ici de l’accumulation de sédiments, de la diminution de la profondeur conséquente, et de l’apport de nutriments. Le réchauffement et le ruissellement accru par la fréquence des pluies, eux-mêmes causés par les changements climatiques, nous assure-t-on, s’ajoutent comme nouveaux facteurs d’accélération de leur eutrophisation.3
Selon le RAPPEL, « Que ce soient les propriétaires riverains, les usagers des plans d’eau, les gestionnaires du territoire, les propriétaires agricoles ou forestiers, chacun a un rôle à jouer et peut modifier ses pratiques dans le bassin versant pour réduire ses apports en nutriments et en sédiments dans les cours d’eau. »4
Parmi ces gestionnaires, les municipalités jouent un rôle capital. En effet, la Loi sur les compétences municipales, applicable dès le 1er janvier 20065, leur transfère une bien lourde tâche, réservée jusqu'alors aux services du gouvernement: le pouvoir d’adopter des règlements en matière d’environnement, notamment pour la protection des eaux; ainsi que, aux Municipalités régionales de comté (MRC), des compétences exclusives en matière de cours d’eau et de lacs. (Sous toutes réserves)6
Une municipalité dépourvue des ressources suffisantes, comme Wentworth-Nord, a ainsi son Coordonnateur à l’environnement, dont les services mettent en priorité la protection des lacs; tout en appelant à un partenariat essentiel avec les associations de lacs et autres regroupements.
Si nous soupçonnons les effets négatifs de l’action anthropique sur la santé des lacs, il demeure pourtant difficile d’en évaluer toute la portée. Le lac est en effet un univers aquatique aux propriétés physiques, chimiques et biologiques complexes et interreliées. Sans notre présence, il conserverait l’équilibre que lui définissent toutes ses composantes et que nous avons, probablement à jamais, perturbé.5
Pour encourager positivement l’implication du plus grand nombre à la protection des lacs, ne faudrait-il pas instaurer un programme de fleurons, ou autre récompense, associés aux bonnes initiatives entreprises ici et là par les riverains, leurs associations et tout autre usager? Évidemment, un guide des bonnes pratiques est toujours de mise; car, comme en toute chose, le coût des précautions, la méconnaissance, le laisser-aller, la facilité ou l’oubli des règles prennent souvent le dessus...
Par Carl Chapdelaine
- Nos lacs fourmillent de parasites
- Opinions sur le contrôle des embarcations à moteur
- La goutte qui fait déborder le vase !
- Bonnes pratiques pour sauver les lacs
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- La biodiversité : Sa conservation dans les municipalités
- Les propriétés des lacs
Eaux souterraines dans nos lacs
Ainsi, les affluents d’un lac, les canalisations, la pluie et le ruissellement, bien visibles, ne sont pas ses seules sources d’approvisionnement; il reçoit aussi les eaux souterraines de son bassin-versant. La somme de ces apports constitue les intrants de son bilan hydrique et fait aussi partie de l’équation qui détermine le temps de renouvellement de son eau. Mais, il est difficile de quantifier cet apport, sa vitesse et sa fréquence, aussi bien que la qualité de l’eau qui en fait l’objet.
Pour mieux visualiser le phénomène, distinguons entre le contenant et le contenu, entre l’aquifère et la nappe. Le premier est une formation géologique, comme du sable ou du roc fracturé dans les Laurentides, qui peut emmagasiner l’eau qui s’infiltre dans le sol et la laisser éventuellement rejoindre la rivière ou le réservoir que constitue le lac. La nappe est l‘étendue d’eau retenue dans cet aquifère. Aquifère — Wikipédia (wikipedia.org). Mentionnons que certains lacs peuvent, à la fois, recevoir les eaux souterraines et les alimenter. La nappe phréatique est celle que l’on trouve à une faible profondeur. Certaines nappes, parfois très profondes et très anciennes, sont captives, c’est-à-dire emprisonnées à l’intérieur d’un substratum imperméable.
Qui a un puits de surface, voit bien que celui-ci, alimenté par les eaux qui pénètrent dans le sol, fait facilement le plein lors du dégel printanier ou à la suite de périodes pluvieuses. Mais le schéma de l’afflux d’eaux souterraines vers un lac, modulé en fonction de la nature de l’aquifère environnant, semble plus difficile à déterminer.
La vitesse d’écoulement de l’eau dans un aquifère est en fait très lente; même dans les plus perméables, comme pour certains sables, elle ne serait, en moyenne, pas plus élevée que de 15 cm/jour. L’eau d’un puits artésien, provenant d’une nappe souterraine, peut ainsi avoir plusieurs années. Lors de tempête et si son exutoire a une capacité limitée, cet afflux d’eau au lac s’additionne-t-il donc à l’apport de ses affluents et de la pluie pour faire monter son niveau d’eau; ou est-il plutôt un facteur de régularisation de ce niveau, en réagissant plus lentement aux facteurs météorologiques?
On peut tout de suite comprendre que la quantité, comme la qualité de l’eau de la nappe phréatique peut contribuer à celle du lac lui-même et, à l’occasion, vice-versa. Au même titre que l’apport au lac de sédiments contaminés par ses affluents, par les canalisations d’eau de pluie et d’eaux usées ou provenant de ses rives, si des polluants, comme les sels de voirie, pénètrent dans un sol perméable, ou si le pompage d’eau dans cette nappe en fait diminuer la hauteur et la quantité, le lac en subira les effets négatifs.
Selon Québec science : « Le Québec connaît encore mal ses ressources en eau souterraine ». La science qui les étudie, en tenant compte des conditions géologiques, est l’hydrogéologie. À défaut de faire appel à la baguette du sourcier, cette science, comme d’ailleurs les entreprises œuvrant dans ce domaine, peut cependant déjà compter sur de nombreuses cartographies, plus ou moins précises, d’aquifères au Québec, avec leur nappe. La connaissance de nos eaux souterraines, de la capacité ou de la fragilité de nos aquifères, est d’ailleurs devenue essentielle à la planification de l’approvisionnement en eau potable pour les municipalités en croissance démographique et pour assurer l’exploitation durable de cette ressource inestimable.
Plusieurs variables qualifient donc les eaux souterraines et leur impact sur celle des lacs, aussi bien que comme source d’eau potable; et elles sont difficiles à analyser, à quantifier. Mais l’incertitude quant à la portée de cet impact ne doit-elle pas nous induire à la plus grande prudence dans les activités anthropiques susceptibles d’affecter cette eau, à quel qu’endroit du bassin-versant concerné?
Par Carl Chapdelaine
*Le rôle invisible des eaux souterraines dans le soutien des lacs
Sur la bonne voie?
La lutte contre l’envahissement de nos lacs par le myriophylle à épi avait débuté en trombe. Du côté du lac Louisa venait la solution-choc, le lavage au fusil à eau sous pression de toute embarcation ou composante, fusse-t-elle une simple pagaie, s’imposa. Elle n’était pas le fruit du Conseil régional en environnement des Laurentides (CRE-Laurentides), qui faisait pourtant autorité en la matière, et nous mettions en doute la pertinence d’y placer tous nos œufs. La chasse aux algues bleu-vert, dont on ne parle plus, avait soulevé une croisade semblable.
Aujourd’hui, fruit du remarquable travail des services en environnement de la municipalité, nos trois nouvelles et imposantes stations automatiques vont distribuer les vignettes payantes qui garantiront notre sécurité. C’est pour autant que nos constables soient en poste, en nombre, au bon moment et au bon endroit, sur la rive comme sur le lac, pour faire respecter la législation, et que des usagers ne trouvent pas le moyen de se faufiler à travers les larges mailles du filet. Qui n’a pas déjà vu, cette saison, des pagayeurs ou autre mettre directement à l’eau leur embarcation sans se soucier de quelque législation que ce soit. Ce fut, en tout cas, l’observation du soussigné.
Au lac Rond, de Sainte-Adèle, on semble faire autant confiance à un simple linge pour essuyer votre planche à pagayer ou votre pagaie; et gageons que la procédure ne découragerait pas les plus récalcitrants. Et pourtant, ce petit lac nous paraît en grand danger d’y voir surnager l’envahisseur.
Plusieurs pensent que ce n’est qu’une question de temps, avant que cette plante ne se pointe sur le lac Saint-François-Xavier et sur tous les autres, et qu’il faudra plutôt s’y adapter. Indirectement, le Fonds environnemental du lac Saint-François-Xavier se prépare d’ailleurs à ce faire, avec ses tapis benthiques, ou tapis de lac, contre la prolifération du potamot à larges feuilles.
Nous aurions préféré que l’on regarde plutôt, dès le départ, à des inspections visuelles, faute de mieux. Nous imaginions aussi que limiter la fréquentation du lac Saint-François-Xavier aux embarcations de ses riverains ainsi qu’à celles, et même en plus grand nombre, qui pouvaient être louées au pavillon de Montfort, auraient été des solutions plus appropriées. Nous prenions comme modèle les parcs nationaux, comme celui du Mont-Tremblant, où nous profitions, dès notre jeunesse, de la location de canots et autres qui y était la règle. La réservation de sa place de camping y permettait aussi le respect d’un quota déterminé de fréquentation.
Comme Parc régional des Pays-d’en-Haut, une telle réglementation aurait peut-être été légale. Nos constables n’auraient alors eu qu’à surveiller, aux jumelles, l’arrivée du huard au lac, pour s’assurer qu’il ne tienne pas dans son bec la malheureuse brindille qui pourrait contaminer le lac…
Mais, puisqu’il faut maintenant composer avec ce qui a été enlevé (la location d’embarcations) ou installé (la station de lavage, bien ancrée, l’affichage, etc.), assurons-nous de pouvoir en tirer le meilleur parti. Faudrait-il des brigades de surveillance, en appui à notre force constabulaire et comme l’avait initié notre conseillère? Si oui, un insigne et un protocole à respecter devraient accompagner l’initiative pour éviter dérives ou altercations et donner quelque autorité aux préposés.
Par Carl Chapdelaine
Sédimentation et envasement
Dans son infolettre d’avril 2024, L’Organisme de bassins versants des rivières Rouge, Petite Nation et Saumon annonce, en bonne nouvelle, avoir récemment déposé son nouveau Plan directeur de l’eau de la zone de gestion intégrée de l’eau de l’OBV RPNS au gouvernement du Québec. L’Organisme nous avait d’abord fait part d’une mauvaise nouvelle :
« Le dépôt du budget provincial 2024-2025 le 12 mars dernier a été accueilli avec un grand sentiment de déception. Le financement statutaire des organismes de bassins versants du Québec n’est pas augmenté, ni ceux des conseils régionaux en environnement et d’autres organismes qui bénéficient du programme de soutien à la mission des organismes environnementaux du Québec. On parle ici d’un scénario pire que le statu quo puisqu’aucune indexation, somme toute mineure, n'a été prévue. Dans un contexte où la rétention du personnel est un enjeu dans les organismes de bassins versants et que les demandes d'accompagnement du milieu augmentent, c’est une situation difficile à encaisser. » On se rappellera que des gouvernements précédents avaient sabré dans les programmes rattachés à la protection de l’eau; entraînant, du même coup, une perte conséquente du travail des organisations bénévoles appuyées par ces programmes.
La seizième fiche de diagnostic (Problème d’envasement, de sédimentation et/ou de comblement) accompagnant le Plan directeur, traite du problème de la sédimentation et de l’envasement. Nous avons déjà esquissé, dans des présentations antérieures, les principales composantes de ces processus générés par l’érosion. Mais vous trouverez dans cette fiche une synthèse plus complète et scientifique, quoique très abordable, du processus et de ses conséquences. Cependant, l’application de cette présentation au bassin de la rivière Rouge diffère de ce qu’elle serait à celui de la rivière du Nord, du fait que la Rouge dessine plusieurs méandres, qui peuvent évoluer dans un terrain sableux, tandis que la rivière du Nord est encaissée dans un ensemble plus rocheux.
La fiche explique que la sédimentation et l’érosion, résultant d’un processus naturel, participent à l’équilibre de l’écosystème qui met en relation tous les éléments de la nature. Ainsi, certains nutriments apportés dans les cours d’eau peuvent servir de nourriture aux invertébrés qui y habitent. Mais, le processus devient un problème environnemental lorsque qu’il est « accentué par les activités humaines et qu’il dépasse la capacité d’équilibre des écosystèmes ».
Ainsi, « Lorsque la sédimentation se traduit en un dépôt de sédiments fins (limon, argile) sur un substrat plus grossier (ex : gravier), il s’agit d’envasement du lit du cours d’eau. Ce type de colmatage est reconnu pour avoir des effets importants sur les communautés de poissons (Kemp et al., 2011). Dans certains états américains, l’envasement excessif des rivières depuis les cent dernières années est considéré comme le facteur principal de la constriction de l’aire de répartition de 78 % des espèces de poisson, de même que de la disparition de plusieurs espèces indigènes (Vachon, 2003). »
Puis, la fiche traite des principales conséquences sur l’humain, comme sur la faune, de ce déséquilibre de l’écosystème engendré par l’action humaine. Après quelques applications au territoire couvert par l’Organisme, la fiche présente aussi un modèle pour évaluer et mesurer l’ensemble du processus impliqué, de la source d’érosion au site de la sédimentation. C’est la modélisation de la connectivité des sédiments.
Enfin, la fiche rappelle les différentes causes du problème :
1. La gestion des eaux de ruissellement.
2. Les pratiques forestières et agricoles.
3. Le réseau routier et l’entretien traditionnel des fossés.
4. L’artificialisation des bandes riveraines en milieu de villégiature.
5. Le nautisme.
La conclusion se termine avec une considération bien actuelle : « dans un contexte de changements climatiques, … l’augmentation d’évènements de fortes précipitations risque d’augmenter la problématique dans le futur. » Cette modélisation pourrait donc faciliter la prévision de l’impact du phénomène, de même que toute intervention préventive.
Par Carl Chapdelaine
Un potamot envahissant
Tous ceux qui, en franchissant le pont de Montfort, au milieu de l’été, jettent un coup-d’œil au petit «bassin de l’Église» du lac Saint-François-Xavier, entre le pont et la digue, auront pu remarquer la prolifération de plantes aquatiques sur ses bords et même au-delà. Elles profitent, entre autres, de la profondeur du lac, rendue faible à cet endroit suite à l’accumulation du sable et gravier résultant principalement de l’entretien hivernal de la Grande Côte de la route Principale. C’était surtout le cas avant l’installation d’une fosse à sédiments en 2014.
L’action conséquemment accrue du soleil, l’apport d’éléments nutritifs, comme le phosphore, ou autres facteurs, sont probablement autant de causes supplémentaires qui expliquent le phénomène. La plante aquatique n’est pas forcément nuisible en soi; sa prolifération est souvent davantage le reflet d’un dérèglement négatif de l’équilibre naturel d’un cours d’eau.
Plusieurs savent aussi que, en période de plus faible niveau d’eau du lac, la navigation motorisées peut y devenir difficile, particulièrement lorsqu’il faut emprunter le chenal, sous le pont, pour avoir accès aux autres bassins du lac, à la marina, etc. Mais, la prolifération de plus en plus évidente de ces plantes rend également moins attractive l’abord des propriétés riveraines qui longent le bassin. On peut même penser que la valeur de ces propriétés aura à souffrir de cet envahissement.
De fil en aiguille et avec l'aide de certains administrateurs du fonds environnemental du lac Saint-François-Xavier, un groupe de résidents locaux s'est donc réuni pour trouver une solution à l'invasion et à la croissance rapide des plantes aquatiques autour de leurs quais. Leur rive est devenue moins accessible à la baignade et il leur est difficile d'amener leur bateau à leur quai sans passer à travers un tel herbier. Au cours des deux dernières années, on a en effet assisté à une prolifération agressive d'une plante aquatique indigène appelée potamot à larges feuilles « une plante à feuilles submergées, …qui croît … surtout dans les lacs mésotrophes et eutrophes, dans des eaux calmes et se reproduit par multiplication végétative par les rhizomes et les fragments de tiges (Fleurbec, 1984; Lapointe, 2014) »*.
Comme elle se reproduit par rhizomes, graines et fragments, elle a la capacité de devenir envahissante dans des conditions favorables. Les rhizomes, enracinés au fond du lac, à une profondeur pouvant aller de deux à quatre mètres, se réveillent au printemps et reproduisent la plante. Mais, il semble que des fragments végétaux de ce potamot peuvent également voyager au fil de l’eau et donner naissance à une nouvelle plante, ce qui contribue à son caractère invasif.
Vous devinez ici le scénario que l’on applique déjà au myriophylle à épi. Et, comme remède, des biologistes proposent, entre autres, celui que l’on sert ailleurs audit myriophylle, c’est-à-dire, à l’automne ou au printemps dans notre cas, une fois le reste de la plante morte, recouvrir les rhizomes d’une toile de géotextile (ex. : Aquascreen). Cette dernière va empêcher la plante de pousser. Le groupe a également acquis l'équipement nécessaire pour la fabriquer et la placer au fond de l'eau.
C’est le suivi de l’expérience en cours au bassin de l’Église qui permettra d’en juger la valeur. Et comme le potamot semble s’être aventuré plus en amont au lac, dans certaines parties riveraines, les leçons tirées de cette opération pourraient être d’un intérêt général. Qui sait, par ailleurs, si le terrible myriophylle à épi ne viendra pas, un jour, perturber la quiétude des riverains de ce beau lac, et si notre petit groupe ne sera pas appelé à nous enseigner sa méthode pour la lui appliquer?
Le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs ne permet cependant l’opération que commandée par un propriétaire et limitée à la parcelle de rive qui borde sa propriété. Une opération de plus grande ampleur, visant toute une section du bassin, supposerait l’obtention de l’aval du Ministère.
Et justement, si le potamot peut profiter de la dissémination de fragments arrachés à la plante, la navigation, quelle qu’elle soit, risque de jouer ce rôle. Pagayeurs et autres, visiteurs ou membres du Club de canoë-kayak Viking, mettant leur embarcation lavée à l’eau, aux deux quais jouxtant le pavillon Montfort, doivent bien emprunter ce bassin, et souvent traverser des herbiers de potamot. Il semble assez fréquent que des morceaux de plantes soient ainsi arrachés et potentiellement transportés en amont à la grandeur du lac.
On a donc imaginé que, si l’expérience actuelle porte fruits, il y aurait peut-être lieu de délimiter un corridor, dans le bassin de l’Église, à être emprunté par ces usagers, là où l’on doit traverser un tel herbier, et d’en recouvrir le fond d’un cordon de tapis appropriés. Comme il suffit d’une durée limitée pour empêcher la plante de pousser, ces toiles pourraient être déplacées de façon à couvrir toute la distance nécessaire au cours de la période de végétation.
Cette approche plus globale ne serait certes pas engagée sans les autorisations et l’implication des autorités compétentes; pas plus que sans un appel à l’expertise essentielle à sa justification et à sa réalisation éventuelle. Ici, les résidents du lac jouissent heureusement de l’existence du Fonds environnemental du lac Saint-François-Xavier, auquel ils pourraient alors songer à faire appel.
En attendant, prenez garde, si vous avez à traverser un tel herbier de potamot avec votre embarcation, à ne pas en arracher et transporter un fragment. Si vous vivez le même problème, vous pourriez communiquer avec le soussigné. Un nombre suffisant de noms motiverait les porte-parole de ce groupe ad hoc à organiser une rencontre pour vous faire part de plus de détails concernant le sujet, dont l’identification de la plante, et, qui sait, à faire appel au CRE-Laurentides pour ce faire et pour assurer le bien-fondé de la démarche en cours.
*https://lac-beauport.quebec/wp-content/uploads/2016/03/Caract%C3%A9risation-%C3%89lod%C3%A9e-CDA-lacBeauport2016-COMPLET_opt.pdf
Avec nos remerciements aux membres du groupe ad hoc qui nous ont communiqué l’information; par Carl Chapdelaine
Vos cordes d’amarrage
Qu’est-ce qui, utilisées de manière répétitive et exposées à l’air, au soleil et à l’eau, peuvent voir de petits filaments se détacher et entrer dans l’eau du lac Saint-François-Xavier, être avalés par les alevins de perchaude, puis par le huard; se déposer sur le fond ou naviguer vers la rivière à Simon, celle du Nord, et jusque dans l’océan Atlantique? Vos cordes d’amarrage!
Vous l’avez constaté, en dénouant une vielle corde retenant votre bateau ou autre pièce flottante, voire un bloc de béton servant d’ancre, des petites brindilles s’en détachent et se dispersent dans l’eau. Ce sont des microplastiques, moins de 5 mm, ou en voie de le devenir.
« Les animaux (aquatiques) peuvent ingérer ou inhaler des microplastiques lorsqu’ils :
- mangent des proies qui ont également consommé des microplastiques;
- mangent des microplastiques qui flottent sur l’eau;
- filtrent l’eau pour l’alimentation;
- respirent par leurs branchies ou à la surface de l’eau. » Pêches et Océans Canada
Vous regrettez la pollution des lacs et océans par le plastique; mais qu’y pouvez-vous? Vous n’avez jamais jeté de bouteille de plastique dans un cours d’eau. Mais peut-être que, libéré, un contenant vide de La Parisienne, flottant comme indicateur au-dessus de votre prise d’eau du lac, a pu sauter dans le lac Chevreuils et naviguer jusqu’aux confins de la planète. Avez-vous pu récupérer votre fil de pêche empêtré dans les plantes aquatiques? N’avez-vous pas jeté par-dessus bord, ou même dans un caniveau, quelques mégots de cigarette avec filtre? Eh bien, cessez d’y contribuer... Prévoyez remplacer vos vieux cordages par des neufs; ceux qui résisteront mieux à l’usure du temps et du frottement. En pratiquant cette opération, prenez grand soin à ne laisser s’échapper qu’un minimum de brindilles.
À l’Université Memorial de Terre-Neuve, l’étudiante à la maîtrise, Jackie Saturno, a tenté d’évaluer en laboratoire comment les différents types de cordages utilisés par les pêcheurs se désagrègent ou résistent au frottement, et quelle quantité de plastique ils laissent dans l’océan. Quatre principaux types de cordage utilisés ont fait l’objet de son expérimentation: ceux en nylon, en polyéthylène, en polypropylène, et ceux faits d’une combinaison de polyéthylène et de polypropylène. « J’ai été plutôt choquée de voir à quelle vitesse ils se brisent, dit-elle. Il semble que le polyéthylène s’effiloche beaucoup. » ici.radio-canada.ca
En fait, à moins de revenir au cordage en chanvre des voiliers d’autrefois, ce n’est peut-être pas demain que l’on pourra remplacer le plastique dans les cordes par un matériau naturel et non polluant aussi performant. Mais en attendant, un moindre mal consisterait à choisir les cordes les plus résistantes à l’usure, pour l’usage que l’on veut en faire, et à se départir de celles qui commencent à s’effilocher. Il nous semble, malheureusement, que leur recyclage ne soit pas encore au programme. fr.euronews.com
Dans un pays de lacs, riverains et navigateurs, comme autorités, déjà bien conscients de la nécessité de protéger cet environnement, ne doivent-ils pas considérer qu’ils ont leur part de responsabilité dans la pollution par le plastique de nos cours d’eau, de nos océans; et qu’ils peuvent contribuer notablement à en diminuer l’intensité? N’y aurait-il pas lieu d’intégrer cette considération dans un code de conduite à respecter à l’échelle des Pays-d’en-Haut?
Un brin de plastique dans nos lacs
Par Carl Chapdelaine
Chargement de sable pour le lac Saint-François-Xavier
Lors de la remise à l’eau des bouées, le soussigné fut stupéfait d’apprendre, de la bouche de M. Gaëtan Crevier, propriétaire du bateau-ponton de service et riverain du lac Saint-François-Xavier, que la fosse à sédiments, au pied de la Grande côte, s’était vraisemblablement vidée de son contenu dans le petit bassin-martyr du lac où il habite, entre le pont de Montfort et son exutoire. Ce nouvel événement catastrophique se serait produit lors de la violente tempête du 21 mai dernier, ayant balayé le Québec et l’Ontario, comprenons-nous. (Il y avait également eu tempête le 23 décembre; mais ce sont les vents violents qui étaient alors le plus en cause, et qui avaient peut-être causé les effondrements de maisons au lac.)
La fosse à sédiments n’avait visiblement pas encore été vidée de son contenu accumulé au cours des derniers mois d’hiver. Alors que nous nous félicitions de l’installation, en novembre 2014, de cette trappe à sédiments au pied de la côte, il appert que son concept n’était pas à l’abri d’une telle défaillance. Le système a donc pu produire exactement le contraire de ce pourquoi il a été mis en place. S’il y avait un moyen technique de prévenir un tel lessivage de ce gigantesque réservoir : fermeture des collecteurs d’accès lorsque la fosse est pleine, quitte à laisser les sédiments détournés cheminer vers le bassin ou vers un autre bassin de sédimentation, par exemple, il serait essentiel et urgent que le ministère des Transports et de la Mobilité durable y voit avant la prochaine queue d’ouragan ou autre menace météorologique.
Sans nous avoir renseigné sur la quantité de sable et gravier, qui se serait encore accumulée à cette occasion, sur un fond déjà dangereusement près de la surface, le capitaine Crevier nous laissa voir ses craintes devant une navigation probablement compromise lors d’un bas niveau d’eau du lac à prévoir. Déjà, alors que ses ruisseaux tributaires apportent encore pas mal d’eau au lac, qu’il lui a fallu relever son moteur pour passer dans le chenal presque comblé, sous le pont de Montfort.
Rappelons que la diminution fulgurante de la profondeur de ce bassin durant les années pré-fosse à sédiments, a, en plus de l’apport des sels de voirie et d’une certaine quantité de sédiments non piégés, créé tous les problèmes associés à la faible profondeur d’un tel bassin : réchauffement, multiplication des plantes aquatiques, fragilité du milieu face aux cyanobactéries, etc.
Un tel événement, ou plutôt la série de catastrophes environnementales qui se déploient au fil des ans au lac Saint-François-Xavier, et qui succèdent à un passé encore plus désastreux, ne doivent pas nous laisser indifférents et inactifs.
Par Carl Chapdelaine
Le lac se remplit…
Au fond de la baie où se trouve notre chalet, longée sur l’autre rive par la dernière section du Corridor aérobique (km 12), mais dont nous n’avons jamais pu trouver le nom, de vieux chalets comme le nôtre sont construits sur pilotis, et donc sans solage. Certains sont assis sur le roc et jouissent d’une stabilité presque sans faille. D’autres, posés en totalité ou en partie sur la terre meuble, des sédiments sableux laissés par les glaciers, n’ont pas la même protection.
L’enfoncement dans le sol, souvent inégal, de ces derniers chalets est l’un des problèmes engendrés par ce type de construction. Si les pilotis, de bois ou de fer, ou les plots de béton qui les supportent habituellement, pouvaient rejoindre la profondeur minimum pour les protéger du gel, ils seraient certes moins sujets à l’enfoncement. Mais c’est sans compter sur la pourriture ou la rouille qui les menacent aussi.
Lors du gel, le chalet sur pilotis s’est soulevé; lors du dégel, il a repris sa place sur le sol. Mais, le chalet situé sur une pente mal drainée et descendant vers le lac, a pu s’affaisser, car le dégel et la transformation de la terre nue en boue a aussi pu entraîner une certaine migration (reptation, solifluxion) de ce substrat vers l’aval.
Pour tenter de remédier au problème, il faut voir, au printemps, à allonger chaque pilotis en fonction de l’enfoncement qu’il a subi et à repousser sa base vers l’amont pour le redresser, lorsque c’est possible. Sinon, vous vous retrouverez avec une forêt de pilotis de plus en plus inclinés, avec un affaissement de toute la structure supportée. Le bas de la façade sur le lac aura pu prendre la même déformation. Ce n’est par ailleurs qu’une mesure à la Sisyphe avec son rocher et difficile à réaliser. En conséquence, votre chalet risque de se retrouver tout croche, avec un plancher inégal et qui tend à prendre l’inclinaison de la pente… Des propriétaires ont choisi de drainer le terrain en canalisant l’eau vers un fossé menant directement au lac; ce sera malheureusement aussi une voie royale pour le transport des sédiments.
L’ajout d’une fondation en pierres liées au mortier, posée sur le sol, aura pu créer un semblant de sous-sol; mais son affaissement et sa dislocation suivront ceux du terrain porteur. Pourtant, le roc, selon certaines observations, n’est généralement pas très loin de la surface au lac Saint-François-Xavier. Il suffirait donc, par exemple, de creuser pour installer des sonotubes à remplir de ciment, qui puissent s’y ancrer pour supporter une fondation de béton et assurer la stabilité de toute la structure. Mais, sans connaître le relief exact de la roche mère, sans accès routier et sans barge pour plusieurs, et donc sans machinerie, le défi est parfois de taille. Après quelques années, une fondation sous le niveau du sol et bien ancrée, pourra cependant voir apparaître et s’approfondir un vide entre elle et ce dernier. En effet, sous la fondation, le terrain meuble, lui, n’a pas été stabilisé, et il s’est visiblement affaissé tout en glissant vers le lac.
Ainsi, sur la rive aussi escarpée d’en face, un petit chalet a vu un bloc erratique, laissé en amont de son terrain lors du retrait glaciaire ou de la construction du chemin de fer, descendre au fil des ans vers sa fondation, puis s’y encastrer inéluctablement. Au kilomètre 12, c’est un chalet en entier, abandonné, que le mouvement du sol a entrepris de faire glisser vers le lac en se disloquant et qui a dû être démoli. Ce sont les seuls exemples qui nous soient connus; mais il doit bien y en avoir d’autres, qui puissent appuyer notre perception.
Toutes les sections de terrains meubles autour de la baie chercheraient donc à migrer vers le lac; et d’autant plus rapidement que la pente du terrain soit prononcée et le sol laissé à nu? Même s’il ne nous est pas arrivé de constater directement une modification de la rive due à un tel phénomène, sauf le long du Corridor aérobique, du côté de la plage de Montfort entre autres, et si nos maigres connaissances de la géomorphologie ne nous permettent pas de conclure, ne peut-on croire qu’une partie de cette rive, sous une forme quelconque, globalement ou par égrenage, glisse imperceptiblement dans le lac? Et c’est sans compter le phénomène d’érosion des berges par l’action des vagues ou des changements répétitifs du niveau de l’eau.
Il serait intéressant de pouvoir comparer l’étendue et le contour du lac Saint-François-Xavier à l’origine, avant la remontée du niveau d’eau par l’édification d’un barrage et d’une digue, avec celle qu’il aurait aujourd’hui sans cette dernière. Mais les photos satellitaires n’existaient pas à l’époque; tandis que la déformation produite dans la photographie aérienne pourrait fausser la comparaison. Les nouvelles techniques, comme l’orthophotographie (« Photographie [...] sur laquelle les déformations de l'image (dues à l'inclinaison de l'axe de prise de vues et au relief du terrain) sont corrigées … »1, nous permettraient, à l’avenir, de relever toute modification de la rive.
Mais il est à parier que le lac, ou plutôt les deux lacs, seraient un peu moins étendus qu’à l’origine, dans le fond des baies et au niveau des zones peu profondes surtout, là où l’on trouve encore des troncs d’arbre centenaires, et leurs contours apparaîtraient déformés par l’érosion mentionnée, en fonction de la nature du sol de leurs rives. La terre ferme engloberait l’île aux Corbeaux de même que le marais à la tête du lac, et le petit bassin « de l’Église » redeviendrait une courte rivière qui se serait frayé un nouveau chemin dans le chenal déjà comblé sous le pont de Montfort et à travers l’accumulation actuelle de sédiments dans ce bassin.
Des événements catastrophiques peuvent accélérer le comblement programmé de nos cours d’eau; que l’on pense à la charge de sédiments arrachés à la terre ferme par les crues printanières. Les images désolantes de routes coupées, voire partiellement emportées, ne doivent pas nous faire oublier que ces tonnes de sable et gravier peuvent aboutir dans un lac. Ce fut le cas lorsque l’une de ces crues arrachât le ponceau qui, à la tête du lac Chevreuil(s), reçoit la chute d’eau du lac Saint-François-Xavier, coupant le chemin de Montfort et déchargeant fatalement gravier, sable et débris, en plus des sédiments transportés par ce dernier, dans le premier.
Contrairement aux lacs que traversent les eaux de la rivière Rouge, les lacs à la tête de sous-bassins-versants, comme les lacs Saint-François-Xavier, ou Saint-Victor / Notre-Dame, sont pourtant moins touchés par ces crues.
Il y a aussi les glissements de terrain, également en période de crues et dans les zones de sol particulièrement meuble, comme vu au lac des Seize-Îles. Les initiatives humaines font partie de ces désastres environnementaux, telle l’explosion du barrage de castor au lac Thurston ou le Prolongement Hunter, à flanc du Chapeau-de-Napoléon et sans la présence requise de bassins de sédimentation et de rétention. Certains craignent également que cette dernière structure, en partie remblayée de roche et gravier, en surplomb d’une pente des plus raides, soit victime d’un glissement de terrain. L’impact majeur de ces événements est malheureusement conséquent et bien visible dans le lac.
Plus la pente et le courant dans la zone du fond du lac où se déchargent les sédiments sont faibles, comme dans la baie où a abouti la charge de débris libérés du lac Thurston, plus la proportion de ceux qui vont y rester accumulés est importante. Dans cet exemple, une partie des sédiments plus légers seront emportés, peut-être jusqu’à l’accumulation de sable et gravier qui obstrue le chenal sous le pont de Montfort, et à laquelle ils contribueront, ou jusqu’à l’exutoire vers le lac Chevreuil.
La sédimentation est déjà un phénomène naturel des plus importants et le plus inexorable qui menace nos lacs. Il est aggravé par l’extension de l’habitat dans leurs bassins-versants, et amènera leur comblement à plus ou moins long terme. Il exige des mesures efficaces, régies par les autorités lorsque d’origine humaine, particulièrement aujourd’hui lors de nouvelles constructions, et qui doivent viser le degré de sédimentation zéro. « Le principe de base inhérent à préserver et à assurer la qualité des eaux est simple : il faut arrêter tous les apports de sédiments et d’éléments nutritifs surfertilisant le lac. Il faut donc exercer un meilleur contrôle de l’érosion des sols et des éléments nutritifs accompagnant nécessairement les sédiments dans le lac. »2
- https://bibliotheque.uqac.ca/c.php?g=676659&p=4768281
- Diagnostic environnemental global du bassin versant immédiat de la Chaîne des Lacs (municipalité du canton d’Orford) RAPPEL
Par Carl Chapdelaine
Sels de voirie et enjeux environnementaux
Note: Voir le suivi au bas de notre article.
Le 16 mars dernier, à Prévost, une cinquantaine de participants issus du milieu municipal assistaient à la Rencontre régionale sur la gestion environnementale des fondants et abrasifs hivernaux, organisée par Abrinord, l’Organisme de bassin versant de la rivière du Nord. La rencontre « avait pour but d’offrir une occasion aux acteurs municipaux de la région d’approfondir leurs connaissances, de partager leurs expériences et d’échanger sur les bonnes pratiques d’épandage des sels de voirie ».
L’infolettre de l’organisme, du 31 mars dernier, nous rappelait que « L’épandage des sels de voirie et d’abrasifs hivernaux, en plus de se révéler très onéreux, engendre des impacts négatifs sur les milieux naturels, notamment en modifiant leurs propriétés physico-chimiques et en augmentant la sédimentation dans les cours d’eau. »
Lors de la rencontre, Mme Laïla Ait Kadi, du ministère des Transports et de la Mobilité Durable du Québec, soulignait que les sels de voirie demeurant indispensables à la sécurité routière, l’alternative actuelle était celle d’optimiser leur utilisation. « Il faut appliquer la bonne quantité, la bonne qualité, aux bons endroits et aux bons moments. », ajoutait-elle.
Abrinord allait profiter de l’événement pour annoncer la mise en œuvre de la phase 2 du projet Écoroutes hivernales. La phase 1, en 2021, consistait principalement en un sondage « effectué auprès des 20 municipalités de la MRC des Laurentides pour documenter les pratiques actuelles en matière de gestion des routes en saison hivernale. Cette initiative a permis d’acquérir un meilleur portrait de l’utilisation des sels de voirie sur ce territoire. » Cette phase, qui comportait également la recherche de l’information disponible la plus récente en la matière, allait mener à la production d’un guide illustré sur les bonnes pratiques de déneigement.
La phase 2, pour 2022-2023, prévoit « l’échantillonnage des chlorures de certains cours d’eau et fossés afin d’évaluer l’impact des pratiques d’épandage et de déterminer l’incidence des sels de voirie sur les écosystèmes aquatiques ». Il nous semble que l’opération de la phase 2, qui s’adresse aux municipalités, soit due depuis déjà longtemps au niveau du petit bassin du lac Saint-François-Xavier, situé entre le pont de Montfort et l’exutoire du lac, derrière le pavillon Montfort.
La route Principale, qui emprunte ce pont, est en effet constituée d’une grande côte au pied de laquelle le chenal, sous le pont, permet aux eaux de ce lac de barrage de rejoindre son déversoir dans le lac Chevreuil(s). Avec les années, le chenal et son petit bassin en aval se sont remplis du sable et du gravier hivernaux utilisés pour permettre aux véhicules d’emprunter cette côte. En novembre 2014, le ministère des Transport avait enfin procédé à l’installation d’une fosse à sédiments et de collecteurs au pied de la côte. Si une partie de l’impact environnemental de cette dernière venait alors d’être amoindri, rien n’y était prévu pour empêcher les sels de voirie de continuer à se déverser dans le chenal et probablement de s’y accumuler. (Cf. Le sel de la Grande Côte)
À notre connaissance, aucune évaluation de la quantité de sel déposé au fond du bassin et toujours en cours d’accumulation, et de son impact sur cette section du lac Saint-François-Xavier ou sur le lac Chevreuils et la Rivière-à-Simon dont il est tributaire n’a été effectuée. Il y a bien eu les relevés de la qualité de l’eau, par Abrinord, à l’exutoire du lac Saint-François-Xavier dans le lac Chevreuils, à l’automne de 2017 et de 2018. C’était à la station temporaire SIM 23 (d’abord nommée station 42), mais ces relevés ne valent pas pour la saison hivernale.
Évidemment, la Grande Côte à Montfort ne se prête peut-être pas au concept d’écoroute hivernale, telle que l’on peut l’imaginer. Mais, plus globalement, cette situation doit avoir un impact environnemental, non seulement sur la santé du lac Saint-François-Xavier, mais aussi sur celles du lac Chevreuils et de la rivière à Simon qui se jette dans la rivière du Nord. L’enjeu de cet impact nous paraît rejoindre l’objectif du projet, et nous souhaitons que notre municipalité ne soit pas ici le parent pauvre de l’organisme du bassin versant de la rivière du Nord dans le choix des participants à ce projet.
Note: Nous avons fait part de notre souhait à Abrinord, avec copie à la municipalité, et nous attendons accusé de réception de la part de l'organisme.
Suivi
Le 20 avril, le chargé du projet d’Écoroutes hivernales chez Abrinord, M. Simon Poitras, nous apprend que : « En ce qui concerne la phase 2 du projet Écoroutes Hivernales, l’échantillonnage est effectué dans des cours d’eau situés dans des municipalités qui en ont fait la demande et ont contribué financièrement.
Nous avons approché la municipalité de Wentworth-Nord en janvier dernier. Les responsables nous ont mentionné que les enjeux environnementaux et de santé publique (qualité de l’eau potable) liés à l’utilisation de fondants et d’abrasifs hivernaux font en effet partie des préoccupations de la municipalité. Cela dit, la municipalité ne souhaite pas, pour le moment, participer à nos initiatives visant à favoriser l’adoption de bonnes pratiques d’entretien hivernal des routes afin de réduire les apports de ses de déglaçage et de matière en suspension dans les plans d’eau c’est pourquoi nous n’avons pas effectué d’échantillonnage à Wentworth-Nord cette année.
Le service de l’environnement de Wentworth-Nord souhaite mettre sur pied leur propre programme d’échantillonnage. Il faudrait voir avec les responsables s’ils ont l’intention d’analyser les chlorures et recueillir des données sur la conductivité spécifique. »
Par Carl Chapdelaine
Plus de pluie, plus de sédiments dans les lacs
Marie-Catherine Goudreau vient de publier un article dans Accès qui intéressera tous ceux qui s’intéressent de près à la santé des lacs.
« (Il y a eu) plus de précipitations que la normale de saison durant les mois de juin et d’août cette année » et « plus d’orages violents … dans les Laurentides ». C’est un autre impact probable des changements climatiques.
« Lorsqu’il y a une grosse quantité de pluie en même temps, comme on a pu le voir cet été, il y a plus de ruissellement et l’eau s’infiltre moins dans le sol. C’est ce qu’explique Mélanie Lauzon, directrice générale par intérim de l’organisme de bassin versant de la rivière du Nord, Abrinord. … Quand l’eau n’a pas le temps de s’infiltrer dans le sol, elle emporte plein de pollution avec elle, qui va se retrouver dans les cours d’eau. » « Cette pollution amène plusieurs conséquences, comme de l’eau trouble et plus opaque. », reprend la journaliste.
En conséquence, les municipalités doivent adapter leurs infrastructures afin de prévenir ces effets néfastes. « Mélanie Lauzon souligne que cela passe notamment par un plan d’urbanisation plus réfléchi pour diminuer le ruissellement. … Certaines villes ont intégré des infrastructures vertes pour améliorer la gestion des eaux pluviales. Par exemple, la Ville de Saint-Sauveur va aménager un bassin de rétention au parc Camille-Michel. »
Par Carl Chapdelaine
AGA du Fonds environnemental du lac Saint-François-Xavier 2022
Tenue au pavillon Montfort, le 27 août, sous la présidence de Mme Souzi Mhanna.
Il y avait une cinquantaine de personnes dans la salle.
Mot de bienvenue
La présidente rappelle, dans les deux langues, le but du Fonds, soit, principalement, de soutenir des projets environnementaux financièrement réalisables. Le Fonds doit, par ailleurs, veiller à maintenir la somme de ses actifs, de façon, entre autres, à pouvoir intervenir en cas de nouvelle catastrophe environnementale affectant le lac. On peut penser à l’introduction de plantes exotiques envahissantes comme le myriophylle à épi.
Il y a eu deux principaux projets analysés au Fonds en 2021.
Le premier projet visait à prévenir l’accès légal au lac à des propriétaires des Domaines Lac St-Victor du lac à la Croix et non riverains du lac Saint-François-Xavier, par l’achat d’un terrain dit, en termes de servitude, « dominant ». Avec la propriété de ce terrain, le Fonds serait en mesure d’interdire tout droit d’accès, comprenons-nous. « Le Fonds conclurait une entente avec les propriétaires fonciers riverains du lac pour accepter de ne jamais permettre à d’autres d’accéder au lac. Cet accord existerait à perpétuité, et même si la propriété était vendue, l’accès serait refusé, à moins que les propriétaires de la terre dominante, c’est-à-dire le Fonds, n’y consentent. »
Mais, les dépenses reliées aux démarches nécessaires à cette réalisation s’avéraient plus importantes que prévues. Estimant que les risques d’un accès au lac, tel que décrit ci-avant, lui paraissaient minimes, les administrateurs du Fonds ont plutôt décidé d’abandonner ce projet :
- Il y a une distance trop grande (1 km) pour permettre un accès commode au lac Saint-François-Xavier par les propriétaires du lac à la Croix.
- Les coûts étaient nettement plus élevés que le 5 000$ en question, en raison des multiples stipulations exigées par la municipalité.
- Il semble peu probable que les propriétaires riverains du LSFX permettent l'accès aux résidents du lac à La Croix.
- La municipalité a créé une réserve naturelle composée de tous les terrains municipaux situés entre le sentier Orphelin et le Lac S-F-X. Cela signifie que personne ne peut acheter ces terrains pour les développer.
- La présentation de la municipalité sur le projet Lac-à-la-Croix-Sud et le projet immobilier Mount a confirmé que le risque d'accès au lac S-F-X était faible selon le promoteur qui a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de donner accès à aucun des 6 lots qui doivent être construits sur le lac à La Croix, sauf pour un seul de ces lots. Ce lot possède un terrain avec un accès possible, mais une seule résidence peut l'utiliser pour accéder au lac S-F-X et ce, en raison du règlement de zonage : Le règlement municipal ne permet la construction que d'un seul quai pour desservir une seule résidence.
Le deuxième projet, tel que nous le comprenons, faisait partie d'un plan visant à faire face à l'introduction potentielle de plantes aquatiques exotiques envahissantes (PEAE) et est conforme au plan d'urgence de l'association du lac. Le but du projet était de déterminer si la communauté du lac est capable d'effectuer la mise en place et le retrait des tapis de lac. L'utilisation de tapis de lac est l'une des méthodes suggérées dans le plan d'urgence pour contrôler les plantes aquatiques envahissantes. Veuillez consulter le plan d'urgence des associations de lacs. Le Fonds a acheté les matériaux nécessaires à la fabrication d'un tapis et a prouvé avec succès que la communauté peut le faire. Si plusieurs tapis sont produits maintenant, le fonds peut posséder ces tapis et les avoir à disposition pour agir rapidement en cas de besoin. Ce projet est appelé à se développer et implique la participation de la communauté.
Le président de l'ALSFX, M. Raymond Noël, a rappelé quelques éléments de ce plan, qui combine à la fois la mise en place de tapis et l'utilisation de plongeurs pour éliminer soigneusement les plantes exotiques restantes. Nous devons alerter la municipalité si le myriophylle en épi ou toute autre espèce de plante aquatique exotique est identifié. Nous devons également contenir la zone immédiatement et la traiter, s'il s'agit d'une petite zone localisée, avant qu'elle ne se propage.
La municipalité doit rencontrer deux directeurs représentant chacune des associations de lacs pour discuter de la protection de nos lacs. La réunion de ces associations est organisée par la municipalité (et prévue pour le 10 septembre). L'association des lacs a envoyé son plan d'urgence à la municipalité.
Rapport financier
Le rapport de la Société de comptables professionnels agréés, KVB, cpa inc., montre des actifs de 220 809 $ pour 2021, dont l’administration indique les placements pour 2022. Les dépenses ont été de seulement 95 $ pour 2021. Les administrateurs sont tous bénévoles pour le Fonds.
Le Fonds a profité des taux actuels des CPG et s’apprête à engranger un bon intérêt pour les 2 prochaines années.
Le Fonds a également organisé un tournoi de golf sur neige l'hiver dernier et a recueilli 460 $.
Le Fonds continuera à poursuivre ses projets de collecte de fonds.
Élections
Il y avait quatre postes d’administrateurs à combler; deux membres se sont présentés, Mme Louise Bulmer et M. Patrice Bernard, et ont donc été élus par acclamation.
Période de questions
• La première question (non entendue) porta sur la possibilité d’accès au lac via le lac à la Croix.
• Mme Denyse Pinsonneault rappelle que le Projet Immobilier du Mont va créer une augmentation de la demande d’accès au lac Saint-François-Xavier. C’est M. R. Noël qui rappellera que l’Association du lac a le contrôle de l’accès à la rampe de mise à l’eau, et qu’elle s’assure que l’embarcation est nettoyée (et la cale du moteur?). C’est comme pour tout visiteur et l’on ne peut (légalement) rien faire de plus.
• M. David Clark a proposé que soit réalisée une étude pour prévoir ce qui peut arriver concernant l’environnement du lac. À ce propos, la multiplication actuelle du Potamots semble inquiétante. …
• Plusieurs questions et échanges ici que nous n’avons pu comprendre.
• M. John Wilson, qui a déjà été en charge du dossier de l’environnement à l’Association du lac, propose que soit réalisée une liste des priorités et de leur rang en termes d’intérêt d’intervention par le Fonds pour l’environnement du lac, avons-nous cru comprendre d’après la réponse d’un administrateur.
• Une question concernait l'embauche d'un biologiste, de façon ponctuelle, pour effectuer une recherche, mesurer le niveau de sédiments et analyser l'extrémité du lac de Monfort pour cette année.
• M. Robert Théorêt, l’ex-président du Fonds, interviendra à quelques reprises pour donner des précisions sur certains points.
• M. David Clark aura une question sur les projets concernant les PAEE.
M. R. Noël prendra la parole pour lui répondre :
o L’Association du lac suit les actions de la municipalité concernant l’environnement du lac.
o Nous avons besoin de l’appui financier du Fonds au chapitre de la mise en place du plan pour la prévention d’introduction ou de lutte aux PAEE, car on ne peut attendre après la municipalité.
o À cet effet, tous les résidents doivent être des surveillants du lac.
o Nous avons mis sur pied notre Plan d’intendance du lac (plan de gestion).
• David Clark a déclaré que nous devons nous concentrer sur le niveau de sédiments dans le lac, sur la façon dont ils l’affectent et sur les moyens d’y remédier. Il est important de sensibiliser la communauté à cette question.
(Nous n’avons pu comprendre les échanges qui ont suivi, en raison de la langue et du bruit du pulvérisateur d’eau qui jouxte le Pavillon pour le nettoyage des embarcations.)
On nous a rapporté qu’il demanda s’il n’y avait pas moyen de mettre sur pied un projet qui assurerait un service de suivi de certaines variables pouvant affecter le lac et qui n’en font pas actuellement l’objet, comme l’introduction de sédiments dans le lac. On sait que diverses sources de sédimentation ajoutent une accumulation annuelle supplémentaire, comme le sable et le gravier appliqués sur la grande côte de la route Principale à Montfort, et que la fosse à sédimentation ne suffirait pas à tout collecter. C’est sans compter des événements marquants, tels le déversement du lac Thurston et les coulées générées par le prolongement de la rue Hunter. Il aurait rappelé que lac était d’ailleurs déjà hypothéqué par la couche de pitounes et de résidus de bois de l’époque des scieries qui tapisse son fond. La collecte régulière de ce type d’information permettrait de voir l’évolution de ces sources de pollution qui accélèrent le vieillissement du lac, son eutrophisation, et d’évaluer leur impact et l’urgence d’y parer.
• Quelqu'un a parlé de la nécessité de voir au nettoyage des hydravions; mais Robert Théorêt précise qu'il s'agit d'une réglementation fédérale, et que nous n'avons ici aucun contrôle.
Merci à Mme Souzi Mhanna pour ses corrections; par Carl Chapdelaine,
Journée d'identification des plantes aquatiques au lac St-François-Xavier
L’Association du lac invitait les résidents à une sortie sur l'eau, le 14 août 2022, pour identifier les plantes en compagnie de M. Mathieu Madison. On apportait planches, kayaks, chaloupes, râteaux, sacs Ziploc, casse-croûte, etc., tandis que le biologiste invitait les participants à se partager les quatre aqua-scopes. La première partie avait lieu de 10 h à midi, au départ de la marina de Newaygo. M. Madison tiendrait ensuite une brève formation sur l'identification des PAEE, au pavillon Montfort, de 13 h à 14 h.
En matinée, le petit groupe de fervents se dirigea rapidement vers l’autre bout du bassin Ouest (Newaygo), à la tête du lac, là où un marais* regroupe une plus grande diversité de plantes aquatiques.
Sur une souche émergeant de la surface de l’eau, où elle révèle la présence d’un arbre, il y a plus d’un siècle, poussait des tiges de renouée poivre-d’eau. On se passa des brins de la plante du kayak à la chaloupe ou à la planche à pagayer pour que chacun puisse frotter les graines et sentir le parfum poivré de cette plante à laquelle on prête des propriétés médicinales. Il y avait aussi des plantes carnivores, qui attrapent les insectes imprudents, l’utriculaire(?).
*Marais : L’étendue d’eau devient un marais lorsqu’il y a plus de 50% de la surface de l’eau couverte de plantes aquatiques, expliquera M. Madison. L’étape suivante dans son évolution serait le marécage. Comme certaines plantes indiquent ici que les eaux du lac Saint-François-Xavier sont plutôt acides, ce marais deviendra ultimement une tourbière (comme celle que l’on peut visiter en bordure du sentier des Orphelins).
Par Carl Chapdelaine
Vulnérabilité des lacs laurentidiens à la moule zébrée?
« Au Québec, selon le site du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), on retrouve la moule zébrée dans le fleuve Saint-Laurent, dans le lac Champlain, le lac des Deux-Montagnes et dans la rivière des Outaouais (du côté ontarien). Également dans les lacs Magog, Memphrémagog, Massawippi et la rivière Richelieu. … Le Ministère avait alors fait le suivi de la composition chimique de l’eau de centaines de lacs et de rivières afin de déterminer lesquels possédaient des conditions optimales pour cette espèce.» Le Soleil Nous ne trouvons pas mention de la présence de la moule zébrée dans les lacs des Laurentides.
Nous lisons, dans la documentation scientifique, que le myriophylle à épi comme la moule zébrée profitent du déséquilibre d’origine humaine dans les conditions physico-chimiques de nos cours d’eau. Les lacs du parc du Mont-Tremblant seraient ainsi moins vulnérables à l’infestation par le myriophylle à épi que les lacs avoisinant la réserve où l’on note, entre autres, la présence anormale de sels routiers. CRE-Laurentides
La géologie locale entrerait aussi en ligne de compte, à notre avis, dans le cas de la moule zébrée. Cette géologie diffère d’une région du Bouclier canadien de celle d’un territoire de la plaine laurentienne, assurément plus riche en calcium, ou même des Appalaches probablement.
La moule zébrée nécessite une concentration minimum en calcium et peut-être un pH supérieur à la norme pour les lacs des Laurentides: « l’espèce nécessite des concentrations minimum de calcium de 25,4 mg/l à 28,3 mg/l. En Amérique du Nord toutefois, ce seuil semble moins élevé et se situe autour de 12 mg/l. La moule zébrée n’étant pas tolérante aux conditions acides, on la trouve généralement dans des pH supérieurs à 7,2. » mffp.gouv.qc.ca
Selon l’échantillonnage d’Abrinord à la tête du lac Chevreuil, au pied donc du lac Saint-François-Xavier (à la station temporaire 42, devenue SIM23 pour la présentation interactiver iEAU), le 20 juin 2018, le pH était de 6,99.
Dans son analyse des tests de la qualité de l’eau du lac Saint-François-Xavier, David Clark nous rappelle qu’il y avait jadis de la moule d’eau douce dans le lac, mais qu’elle a disparu. Avec son analyse des tests des différents composants physico-chimique de l’eau du lac, dont l’évolution de sa teneur en pH, nous posséderions une bonne base pour évaluer la vulnérabilité du cours d’eau à la prolifération de cette espèce, si elle y était par malheur introduite. Analyse des tests d'eau: 1970 à 2020
Par Carl Chapdelaine
Le sel de la Grande Côte
(corrections)
La priorité des considérations environnementales monte rapidement parmi les enjeux de notre société. La construction de routes, les lotissements immobiliers, l’étalement urbain, l’utilisation des ressources naturelles par exemple, autant de moteurs du développement jadis, qui deviennent aujourd’hui autant de sources de préoccupation et peuvent même orienter les choix arrêtés par nos dirigeants. La construction de cette grande côte, comme partie intégrante de la route (ou rue?) Principale à Montfort, fut une aberration environnementale qui ne serait peut-être pas envisageable de nos jours; quoi que le Prolongement de la rue Hunter ait pu démontrer que les leçons du passé ne sont pas toujours retenues.
Hier encore, l’impact environnemental de cette côte résultait essentiellement de l’érosion et de l’apport de sédiments directement dans la dernière section du lac Saint-François-Xavier, bassin qu’elle était en train de remblayer. Trappe à sédiments de la Grande Côte Pour nous, il faut y voir la principale source de pollution et d’eutrophisation du lac depuis la fin de la drave d’il y a cent ans. Avec l’installation d'une fosse à sédiments au pied de la côte, en novembre 2014, une importante partie du problème a cessé de s’amplifier. Mais, le sel de voirie, essentiel à la sécurité de ses usagers en hiver et qui se retrouve toujours dans le lac, maintient le record de pollution engendré par cette côte. La fosse à sédiments ; La trappe à sable installée
Comme pour le prolongement du chemin Hunter, il est à croire que sa disparition soit le seul vrai remède à ce problème. Mais, est-il envisageable de détourner la sortie des quelques rue qui y débouchent; du moins pour la saison hivernale? L’utilisation du chemin Sainte-Marie comme route Principale amènerait certes une diminution du trafic et des problèmes qu’il cause dans le village de Montfort; mais la nécessité du déglaçage de la Grande Côte disparaîtrait-elle pour autant?
En fait, nos règlements d’urbanisme devraient peut-être maintenant décourager la construction de toute voie véhiculaire escaladant l’un ou l’autre des monts de nos Laurentides, trop près des veines de leur bassin-versant. À ce chapitre, n’y aurait-il pas lieu de privilégier tout naturellement les développements domiciliaires au niveau des vallées et de décourager l’établissement de nids d’aigle à la vue imprenable, mais ainsi néfastes pour l’environnement?
La préservation de la qualité de l’eau des cours d’eau s’est imposée de façon incontournable à Québec. La capitale provinciale tire son eau potable du bassin versant vallonné qui, en quelque sorte et contrairement à Montréal, constitue son environnement immédiat. L’étalement urbain et le développement de ses banlieues se concrétisent dans ce bassin-versant et constituent une source de pollution de l’eau directement proportionnelle. Et les sels de voirie se classent probablement au sommet de la liste des sources de cette pollution. La constatation, par exemple, que le lac Clément y est pratiquement à un point de non-retour pour sa teneur en sel, indique l’ampleur du problème.
L’eau salée arrive aux lacs au dégel du printemps et lors des redoux qui font fondre la glace en hiver. Le sel ne disparaît pas, affirme une analyste interviewée par l’animateur de l’émission hebdomadaire EAUtrement, principalement centrée sur les enjeux de l’eau des bassins-versants de la région de Québec; transporté par ruissellement, il doit aller en quelque part ou se déposer. L’eau salée est plus lourde que l’eau claire. Au lac, l’eau salée, si elle n’est pas emportée par le courant, va se loger sous l’eau douce; une quantité de sel peut alors s’accumuler, année après année, au fond du lac. Et lorsqu’un seuil déterminé de salinité est atteint, la situation devient quasi irréversible. Road-salt-bad-environment
Je vous laisse imaginer ce qui est en train de se produire en aval du chenal sous le pont de Montfort, dans tout le bassin «de l’église», et même au-delà, au lac Chevreuil, depuis la construction de la Grande Côte. Il faudrait faire un suivi d’échantillons d’eau puisés dans ce bassin ou à l’exutoire du lac Saint-François-Xavier, et correspondant aux périodes requises, pour évaluer l’ampleur du processus actuel. Par ailleurs, une sorte de carottage du fond pourrait probablement permettre d’en mesurer la teneur en sel. Montfort: village limitrophe (dernier paragraphe)
Dans une présentation sur les espèces aquatiques envahissantes à Lac-des-Seize-Îles, le professeur Richard Carignan ne nous apprenait-il pas que la présence de sels minéraux, dont les sels de voirie, est un facteur qui favorise la prolifération du myriophylle à épi*; et qu’ainsi ce dernier en avait profité pour envahir le lac à la Truite de Ste-Agathe-des-Monts. La forêt aquatique (les maudites algues) Le CRE rappelle aussi cette constatation : «Le myriophylle à épi aime les lacs salés!» CRE - Laurentides
On trouvera probablement un jour un moyen pratique de dessaler l’eau collectée dans la fosse à sédiments. Mais l’importance de la pollution qu’elle engendre devrait accélérer la recherche d’une solution et des ressources financières nécessaires à l’application de cette dernière. A-t-on, en attendant, l’assurance que l’on ne rejette pas dans le lac l’eau salée qui doit s’accumuler au fond de cette fosse, et que l’on dispose aussi adéquatement du sable salé qu’elle collecte? En fait, il nous est arrivé d’imaginer que le vaste terrain qui longe la rive au pied de la Grande Côte et qui sert d’accès à quelques résidences, ait pu être transformé en vaste bassin de sédimentation souterrain, étanche et sur le fond duquel le sel aurait pu se déposer pour être éventuellement récolté; une mesure à l’échelle du problème à régler.
En 2001, le rapport d'une étude exhaustive commandée par Ottawa, a conclu «que les rejets élevés de sels de voirie avaient un effet nocif sur les écosystèmes d'eau douce, les sols, les végétaux et la faune. La publication de ce rapport a marqué le début du processus de gestion du risque des sels de voirie pour l'environnement.» Ainsi, la barbotte semble s’adapter plus facilement à cette salinisation de l’eau et prendre le dessus sur les autres espèces fréquentant les lacs observés dans la région de Québec.
Puis, en 2013, le ministère des Transports du Québec a publié le «Guide de gestion des zones vulnérables aux sels de voirie - Une démarche à l'intention des municipalités». On peut y lire que «l'introduction d'une quantité importante de sels de voirie dans l'eau peut entraîner une modification complète de l'écosystème aquatique et une perte de biodiversité. De plus, des concentrations élevées de chlorure de sodium peuvent altérer la densité de l'eau, … et nuire à la redistribution de l'oxygène et des nutriments, deux éléments essentiels à la survie des espèces vivant tant en profondeur qu'en surface.»
Québec aura éventuellement invité les municipalités à se doter «d'un plan de gestion environnementale des sels de voirie (PGESV) qui est basé sur les meilleures pratiques reconnues dans ce domaine et qui prend en compte les impacts environnementaux des activités liées aux sels de voirie».
Pour la mairesse, Mme Danielle Desjardins, Il n'y a pas seulement le sel qui pose problème, il y a le sable qui est surutilisé dans nos pratiques d'entretien des routes pendant l'hiver. Une prochaine rencontre est prévue avec les membres du Comité consultatif en environnement (CCE), présidé par la conseillère Colleen Horan, pour leur confier «la grande responsabilité de développer une politique environnementale pour Wentworth-Nord». «Cet exercice permettra, entre autres, d'analyser les façons de faire des travaux publics et de ses sous-traitants qui ont des conséquences négatives ou positives sur la santé de nos lacs et notre environnement dans son ensemble. Par exemple, est-ce que les graisses ou les huiles utilisées pour l'entretien de la machinerie contribuent à polluer nos eaux?»
Les nouvelles pratiques préconisées par les autorités supérieures combinent plusieurs façons susceptibles d’assurer la sécurité des usagers de la route tout en causant un moindre mal à l’environnement. Mentionnons, entre autres, un épandage plus judicieux des sels sur la voirie enneigée :
- En attendant que cesse la chute de neige en autant que faire se peut.
- En enlevant le plus de neige possible avant d’épandre le sel; quitte à utiliser des chasse-neige équipés de grattes à lames mobiles qui s’adaptent au relief de la route. Une habitude que tous devraient appliquer au déglaçage et au déneigement de leur entrée; il vaut mieux en effet enlever la neige plutôt que de la faire fondre.
- En préparant un dosage avec un minimum de chlorure de calcium dans le mélange d’abrasif. Mais il faut toujours laisser un certain pourcentage de sel mêlé à ce dernier pour empêcher les grains de sable et gravier de s’agglomérer en raison du gel.
Par Carl Chapdelaine
*Le sel favoriserait également le développement des algues bleu-vert en permettant au phosphore accumulé au fond d’un lac de remonter, apprend-on dans l’épisode d’EAUtrement cité plus haut. Une éclosion de ces cyanobactéries n’était-elle pas apparue au Lac en 2007(?), amenant un PAPA affolé à faire flèche de tout bois en visant les installations septiques des résidences isolées? <
La drague au lac St-François-Xavier?
Non; pas dans ce sens-là… Il s’agit plutôt de savoir s’il faut, par exemple, draguer l’accumulation de sédiments en aval du pont de Montfort; ou retirer les billes qui, d’après ce que l’on nous apprend, dorment au fond du lac depuis l’époque de la drave et des scieries.
Avions-nous vu que l’on avait commencé à draguer le chenal après avoir installé la fosse fosse à sédiments au pied de la Grande Côte? Puis, sur directive du ministère de l’Environnement (?), tout avait dû être abandonné; ce n’était pas la saison pour le faire et le dragage allait possiblement faire plus de mal que de bien. Mais notre explication peut aussi bien tenir du rêve, car nous ne sommes pas dans le secret des dieux. Et pourtant, ailleurs au Québec, on se lance dans de tels projets avec confiance et toujours au nom de l’environnement. (D’ailleurs, qu’est-ce qui ne se fait pas au nom de l’environnement aujourd’hui?) Nous espérons pouvoir revenir sur ce dossier avec éventuellement plus d’information.
Parlons plutôt de la récupération des billes de bois. Si de 5 à 8% des billots calaient lors de la drave, il y a une petite forêt au fond du lac; une forêt à exploiter! On dit que les billes, ici probablement calées dans la vase, peuvent bouger lors de la crue printanière, et brasser ainsi le phosphore qui s’y dépose. Elles bloquent l’évacuation des sédiments qui arrivent au lac; etc. En conclusion, elles nuisent à son écosystème.
Selon les résultats des analyses effectuées sur la qualité de l’eau, dans le cadre du RSVL, le lac Saint-François-Xavier ne serait pas en si mauvais état. Mais, pour le géographe, l’accumulation toujours présente de billes de bois, doublée de celle des apports successifs et très importants de sédiments (sable, gravier, etc., lors de l’événement du lac Thurston, du sablage hivernal de la Grande Côte avant l’installation des fosses, du prolongement de la rue Hunter et de l’apport continuel par ruissellement), a produit un vieillissement accéléré du lac. Il se dirige donc vers sa transformation progressive et déjà perceptible, du peu au plus profond, en marais, à une vitesse anormale du fait de l’action anthropique.
Le lac pourrait-il être rajeuni par un dragage approprié et le repêchage de ses billes? En théorie, oui; tout comme il l’a été artificiellement lors de son rehaussement par une digue. Une scierie, bénéficiant d’un appui du Fonds environnemental du lac Saint-François-Xavier, pourrait-elle envisager l’opération?
En 2018, on avait déjà retiré 100 000 billes de bois de la rivière Saint-Maurice. Privé d’oxygène, le bois retiré des cours d’eau ne s’est pas forcément dégradé; certaines espèces (le chêne?) peuvent même prendre du mieux. Le retrait de la «pitoune» du Saint-Maurice aurait, entre autres, entraîné une modification dans la répartition des espèces de poisson. Pour ce qui en est de revaloriser ce bois, Hydro-Québec a eu des communications avec les forestières; mais le soussigné ne connaît pas le résultat de ces tentatives.
Autrefois, dans des chantiers navals, on stockait le bois de marine par immersion dans l'eau; une technique de préservation appelée enclavation. Wikipedia. Le bois submergé peut donc être utilisé; des entreprises le traitent et le mettent en marché. C’est le cas de Les Bois D'eau, qui fait de la planche à plancher des billes sorties du lac Simon, dans la région de la Petite-Nation. La Presse
Une telle opération (comme pour la drague de sédiments) doit être fortement réglementée, nous rappelle Jean-Louis Courteau. «Mais il est possible d'arriver à une entente avec les paliers du gouvernement pour obtenir les autorisations nécessaires, qui permettront en certains temps de l'année de prélever. Ensuite, il y a aussi une perturbation ''chimique'': relargage de phosphates entre autres par brassage de sédiments. Il fut un temps où ce bois était très recherché et valait cher. Ce n'est plus le cas. Et les espèces prisées sont devenues rares: chêne, orme, etc.»
Lecture :
- https://www.custommade.com/blog/underwater-timber/
- http://greatlakesecho.org/2011/05/10/proposal-would-make-it-easier-to-retrieve-sunken-logs-in-michigan/
Par Carl Chapdelaine
La méduse d’eau douce dans nos lacs
Si la méduse d’eau salée est présente dans le fleuve Saint-Laurent, le 22 novembre dernier, la journaliste Geneviève Quessy, du Journal de Montréal, nous rappelait que la méduse d'eau douce, elle, une espèce exotique potentiellement envahissante, grosse comme un sou, s’était installée dans nos lacs. Des plongeurs en ont trouvé dans plusieurs régions du Québec, dont les Laurentides. Son impact sur l’écosystème n’est pas encore connu, indiquait la journaliste. En fait, «la première mention de cette espèce au Québec remonte en 1930, au lac Horseshoe, à Sainte‐Agathe‐des‐Monts», précise-t-on dans une fiche du Comité du bassin versant de la rivière du Lièvre, COBALI. Méduses d'eau douce
«L'espèce serait originaire d'Asie et se transporte d'un plan d'eau à l'autre par de l'équipement nautique mal nettoyé. Elle se nourrit de zooplancton.» lit-on dans le Journal de Montréal. Mme Quessy rapporte les explications du chercheur Nicolas Bousquet : «Selon nos observations, l'éclosion ne se produit pas partout en même temps et on ne sait pas encore précisément ce qui la provoque. Ça pourrait être la température, mais ça pourrait aussi être la présence de nourriture, ou un autre facteur.» Ici encore se révèle l’importance, à titre préventif déjà, de connaître les caractéristiques de l’écosystème de nos lacs et de chercher à mesurer notre impact sur ces derniers.
La journaliste a également appris de M. Daniel Labonté, du ministère des Forêts de la Faune et des Parcs (MFFP), que : «Une fois que la méduse d'eau douce est implantée dans un milieu, c'est pratiquement impossible de la contrôler ou de l'éradiquer. La prévention, soit l'application des bonnes pratiques en matière de nettoyage des embarcations et des équipements nautiques, reste la meilleure stratégie pour limiter la progression de l'espèce sur le territoire québécois.»
Lecture: Jellyfish sightings on rise in Canadian lakes, rivers
Par Carl Chapdelaine
LACtion
Nous pouvons constater que la protection de l’environnement des lacs implique plusieurs facteurs. Il y a ici tout un écosystème à considérer, comme la qualité de l’eau ou la menace des espèces aquatiques envahissantes. Il s’y ajoute même des variables de tout ordre, tel, par exemple, l’afflux de visiteurs au lac Saint-François-Xavier. Avait-on imaginé analyser cet écosystème dont le lac est le point central? Eh bien, il semble que les penseurs du projet LACtion aient vu juste. Grâce à une «subvention de plus de 80 000 $, de la part du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), via son Programme de soutien régional aux enjeux de l’eau (PSREE)», ils sont à réaliser leur analyse.
«Regroupés en comité de travail, les acteurs impliqués accompagneront les chargés de projets de l’OBV RPNS dans les étapes de réalisation d’un Portrait et d’un Diagnostic environnemental des milieux aquatiques (lac, tributaires, milieux humides, écosystèmes hydriques) et des écosystèmes associés et seront parties prenantes de l’ensemble des décisions prises. Les bénévoles pourront aussi accompagner l’équipe de travail lors des campagnes de travail terrain. Les comités de travail sont notamment composés de représentants municipaux, de membres d’associations de lacs et d’autres secteurs concernés par la santé des plans d’eau à l’étude.»
Mais la tâche, de réunir par exemple les différents acteurs du milieu pour cette étude intégrée sur un lac, nous semble comporter de lourds défis. À ce propos, Les rapports sur l’application du projet aux six lacs étudiés, prévus à l’hiver 2022 (?), devraient être révélateurs.
Par Carl Chapdelaine (suite à la lecture de l’infolettre de novembre 2021 du CRE)
Capacité portante d’un lac
Nous avons plusieurs fois fait allusion à ce qui nous semble être l’absence d’évaluation de la capacité d’un lac à soutenir l’habitat existant ou les projets de développement présentés à la municipalité de Wentworth-Nord. Les dispositions du code d’urbanisme touchant ces développements en bordure de cours d’eau ne nous semblent pas en tenir pleinement compte. Il y a bien les règles concernant le passage d’une route à proximité d’un lac, comme nous l’a bien indiqué la levée de boucliers concernant le projet de modification du règlement de zonage 2017-498 qui devait initialement y introduire une réduction de la distance minimale pour l’établissement d’une voie véhiculaire en bordure d’un cours d’eau dans les projets intégrés.
Les plus récentes interrogations et mises en cause de tels projets visaient assurément le projet en cours au lac à la Croix, un tributaire du lac Saint-François-Xavier. Il n’y eut pas de consultation référendaire sur l’acceptation de la modification de zonage accordée, les résidents de ce dernier lac, qui auraient bien voulu en commander une, n’y étant pas admissibles. Une étude environnementale sur le (les) lac(s) impliqué(s) devait cependant être tenue avant que le promoteur ne puisse aller plus avant dans son projet, indiquait le directeur des Services d’urbanisme. Mais nous ne sommes pas au courant du contenu d’une telle analyse, ni de sa réalisation et de ses résultats.
Des études spécifiques sur la capacité portante d’un lac avant la réalisation d’un projet de développement ont pourtant été commandées ici et là au Québec; ce qui semble démontrer qu’une telle exigence soit fondée. De telles études sont d’ailleurs pratiquées depuis déjà plusieurs décennies aux États-Unis et même au Canada, selon Norman Kanemy qui définit les règles de ce genre d’analyse en rapport avec le lac Masson, de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. https://lacmasson.com/storage/app/media/uploaded-files/20210125-Presentation-capacite-portante.pdf
Mais l’approche semble souvent se limiter à définir cette capacité d’un point de vue «sécurité» des usagers, en fonction du nombre d’embarcations motorisées recensées sur un plan d’eau; cas du lac Émeraude, à Saint-Ubalde. http://association-lacblanc.org/wp-content/uploads/2018/03/2018-Plan-densemble-LACS-ST-UBALDE.pdf L’environnement et d’autres variables pertinentes ne sont pas encore pleinement pris en compte. Les méthodes d’analyse, un peu semblables à une analyse de risques, nous semblent par ailleurs devoir déboucher sur des calculs et des résultats très approximatifs. Une fois la méthode et les normes établies, de préférence à l’échelle de la MRC, et faute de mieux, elles pourraient être intégrées aux critères d’urbanisme et s’appliquer à tous les lacs d’une municipalité comme Wentworth-Nord.
L’édition du journal Accès, du 20 octobre 2021, rapporte justement les propos de la mairesse de Sainte-Marguerite-du-Lac Masson, Mme Gisèle Dicaire, concernant les réserves des résidents du domaine Côté-Boréal, au lac Piché, sur les aménagements proposés par le promoteur de ce domaine en matière d’environnement, de qualité des chemins et de densité de développement : «Ça prend un spécialiste pour poser un diagnostic caractériel récent.» Alors que la dernière étude sur la capacité portante du lac remonterait à 2017. L’ancien maire et aspirant à nouveau à ce poste, M. Gilles Boucher, veut plutôt appuyer le projet tambour battant. L’actualité ne rapporte-elle pas actuellement de nombreux exemples de cette divergence de points de vue entre promoteurs et protecteurs de l’environnement, ou entre les membres d’un même conseil municipal? https://www.journalacces.ca/des-candidats-a-la-mairie-se-prononcent-sur-lenvironnement/
Par Carl Chapdelaine
Zonage risqué? WND6
Consultation publique via ZOOM
Mardi le 7 septembre à 18h00
Un très important avis public a été publié le mercredi 1er septembre 2021 pour modifier le règlement de zonage de la municipalité. Cliquez ici pour lire l'avis.
Les changements proposés dans le projet de règlement 2017-498-10 pourraient représenter une menace importante pour nos zones humides et nos cours d'eau. En effet, ces modifications au règlement de zonage permettront de construire des routes à seulement 10 mètres du bord de l'eau dans le cadre d'un projet de développement intégré. Actuellement, la norme à respecter est de 60 mètres, quel que soit le type de développement.
Dans un projet de développement intégré, une partie du terrain est commune ou partagée par tous les résidents. Dans les faits, il n’y a pas une grande différence entre ce type de développement et d’autres.
Le changement de règlement proposé cherche à accommoder certains promoteurs et, à mon avis, il ne garantit pas les protections environnementales nécessaires. Dans des situations similaires, d'autres municipalités ont établi des distances minimales de 45 mètres; pourquoi Wentworth-Nord devrait- elle réduire sa zone de protection à seulement 10 mètres? Il y a beaucoup d'autres questions auxquelles il faut répondre avant d'aller de l'avant avec cette modification majeure au projet de règlement.
Le règlement 2017-498 est le règlement de zonage de la municipalité qui accompagne le plan de développement urbain à long terme (règlement 2017-495). Ce plan a été élaboré sur une période de deux ans et suite à de multiples consultations publiques sérieuses. Le message des résidents était clair et ils voulaient protéger " l'or vert " de notre municipalité.
Pour mettre cette réflexion en contexte, voici ce que nous pouvons lire dans le plan d’urbanisme:
« La nécessité de protéger l'environnement a été identifiée comme une priorité par tous les intervenants. Souvent qualifié d'or vert, l'environnement naturel est à l'origine de l'intérêt porté à notre municipalité par ses résidents autant que par les villégiateurs et les touristes. Cette préoccupation est le principal fondement de la démarche de planification du présent document.»
Nous savons que le développement et l’augmentation de l'assiette fiscale sont nécessaires pour la santé financière de la municipalité. TOUTEFOIS, nous ne devrions pas prendre des mesures précipitées pour faire quelques gains à court terme sans évaluer les dommages possibles à long terme. Cliquez ici pour voir une carte montrant les zones entourées en rouge où les projets de développement intégré sont actuellement autorisés.
Faites valoir votre intérêt et votre préoccupation pour la protection de notre environnement en assistant à la consultation publique organisée par Zoom le mardi 7 septembre à 18 heures. (Le directeur des services d'urbanisme et de l'environnement, M. Benoit Cadieux, présiderait la séance.) Veuillez faire suivre ce message à toute personne susceptible d'être intéressée.
Participer à la réunion Zoom
ID de réunion : 812 1225 2727
Code secret : 682219
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Source: Eric Johnston, conseiller district 5, W-N : www.wnd6.info
Analyse d’eau au lac Saint-François-Xavier
Début juillet, M. David Clark, ancien président de l’Association du lac Saint-François-Xavier, rappelait à ses contacts que, depuis 1970, l'Association effectuait divers tests sur le lac pour évaluer «son état de santé actuel, pour identifier les risques et pour fournir une base factuelle pour prendre des décisions et recommander des mesures de protection». Il ajoutait avoir enregistré le résultat de ces tests depuis 50 ans dans un format numérique facile à consulter, à analyser, et qu’il tenait à jour. M. Clark a également travaillé sérieusement à l’interprétation de ces résultats sur cette longue période et en a suggéré certaines conclusions. Il en a fait une présentation, toujours en évolution et que le soussigné, avec d’autres, a déjà pu apprécier.
Ayant demandé à la direction de l’Association les résultats attendus pour 2019, il a appris que les tests sur la qualité bactériologiques de l’eau, confiés régulièrement à Géostar, n’avaient pas été effectués pour cette année-là. «Cela inclut les tests de coliformes fécaux qui nous fournissent des informations sur le niveau de sécurité du lac pour l'utilisation humaine. Tout cela a été fait sans consulter les membres de l'association du lac...» La raison donnée était que le biologiste mandaté pour guider l’action de l’Association à ce chapitre, M. Mathieu Madison, aurait suggéré de ne procéder à ces tests qu’à tous les trois ans. Confusion sur le plan de trois ans commandé au biologiste ou autre motif, M. Madison affirmera à M. Clark, en avril 2020, ne jamais avoir fait une telle suggestion à l’Association. Il précisera qu’il «avait été engagé pour travailler avec l'exécutif afin de développer un plan de tests sur trois ans, mais qu'il en était à ses tout premiers débuts, avec l'élaboration d'objectifs, et qu'il n'y avait eu aucune discussion sur les tests pertinents et leur fréquence».
M. Clark a alors «décidé de créer un groupe chargé de poursuivre le programme actuel de tests jusqu'à ce qu'un nouveau soit approuvé par les membres de l'Association du lac». Il ne s’agirait pas d’une association ou autre organisation; mais «simplement d'un groupe de résidents du lac Saint-François-Xavier qui se consacrerait à la protection de notre lac, avec son bassin versant, et qui disposerait des meilleures informations factuelles possibles pour ce faire». Le coût des tests confiés à Géostar étaient de 520 $ + taxes; somme que les participants auraient à défrayer. À date, le groupe comporte 23 membres, dont le soussigné, et auxquels M. Clark en a donné la liste.
«En retour, (les participants auront) accès aux 50 années de données de tests enregistrées et à une présentation annuelle interprétant les résultats. Cette présentation sera disponible au mois de mai de chaque année.»
M. Clark a également appris que «cette année, le (RSVL) a décidé d'abandonner les lacs existants de son programme et d'en prendre de nouveaux afin d'élargir sa compréhension d'un plus grand nombre de lacs du Québec». «Cela nous a obligé à prolonger notre contrat avec Géostar pour y inclure deux tests supplémentaires qui sont importants pour obtenir la meilleure vue possible de notre lac.» Ces tests ont été effectués en juillet et août et le seront à nouveau en septembre et octobre."
M. Clark ajoute : "Pour rejoindre le groupe (vous) n'avez qu'à me contacter. Tout le monde est le bienvenu". dave-clark@sympatico.ca
Par Carl Chapdelaine
Sceptique sur la disposition des boues septiques?
La Presse du 27 mai 2020 dénonce le manège du «roi des égouts». «Pendant deux jours l’automne dernier, une équipe de La Presse a suivi les mouvements (d’une) semi-remorque transportant les boues récupérées par Beauregard Environnement, qui déversait ses chargements sur une terre agricole de Mirabel plutôt que sur un site d’élimination situé en Ontario.» Origine de la semi-remorque : Saint-Jérôme; et un stratagème qui durait depuis des années. Dans ce cas-ci, les boues provenaient en fait de Montréal.
Beauregard Environnement serait sous le contrôle indirect de Michel Chalifoux, qui a déjà fait l’objet d’accusations criminelles il y a une dizaine d’années. L’entreprise, qui offrait des soumissions exceptionnellement basses, «a avalé plusieurs de ses concurrentes au fil des ans. Elle opère aujourd’hui sous une trentaine de noms, notamment sous ceux de Sani-Nord et d’Enviro Sani-Nord…» Boues usées épandues en milieu agricole: le manège du roi des égouts dévoilé
Par Carl Chapdelaine
Lacs moribonds
Les riverains du lac Saint-François-Xavier sont en général fiers de ce beau grand lac. Ils peuvent s’y baigner et y pratiquer leurs sports nautiques préférés. Certains même ne craignent pas de boire son eau. Ils admirent son panorama et sont heureux d’y habiter. Mais de plus en plus de riverains d’autres lacs, dans Lanaudière comme dans les Laurentides, ont une toute autre perspective; le lac qu’ils ont choisi, ou leurs parents avant eux, se meurt prématurément… C’est ce qui est arrivé au lac Sioux, à Saint-Adolphe-d’Howard; un lac qui résulte de la construction d’un barrage. Et, si l’on se fie aux appels à l’aide croissants de résidents, c’est ce qui guette de plus en plus de lacs dans la région.
Laissez-nous vous raconter ce qui est arrivé à une petite famille d’immigrés qui a choisi, comme leur voisin, le soussigné, de s’acheter une résidence secondaire au bord d’un beau petit lac. «Nous avons acheté cette résidence secondaire (nous habitons à Montréal) dans le but de la transformer en résidence principale dans l’avenir.» La même année, ils se portent acquéreurs d’un premier petit lot situé directement sur la rive pour pouvoir profiter d’un accès privé au lac, s’y baigner, y pêcher, y naviguer.
«Admirant ce paysage magnifique, nous avons acheté un second espace boisé, plus pittoresque et beaucoup plus vaste (environ 1500 m²). ... Nous avons été très satisfaits de notre propriété et, pendant quelques années, nous avons profité du lac avec beaucoup de plaisir, principalement pour des excursions de pêche. Puis nous avons obtenu l'autorisation de construire le quai.»
Au moment de l'acquisition de la parcelle sur la rive du lac, ils avaient bien remarqué que la surface de l'eau en face de celle-ci était modérément recouverte de plantes aquatiques; ce qui ne leur posait aucun problème. «Nous n'étions pas au courant de l'état problématique du lac et ne pouvions anticiper les éventuelles difficultés ou inconvénients pouvant survenir à l'avenir; parce que, pendant les crues printanières et la floraison estivale de plantes aquatiques, le lac n’a jamais montré son véritable état.» Mais la construction du quai et de nouvelles observations sur le lac allaient leur faire découvrir que ce petit lac, si beau en surface il y a quelques années à peine, cachait de gros problèmes.
«À ce moment, nous avions déjà remarqué que la prolifération de plantes aquatiques était devenue de plus en plus impressionnante et commençait à se déplacer rapidement vers le centre du lac. Mais, la découverte la plus importante et malheureusement la plus désagréable a été le fait que le fond du lac, près de notre rive, était un marécage continu, rempli de troncs d’arbre morts, de plantes et de feuilles en décomposition qui n’étaient pas visibles sous les vastes étendues de feuilles de nénuphars.
… De plus, nous avons dû faire appel à une aide extérieure pour récupérer non seulement les dizaines d’arbres qui se trouvaient au fond, mais aussi une vieille chaloupe en bois et les restes d’articles ménagers : objets en métal et en plastique, évier, toilettes, pots, roues, matelas, nombreuses bouteilles de verre, plats en céramique, etc.» L’ancien propriétaire de la propriété n’avait sans doute pas trouvé de moyen plus approprié de se débarrasser de ces rebuts.
«La parcelle que nous avons dégagée était limitée à 3 x 4 m, ce qui nous a permis l’achat d’un pédalo pour 4 personnes (qui, plus tard, a été remplacé par un plus petit). Mais nous n’avons pas pu en tirer le meilleur parti car il était pratiquement impossible de naviguer le long de notre rive. En raison de la densité excessive des nénuphars et de la présence d'un grand nombre de résidus organiques dans l'eau, deux fois nous avons cassé le safran (la lame) du gouvernail (remplacé par un en métal) et pour cette raison, nous avons commencé à l'utiliser uniquement au printemps et à l'automne, lorsque le niveau de l'eau a augmenté.
L’utilisation d’un matelas gonflable, percé d’une branche pointue, a également été une expérience décevante. En juillet et août, il est devenu impossible de naviguer. Il est même arrivé que le fond de la chaloupe ait glissé sur des îlots submergés, constitués d’un mélange de matières végétales et autres débris, ou que ses rames se soient coincées dans les tiges de plantes aquatiques.»
Ils constatent bientôt que la présence de ces îlots flottants empêche la circulation libre de l’eau qui devient stagnante. Il leur semble que ce fait, auquel s’ajoute une évaporation excessive lors de températures élevées, aura produit la forte odeur de décomposition «qui s’accompagne souvent de libération de gaz organiques sous forme de bulles, créant l’effet de l’eau bouillante ou de la fermentation de la pâte à levure. De plus, pendant les canicules, cette puanteur s'étend même à quelques mètres de profondeur dans la zone boisée.»
Ces îlots flottants sont assez solides pour que l’on puisse s’en servir comme d’un radeau; ils peuvent même être confondus avec des îlots de terre ferme. La végétation envahissante a aussi causé quelques mésaventures; comme lorsque des usagers ayant loué un pédalo à la petite plage municipale se sont empêtrés dans cet amas de plantes aquatiques. Il a fallu leur donner un coup de main, en les aidant à s’en sortir à l’aide de longues perches.
Le couple s’est constitué en surveillants volontaires et a commencé à analyser les propriétés du lac. Il en a relevé la profondeur et le relief du fond à l’aide d’un sondeur. La profondeur n’était que de 1 à 1,5 mètres près de leur rive, contre 9 au centre du lac. Cette faible profondeur ne pouvait que favoriser le réchauffement rapide de l’eau et la prolifération des plantes aquatiques dans leur secteur.
Mais l’habitat humain, avec une douzaine de résidences riveraines en plus de celles en amont, dont une majorité de villégiatures, est-il ici en cause? Les rives sont boisées et il n’y a pas d’agriculture; pas d’embarcation motorisée. Les causes de ce dépérissement semblent être naturelles. Et cet état d’eutrophisation se confirmerait par la diminution notable du nombre de perchaudes au profit de la barbotte; cette dernière préférant un environnement marécageux.
Le couple est désespéré mais ne veut pas baisser les bras; non seulement pour son propre bien mais pour celui du lac, des autres riverains et pour l’attrait de la région. Il voudrait par tous les moyens le nettoyer, le restaurer. D’autres n’ont-ils pas procédé à un tel nettoyage? Puis, le repeuplement de lacs des Laurentides avec des truites d’élevage n’a-t-il pas contribué à y maintenir la villégiature et le tourisme?
Ils font maintenant appel à leur municipalité et ils espèrent que le nouveau ministre à Québec, Benoit Charrette, qui a annoncé que la protection de l’eau serait une priorité pour 2020, proposera quelques mesures pour les encourager dans leurs efforts pour «ralentir le processus de vieillissement du lac et l'empêcher de devenir complètement marécageux ou de disparaître de la carte municipale, comme c'est malheureusement arrivé avec le lac Sioux à St-Adolphe-d'Howard, dans les Laurentides».
Rapporté par Carl Chapdelaine
Nos Lacs, malades
Samedi, le 3 août, le JournaldeQuébec.com publiait un article sur l’état préoccupant des lacs du Québec, du moins ceux pour lesquels le RSVL collige des données. Il titrait : «Au moins 200 lacs malades du Québec agonisent à petit feu». Il s’agit principalement de lacs situés dans le Sud du Québec, où prédomine une variable aggravante, l’agriculture. Son siamois, le JournaldeMontréal.com, publiait en même temps un tableau schématique du Regroupement des Associations Pour la Protection de l’Environnement des Lacs et des bassins versants (RAPPEL), intitulé : «Comment meurt un lac». Ce tableau résume l’espérance de vie d’un lac ou, comme vous le savez, son état d’eutrophisation.
Le lac jeune, oligotrophe, aurait une espérance de vie de plusieurs dizaines de milliers d’années; comme ce devrait être théoriquement le cas pour la plupart des lacs du Québec, issus de la dernière période glaciaire et qui n’ont donc que 12 000 ans. Selon sa profondeur et autres variables, il deviendrait un jour marais; puis disparaîtrait. Mais c’est sans compter la présence et l’action de l’homme. En raison de ces dernières, certains lacs sont prématurément rendus à leur phase eutrophe.
Notre jeune lac a un fond sablonneux ou rocheux, avec peu de végétaux aquatiques; son eau est fraîche et claire. Vieillissant, il devient vaseux, avec beaucoup d’algues, une eau brouillée et plus chaude. Le processus d’eutrophisation des lacs, selon le schéma du RAPPEL, est accéléré par l’apport en sédiments et nutriments. La source de ces nutriments: les engrais, les coupes forestières abusives et l’érosion des rives, les eaux usées, les détergents et les savons*, ainsi que les rejets de sites d’enfouissement ou industriels.
Le Journal de Québec rapporte: «On sait que le lac va mourir d’ici quelques années, déplore Claude Poulin, président de l’Association du lac Tomcod, aussi appelé le petit lac Saint-François, en Estrie.» Et à TVA Nouvelles : «Nous travaillons depuis plus de 10 ans dans ce bassin versant sur un projet de réhabilitation du lac, explique Barry Husk, président de BlueLeaf. C’était le lac le plus hypereutrophe (le dernier stade de vieillissement d’un lac) au Québec lorsque nous avons commencé, en 2007.» En raison de l’accumulation de sédiments, la profondeur de ce lac, d’environ 7,6 mètres il y a environ 30 ans, et dans lequel on se baignait, serait réduite à 3 mètres seulement aujourd’hui, a estimé M. Poulin; et la baignade y est interdite. Les engrais chimiques et le fumier utilisés dans son bassin versant avaient achevé le travail. En moins de cent ans, combien de nos lacs n’ont-ils pas subi le même sort?
La journaliste rapporte le constat de chercheurs et les aveux de porte-paroles du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) à l’effet qu’il y a trop peu de données sur la situation et pas assez de mesures concrètes qui permettent d’assurer un meilleur avenir à nos lacs. Trop peu de moyens et des organisations locales sans ressources ou support suffisants; trop peu de contraintes et de budgets gouvernementaux.
Les riverains ont bien sûr leur part de responsabilité; plus ils sont nombreux autour d’un lac, plus ce dernier semble candidat à l’eutrophisation accélérée. Et les changements climatiques ne sont pas écartés. Une hausse de la température de l’eau; un accroissement des précipitations et donc du ruissellement, sont soupçonnés de contribuer à l’apport de phosphore, au développement de la végétation aquatique et à l’eutrophisation des lacs.
En réaction au reportage du bureau d’enquête du Journal, le ministre du MELCC, M. Benoit Charrette, s’est dit préoccupé par la santé des lacs et a admis que la surveillance qui en est faite était insuffisante. Il a promis «de faire de la protection de l’eau une priorité en 2020».
Par Carl Chapdelaine
* Le Règlement fédéral sur la concentration en phosphore dans certains produits de nettoyage domestique (dont les détergents à vaisselle ou à lave-vaisselle, et à lessive) y limite pourtant à 0,5% le poids en phosphore élémentaire depuis le 1er juillet 2010, contre 2,2 % ou plus auparavant. Le règlement
consultation sur la vidange des fosses septiques; rapport
Projet de règlement : Projet-de-règlement-2019-557 - Vidanges-septiques
Le maire F. Ghali et le directeur du Service de l’urbanisme et de l’environnement, E. Farmer, animaient la consultation. Tous les membres du Conseil étaient dans la salle communautaire, ainsi qu’une cinquantaine de résidents.
Le maire ouvrit la séance en indiquant qu’il s’agissait ici d’une politique majeure de son administration. Il fallait de même mieux répondre aux exigences de la loi et protéger l’environnement. La gestion de la vidange des installations (fosses) septiques par la Municipalité permettrait une meilleure application de la loi et allait améliorer l’ensemble de ces opérations sur son territoire.
Il souligna que plusieurs résidents s’étaient déjà regroupés afin d’obtenir un prix avantageux pour ce service de vidange. En principe, ajouta-t-il, le coût d’une vidange devrait baisser d’environ 50$, dépendant des appels d’offres. (Une vidange, lors d’un arrangement de groupe ou une promotion, peut actuellement revenir à 150$ dans un cas au lac Notre-Dame, ou à 170$ à Laurel.)
M. Farmer commença sa brève présentation, appuyée par un Power Point, nous semble-t-il. Nous référons nos lecteurs à notre précédent article sur la question pour suivre la base de cette présentation; elle n’en diffère guère. Prise en charge de la vidange? Nous ajouterons ici certains points plus spécifiques.
Il y avait déjà une opération en cours de caractérisation des installations d’eaux usées des propriétés à Wentworth-Nord, depuis peut-être sept ans. Environ 20% des installations ont été analysées, comprenons-nous; autour des lacs surtout.
La prise en charge de la vidange des fosses septiques par la Municipalité devrait se faire à coût nul pour sa trésorerie.
On ira en appel d’offres cet hiver en vue de la couverture du territoire à 50% pour la première année et 50% pour la deuxième.
Un inspecteur de la Municipalité va suivre l’opération de la vidange; ce qui va permettre aussi l’inspection des installations.
Il y aura des citernes réparties sur le territoire. Le camion de vidange pourra vider son contenu dans la citerne plutôt que d’avoir à rejoindre le site de dispersion des boues à chaque vidange.
Il y aura des arrangements au début du programme, pour tenir compte des vidanges déjà effectuées par le propriétaire sous le régime précédent.
M. Farmer donne des précisions sur le type de vidange, sélective ou non.
Période de questions
- Nous reprenons l’affirmation où il est mentionné que le programme sera sans frais ajoutés pour la Municipalité. M. Farmer répond qu’il y aura un petit montant (10$) de facturé avec le prix de la vidange. Un autre résident reviendra avec la même interrogation; estimant qu’il y aura assurément des frais pour la Municipalité pour l’administration et l’application du programme.
- Des résidents amènent le débat sur leur cas spécifique; notamment lorsqu’il y a des installations supplémentaires ajoutées à la fosse septique. Le directeur précise que la Municipalité ne prendra en charge que la vidange des fosses; que pour les autres, il y a des contrats d’entretien avec l’entreprise qui a vendu les installations, selon le règlement provincial. Le maire indique qu’il s’agit aujourd’hui d’une présentation générale; que les cas particuliers seraient considérés en temps et lieu.
- Une résidente de Sainte-Anne-des-Plaines(?) affirme que la prise en charge de la vidange des fosses septiques par cette municipalité a amené une hausse du coût de 100$ par vidange. (Sous toutes réserves. C.C.).
- Un autre affirme que la responsabilité laissée au propriétaire, comme actuellement, fonctionne très bien; que lorsqu'un corps public prend en charge quelque chose, ça revient toujours plus cher. Il va bien falloir payer pour un inspecteur. Plus tard viendra un commentaire, ponctué de quelques applaudissements, comme quoi la Municipalité devrait commencer par s’occuper des routes. Le maire répondra que, justement, on s’en occupe; mais que ce sujet n’est pas à l’ordre du jour ce soir. L’environnement est ici la priorité; même si les mesures à prendre ne vont pas forcément plaire à tous les électeurs.
- Quelqu’un demande si la population peut décider d’embarquer ou non. Le Maire Ghali répond qu’il faudra en venir à cette prise en charge par la Municipalité tôt ou tard; mais que si le Conseil, sous la pression des citoyens, reculait, on en resterait là pour le moment. Il affirme que l’environnement souffrirait d’un refus d’aller de l’avant ici; tandis que de nombreux résidents ne respectent pas actuellement la réglementation sur la conformité de leurs installations ou de leur entretien.
- Une résidente dit faire partie d’un groupe d’une quarantaine de propriétaires de fosses septiques, regroupés pour l’opération de vidange. «Qu’est-ce qui va nous arriver?»
- Si on habite sur une île (ou un territoire sans accès routier); aura-t-on le même service municipal? M. Farmer dit que le coût de la vidange sera majoré.
- N’y a-t-il pas danger que les entreprises demandent plus cher à une municipalité qu’à un particulier. Le directeur rappelle que c’est un marché très concurrentiel; que cela ne risque pas d’arriver.
- Et pour ceux qui ont des puisards? Au printemps, on en voit déborder. M. Farmer dit que tant qu’il n’y a pas de pollution, on n’intervient pas d’autorité. En cas contraire, on va agir. 212(?) sur les 2150(?) ont déjà été inspectés. On va découvrir beaucoup de non-conformité avec la mise sur pied du programme.
- Va-t-on avoir une ventilation des coûts à la Municipalité et au citoyen? Le maire répond que l’on ne peut pas connaître exactement les détails des coûts avant les appels d’offre et l’élaboration plus poussée du programme. (Nos notes sont ici illisibles et donc improvisées à partir des autres interventions…)
- N’avez-vous pas déjà, actuellement, le pouvoir de faire respecter la législation? Oui, en théorie, selon le maire; mais la délinquance est trop forte et trop difficile à contrer sous le régime actuel.
- Nous et un autre citoyen demandons si la Municipalité va tout gérer? N’y a-t-il pas des entreprises spécialisées dans ce type de gestion? M. Farmer répond que la Municipalité veut garder le contrôle et donc gérer l’opération. Mais certaines composantes, comme la détermination des itinéraires de vidange pourront être confiées aux entreprises.
Ne pouvez-vous pas commencer par un projet-pilote; avec un secteur pour la première année? Le maire nous répond que, comme d’autres suggestions entendues ici, cela sera considéré.
- Nous demandons si l’on sait pourquoi la région des Laurentides, avec seulement 16% de municipalités gérant la vidange des fosses septiques, se classe ainsi parmi les moins avancées à ce chapitre; le Saguenay-Lac-Saint-Jean en ayant 91%, selon une enquête globale commencée en 2013? Le directeur n’a pas l’explication; mais il mentionne que le programme fonctionne très bien à Saint-Hyppolyte; sur un territoire apparemment similaire à celui de Wentworth-Nord.
Par Carl Chapdelaine; sous toutes réserves
Prise en charge de la vidange?
Prise en charge de la vidange des installations septiques par la municipalité? (Essai pour fournir aux résidents une base aux fins d'alimenter la séance de consultation prévue ce 5 juillet à W-N. Une présentation par les autorités devrait alors fournir l'information la plus appropriée.) C.C.
[L’essentiel de cette essai est tiré de Vers une gestion optimale des fosses septiques au Québec (MDDELCC)]
La responsabilité de la vidange des fosses septiques* incombe au citoyen ou aux autorités municipales. À Wentworth-Nord, c’est la première situation qui prévaut. Selon une enquête du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, débutée en 2013, le pourcentage de prise en charge par la municipalité de cette opération n’était que de 16% dans la région des Laurentides, un des plus faibles taux parmi les régions du Québec. Il était de 42% dans Lanaudière et de 91% au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
La prise en charge de la vidange des installations septiques par une municipalité ou une MRC est perçue comme une avancée vers une gestion optimale des eaux usées des résidences non raccordées à un système d’égout municipal. Cette prise en charge a connu une forte croissance au Québec pour la période retenue, i.e. de 2003 à 2013; probablement du fait que, depuis 2014, les MRC doivent se doter d’un plan de gestion des matières résiduelles sur leur territoire. «En plus d’offrir aux propriétaires une tranquillité d’esprit et des coûts avantageux reliés au service, ce nouveau programme garantira la valorisation de ce type de résidu domestique dans une perspective écologique et misera sur la prévention des refoulements ou de la contamination de l’environnement par un entretien régulier et standardisé.» Pointe-Calumet
La règle de la vidange aux 2 ans, ou aux 4 ans pour les résidences saisonnières, s’applique dans les deux cas; à moins que la municipalité ou la MRC ne se soit prévalue de la possibilité d’y aller selon le mesurage des boues. Cette dernière méthode, permettant de vidanger uniquement les fosses qui en ont besoin, est préférable à la précédente. Doublée de l’utilisation de camions à vidange sélective, elle devient la gestion optimale en la matière. Elle assure aussi l’inspection annuelle sommaire de l’installation septique. Dans la municipalité du Canton d’Orford, elle a en moyenne favorisé une diminution des vidanges et du transport des boues, ainsi que permis l’économie conséquente. Mais seulement 7 % des municipalités qui prennent en charge la vidange choisissaient cette option.
Les autorités municipales peuvent confier l’opération à une entreprise ou, à tout le moins, voir à ce que des entrepreneurs mandatés par elle effectuent la vidange. Aussi, «les municipalités doivent se doter d’un outil de suivi des ouvrages individuels de traitement des eaux usées…» Elles utilisent généralement le logiciel «Soiteau» du Ministère pour assurer ce suivi. La mise sur pied de ce service demande un investissement en ressources humaines et financières; elle commande une sensibilisation du citoyen et ne se fait pas du jour au lendemain. Pour une municipalité comme Wentworth-Nord, qui ne possède pas de système d’égout ou d’aqueduc, le défi est de taille. Le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec indique les étapes de la planification qu’exige l’instauration d’un tel programme. ROBVQ
Les frais inhérents au programme figurent sur le compte de taxes municipales des citoyens visés ou sur un compte de taxes séparé. Il n’est pas mentionné dans l’étude si le coût global pour l’ensemble des citoyens est plus ou moins élevé que lorsque la vidange relève du particulier. Mais la MRC de La Matapédia estime qu’il pourrait entraîner des économies d'échelle. Il y a pourtant, en quelque part, des frais administratifs encourus par la municipalité. (Les installations autres que fosses septiques, comme les toilettes à compost sèches, ne cadrent forcément pas avec le programme; mais leurs propriétaires ne sont probablement pas exemptés pour autant de la taxe attenante aux frais municipaux...)
L’Enquête démontre que la prise en charge de la vidange des installations septiques par les autorités municipales améliore la gestion du traitement des eaux usées (septiques) sous ses divers aspects. Elle assure ainsi une meilleure protection de l’environnement des sources comme des cours d’eau.
*Rappelons que les eaux usées se traduisent en deux composantes : les eaux ménagères ou eaux grises et les eaux provenant des cabinets d’aisance. Seules ces dernières, à notre connaissance, sont dites septiques; quoique d’infimes traces de matières fécales puissent se retrouver dans les premières. Mais, comme toutes les eaux usées des résidences isolées sont en général collectées par la fosse septique au Québec, la totalité, en quelque sorte, devient septique.
Par Carl Chapdelaine
Autres sources :
- http://cantonshefford.qc.ca/document/services/methode_de_collecte.pdf
- http://www.mrclotbiniere.org/services-aux-citoyens/environnement-et-gestion-des-matieres-residuelles/vidange-des-installations-septiques/
- https://www.ecohabitation.com/guides/2522/la-recuperation-des-eaux-grises/
- https://www.ville.rigaud.qc.ca/wp-content/uploads/2015/08/FAQ-taxes-installations-septiques-02-02-2011-v-2.pdf
Résultats RSVL 2018
RSVL: LSFX 307
Pour la première fois, le bassin Ouest (Newaygo) se voit accordé le même protocole du RSVL que celui de Montfort. L’Association du lac aurait donc procédé aux relevés de la qualité de l’eau, à l’été 2018, au point le plus profond du bassin Ouest (station 0307B), comme elle le faisait déjà pour le bassin Est (Station 0307A) depuis plusieurs années. Les données physicochimiques et celles sur la transparence sont donc maintenant disponibles pour le bassin Newaygo à côté de la série de celles pour le bassin Montfort, en aval du premier. Bassin Ouest 2018 Rappelons que les relevés sont effectués au point le plus profond d’un lac. Lorsque l’on ne comptait les deux bassins que comme un seul lac, on ne procédait qu’à la station A, le point le plus profond de tout le lac Saint-François-Xavier.
L’on sait que les données morphométriques et hydrologiques de deux bassins d’un même lac peuvent varier à des degrés divers; que l’on pense à leur morphologie, au volume d’eau contenu, au temps de renouvellement ou au ratio de drainage. Ne peut-on pas, par exemple, imaginer, entre autres, que le bassin Ouest, en amont, retienne une plus grande partie des sédiments reçus du bassin-versant du lac que le bassin Est? Cela n’expliquerait-il pas que le «phosphore total» relevé en 2018 y ait été plus élevé (7,4 contre 5,2) et la transparence de l’eau moins bonne (3,7 m contre 3,9 m) que dans le bassin Est? Les experts du RSVL concluent que l’eau y est donc légèrement enrichie par cet élément nutritif, et légèrement trouble; des mesures de préservation s’imposent.
Pour leur part, certaines données physicochimiques pour le bassin Est sont difficiles à comparer avec celles des années précédentes. Le phosphore total est passé de 3,2 en 2017 à 5,2 en 2018. Mais, suite à la constatation d’une sous-évaluation dans les contenants en plastique utilisés alors, les autorités du RSVL ont remplacés ces derniers par des contenants en verre (et plus gros pour un plus fort échantillonnage?) en 2018. Des facteurs de correction devaient être appliqués pour permettre l’analyse historique des données… Bassin Est
Il y a de toute évidence un grand intérêt à pouvoir comparer maintenant les variables des deux bassins. Un diagnostic plus précis des différents phénomènes observés sera facilité grâce au jeu de ces comparaisons. À plus long terme, les bilans comparés des données sur plusieurs années pourraient nous en apprendre encore davantage sur l’évolution respective de la qualité de l’eau et sur l’eutrophisation pour chaque bassin, comme pour l’ensemble du lac.
Par Carl Chapdelaine
Eaux souterraines - Laurentides
Analyse des eaux souterraines de nos Laurentides
«Au Canada, il y a davantage d'eau sous la surface du sol qu'à sa surface.» Cette eau s'emmagasine dans des aquifères, «des formations rocheuses qui fournissent de l'eau lorsqu'on y fore un puits. L'eau souterraine ressort souvent naturellement à la surface du sol pour former une source ou se déverser dans un cours d'eau ou un lac.» Canadian Geographic
Il peut y avoir plusieurs types de ces aquifères dans les différents bassins-versants des cours d’eau; certains sont logés dans des couches géologiques perméables, comme le sable, et d’autres sont isolés dans une couche plus ou moins imperméable. «Certains de ces aquifères, étant situés près de la surface (c’est la nappe phréatique), sans protection d’une couche imperméable, sont vulnérables à la pollution.» OBV de la Capitale Les aquifères se remplissent au gré des apports en précipitations; c’est la recharge. Les variations du volume de cette recharge, une donnée importante, sont aussi dépendantes de la formation géologique. http://www.environnement.gouv.qc.ca/rapportsurleau/Etat-eau-ecosysteme-aquatique-qte-eau-Quelle-situation_NappeH2OSouterraine.htm
Comme pour l’eau du ruissellement et des cours d’eau, dont nous prélevons des échantillons et analysons les propriétés, la connaissance des caractéristiques de l’eau des réseaux souterrains revêt une grande importance. Les recherches à ce niveau dans nos Laurentides sont cependant embryonnaires; mais certains protocoles de caractérisation récemment développés au Québec et appliqués dans d’autres régions permettent maintenant de s’y attaquer.
Abrinord, en collaboration avec les agences de bassins versants voisines et les MRC, dont celle des Pays-d’en-Haut, participe à «un vaste Projet d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines (PACES), coordonné par l’Université du Québec à Montréal (UQAM)». Le projet, lancé en 2018, demande maintenant, entre autres, la participation de bénévoles pour la cueillette d’échantillons de l’eau de leur puits.
«Le projet vise la mise à jour des cartes hydrogéologiques existantes et étudiera les modes de circulation de l’eau souterraine et ses interactions avec les eaux de surface et les milieux humides. Une cartographie de la géochimie de l’eau souterraine sera également établie pour déterminer sa qualité.» Gaïa Presse
Le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) participe grâce à un octroi de «près de 1,5 million de dollars à Marie Larocque, professeure et hydrogéologue à l’UQAM, coordinatrice du projet. L’UQAM et Marie Laroque
Par Carl Chapdelaine
Des $ pour les milieux humides
Nos lacs sont bien visibles et appréciés; leur valeur ne fait aucun doute dans notre esprit. Les milieux humides le sont moins. Et pourtant, ils ont un rôle important dans les bassins-versants où ils offrent, entre autres, une régularisation essentielle de l’écoulement des eaux. Non seulement retiennent-ils le surplus d’eau en temps de crue, mais ils compensent inversement les effets de sécheresses occasionnelles. Sans les marais, comme en tête du lac Saint-François-Xavier (direction Lac à la Croix), et les tourbières, comme le Sentier des Orphelins nous en fait découvrir avec ravissement, la fonte des neiges et les pluies torrentielles occasionnées lors d’orages provoqueraient des fluctuations du niveau de l’eau et un transport de sédiments bien supérieurs à ceux que nous connaissons présentement.
Et leurs bienfaits ne s’arrêtent pas là. Ils filtrent cette eau et l’épurent au besoin; notamment en s’attaquant aux phosphates et aux nitrates. La qualité de l’eau s’infiltrant dans les nappes phréatiques ou aboutissant aux lacs en est donc améliorée. Présents sur les rives d’un cours d’eau, ils protègent d’autant ces derniers en servant de tampon entre terre et eau. Les tourbières, en plus, stockent le carbone et contribuent ainsi à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).Tourbière du Lac-à-la-Tortue
Les milieux humides offrent aussi un habitat de qualité et de conservation de la biodiversité; pour la faune ailée entre autres. La héronnière du lac Saint-Victor en est un bel exemple. Laissons-nous, avec Dan Kraus, le biologiste principal en conservation à Conservation de la nature Canada, toucher par le son du coassement des grenouilles des marais. Le marais de Dan Kraus
La firme de chercheurs Ouranos*, à laquelle nous avons emprunté ces indications, nous en souligne une conclusion d’actualité : Il faut conserver les milieux humides pour réduire nos vulnérabilités aux changements climatiques. https://www.ouranos.ca/publication-scientifique/Fiche-MilieuxHumides-20170515.pdf
C’est dans ce contexte que l’on pourra apprécier le dernier geste d’intervention du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). Un communiqué du Ministère vient en effet d’annoncer que Québec octroie 83 300 $ à chaque MRC pour soutenir ses efforts de protection des milieux humides et hydriques. La somme doit servir à l’élaboration impérative de leur premier plan régional des milieux humides et hydriques (PRMHH). http://www.environnement.gouv.qc.ca/infuseur/communique.asp?no=4153
Cette mesure fait suite à l’adoption, en 2017, de la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques, en vue d’assurer le strict maintien de ces milieux sensibles au Québec. Il est prévu que les MRC pourront compter sur la collaboration de divers organismes dans l’élaboration du PRMHH, dont ceux de bassins versants et les Conseils régionaux de l’environnement (CRE). Le Ministère leur présente aussi un guide d’élaboration d’un tel outil. Le plan devra être présenté au ministre au plus tard le 16 juin 2022.
Plus: 17 projets pour protéger les milieux humides du sud du Québec , Gaïa Presse
*Ouranos : Organisme à but non lucratif qui développe des projets collaboratifs impliquant un réseau de 450 chercheurs, experts, praticiens et décideurs issus de différentes disciplines et organisations. https://www.ouranos.ca/ouranos/
Par Carl Chapdelaine
Caractérisation des plantes aquatiques
Brasénie de Schreber ==Water-shield
Éponge d'eau douce ==Freshwater sponge
Ériocaulon septangulaire ==Seven-angled pipewort
Gazon long (groupe) ==Long grass (group)
Lobélie de Dortmann ==Water lobelia
Mousse fontinale ==Fontinalis moss
Rubanier (groupe 1) ==Bur-reed (1st group)
Myriophylle indigène (groupe 1 – espèce 1) ==Water-Milfoil (1st group – 1st species)
Myriophylle indigène (groupe 1– espèce 2) ==Water-Milfoil (1st group – 2nd species)
Naïas souple ==Slender Naias
Nénuphar à fleurs panachées ==Variegated Pond-Lily
Nitella ==Nitella
Nymphéa ==Water-Lily
Nénuphar à petites feuilles ou faux-nymphéa à feuille cordée ==Floating-heart
Pontédérie cordée ==Pickerel-weed
Pontédérie cordée (f. taenia Fassett) ==Pickerel-weed f. taenia Fassett
Potamot (groupe 3) ==Pondweed (group 3)
Potamot (groupe 4) espèce 1==Pondweed (group 4) – 1st species
Potamot (groupe 4) espèce 2==Pondweed (group 4) – 2nd species
Potamot (groupe 4) espèce 3 ==Pondweed (group 4) - 3rd species
Prêle ==Horsetail
Rubanier (groupe 2) ==Bur-reed (2nd group)
Utriculaire (groupe 1) ==Bladderwort (1st group)
Utriculaire (groupe 2) ==Bladderwort (2nd group)
Utriculaire (groupe 3) - espèce 1 ==Bladderwort (3rd group) 1st species
Utriculaire (groupe 3) - espèce 2 ==Bladderwort (3rd group 2nd species
Source: Atlas des lacs; Rapport du CRE, p. 96
Par Carl Chapdelaine
Nos lacs aussi se réchauffent
Depuis plusieurs années, on apprend que certains relevés de la température de l’eau des lacs, à divers endroits du globe, indiquent qu’ils subissent un réchauffement graduel. L’on soupçonne ou l’on affirme, selon les interprétations, que cela est dû aux changements climatiques. Charles Côté, du journal La Presse1, rapporte les résultats d’une première grande étude internationale, publiés dans la revue Geophysical Research Letters en décembre 2015 et démontrant que l’élévation de la température de l’eau, pour les 235 lacs de l’échantillon, est bien réelle et qu’elle peut être associée au réchauffement climatique de notre planète2.
Le journaliste souligne qu’aucun de ces lacs n’est cependant situé au Québec; pour motif que l’on n’y ait pas trouvé les données sur un recul de 25 ans nécessaires. Pourtant de telles données doivent bien exister, ne serait-ce que pour le lac Saint-Jean; mais selon le chercheur Reinhard Pienitz, du Centre d'études nordiques de l'Université Laval, nous affichons effectivement un certain retard dans cette compilation.1
L’étude combine des données récoltées sur le terrain avec celles observées par satellite. Cette association a permis aux scientifiques de dégager des conclusions qui pondèrent les constations locales; ces dernières étant plus sujettes aux interactions avec les autres variables pouvant influencer la température de l’eau des lacs, comme la géomorphologie, la géologie ou les perturbations spécifiques aux différents bassins-versants.
En moyenne, l’eau de surface de ces lacs se réchaufferait de 0,34 °C (1/3 de degré Celsius) par décennie. Ce pourcentage est plus élevé que celui pour l'air (0,25 °C par décennie) ou pour les océans (0,11 °C par décennie). Toutefois, cette moyenne cache des différences régionales, et même locales, qui ne nous permettent pas de l’appliquer à un lac en particulier.
«La tendance est encore plus forte pour les lacs qui sont couverts de glace une partie de l'année. La glace dure de moins en moins longtemps et les lacs se réchauffent donc beaucoup plus vite. ‘Par contraste, les tendances [de température] des lacs libres de glace se rapprochent plus des tendances des températures de l'air et de la radiation solaire‘, écrivent les chercheurs.»1
Selon une étude publiée dans «Global Change Biology», le lac Baïkal, en Sibérie, qui contient environ 20% de l'eau douce du monde, s'est réchauffé de 1,21°C depuis 1946. C’est plus rapidement que la hausse parallèle de la température de l’atmosphère. La durée de sa couverture annuelle de glace a diminuée de 18 jours.3
Parmi les variables influençant le degré de réchauffement des lacs, leur étendue et leur profondeur jouent forcément. Ce qui peut nous inquiéter davantage, c’est que, selon les scientifiques, plus un lac est petit plus il devrait souffrir du phénomène; mais les différents facteurs hydrologiques ne rendent pas la corrélation si simple.4
Les conséquences de cette hausse de la température de nos lacs n’est, bien sûr, pas sans conséquence; vous le savez déjà. Si les changements climatiques amènent des précipitations plus fortes et plus fréquentes, provoquant potentiellement un apport accru de phosphore dans les lacs en provenance des bassins versants, la hausse de la température de l’eau ajoute plusieurs effets à cette première menace, comme moins d’oxygène dans les zones profondes.5 Toutefois, selon une étude sur 26 lacs autour de la planète, même si les changements climatiques affectent la stratification thermique de l’eau des lacs (la température selon les couches de profondeur), la corrélation entre cette stratification et les tendances des changements de température à leur surface est globalement faible.6
Soulignons, avec Charles Côté, trois conséquences, surtout négatives, du réchauffement des lacs indiquées dans l’étude internationale :
• Davantage d’algues
Les algues devraient augmenter de 20% en cent ans; et parmi elles, les algues bleues ou cyanobactéries, de 5 %, tout en affectant des lacs de plus en plus nordiques. De plus, les émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre, augmenteraient de 4 % au cours de la prochaine décennie.
• Baisse du niveau des lacs
L'eau plus chaude va s'évaporer plus rapidement; ce qui, en soi, occasionnerait une baisse du niveau des lacs. (Mais si les précipitations augmentent dans les bassins versants, l’effet ne s’opposerait-il pas à ce phénomène?)
• Espèces envahissantes
Le réchauffement des lacs peut donc perturber les écosystèmes en place. Des espèces de plantes, de mollusques, de poissons ou autres apparaissent dans nos lacs en provenance des régions au sud des nôtres, dont des espèces envahissantes indésirables. «L'achigan à petite bouche se répand actuellement dans les lacs du Canada parce que l'eau y est de plus en plus chaude. Il fait concurrence au doré de lac et au touladi », explique Sapna Sharma, de la faculté de biologie de l'Université York et coauteure de la recherche.1
Cette étude soumet alors que les impacts climatiques doivent maintenant être identifiés comme l’un des facteurs de vulnérabilité des lacs, pour lequel on doit donc chercher des mesures préventives et correctives. Qu’il s’agisse de leur flore, de leur faune, de l’impact sur leur eutrophisation, etc., on peut ainsi imaginer que l’étude des lacs, par la limnologie ou autre science, devra désormais consacrer tout un pan de sa recherche à évaluer les conséquences de leur réchauffement. Saurons-nous lui offrir les indispensables données qui permettront d’inclure le lac Saint-François-Xavier dans les prochaines études sur nos lacs?
1. https://www.lapresse.ca/environnement/dossiers/changements-climatiques/201512/20/01-4933074-la-temperature-des-lacs-grimpe.php
2. https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/2015GL066235
3. https://www.actualites-news-environnement.com/15735-lac-Baikal-temperature.html
4. https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/2014GL062325
5. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1067399/lacs-etat-quebec-eutrophisation-pratiques-agricoles
6. https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/action/doSearch?AllField=climate+change+lakes&SeriesKey=19448007
Sous toutes réserves, par Carl Chapdelaine
Ligne à 120 KV de St-Adolphe
Le conseil de la MRC demande au premier ministre du Québec, M. François Legault, et à la ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Madame MarieChantal Chassé, «d’exiger qu’Hydro-Québec déploie les ressources et l’expertise nécessaire pour assumer ses responsabilités en regard de la protection de l’environnement et des lacs de Saint-Adolphe-d’Howard, notamment quant aux problématiques liées à la crue printanière».
La résolution, adoptée le 28 novembre 2018, devait aussi être transmise à la députée d’Argenteuil, Mme Agnès Grondin, ainsi qu’à la ministre responsable de la région des Laurentides, Mme Sylvie D’Amours.
MRC des Pays-d'en-Haut
Par Carl Chapdelaine
Ligne à 120 kV à St-Adolphe-d’Howard
Concernant le chantier du projet de ligne de transport électrique à 120 kV entre le poste du Grand-Brûlé, à Mont-Tremblant, et la municipalité de Saint-Sauveur, l’annonce par la ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Mme MarieChantal Chassé, le 7 décembre dernier, de l’émission d'un avis préalable à une ordonnance* à Hydro-Québec, fait suite au relevé de plusieurs infractions en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE).
Communiqué du MELCC
Le type d’infraction relevé par les employés du Ministère le long de cette ligne et qui peut nous renseigner sur nos propres obligations, consiste principalement en ce qui suit, comprenons-nous. (Certains empiètements sur les milieux humides ou autre atteinte à l’environnement ont par ailleurs été autorisés.) :
1. Manquement au nettoyage des ponts devant être effectué régulièrement pour éviter la sédimentation dans les cours d'eau.
2. Remblaiement en rive de cours d'eau pour l'aménagement de chemins d’accès.
3. Négligence d’application des mesures nécessaires pour «contenir ou détourner les sédiments lorsque le drainage du sol ou la fonte des neiges risquent d'entraîner des sédiments dans un cours d'eau».
4. Manquement, par l'entrepreneur mandaté, à l’interdiction de «modifier la topographie des berges d'un cours d'eau sans autorisation préalable d'Hydro-Québec». «Tout remblayage de cours d'eau permanent ou intermittent est (également) interdit».
5. Rejet ou permission de «rejet d'un contaminant, soit des sédiments … provenant du chemin d'accès en rive et littoral…»
6. Manquement à l’obligation par l’entrepreneur d’appliquer «des méthodes telles que l'aménagement de talus de retenue, de rigoles ou de fossés de dérivation perpendiculaires à la pente … pour réduire les risques d'érosion sur (lesdits) terrains».
Ainsi, lors d'une inspection réalisée le 29 août 2018, l'inspectrice du MELCC a constaté qu’il y a eu, suite à certains de ces manquements, des rejets de sédiments provenant du chemin d'accès et de l'aire de travail du pylône 51 dans le lac Massie, tributaire du lac des Trois-Frères, à Saint-Adolphe-d'Howard. L’automne dernier, le Ministère a également reçu plusieurs courriels de la Municipalité signalant la présence de sédiments dans ces mêmes cours d’eau.
Ordonnance du MDDELCC
*Une ordonnance nous semble être la signification qu’une action est prise contre la partie fautive.
Par Carl Chapdelaine
Un brin de plastique dans nos lacs?
À première vue, pas grand-chose dans les media sur le sujet, sauf pour les Grands Lacs, le fleuve Saint-Laurent ou de célèbres lacs d’Europe et d’ailleurs, dont le lac Léman. Ces derniers reçoivent les mêmes matières plastiques que les océans de la planète : pailles, sacs et autres, abandonnés sur leurs plages ou dans les cours d’eau qui y aboutissent; elles pourraient mettre des centaines d’années à se dégrader. Selon leur densité par rapport à celle de l’eau douce ou saline, et en fonction du courant, les résidus de plastique vont flotter ou couler; une faible partie, que l’on veut comparer à la section émergée d’un iceberg, flotte à la surface de l’eau.
Mais, à une moindre échelle, notre beau lac Saint-François-Xavier, comme les autres, n’est pas totalement exempt de plastiques que nous y rejetons sans bien nous en rendre compte. Nous pensons, par exemple, aux cordes de nylon (polyamide), polyéthylène et polypropylène, ou autre matière de plastique, que nous utilisons pour amarrer nos embarcations, nos pontons, nos bouées de sauvetage ou de navigation. Comme moi, il a dû vous arriver de vous irriter la peau des mains en nouant de telles cordes ou en les tirant; lorsqu’elles sont usées surtout. Vous voyez d’ailleurs de multiples minuscules brins se détacher de ces vieilles cordes et se disperser au fil de l’eau. Mais pourquoi jeter une vieille corde à laquelle l’on ne demande qu’à voir jouer son rôle d’attache?
C’est l’utilisation des cordages de pêche, souvent perdus dans les océans, qui a attiré l’attention sur la pollution au plastique qu’ils engendrent; sans compter les effets collatéraux désastreux sur les mammifères marins ou autres qui s’y emmêlent trop souvent. Une étudiante à la maîtrise de l’Université Memorial de Terre-Neuve a tenté de reproduire dans un bassin l’effet du frottement de cordages sur un matériau rugueux. Elle a pu constater justement à quelle vitesse ils se désagrégeaient et quelle quantité de plastique, et plus précisément de microplastique, s’en détachait. Elle a également comparé la rapidité d’usure selon le type de plastique dont étaient fabriqués les cordages. Ceux en polyéthylène s’effilochaient beaucoup, alors que ceux en nylon résistaient mieux; de quoi conseiller aux pêcheurs (comme aux riverains) de préférer ces derniers. ...cordages de pêche pour préserver les océans
Les flotteurs ou barils de plastique sur lesquels reposent nos pontons, comme les coques de certaines de nos embarcations, s’ils frottent contre la roche, doivent aussi libérer du plastique. Et, en cherchant bien, on trouverait probablement d’autres sources plus importantes de ce contaminant, dans le lac ou sur ses berges, comme les articles en polystyrène, souvent très friable et dont les fines particules pourraient bien, comme une bouteille à la mer, rejoindre notre grand fleuve et faire le tour des océans. Pensons aussi aux tuyaux, pompes et filtres immergés, utilisés par les riverains, avec leurs appelants localisateurs; les fils et agrès de pèche perdus; les ponceaux de plastique et la fosse à sédiments raclés par le sable et les graviers. Il faut aussi ajouter les mégots des cigarettes à filtres, qui sont en effet constitués d'acétate de cellulose, un plastique qui met une quinzaine d'années à se dégrader.
Les microplastiques risquent de se retrouver dans la chaîne alimentaire via l’eau du lac, si nous en buvons, et les poissons que nous y pêchons. Sous forme de microbilles par exemple, ils «ont exactement la bonne taille pour entrer dans la chaîne trophique parce qu'elles ressemblent beaucoup à la taille des planctons qui sont mangés par les poissons», souligne Beatrix Beisner du Département des sciences biologiques de l’UQAM. Plastique dans les cours d'eau
Si les manchettes des media nous ont sensibilisés à la pollution de nos océans par le plastique, explique Martin Wagner, professeur associé du NTNU’s Department of Biology, elles n’ont pas précisé que la plupart de ces plastiques sont jetés dans les lacs et les cours d’eau (urbanisés probablement). Mais nous vivons à l’ère du plastique, avec plein d’objets que l’on se procure aussi facilement que l’on s’en débarrasse, sans en bien connaître les conséquences pour notre écosystème. Growing concern over plastic pollution in rivers and lakes Le docteur Dr. Montserrat Filella, de l’Université de Genève, ajoute que nous n'avons pas encore statué sur l’impact de certains composants toxiques du plastique sur la faune aquatique de nos lacs. L’étude sur le lac Léman n’est qu’un début. Hazardous Plastic Pollution In Lakes Too
Des interrogations qui valent bien un brin de prudence…
Par Carl Chapdelaine
Qualité de l'eau, station SIM 23
iEAU: station SIM23 , Abrinord (Voir: Derniers résultats par station.) Note : Navigation compliquée avec iEAU… Voir aussi: L'iEAU d'Abrinord et Rivière à Simon, station 42
La députée et la ligne d’Hydro
Que va décider Mme Agnès Grondin, notre nouvelle députée (Argenteuil) et membre du parti au pouvoir, à propos de la ligne en construction d’Hydro Québec à Saint-Adolphe-d’Howard? Nombre de citoyens ne veulent pas voir cette structure dans le paysage, surtout que, l’été dernier, l’installation en cours du pylône 51 a occasionné un apport important de sédiments dans le lac des Trois-Frères, un tributaire du lac Saint-Joseph2.
Le journal Accès1 rappelle que, juste avant les élections, la Coalition Avenir Québec avait promis de demander la suspension des travaux sur cette ligne dès son éventuelle arrivée au pouvoir et la tenue d’une véritable consultation pour en déterminer le sort.
La députée, biologiste et qui, avons-nous déjà souligné3, avait fait ses classes à la direction du CRE-Laurentides, à Abrinord, puis à la MRC Argenteuil, semble aujourd’hui hésiter devant les décisions à prendre, indique le journal. Maintenant qu’il faut administrer plutôt que promettre, dirions-nous, elle voudrait donner à son nouveau gouvernement et aux ministres concernés le temps de prendre connaissance du dossier…
1. Journal Accès, 31 oct. 2018, p. 6
Par Carl Chapdelaine
Phosphore capricieux
Quels sont les taux véritables de phosphore dans nos lacs? Dans un nombre important de lacs, en 2016, les analyses du RSVL ont révélé un taux anormalement bas de concentrations de phosphore total. «Dans plusieurs cas, ces basses valeurs semblaient incohérentes avec les données historiques.»
En 2017, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a analysé cette situation et a émis des conclusions, sans pouvoir identifier la cause exacte de cette anomalie.
On sait cependant que les contenants de plastiques distribués pour l’échantillonnage depuis 2009 contribuent à sous-évaluer le taux de phosphore. Par contre, «la technique d’échantillonnage utilisée par le RSVL est adéquate». En 2018, on devait revenir au contenant de verre préféré autrefois. « Le Ministère normalisera les données de phosphore obtenues au cours de la dernière décennie en appliquant un facteur de correction.»
Par Carl Chapdelaine
Remplir nos lacs…
Au début du mois de juillet, suite à un violent orage, les riverains du lac des Trois-Frères qui se déverse dans le lac Saint-Joseph, à Saint-Adolphe-d’Howard, se sont aperçu qu’une coulée de boue avait emprunté un ruisseau provenant du petit lac Massie pour envahir celui des Trois-Frères. Et cet événement désastreux s’est répété depuis. «Un ingénieur du Service des travaux publics de Saint-Adolphe-d’Howard s’est rendu sur les lieux le 6 juillet afin d’inspecter le site et déterminer la source du déversement de sédiments. Ses recherches lui ont permis de constater que la principale source de sédiments provient d’un site très accidenté devant accueillir le futur pylône 56 et dont le sol est remanié à l’aide de machinerie lourde. Des sillons et des coulées de terre se dirigent directement dans le ruisseau.» La Municipalité réclame
Hydro Québec, qui avait d’abord nié toute responsabilité et qui aurait préalablement assuré qu’aucun impact environnemental négatif n’allait survenir en lien avec ces travaux, aurait donc ici fait preuve de négligence et de non-respect de la réglementation protégeant les cours-d’eau. En effet, tout particulier ou entreprise doit mettre en place toutes les mesures de prévention d’écoulement de sédiments lors de travaux affectant l’état du sol.
Cette catastrophe, visiblement d’origine humaine si l’on se fie donc à la version de la Municipalité, nous rappelle trop bien celle du déversement du contenu du lac Thurs(t)on dans le lac Saint-François-Xavier, il y a quinze ans. Une intervention d’un riverain signalait, lors de la dernière assemblée générale annuelle de l’Association du Lac Saint-François-Xavier, que les dépôts ayant fait remonter le fond de la baie touchée de deux à trois pieds y reposaient toujours, que les plantes aquatiques avaient maintenant envahi les lieux et que les riverains n’avaient jamais retrouvé le milieu de vie qu’ils étaient en droit d’apprécier. Selon lui, s’il y avait bien un projet prioritaire, celui d’une restauration de l’environnement original du fond de la baie, (à présenter éventuellement au Fonds environnemental du lac Saint-François-Xavier) auquel on n’avait pas apporté suffisamment d’attention, c’était bien celui-là.
Il faut bien voir que, contrairement à la présence occasionnelle de cyanobactéries, de coliformes, d’éléments physico-chimiques, etc., ou même de plantes envahissantes, l’apport de terre, sable et gravier dans un lac a un impact permanent et peut drastiquement accélérer son comblement normal et inéluctable à long terme. En effet, ces particules ne se désintègrent pas, contrairement aux sédiments organiques comme les feuilles mortes submergées qui ne laissent qu’une couche au sol de l’ordre du millimètre une fois décomposées. Accumulées au fond du lac, les particules de sable et de gravier ne peuvent en être évacuées qu’en fonction, principalement, du rapport de leur volume et poids respectifs avec l’intensité du courant, de leur force d’agglutination et du degré de pente de l’endroit où elles se sont déposées. Et cela pour autant qu’il n’y ait pas de seuil infranchissable pour les plus lourdes, comme c’est le cas à l’exutoire du lac Saint-François-Xavier. Seul un fort ruissellement causé par un violent orage ou la fonte des neiges pourrait accroître la force de ce courant qui pourrait les déloger mais aussi les remplacer par de nouveaux sédiments. Et tout ce processus n’est pas nécessairement apparent; quoique des techniques assez simples d’échantillonnage (trappes à sédiments) et d’évaluation soient à notre portée.
Il n’y a pas que lors de tels événements que le dommage à nos lacs s’effectue; le développement et l’entretien du réseau routier, l’aménagement de bretelles d’accès et de stationnements en bordure des cours d’eau, l’aménagement de fossés qui longent les voies et canalisent le ruissellement vers les lacs, l’exploitation forestière ou la coupe d’arbres ou de végétation en bordure des voies d’eau par les résidents, ainsi que le passage des embarcations motorisées qui peuvent éroder les berges sont les principaux facteurs reconnus qui accélèrent tout le processus de comblement silencieux de nos lacs.
Mais ne peut-on pas envisager le dragage dans de tels cas, comme celui qui a été tenté dans le chenal, au pied de la grande côte, au pont de Montfort? Cette méthode semble en soi représenter un risque de perturbation de l’état ponctuel du lac, dont la remise en circulation justement de ces sédiments déposés au fond du lac, avec leur contenu potentiel de phosphore, etc. Nous ne voyons cependant pas comment ce dernier impact, somme toute mineur face à celui, permanent, du déversement original, empêche nos agences gouvernementales d’autoriser la restauration de sites ainsi affectés. Et puisque les avoirs du Fonds environnemental résultent de l’action en recours collectif suite à la catastrophe du lac Thurs(t)on, ne serait-il pas souhaitable qu’ils puissent contribuer à la restauration environnementale ici revendiquée?
Par Carl Chapdelaine
La forêt aquatique («Les maudites algues.»)
Présentation du Dr Richard Carignan, le 4 août 2018, organisée par Arts et Culture de Lac-des-Seize-Îles et le CIEL .
Introduction
Il y a les algues, des végétaux généralement microscopiques que l’on prend pour des plantes aquatiques. Il y a ces dernières qui sont habituellement macroscopiques et s’enracinent dans les sédiments au fond du lac. Puis il y a enfin les éponges (d’eau douce).
Plan
1. Diversité
2. Fonctionnement
3. Rôle
4. Problèmes
a. Surabondance
b. Envahissement
1. Diversité
Une centaine d’espèces, émergentes, submergées, à feuilles flottantes ou flottantes.
Le Dr Carignan montre ses photos de diverses plantes. Quelques-unes ont leurs feuilles visiblement garnies de particules diverses; c’est le périphyton. Puis, sur l’écran, c’est une plongée dans divers lacs des Laurentides. Certains semblent sains, peu envahis par la végétation aquatique, avec une eau claire et des poissons. D’autres présentent des herbiers parfois inquiétants, dont ceux du myriophylle à épi. Vus des airs, les herbiers de ce dernier sont toutefois confinés aux rivages surtout; ayant besoin de lumière, la plante ne s’aventure pas facilement au-delà d’une certaine profondeur. Et l’on revoit ce profil schématique qui combine un lac ceinturé par l’habitat humain et celui d’un lac encore vierge; le premier plus chargé en plantes aquatiques et avec une plus grande accumulation de sédiments.
Certaines plantes sont envahissantes, et pas seulement le myriophylle à épi. Certaines plantes indigènes peuvent également devenir ainsi une nuisance égale à ce dernier.
De ses observations sur plusieurs décennies, il lui paraît qu’il y ait un accroissement des plantes aquatiques dans les lacs des Laurentides. Mais il ne saurait préciser avec certitude de quoi cela dépend globalement (sauf pour certaines causes connues). Est-ce dû aux changements climatiques?
2. Fonctionnement
Les plantes s’alimentent (par leurs racines) dans les sédiments. Ainsi, ce n’est pas tellement la teneur de l’eau en éléments nutritifs et chimiques qui définit un milieu de croissance favorable, mais plutôt celle des sédiments.
3. Rôle
a. Supporter la croissance du périphyton et des petits organismes.
b. Servir de refuges aux plus petites créatures, poissons ou autres.
c. Recycler les sédiments.
d. ?
4. Problèmes
La végétation excessive, causée par un apport trop important en nutriments emprisonnés dans les sédiments.
Cas du myriophylle à épi.
a. En fait, ce dernier puise aussi dans les sédiments jusqu’à parfois en épuiser la quantité de nutriments appropriés; ce qui finit par causer son déclin. Mais après combien de décennies?
b. Son contrôle
Lacs infestés : Arrachage contrôlé et tapis benthiques (jute). Moyens coûteux, monopolisant beaucoup de main-d’oeuvre et pas garantis à 100%.
Lacs non-touchés : prévention. Gare aux embarcations, aux hydravions, etc. Introduire une espèce envahissante dans un cours d’eau aux États-Unis est un délit criminel.
Conclusion
a. Les plantes aquatiques sont importantes.
b. Elles sont un indicateur de la qualité du cours-d’eau.
c. Leur observation est encore trop négligée par le MDDFLCC.
Questions
1. ? Rép. : Le périphyton est un indicateur.
2. M. Hébert : Délimiter un chenal de navigation dans le lac des Seize-Îles pour éviter la propagation du myriophylle à épi. Rép. Pas sûr que ce soit efficace.
3. Certains lacs n’ont-ils pas vu disparaître le myriophylle à épi? Rép. : Non; jamais complètement!
4. Peut-on contrôler d’autres plantes (indigènes) envahissantes? Rép. Vous n’obtiendrai pas facilement l’autorisation de Québec.
Explications diverses du Dr Carignan
La sédimentation normale dans nos lacs est peut-être d’un millimètre par an seulement.
Les herbiers (regroupement ou plages de plantes aquatiques) retiennent les particules qui flottent dans l’eau.
5. Vaudrait-il mieux empêcher feuilles et arbres morts de s’accumuler dans un lac? Rép. Après décomposition et libération de nutriments, etc., l’accumulation annuelle des feuilles ne représente plus grand-chose. Les troncs d’arbre, à part l’écorce, ne libèrent pas beaucoup de matière susceptible d’affecter la qualité de l’eau.
6. Et les charançons pour lutter contre le myriophylle à épi? Rép. Ces charançons s’attaquent bien à la plante, mais ils ne constituent pas un remède efficace.
7. L’accroissement de la sédimentation ne favorise-t-il pas la prolifération des plantes aquatiques, dont le myriophylle à épi? Et, ne peut-on pas combiner statistiquement l’analyse de diverses variables pour évaluer la combinaison la plus propice à une telle prolifération? Rép. On a remarqué une corrélation entre le substrat rocheux d’un lac et la prolifération du myriophylle à épi; ainsi, la présence de sels minéraux est un facteur qui la favorise. De même, les sels de voirie ont contribué à l’envahissement du Lac-à-la-Truite.
8. Et les aérateurs (moulins à vent ou autre?) Rép. Ils sont aussi inutiles que coûteux. Il ne faut pas croire que de consacrer à tout prix un budget à quelque chose, comme l’utilisation de quelque méthode expérimentale dont on vante les propriétés, constitue en soi un remède à un problème.
9. Un traitement chimique? Rép. On en expérimente depuis 50 ans…
10. La présence de parties peu profondes d’un lac, remplies de plantes aquatiques, est-elle inquiétante? Rép. Non; pas forcément.
11. L’accumulation de vase au fond d’un lac résulte-t-elle d’une surcharge de sédiments, comme pour des lacs ayant connu la drave? Rép. La présence de la vase est normale dans les lacs; elle résulte (avons-nous compris) de l’accumulation des fines particules dans les endroits où le courant est le plus faible.
12. Que pensez-vous de la croisade de la Coalition Navigation? Rép. Nous partageons certaines préoccupations ou approches communes. Une autre question concernait l’impact des embarcations motorisées; mais nous n’avons pu noter la réponse.
Par Carl Chapdelaine, le 4 août 2018
L'iEAU d'Abrinord
Abrinord, l’Organisme de bassin versant de la rivière du Nord, vient de dévoiler une application interactive en ligne : iEAU. C’est la méthode choisie pour la diffusion globale des résultats de son Programme de suivi de la qualité des cours d’eau de ce bassin-versant. L’objectif du programme était «de pallier le manque de connaissances concernant la qualité de l’eau». Il a débuté en 2010, avec 23 stations d’échantillonnage, et en incluait 62 en 2018.
«En plus des résultats de qualité de l’eau présentés pour chacune des stations d’échantillonnage, on y retrouve des analyses par sous-bassin versant, ainsi que les résultats obtenus par temps sec et par temps pluvieux, ces derniers pouvant être associés à un apport accru en contaminants vers les cours d’eau.»
«Pour chaque échantillon collecté mensuellement d’avril à novembre, trois paramètres sont analysés en laboratoire : les matières en suspension, le phosphore et les coliformes fécaux. Depuis avril 2018, la conductivité spécifique est également mesurée sur le terrain à l’aide d’une sonde.» (Voir la description de ces paramètres et les normes retenues dans l’hyperlien donné plus haut.)
«Si la quantité de matières en suspension dépasse 13 mg/L, cela pourrait indiquer des problèmes d’érosion et poser des risques pour la vie aquatique. Le phosphore, à une concentration supérieure à 0,03 mg/L, peut entraîner la croissance excessive de végétaux et contribuer au vieillissement prématuré des plans d’eau. La conductivité spécifique de l’eau, quant à elle, peut indiquer un apport en sels minéraux provenant des sels de voirie, des abats poussières et/ou des effluents (municipaux, industriels ou agricoles). Des valeurs supérieures à 2 000 μS/cm sont préoccupantes et peuvent indiquer une eau particulièrement polluée ou salée.» Un tel apport semble également créer un milieu plus réceptif au développement du myriophylle à épi, lorsque introduit dans un cours d’eau.
Rappelons que, en 2017, Abrinord a ajouté une «station (d’échantillonnage) témoin» à la tête du lac Chevreuil; au pied donc du lac Saint-François-Xavier : Suite au Plan d’action de cours d’eau pour la rivière à Simon, «nous avons analysé plus en détail le bassin versant et avons déterminé qu’il serait intéressant d’ajouter une station témoin, la station 42. Elle sera suivie pendant au moins deux ans.» Les données obtenues et qui doivent nous intéresser risquent donc de n’être plus collectées à l’avenir. Il faudra bien les conserver au cas où elles pourraient être en corrélation avec nos données sur les mêmes variables que nous collectons grâce au RSVL ou à l’analyse pour la teneur en coliformes de l’eau du lac. Suite à la création d’iEAU, les numéros des stations d’échantillonnages ont été remplacés par des codes alphanumériques composés de trois lettres prises sur le nom du cours d’eau et de la distance en km entre la station et son exutoire dans le cours d'eau collecteur. La station 42 est ainsi devenue SIM23.
iEAU est évidemment associé à une carte interactive (qu’il faut apprendre à maîtriser...). Après y avoir localisé la station SIM23, sous «Derniers résultats par station», on peut ouvrir 4 tableaux*. Le 4e nous indique que, à la date d’échantillonnage, le 20 juin 2018, le pH était de 6,99, la température de 22,30° et la salinité à 0. On peut aussi cliquer sur l’outil de sélection, en haut à gauche de la carte, avant de cliquer sur la station SIM23; on obtient alors, en plus, des cadrans avec des flèches indiquant la valeur des coliformes fécaux (1 UFC/100), le phosphore total (0,005 mg/L), les matières en suspension (1 mg/L) et la conductivité spécifique (45,5 µS/cm). (*L’outil de sélection doit être désactivé pour permettre l’ouverture des tableaux.)
On peut retrouver les données pour 2017 de SIM23 dans «2010-2017». Il ne faut cependant pas trop vite se féliciter de chiffres qui ne dépassent pas les normes, car l’accent de l’ensemble semble porter sur les stations situées dans des points d’eau beaucoup plus préoccupants de zones urbanisées du bassin-versant de la Rivière du Nord. On pourrait comparer, par exemple, les données de SIM23 avec celles de SIM8, plus loin en aval, dans la municipalité de Morin-Heights. Le 20 juin, le pH y était à 7,71, la température à 21,40° et la salinité à 0,1. Les coliformes fécaux (58 UFC/100), le phosphore total (0,009 mg/L), les matières en suspension (2,6 mg/L) et la conductivité spécifique (103,4 µS/cm).
Qualité de l'eau de la Rivière du Nord; Rivière à Simon, station 42
Note : Le communiqué d’Abrinord du 6 juillet 2018, reçu dans une infolettre, est la source du contenu et des citations de notre article.
Par Carl Chapdelaine
La santé du lac 101
Conférence-atelier (Proposé par l’ALSFX et tenu au pavillon de Montfort, le 23 juin 2018.)
L'Association du lac Saint-François-Xavier avait vu juste; la présentation de M. Mathieu Madison et les échanges avec la vingtaine de personnes de l'assistance du pavillon de Montfort allaient susciter énormément d'intérêt. On était venu surtout de Newaygo pour participer à cet événement. Et il n’y avait pas que des membres de l’ALSFX; on pouvait aussi voir la présidente de l’Association du lac Chevreuil, Mme Judith Smith, et d’autres venus de bien plus loin.
M. Madison est un jeune biologiste déjà chevronné, enseignant au collège de Rosemont, à Montréal, et excellent communicateur bilingue. Il est aussi président de notre organisme de bassin-versant de la rivière du Nord, Abrinord. Il avait privilégié la formation de tables autour desquelles tous s'étaient installés. La santé des cours d'eau, avec le lac Saint-François-Xavier comme exemple, serait au cœur de son sujet.
Tout ce que l'on pourrait apprendre en à peine plus de deux heures; la réponse à de nombreuses questions de la salle; le désir de passer à l'action demain; voilà ce que l'on retiendrait de cette rencontre.*
Le conférencier voulait nous amener sur cinq points concernant l’environnement du lac; nous en avons saisi trois : la santé (l’équilibre), le bassin-versant et la navigation (l’accès et l’impact des embarcations).
1. La santé du lac
a. Son état trophique : On connaît les protocoles du RSVL appliqués au lac Saint-François-Xavier depuis plusieurs années. La détermination de la transparence de l’eau, des trois composantes physicochimiques (la concentration estivale moyenne de chlorophylle a, celle du phosphore total et celle du carbone organique dissous) qui décrivent un lac actuellement faiblement affecté par l’eutrophisation; et enfin la mesure du périphyton. Mais M. Madison insiste sur le fait que nous avons en fait deux lacs ici et non pas un seul, et que les valeurs estimées par les protocoles du RSVL pour une seule entité ne peuvent donc pas s’appliquer parfaitement à deux lacs; elles doivent être plutôt passablement différente dans les deux bassins.
Il ajoutera par la suite, à notre table, que les protocoles du RSVL permettent une comparaison entre les lacs, mais qu’une étude d’autres variables doit être menée sur chacun pour en avoir un portrait plus précis.
b. La qualité de l’eau pour les usages que l’on en fait : On pense immédiatement aux analyses de la teneur en coliformes confiées à des firmes spécialisées et dont M. David Clark a fait l’analyse historique. Ce dernier aura d’ailleurs l’occasion de présenter les résultats de son analyse à M. Madison, nous-a-t-il apprit.
Ici a refait surface toute la question de l’apport indésirable d’un surplus de phosphore dans le lac et du rôle des installations septiques, comme de la protection de la rive, dans le contrôle de cet apport d’origine humaine. Ce ne sont pas seulement les habitations en bordure de lac qui sont concernées; celles plus en amont dans le bassin-versant y jouent également un rôle.
2. Le bassin-versant
Le bassin-versant du lac Saint-François-Xavier, un lac de tête, est relativement petit et le taux de renouvellement de l’eau du lac est rapide. (Plus ce taux est lent, plus l’introduction de polluants affectera un lac. Sous ce rapport, son écosystème est conséquemment plus vulnérable. La forme et la profondeur d’un lac contribuent à déterminer ce taux.)
La déforestation d’un bassin-versant, comme la disparition de la barrière végétale sur les rives d’un lac, vont favoriser un apport plus important de sédimentation. Ces sédiments contiennent des matières organiques qui introduisent du phosphore dans le lac. Cet apport, ajouté à d’autres sources d’érosion et de sédimentation causées par la présence de l’habitat humain, est donc à surveiller.
3. La navigation
L’accès au lac et l’introduction à craindre du myriophylle à épi volent ici la vedette. Les municipalités peuvent adopter des mesures de protection de l’environnement; mais elles ne peuvent interdire l’accès aux lacs à qui que ce soit. Abrinord suggère de prendre garde à la façon d’aborder les questions délicates que ces usages du lac peuvent receler. La SQ peut-elle contrôler l’application de la réglementation sur le lavage des embarcations, demande-t-on.
Rapports des tables
Les points qui y ont été soulevés comprennent :
- La question de l’entretien des installations septiques.
- Les variations du niveau de l’eau du lac et le besoin de permettre une meilleure évacuation de l’eau à sa sortie.
- La sécurité sur le lac.
- La caractérisation des plantes aquatiques, permettant d’identifier la présence éventuelle du myriophylle à épi. Le rôle du CRE entre ici en jeu.
- Le besoin d’avoir un suivi régulier par un biologiste de l’état du lac, principalement en rapport avec la présence éventuelle de plantes envahissantes. La formation de bénévoles à l’appui de ce travail de surveillance.
- L’importance de lutter contre la sédimentation.
- La volonté de passer à l’action pour l’environnement du lac et de son bassin-versant; sans oublier la prévention de tout transfert de polluant ou autre au lac Chevreuil et à la rivière à Simon.
Suivi
Nous avons appris l’intérêt de l’ALSFX à pouvoir éventuellement demander un mandat de services à M. Madison pour qu’il veille de plus près à l’équilibre du lac Saint-François-Xavier…
*Malheureusement pour le soussigné, le projecteur ne fonctionnant pas, tous les échanges furent verbaux et principalement en anglais. Malgré les fréquentes traductions, nos capacités de bien entendre et de suivre les propos furent souvent dépassées. Il vous faudra trouver d’autres sources pour en connaître toute la teneur.
Par Carl Chapdelaine
W-N, Réunion sur le myriophylle à épi
Note: Texte modifié le 5 juin.
Présentation sur la lutte au myriophylle à épi dans un lac, par M. André Philippe Hébert.
Tenue le 27 mai à Laurel et présidée par le conseiller municipal de W-N, M. David Zgodzinski, avec période d’échange par M. Emmanuel Farmer, directeur du service de l’urbanisme et de l’environnement.
Dans sa présentation, à l’aide d’un diaporama et d’outils, M. Hébert était assisté par d’autres personnes-ressources. La séance, qui s’adressait aux cadres des associations de lac de Wentworth-Nord, avait pour titre: «Lutte au myriophylle à épi aux lacs Laurel et Des-Seize-Îles : outils de reconnaissance, de sensibilisation et de confinement». Le thème se déclinait en quatre parties :
1.) Comment identifier la plante - quels outils et formation sont à votre disposition?
2.) Comment marquer et isoler le myriophylle sur un lac?
3.) Avis aux résidents du lac, à la municipalité et aux organismes provinciaux.
4.) Méthodes de confinement du myriophylle.
1.) Identification et outils
Si possible, on se paiera une «caractérisation du lac» par les spécialistes utilisant un échosondeur équipé d’un transducteur pour la détection de la végétation submergée, avec cartographie des résultats donnant la nature et la localisation des plantes. À défaut de pouvoir procéder ainsi à grande échelle, on utilisera idéalement une chaloupe et un aquascope qui permet de mieux voir sous la surface de l’eau à partir de l’embarcation. Cela permettra d’identifier la plante et, à l’étape suivante, de délimiter les zones affectées avec des bouées et des balises en spaghettis. La première méthode s’impose pour un grand lac comme celui des Seize-Îles, où les étendues envahies par le myriophylle à épi pouvaient équivaloir à plusieurs terrains de football (96 000m2). Ce lac se déverse dans le lac Laurel1; les deux font partie du bassin-versant de la rivière Rouge.
Plusieurs notes sur la plante et les opérations décrites ici jalonneront la présentation, comme sur le choix des périodes de la belle saison pour procéder. Ainsi, alors que l’eau se maintient à des températures différentes selon la profondeur en été, cette distinction disparaît à l’automne. En ce 27 mai, le myriophylle à épi, qui se renouvelle à chaque printemps, ne mesurait que quelques centimètres et était recouvert par une couche de sédiments étendue par le courant. Le projet de visite sur le lac fut donc remis à plus tard...
Les explications de Mme Heather McCullough, représentant la MRC d’Argenteuil au conseil d’administration du Conseil régional de l’environnement des Laurentides (CRE) et de Mme Denise Cloutier, de l’Association du lac Laurel, allaient nous en apprendre beaucoup sur le myriophylle à épi. En 2016, la MRC d’Argenteuil avait décidé de faire de la problématique des plantes aquatiques exotiques envahissantes, les PAEE, une priorité d’action; le CRE avait alors élaboré son premier plan en ce sens.
Précisons que le myriophylle à épi, selon Mme McCullough, s’implanterait entre 1 et 10 mètres de profondeur seulement. Il s’accroche au fond du lac et peut donc atteindre plusieurs mètres pour rejoindre la surface. Il pousse en rangs serrés, comme du foin, créant de véritables forêts végétales sous la surface de l'eau. Il produit habituellement un petit épi de fleurs rouges; ce qui n’est pas arrivé en 2017. Mais ce mode de reproduction ne représente qu’un faible pourcentage dans sa multiplication. Ce qui est ici le plus à craindre, c’est son essaimage par fragments arrachés à une plante-mère. Ces fragments flottent et naviguent ainsi au fil de l’eau via le courant et le vent. C'est pourquoi, le fauchage de la plante par une hélice de moteur, par manipulation humaine ou toute autre cause, augmente sa propagation.
Une fois aperçue, on peut couper un morceau de la plante que l’on soupçonne être du myriophylle à épi, et le mettre dans un sac de plastique avec de l’eau pour le rapporter. Étalé sur une table de travail, il faudra minutieusement compter le nombre de folioles (de 12 à 24) sur plus de l’une de ses 4 feuilles verticillée, et vérifier si l’espace entre ses verticilles mesure bien de 1 à 3 cm, pour différencier le plant du myriophylle indigène. Et même cela ne suffirait plus lorsque l’on serait en présence des hybrides entre les deux qui se sont maintenant développés.
Des guides, du Conseil régional de l’environnement des Laurentides (CRE), entre autres, permettent d’identifier, de façon préliminaire parfois, le myriophylle à épi et de le distinguer des autres plantes aquatiques.2 On pourra consulter l’un de ces guides aux stations de lavage de W-N, nous annonce M. Farmer. Plus complet encore, l’outil informatique «Sentinelle»3, du ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC), vous permet de trouver la photo et la description de l’espèce que vous recherchez, plante ou animal, pour la comparer à celle que vous voulez identifier. À l’aide de votre téléphone mobile muni d’un GPS, vous pouvez aussi ajouter la photo et la localisation de la plante que vous avez photographiée sur place à la banque d’observations de Sentinelle. Cela permet de cartographier la localisation des types de plantes envahissantes à travers le Québec
Le CRE peut aussi aider les municipalités et les associations de protection de lac par une formation et un accompagnement à la caractérisation des plantes aquatiques et plus spécifiquement à la détection des PAEE2. Les patrouilleurs bénévoles ainsi formés peuvent profiter d’un accompagnement du CRE sur le terrain; mais les ressources de l’organisme pour un tel appui semblent déjà toutes monopolisées pour 2018. Reste la possibilité de s’inscrire à une séance de formation; il y en aura une à Saint-Adolphe-d’Howard le 22 juin.
Le Centre d’Interprétation des Eaux Laurentiennes (CIEL)4, formé à l’origine d'un groupe de plongeurs qui explorent les eaux des Laurentides, pourrait aussi vous aider. Situé à Lac-des-Seize-Îles, il offrira une exposition permanente de certaines de ses trouvailles, dont des artéfacts archéologiques, au 3e étage de l’hôtel de ville, à partir de 19h, le 21 juin, la Journée nationale des Autochtones. Son directeur, M. Jean-Louis Courteau, qui a été d’une aide précieuse pour la lutte au myriophylle à épi dans ce lac et au lac Laurel, était d’ailleurs présent pour répondre aux questions de la salle. CIEL peut compter sur la collaboration de spécialistes et de personnes-ressources de divers domaines, dont le Dr Richard Carignan. (Il faudrait bien faire appel au CIEL pour vérifier qu'il y a bien un wagon de chemin de fer perdu au fond du lac Saint-François-Xavier...)
2). Comment marquer et isoler le myriophylle sur un lac?
Comme indiqué en première partie, on trouve les limites de l’infestation et on utilise des bouées et des balises pour isoler les zones à traiter; tout en invitant les conducteurs d'embarcation à ne pas les traverser. On procède après la Saint-Jean, explique M. Hébert. Les bouées sont montées sur des tiges métalliques et ancrées au fond à l’aide de blocs de béton auxquels sont attachées des chaînes, elles-mêmes reliées aux bouées avec des cordes. Les bouées doivent être enlevées à l’automne pour ne pas être déplacées par la glace en hiver. Chacune est remplacée par deux bouteilles de plastique vides qui flottent pour faciliter le repérage des emplacements à l’été suivant. Leur position doit d’ailleurs être revue à chaque nouvelle saison de croissance et d’évolution territoriale de la plante. Les bouées sont aussi munies d’un feu de position solaire. Tout est, lorsque possible, du fait maison; car les associations n’ont habituellement pas les moyens financiers de faire mieux. (Les associations qui voient à la pose des grosses bouées indiquant les limites de vitesse à respecter connaissent la méthode.) Une affiche, avec les lettres PRIV, doit indiquer que ce ne sont pas des bouées de navigation.
Ces bouées et les zones identifiées sont positionnées au GPS; ce qui permet éventuellement à un géographe de dresser une carte du lac situant l’étendue de l’envahissement et même le cheminement de son évolution au fil des ans. Au lac des Seize-Îles, où la plupart des résidences ne sont accessibles que par voie d’eau, on aura ainsi remarqué que la plante se propage en suivant la ramification des couloirs empruntés individuellement par les habitants pour se rendre à leur chalet.
3). Aviser les résidents du lac, la municipalité et les organismes provinciaux. (Mme Cloutier)
Les assemblées générales annuelles des associations de lac sont de belles occasions pour informer et sensibiliser, au moins leurs membres, sur la situation. La projection de films, comme au «Ciné-popcorn» par l'Association Lac Laurel, le porte à porte (quai à quai) ou des moyens semblables permettent aussi de faire avancer la cause. Le Dr Carignan a produit un film intitulé : «Aquascope, de science et de poésie». Mais il faut souvent savoir aborder et convaincre ceux qui ne sont pas sensibilisés au danger des plantes envahissantes, comme les visiteurs entre autres. Même certains propriétaires ne sont pas convaincus de la gravité du problème ou de leur propre impact sur la situation, comme pour celui du brassage de l’eau par le moteur de leur embarcation qui peut propager l’infestation. Les autorités, au lac des Seize-Îles, ne semblaient pas davantage convaincues ces dernières années de l’utilité de lutter contre l’invasion, estimant que la situation allait peut-être se stabiliser. Il est vrai que l’évolution du myriophylle à épi suit un cycle naturel qui peut aller jusqu’à sa décroissance. Mais la situation empira gravement à ce lac, amenant les autorités à chercher des moyens d’agir.
4). Méthodes de confinement du myriophylle à épi.
L’Association Lac Laurel avait vu à fabriquer une estacade de flottaison pour ramasser les fragments flottants de plantes venant du lac des Seize-Îles par son déversoir dans le lac Laurel. Après le glissement de terrain qui avait emporté des maisons et autres débris dans ce lac, on avait déjà construit une estacade pour en bloquer le passage. Mais les autorités gouvernementales ne permettent pas l’utilisation de filets, susceptibles de capturer les poissons. On va proposer un autre type de barrage pour approbation gouvernementale cette année, soit une ceinture flottante sans filet.
L’utilisation de toiles de jute biodégradable, placées au fond d’un lac pour recouvrir entièrement, en début de saison, une zone où s’est implanté le myriophylle à épi a montré son efficacité ailleurs. Les autres plantes aquatiques peuvent pousser à travers la toile; mais pas le myriophylle. Et ce jute finit par se décomposer par lui-même. Mais son utilisation doit être, ici aussi, autorisée par le MDDELCC et le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. De plus, on s’est rendu compte, selon le Dr Carignan, que l’on créait ainsi un milieu favorable pour une reprise éventuelle de l’implantation de la plante envahissante.
Période de questions
1. Pourquoi les gouvernements empêchent-ils l’utilisation des moyens de lutte contre le myriophylle à épi que l’on tente de mettre en œuvre? Réponse : Il nous semble déjà y avoir un manque de coordination entre les ministères, comme entre leur direction centrale et leurs bureaux régionaux, face à la lutte aux plantes aquatiques envahissantes.
2. Que dit le Dr Carignan sur les méthodes utilisées au lac Laurel et à celui des Seize-Îles? Réponse de M. Courteau : Il est en général d’accord avec l’utilisation expérimentale de méthodes données face à des cas spécifiques et sous supervision scientifique. Il a lui-même contribué à en évaluer certaines. Mais il ne pourrait affirmer que l’emploi de telle ou telle méthode prônée pour venir à bout du myriophylle à épi soit vraiment efficace, à moins que cela ne fasse aujourd’hui l’unanimité chez les spécialistes.
Concernant le cycle de vie du myriophylle à épi, la recherche est toujours en cours. Il semble qu’il puisse en effet se développer puis subir une période d’accalmie ou de décroissance. Mais il est difficile de prédire son comportement pour tel ou tel cours d’eau.
On connaît mal les raisons pour lesquelles certains sont plus accueillants que d’autres. Une corrélation entre le taux de salinité de l’eau et le développement de la plante a pu être mise en évidence. [Comme on le voyait récemment avec la présentation de Mme Mélissa Laniel, du CRE, à Sainte-Adèle, sur les plantes envahissantes, «les lacs transparents ayant des sédiments riches en éléments nutritifs et une conductivité élevée (concentrations élevées en sodium et calcium) sont plus sévèrement colonisés.»5] Le lac à la Truite, en bordure de l'autoroute des Laurentides, autrefois saturé de sel d’épandage, a été sévèrement colonisé par le myriophylle à épi. On pourrait donc penser que le petit bassin «de l’église» du lac Saint-François-Xavier, qui reçoit les résidus de déglaçage de la Grande côte à Montfort, ainsi que le lac Chevreuil en contre-bas, offrent un potentiel de colonisation élevé advenant l’introduction éventuelle de cette plante dans le lac.
3. L’établissement d’une barrière entre un lac infesté et le lac en aval ne doit-il pas constituer une priorité dans la lutte à la colonisation d’un bassin-versant par cette plante envahissante? Réponse : Le CIEL travaille sur cette question, en consultation avec les experts.
4. R. Noël, prés. ALSFX. Y a-t-il un plan d’intervention de la Municipalité, advenant la découverte de la présence du myriophylle à épi au lac Saint-François-Xavier par exemple? Réponse du conseiller Zgodzinski : Les inspecteurs de la Municipalité ne peuvent pas exercer un contrôle sur chacun des 105 lacs de son territoire. Nous avons besoin de la collaboration des associations de protection de lac. Par des événements comme celui d’aujourd’hui, par les méthodes avant-gardistes mises de l’avant au lac Laurel et l’expérience acquise, nous voulons être à l’avant-garde face à cette menace.
Note : Clé USB de la présentation sur diaporama disponible auprès de M. Farmer. Merci également à M. Hébert pour les corrections du texte et les photos.
Par Carl Chapdelaine
2. PAEE: Les outils de sensibilisation ; Séances de formation.
3. Sentinelle
4. CIEL
Résultats RSVL 2017
L’analyse par le Réseau de surveillance volontaire des lacs des résultats des tests, conduits par l’Association du lac Saint-François-Xavier en 2017, montre quelques variations mais semble cadrer dans la moyenne obtenue depuis 2008.
La transparence de l’eau, mesurée à 11 occasions au cours de la saison avec le disque de Secchi, était de 3,7 mètres, contre une moyenne de 4, 2 m. pour les 10 années étudiées. C’est une eau légèrement trouble selon les experts gouvernementaux.
Pour l’une des trois composantes physicochimiques, la concentration estivale moyenne de chlorophylle α (μg/l), la donnée était de 2,6 μg/l, en hausse par rapport à 2016, mais cadrant toujours dans la moyenne pluriannuelle de 2,5. Elle révèle une «biomasse d’algues microscopiques en suspension légèrement élevée».
La concentration estivale moyenne de phosphore total (μg/l), était de 3,2 μg/l, contre une moyenne pluriannuelle de 4 μg/l., qualifiant «une eau très peu enrichie par cet élément nutritif»
Enfin, la concentration moyenne de carbone organique dissous était de 4 mg/l, contre une moyenne pluriannuelle de 4,1 mg/l., indiquant que l’eau est colorée. Ceci a aussi «une incidence sur la transparence de l’eau».
«L'ensemble des variables physicochimiques mesurées dans une des zones d'eau profonde du Lac Saint-François-Xavier situe son état trophique dans la classe oligotrophe.» Ce constat décrirait un lac faiblement ou pas affecté par l’eutrophisation.
Les conclusions du RSVL ne concordent toutefois pas avec l’analyse historique des tests sur la qualité de l’eau effectués depuis des décennies et récemment compilés par M. David Clark. Il n’y a en effet pas de doute dans notre esprit que la situation actuelle est loin d’être celle de l’état originel du lac. Toutefois, il reste encore à l’analyse historique à être soumise à l’attention des experts en la matière. Le lac n’échappera pas davantage au réchauffement climatique qui ne pourra que contribuer à alimenter nos craintes sur une possible dégradation de la qualité de l’eau.
Les auteurs du rapport rappellent d’ailleurs que les variables étudiées ne sont pas suffisantes pour juger de l’état de vieillissement d’un lac; il faudrait tenir aussi compte de «certaines composantes du littoral telles que les plantes aquatiques, le périphyton et les sédiments».
Carl Chapdelaine
- Sommaire des résultats
- Qualité de l'eau 2017
- Suivi 2008- 2017
Lutte contre le myriophylle à épi (LCMÀÉ).
Notes de compte-rendu sur la séance d’information du 11 mai 2018 du CRE-Laurentides.
Le président, M. Philippe Roy, la directrice générale, Mme Anne Léger, et les agentes du Conseil régional de l’environnement des Laurentides ont accueilli les plus de 200 personnes venues remplir la grande salle de la Place des Citoyens de Sainte-Adèle. Mme Mélissa Laniel, en charge du projet LCMÀÉ, ferait la présentation. Cette rencontre, à laquelle s’ajouterait une deuxième à La Conception, le 17 mai, allait permettre le dévoilement des résultats du sondage mené l’hiver dernier et les activités prévues à l’été 2018 dans le cadre de ce projet.
Doté de seulement trois permanents, le CRE couvre la vaste région administrative des Laurentides, jusqu’à la rivière des Mille-Îles au sud. Le territoire compris englobe sept MRC et 76 municipalités. Le CRE collabore avec plus de 300 associations de lacs.
De plus en plus de cours d’eau des Laurentides sont déclarés colonisés par le myriophylle à épi, cette plante envahissante venue d’Asie et qui ne semble pas trouver d’ennemi dans nos lacs. Une table de concertation, avec la participation des préfets du feu Conseil régional des Élus (CRÉ), d’experts du gouvernement, etc., suivie d’un sondage en 2015, avait déjà permis d’imaginer le projet. Mais, suite à l’abolition du CRÉ par Québec, ce n’est que dernièrement que sa mise en route fut possible. Des lacs de la MRC Argenteuil serviraient d’expérimentation en 2016-17. Une subvention de 100 000$ du gouvernement fédéral, dans le cadre du programme de financement communautaire ÉcoAction1, allait maintenant permettre d’étendre la réalisation du projet à l’ensemble de la région.
Le projet s’appuyait sur la perspective de freiner la propagation de la plante envahissante, entre autres par la sensibilisation des usagers. L’utilisation de panneaux descriptifs, l’information sur les caractéristiques de la plante, son mode d’introduction dans un cours d’eau, la façon de l’identifier, de la détecter, etc., visaient ce but. Il s’agissait donc plus de prévenir que de guérir, que de trouver et d’expérimenter les méthodes pour lutter contre l’envahissement déjà constaté. La publication par le CRE du fameux Guide sur les plantes aquatiques exotiques envahissantes2 appuierait cette approche.
Mais les efforts ne se feraient pas en oubliant de venir en aide aux riverains des lacs affectés dans leur combat. Il était alors important d’identifier les facteurs favorisant le développement de la plante, les méthodes à éviter ou celles à privilégier pour en combattre la propagation, et les outils à choisir. À ce jour, l’on ne connaît pas encore tous les facteurs déterminants dans la colonisation d’un cours d’eau par le myriophylle à épi, une fois introduit. Certains semblent moins vulnérables que d’autres à son établissement. Assurément, c’est une plante aquatique qui profite, comme les autres, de tout apport en phosphore. Un débalancement dans les composantes physico-chimiques de l’eau d’un lac, souvent dû à un accroissement du phosphore, est habituellement le fait de la présence humaine. «Les lacs transparents ayant des sédiments riches en éléments nutritifs et une conductivité élevée (concentrations élevées en sodium et calcium) sont plus sévèrement colonisés (plus vulnérables).»3
L’objectif de rejoindre les grands acteurs publics et les organismes pouvant jouer un rôle majeur dans le projet était tout aussi important pour le succès du projet LCMÀÉ. Le tout devrait aboutir à la tenue d’un forum à l’automne 2018 pour mettre tous les efforts en commun.
Le projet avait été annoncé le 23 novembre 2017. Une rencontre a eu lieu avec des experts en février 2018, tandis que le sondage du même mois avait obtenu 101 participations d’associations et 42 de municipalités. Parmi les lacs dont les responsables ont demandé et vont obtenir une attention spéciale du CRE en 2018, il y a tous ceux de Sainte-Anne-des-Lacs; plus près de chez nous, on retrouve les lacs Notre-Dame et Chevreuil. 27 lacs ont ainsi été ciblés dans la MRC des Pays-d’en-Haut pour la saison. 11 000 guides en français et 4 000 en anglais auront été mis à la disposition du public.
Des associations de protection de lac, comme des municipalités, ont répondu au sondage en demandant à être candidates pour des patrouilles du CRE. Elles se feront sur 90 lacs en 2018. On veut aussi voir à identifier les accès sur les lacs aux embarcations des visiteurs susceptibles de transporter des fragments de myriophylle à épi. Deux agents de liaison vont parcourir la région à cet effet cet été. Certaines organisations de lac ou municipalités pourront profiter du service d’accompagnement pour la caractérisation des lacs (plantes aquatiques, etc.). Le CRE espère que soit élaborée une carte à jour des lacs et bassins-versants affectés des Laurentides pour mieux visualiser la situation.
Pour ceux qui n’auraient pas encore commandé des panneaux descriptifs sur le danger de propagation des plantes envahissantes, une autre commande du CRE aura prochainement lieu; il faudrait en profiter avant le 8 juin. Par la suite, ce sera toujours possible, mais à un coût et avec des délais indéterminés.
Il y aura des journées de formation pour ceux qui prévoiront s’y inscrire.
À la période de questions, Mme Laniel rappela, entre autres, l’importance de l’inspection et du nettoyage des embarcations. Cette approche paraît la plus simple à implanter, par sensibilisation ou réglementation, tout en offrant une bonne efficacité. Les particules de myriophylle à épi sont visibles à l’œil nu, lorsqu’elles sont en surface, et peuvent alors être assez facilement enlevées. Le CRE peut d’ailleurs aider municipalités et organismes avec le contenu d’une réglementation ou d’une directive visant la lutte à la propagation des plantes envahissantes. Avec des réglementations et des directives semblables d’un lac ou d’une municipalité à l’autre, le visiteur saurait plus facilement à quoi s’en tenir.
Note : Il s’agit ici d’un compte-rendu partiel, à main levée, en espérant la mise en disponibilité prochaine de la présentation des planches explicatives projetées lors de la séance.
1. Éco-Action
2. Guide sur les plantes aquatiques exotiques envahissantes
Carl Chapdelaine
Accessibilité à l’eau
(Un aperçu de l’engagement d’Abrinord sur ce sujet.)
«L’élaboration du Plan directeur de l’eau (PDE) est le premier mandat d’un organisme de bassin versant. Il s’agit du document de référence qui dresse l’état de la connaissance sur les ressources en eau du territoire.»1 C’est aussi un outil de planification qui détermine les actions à accomplir. Le PDE est élaboré en concertation avec les différents intervenants dans le domaine de l’eau, dont des associations de protection de lac.
Notons que, dans leur approche, les organismes de bassins versants ne se limitent pas à l’aspect physique et environnemental du territoire; ils visent une gestion plus globale qui a résulté en la désignation de Zones de Gestion Intégrée de l’Eau (40 ZGIE au Québec.)2 Les PDE s’appliquent à ces ZGIE, sans être restreints aux frontières administratives qui peuvent différer du périmètre de ces dernières. En plus du bassin versant de la rivière du Nord, la ZGIE d’Abrinord inclut cinq petits bassins versants qui bordent la rivière des Outaouais et qui s’y déversent directement.3
C’est le second PDE et il couvre la période 2013-2018; une troisième version est actuellement en réflexion. La section «Portrait» est en première partie du document; elle cumule 260 pages et contient une masse imposante d’informations sur la réalité et les spécificités du territoire et de ses cours d’eau. L’on y retrouve entre autres certaines données cumulatives du RSVL qui peuvent nous permettre des comparaisons avec celles d’un lac en particulier. Le Portrait est suivi du Diagnostic qui analyse les informations présentées dans le document précédent et priorise les enjeux avec les acteurs du territoire. Finalement, le Plan d’action s’attarde aux questions liées à ces enjeux et propose des actions pour faire évoluer la situation.
La qualité de l’eau s’est retrouvée au premier plan des préoccupations qui ont guidé l’élaboration du Plan d’action. Cette orientation résulte peut-être du constat de l’état préoccupant de la rivière qui traverse les principales agglomérations urbaines du plateau Laurentien au Nord de Montréal, et notamment celle de Saint-Jérôme. Rappelons que «La rivière du Nord s’écoule du nord vers le sud sur une distance de 147 km. Elle prend sa source dans le lac de la Montagne noire (Lantier)», dans les Hautes Laurentides, continue vers le sud-sud-est sur le plateau Laurentien, puis bifurque vers l’ouest dans les Basses-terres du Saint-Laurent, pour aller rejoindre la rivière des Outaouais en passant par Lachute. De sa source à son exutoire, elle présente, au total, «une dénivellation de plus de 430 mètres». Son bassin versant «compte 1143 lacs de plus d’un hectare».
Le PDE a retenu six enjeux : la qualité de l’eau, sa quantité ou sa disponibilité, les écosystèmes, l’accessibilité aux plans d’eau, la sécurité et la culturalité (ex. : le patrimoine culturel ou la valeur foncière des propriétés riveraines).4 Parmi ceux-ci, l’accessibilité aux plans d’eau est d’ailleurs l’une des cinq orientations de la Politique Nationale de l’eau (2002)5; mais «c’est un sujet sensible et complexe…» Abrinord s’en est fait un projet qui s’est attardé à dresser un portrait de la situation et à consulter les parties prenantes à travers un sondage et une table de concertation. Dans ce portrait, on rappelle d’emblée le cadre légal qui attribut à l’État la propriété du lit des lacs et cours d’eau et qui assure à quiconque le droit d’y circuler, d’y naviguer, d’y pêcher et de s’y baigner, à condition d’y accéder légalement.
Le 10 novembre 2016, Abrinord a réuni une trentaine de participants à la table de concertation autour de laquelle se sont exprimés différents points de vue et qui a donné naissance à l’élaboration d’un «Guide de réflexion»6 pour accompagner l’action de l’organisme et des intervenants. Le guide s’adressait principalement aux «gestionnaires d’accès publics à un plan d’eau (municipalité, parc régional, MRC, régie intermunicipale, etc.)». Il pouvait aussi intéresser toute personne ou organisation concernée par les «accès privés ou publics aux plans d’eau», comme les associations de propriétaires riverains. Il ressort, entre autres, de la vision portée par le guide que «les plans d’eau devraient être vus comme un bien collectif accessible à tous».
Le guide s’arrête aussi à la dimension environnementale de l’accès aux plans d’eau : capacité de support, risques d’impact sur l’environnement et moyen de protection (ex : «prévention de l’introduction des espèces envahissantes, mesures de sensibilisation, signalisation de la vitesse maximale, publications municipales»). Cela prend en compte la surveillance de la qualité de l’eau pour les usagers et pour l’équilibre du cours d’eau.
Le guide invite à distinguer les intérêts et préoccupations de la population comme, entre autres, les conflits potentiels «(ex : riverain vs non-riverain) lorsque l’on prévoit un accès à un plan d’eau sur lequel on retrouve des propriétaires riverains qui pourraient s’inquiéter des impacts sur la santé du plan d’eau, pour leur qualité de vie et pour la valeur de leur propriété». «Quelles mesures sont alors prises pour réduire et gérer adéquatement ce risque (information, sensibilisation, éducation, codes d’éthique, etc.)?»
Le guide s’arrête à deux aspects de la dimension économique : tarification et développement. Tarifier ou pas; selon le service offert ou les coûts réels; etc.? «Est-ce que l’accès constitue un attrait touristique? Est-ce que l’accès ajoute de la valeur aux propriétés foncières à proximité ? Est-ce que l’accès permet de dynamiser un secteur?»
Enfin, le guide conclut qu’une évaluation doit être réalisée afin de voir si le projet est cohérant avec les orientations, les préoccupations et les intérêts des parties prenantes.
L’organisme de bassins versants des rivières Rouge, Petite Nation et Saumon, qui recouvre la majeure partie du territoire de Wentworth-Nord et dont la rivière des Outaouais collecte également les réseaux hydrographiques, a aussi son PDE7.
1. http://www.abrinord.qc.ca/pde/
2. http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/bassinversant/gire-bassins-versants.htm
3. http://www.abrinord.qc.ca/wp-content/uploads/2015/08/pde_portrait_2013-2018.pdf
4. http://www.abrinord.qc.ca/wp-content/uploads/2015/08/pde_plan_action_2013-2018.pdf
5. http://www.abrinord.qc.ca/projets/accessibilite-aux-plans-deau/
6. Guide de réflexion
7. https://www.rpns.ca/lorganisme
Carl Chapdelaine
Rivière à Simon, station 42
Note: Les liens fournis par Abrinord utilisés ici ne semblent plus exister.
Suite à notre article sur la qualité de l’eau de la rivière du Nord, nous nous déportons sur le bassin-versant et le «Plan d’action de cours d’eau pour la rivière à Simon : Plan d'action pour la Rivière à Simon».
(Dû à une erreur dans une formule de calcul automatisée, les résultats du deuxième tableau de qualité de l’eau pour la station 42 ont pu être faussés «Tableaux». Le tout devrait être corrigé dans les semaines à venir, nous confirme-t-on chez Abrinord.)
Rappelons que l’équipe a procédé à deux relevés en juin 2017, plutôt qu’un seul relevé mensuel, répondant à l’objectif d’échantillonner une fois sur deux après de fortes pluies. Ces dernières ont une forte incidence sur la qualité de l’eau dans le bassin-versant. «Il y a des dépassements importants de critères de qualité de l’eau à certaines stations et cela nous permet de faire un lien avec le ruissellement de surface et les débordements d’installations septiques et du réseau d’égout.» Pour usages récréatifs
La station 42 a été ajoutée à titre de «station-témoin» pour le bassin versant de la rivière à Simon. «Notre programme d’échantillonnage fonctionne comme suit : il est amélioré d’année en année et nous commençons à porter plus d’attention aux sous-bassins versant de la rivière du Nord au fur et à mesure que les résultats nous apportent plus de détails sur la qualité de l’eau.» Pour cela, il faut choisir une station près de la source d’un cours d’eau qui permette de voir les conditions en amont; c’est la station-témoin. Il existe aussi des «stations de section», souvent placées près de sources ponctuelles de pollution identifiées. Des stations, dites intégratrices, plus en aval d’un cours d’eau comme la rivière à Simon, donnent une indication de la qualité de son eau à son confluent avec la rivière du Nord.
À la vingtaine de stations dans le bassin versant de la rivière du Nord, désignées aux débuts du projet (2010), d’autres se sont ajoutées pour approcher l’analyse de ses sous-bassins. L’étude doit se poursuivre sur plusieurs années «pour dégager des analyses et des tendances fiables». «La municipalité de Wentworth-Nord a financé pendant plusieurs années la station M14 sur le bassin versant de la rivière de l’Ouest. Elle a été mise sur pause pour 2017 puisque cette station était une station témoin et que les résultats avaient été constants dans les dernières années. Suite au projet de la rivière à Simon, nous avons analysé plus en détail le bassin versant et avons déterminé qu’il serait intéressant d’ajouter une station témoin, la station 42. Elle sera suivie pendant au moins deux ans.»
Pour ce qui en est de la source officielle de la rivière à Simon, indiquée comme étant le lac Vingt Sous dans l’étude parce qu’il serait le plus éloigné en amont, au moins deux autres se disputent la place actuellement. Ne s’agirait-il pas plutôt du Lac-à-la-Croix, comme nous l’affirmions, ou du lac Anne comme semblait l’Indiquer une carte de 1897 Carte de 1897?
Nos remerciements à Abrinord pour l’information www.abrinord.qc.ca.
Carl Chapdelaine
Qualité de l’eau de la Rivière du Nord
Abrinord, l’organisme de bassin versant de la Rivière du Nord, en collaboration avec les municipalités du territoire, a un programme d’échantillonnage pour la qualité de l’eau de la rivière et de ses principaux affluents. Les résultats de l’échantillonnage pour 2017 sont maintenant disponibles.
Sur la carte interactive, cliquez sur le + d’agrandissement, puis repérez la station 42 (au centre de la zone turquoise foncé) à l’exutoire du Lac Saint-François-Xavier, sur la Rivière à Simon. Dans le premier tableau qui s’ouvre, cliquez sur «plus d'infos» pour obtenir les graphiques sur les coliformes fécaux, les matières en suspension et le phosphore total. Ce sont les seules variables analysées à cette station pour l’instant. (Les deux derniers graphiques du deuxième tableau indiquent 2016, suite assurément à une erreur technique; il faudrait lire 2017. D'ailleurs, c'était la première année d’existence de cette station.) En comparant les deux tableaux, on peut savoir si les relevés ont été faits par temps sec ou de pluie. Pour la station 42, il y aurait eu un relevé par mois, sauf pour juin, avec un relevé par temps sec et un par temps de pluie; ce scénario est préétabli par Abrinord, nous explique-t-on à l’OBV de la rivière du Nord.
On notera que les mois qui obtiennent le plus mauvais classement ont vu leurs relevés effectués en temps de pluie; ce qui ne nous permet pas une comparaison valable. Sous la pluie, l’eau qui n’est pas absorbée par le sol va ruisseler et se diriger vers les cours d’eau, y entraînant les sédiments porteurs de polluants. C’est normalement ce facteur qui explique une telle situation. Par ailleurs, un mauvais classement par temps sec serait plus inquiétant, comprend-on à la lecture du «Rapport pluriannuel».
En plus, on nous explique que les mauvaises notes pour les matières en suspension et le phosphore total en octobre résultent souvent du fait que les lacs sont souvent à un bas niveau d’eau à cette période. Lors d’un épisode de pluie, ces matières accumulées et particulièrement la végétation morte (plantes aquatiques, feuilles) vont alors être transportées par le courant.
Malgré l’intérêt qu’il y aurait à pouvoir associer ces résultats avec ceux des tests de la qualité de l’eau des lacs via le RSVL, on nous souligne que les critères limites retenus ne sont pas les mêmes pour les lacs et les cours d’eau rapide, comme les rivières. Ainsi, les lacs retiennent une partie des polluants qui y pénètrent; ce qui n’est pas le cas des rivières.
Comme pour les stations plus anciennes, il est à prévoir que les tableaux des années futures pour la station 42 offriront des données pluriannuelles; si les budgets alloués le permettent, nous souligne-t-on…
Carl Chapdelaine
Nos lacs et forêts
Avec tous les reportages que vous avez suivis à la télévision, les informations de nature environnementale, les articles des journaux ou des revues, vous pensez peut-être qu’il n’y a plus de secret sur les lacs et la nature qui vous entoure à Wentworth-Nord, dans les Laurentides, le Québec et même le Canada en entier? Ce n’est pourtant pas le constat de groupes de chercheurs qui se sont penchés sur diverses variables de la situation.
Selon Yves Prairie, professeur de sciences biologiques à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), les lacs situés dans le Nord du Québec sont en bon état, et ceux de la zone habitée du Sud sont dans un état passable. Mais ses conclusions semblent entièrement basées sur les données de l’état trophique des lacs, dont nous connaissons les protocoles d'analyse du RSVL. Le professeur souligne que nos lacs sont en bien meilleur état que ceux de l’Europe; mais cela ne nous rassure pas pour autant. Radio-Canada
D’autres chercheurs font plutôt le constat que le portrait de la santé des lacs, à l’échelle du Canada, est loin d’être clair. Une lacune ressort entre autres de ce constat, «il n'existe à ce jour aucune action coordonnée à l'échelle canadienne pour surveiller les lacs»; un problème pour tous les acteurs dans ce domaine. Un projet scientifique majeur, confié au Réseau du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (Réseau du CRSNG) sur l’état des lacs canadiens et regroupant 18 chercheurs en provenance d'une quinzaine d'universités au Canada, serait né en 2016. Sous la direction scientifique du professeur Yannick Huot, océanographe et professeur au Département de géomatique appliquée de l’Université de Sherbrooke, ce projet bénéficie d’un investissement de 5,5 M$ sur une période de 5 ans du CRSNG. « L’idée de ce projet est d’aller échantillonner 680 lacs à travers le Canada pour obtenir un portrait représentatif de la situation, indique Yannick Huot.»
«Outre une évaluation pancanadienne et régionale de la santé des lacs, le Réseau permettra d’identifier les facteurs les plus importants qui altèrent ces étendues d’eau. … Les chercheurs créeront une vaste base de données des propriétés des lacs. Ils feront aussi des prévisions sur les modifications futures qui pourraient survenir dans le but d’améliorer l’intendance des lacs du Canada.»
La géomatique aura une place prépondérante dans le projet. Grâce aux GPS, à la télédétection et autres techniques modernes, cette science associe la localisation géographique aux diverses données relevées sur le terrain. Il serait même plus ou moins possible de juger et de comparer l’état des cours d’eau d’immenses territoires par la variation de leurs couleurs relevées par télédétection. Le projet du CRSNG promet d’ajouter les résultats obtenus par la télédétection à la base de données, pour 2021, «étendant ainsi la couverture à plusieurs dizaines de milliers de lacs». Université de Sherbrooke
L’Association de protection du Lac-des-Îles, le plus grand lac du bassin versant de la rivière du Lièvre, se félicite que ce lac ait été choisi parmi les 680 lacs à l’étude, grâce à leur affiliation au RSVL. Lac-des-Îles
Par ailleurs, un reportage diffusé à l’émission Humanima, rapporte les constations faites par un chercheur-naturaliste de Parcs Canada au Parc national de la Mauricie. Gardien de la nature
On y rappelle, comme nous le savons au lac Saint-François-Xavier, que l’exploitation forestière à laquelle a été soumise la région de la Mauricie, comme celle des Laurentides et toutes les autres du Québec accessible, a grandement affecté les lacs et rivières, de toutes grandeurs, qui les jalonnent. Non seulement la drave, mais l’exploitation de la forêt au sol, ont créé un apport de sédiments au fond des lacs qui les affectent encore aujourd’hui. On ne songe d’ailleurs pas à retrouver l’état original de ces cours d’eau; toute l’attention actuelle vise simplement à stabiliser leur équilibre.
Et que savons-nous de l’impact de cette exploitation historique sur la forêt elle-même et sur la faune? Le naturaliste, fort des mesures recueillies sur plusieurs années, constate que certaines espèces animales se portent mal; il soupçonne que ce constat soit lié à une relative détérioration de l’environnement. Et pourtant, le Parc national de la Mauricie est un territoire presque exclusivement constitué par la forêt. Sur plusieurs lacs, la reproduction du huard est compromise, sans que l’on puisse en identifier clairement les causes. Est-ce dû au mercure qui tomberait du ciel et polluerait un environnement auquel le huard est très sensible? Certaines espèces de tortues, comme la tortue des bois, ne sont pas plus chanceuses et se font de plus en plus rares.
Il nous est bien évident que nous manquons de données sur cet environnement et que nous devrions y voir. Il n’y a pas de diagnostic et encore moins de solution sans la collecte des variables et des données sur le milieu qui nous entoure. Si la recherche nous semble déjà timide dans un parc national, qu’en est-t-il sous une juridiction municipale? Qu’est-ce qui se fait sur le territoire de Wentworth-Nord pour la connaissance essentielle de cet environnement?
Mais il nous vient à l’esprit qu’il y a un parc régional du Corridor aérobique qui traverse précisément le secteur de Montfort. N’y aurait-il pas là une voie à suivre pour l’établissement d’un secteur de recherche sur cet environnement? Le Corridor traverse à la fois des villages, la forêt, quelques espaces agricoles; il borde des lacs. On peut imaginer qu’il traverse un état intermédiaire entre la forêt et le territoire urbanisé, un milieu sans doute propice à l’évaluation de ce qui se passe dans la nature pendant la transition d’un état à l’autre.
Nos association de lac, notre municipalité et la MRC des Pays-d’en-Haut ne devraient-elle pas frapper à la porte des gouvernements supérieurs pour demander à ce que ce parc soit inclus à l’avenir dans des programmes comme celui du CRSNG?
Carl Chapdelaine
Feuilles mortes et envasement
Plusieurs auront remarqué, suite aux violentes pluies occasionnées par la tempête tropicale Philippe, que le ruissellement a charrié d’importantes masses de feuilles mortes vers les différents gradins qui peuvent garnir les pentes de nos collines. Comme à chaque automne, mais peut-être davantage cette année en raison de cet événement, les propriétaires ont pu être amenés à se débarrasser des accumulations de feuilles jonchant le pourtour de leurs habitations.
En bordure de lac, quantité de ces feuilles se sont retrouvées dans l’eau où elles contribuent malheureusement à l’apport en nutriments, dont le phosphore, à l’envasement et donc à l’eutrophisation du cours d’eau. Il s’agit certes d’un processus naturel, quoique aggravé par la déforestation engendrée par le développement de l’habitat, comme la construction de routes. Ce phénomène ne correspond pas aux souhaits des amis des lacs de les garder dans un état le plus pur, le plus longtemps possible; même si la nature, à long terme, joue contre eux.
Certaines administrations rappellent à leurs citoyens que l’idée de se débarrasser des tas de feuilles mortes qui bordent un cours d'eau en les y jetant est bien malvenue. La situation idéale serait, au contraire, que les feuilles mortes puissent se décomposer sur le sol et se convertir éventuellement en humus. Une bonne pratique consisterait même à les ramasser, voire à les déchiqueter pour accélérer le processus, et à les remettre sur le sol pour disposer ainsi au mieux de ces encombrantes accumulations.
C.C.
La capacité de support d'un lac
La signification de cette capacité est bien introduite dans l’étude «Lacs et cours d’eau», pour Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson : Lacs et cours d'eau . Indiquons en passant que, au-delà des approches scientifiques de l’étude des lacs auxquelles on nous initie aujourd’hui, avec ses termes d’eutrophisation, de phosphore total ou autre, la description de l’évaluation de l’état de santé d’un lac peut se décrire très simplement, comme nous le démontre cette étude.
La définition de la capacité de support d’un lac est également résumée comme suit dans le guide préliminaire du MDDEP de 2007 : «La capacité de support est la pression maximale que l’humain peut exercer par ses activités (développement résidentiel, agriculture, foresterie, etc.) sur l’environnement du lac sans porter atteinte à son intégrité, afin d’assurer sa pérennité. Elle dépend notamment des caractéristiques physiques du lac (taille, volume, etc.) et du bassin versant (taille, apports en eau, utilisation des terres, etc.).» Guide-synthèse.
En fait, chacune des sous-variables énumérées dans cette définition peut se décliner en un certain nombre de composantes. L’apport en phosphore semble cependant être l’élément le plus souvent mentionné dans l’évaluation de la capacité de support d’un lac. On le voit, le respect de cette capacité demande plus que la réglementation visant à établir la grandeur minimum des lots d’habitation dans le bassin-versant de ce lac. On imagine de même l’importance des démarches scientifiques à entreprendre pour la déterminer. Pour autant, peut-on s’étonner d’entendre le riverain attentif mentionner que l’on ne peut, de toute évidence, regrouper une centaine d’habitations sur le bord d’un petit lac, contredisant ainsi le plan de lotissement proposé pour un tel lac en fonction des seuls critères d’urbanisme qui nous semblent actuellement retenus? Plus petit est le lac, plus grands sont les risques de saturation de sa capacité de support. «Le ratio bassin/taille (ou volume) du lac est donc un élément à considérer dans l’étude de l’état d’un lac.» Ce ratio ne devrait donc-t-il pas déjà entrer dans le calcul établissant le règlement de lotissement en bordure des lacs? Avant même peut-être de déterminer les caractéristiques de l’habitat que l’on projette dans le bassin-versant d’un lac, c’est donc celles de ce lac qu’il faudrait établir.
À défaut d’avoir en mains les résultats d’une analyse spécifique sur la capacité de support d’un lac en particulier, on devrait pouvoir trouver un modèle à suivre, basé sur des statistiques établies sur les variables étudiées pour d’autres lacs d’une même région. Ainsi, il aurait été déterminé qu’un lac de telles dimensions, avec tel taux de renouvellement de son eau, etc., dans tel type de bassin-versant et avec tel type d’habitat réel, pourrait théoriquement avoir une capacité de support pour tel ou tel lotissement.
Certaines municipalités et certains organismes de protection de lac se sont attaqués à cette lourde tâche d’évaluer leurs signes vitaux, ce qui pourrait leur permettre d’en évaluer la capacité de support. Ils disposent pour ce faire de l’assistance du Conseil régional de l’environnement (CRE) et des protocoles du Réseau de surveillance volontaire des lacs, du MDDELCC. Dans une région où les lacs ont en grande partie déterminé l’évolution de l’habitat, comment passer à côté d’une telle nécessité?
Carl Chapdelaine
Résultats RSVL 2016
Les premières analyses de la qualité de l’eau effectuées au lac Saint-François-Xavier, en suivant le protocole du Réseau de surveillance volontaire des lacs, ont eu lieu en 2008, dans le cadre d’une initiative des services de l’Environnement de la Municipalité alors sous la responsabilité de Mme Julie Brown. Elles étaient mandatées par le Ministère de l’Environnement du Québec et menées sous l’égide du Dr. Richard Carignan, de l’Université de Montréal. Les relevés de la transparence n’ont pas cessé depuis cette date; mais ce n’est qu’en 2013 que leur fut ajouté, sur une base annuelle, l'échantillonnage pour une analyse physicochimique (phosphore total (µg/l), chlorophylle a (µg/l) et carbone organique (mg/l) au point le plus profond du lac (bassin Montfort).
Les mesures annuelles de la transparence de l’eau reprises en 2008 au lac, à l’aide du disque de Secchi restauré par M. André Soucy et professionnellement manié depuis par les Hausermann, relèvent une eau claire, classant le lac comme oligo-trophique pour cette variable sur l’échelle du classement du niveau trophique (vieillissement du lac) utilisée par le RSVL. La tendance nous laisse cependant craindre une diminution de cette transparence depuis 2013.
Les résultats de la triple analyse physicochimique de 2008 et depuis 2013 semblent indiquer, année après année aussi, que ces trois composantes de la qualité de l’eau du lac se situent encore plus favorablement sur l’échelle, mais à des degrés divers. Les résultats pour 2016* montreraient même un classement exceptionnel pour le phosphore total, indiquant que l’eau est très peu enrichie par cet élément nutritif (mais c’est en excluant une valeur plus négative de l’échantillonnage, celle du 28 août, pour des raisons non-indiquées.) : «Cette variable situe l'état trophique du lac dans la classe ultra-oligotrophe.» «D'après les résultats (pour les trois variables, ajoutées à la transparence de l’eau) obtenus (en 2016), le lac Saint-François-Xavier présente peu ou pas de signes d'eutrophisation.»
Au-delà de l’image rassurante se dégageant de l’application de ce protocole du RSVL, force nous est de mettre en lumière d’autres données sur le «vieillissement» du lac et sur la qualité de son eau. Ainsi, l’analyse historique, entreprise par M. David Clark, des diverses données et analyses de la qualité de l’eau accumulées par l’Association du lac depuis des décennies, semble au contraire indiquer une détérioration de la santé du lac par rapport à son état d’origine, avec des épisodes sombres et malgré aussi quelques embellies au cours des ans.** Une étude plus globale et approfondie, celle du groupe Inter Lacs, en 1998, indiquait également une situation préoccupante.
Ces analyses et données relèvent d’entreprises privées mandatées par l’Association, et elles sont souvent dans la ligne de ce qui est actuellement fourni par la firme Géostar. Les sites choisis dans les deux bassins ont pu, pour certains, ne pas être toujours au même endroit, mais ils couvraient l’ensemble des deux bassins constituant ce que l’on donne aujourd’hui comme étant un seul lac.
Deux lacs, comme pour les lacs siamois Notre-Dame et St-Victor, ou un seul? Pour le Dr. Carignan, pourtant impliqué dans la mise en œuvre du protocole du RSVL sur notre lac, il s’agirait bien de deux lacs. Alors pourquoi une analyse dans le bassin Montfort pour le protocole du RSVL (au point le plus profond du lac) et aucune dans le bassin Newaygo?
Devant des résultats en apparence contradictoires, nos ressources ne suffisent pas à démêler la situation réelle; la recherche d’une expertise s’Impose. L’analyse historique menée par M. Clark doit être soumise à des autorités compétentes qui puissent en authentifier la démarche et les résultats. Il nous faudra de même pouvoir situer l’application des protocoles du RSVL au lac Saint-François-Xavier, mieux comprendre leur signification et demander pour les ajustements nécessaires s’il y a lieu.
*Résultats 2016. Résultats 2015. Toutes années.
Carl Chapdelaine
«Aimez votre lac»
Le programme «Love Your Lake» couvre actuellement l’Ontario et quelques autres provinces du Canada. Il met l’accent sur la protection de la bande riveraine. Actuellement géré par «Watersheds Canada et la Fédération canadienne de la faune», il fait surtout appel aux associations de protection de lac locales à travers le pays pour son application. Le programme découle d’entreprises antérieures et s’appuie sur les connaissances scientifiques accumulées dans ce domaine. Il implique l’appui, en Ontario, d’importants partenaires, dont le gouvernement fédéral. Nous n’en connaissons pour le moment qu’une version anglaise.
Le programme offre aux organisations participantes un protocole et des fiches techniques pour analyser l’état de la bande riveraine d’un lac, propriété par propriété. Une fois que chacune de ces dernières se soit vu évalué l’état de sa rive à partir d’une embarcation, chaque propriétaire aura accès à un rapport spécifique de sa situation et à une suggestion des actions qu’il devrait entreprendre pour l’améliorer. Ces mesures concernent, par exemple, la végétalisation, l’aménagement adéquat de l’accès à l’eau, la conformité du quai ou ponton avec les règles environnementales reconnues, etc.; des mesures simples qui nous ont pour la plupart déjà été enseignées, mais que tous n’ont pas forcément entendues ou encore appliquées.
Le programme offre de la formation, un accompagnement, une stratégie de promotion, du matériel et même une certaine aide financière pour la démarche qui devrait être orchestrée par l’organisation de protection du lac. À cela s’ajoute l’accès à une base de données ainsi qu'un modèle et un appui pour rédiger le rapport final.
La démarche de ce programme nous semble se rapprocher de celle, largement plus imposante, d’accompagnement et d’élaboration d’un «Plan directeur de lac» du Conseil régional de l’environnement des Laurentides. Elle paraît cependant impliquer plutôt l’action bénévole de l’organisation de lac et des riverains qui doivent eux-mêmes, d’après la description consultée, accomplir toutes les tâches incluses dans le protocole. Le traitement des données et l’élaboration du Plan directeur de lac du CRE-Laurentides relèvent au contraire de ce dernier. Le Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) offre aussi un «Protocole de caractérisation de la bande riveraine» beaucoup plus élaboré et qui peut être mis en application avec l’aide du CRE dans le cadre du programme mentionné plus haut ou autrement. Ce dernier nous semble d’ailleurs requis au lac Saint-François-Xavier.
Si se lancer dans l’aventure de l’élaboration d’un plan directeur de lac avec le CRE paraît déjà être une démarche difficile, aller de l’avant avec un Love Your Lake doit aussi demander une bonne dose de concertation, de compétence et de détermination dans la collectivité impliquée. Aussi, une organisation québécoise pourrait-elle, comme en Ontario, en Alberta ou en Saskatchewan, faire appel au programme, sans que cela ne nuise aux efforts déjà consacrés au Québec pour des tâches apparentées? Parmi les témoignages de résidents ayant participé au programme, la suggestion que le travail d’analyse, de recommandations et d’actions effectués sur une seule propriété riveraine puisse servir d’exemple, comme l’a fait la renaturalisation de la rive au Pavillon de Montfort, nous a plu. N’y aurait-il pas là une première étape dans l’implication souhaitée de l’ensemble des riverains pour la protection de leur bout de rive?
Le site internet de Love Your Lake offre aussi une série de liens en rapport avec divers aspects de la protection de la bande riveraine : érosion, espèces envahissantes, etc.
Carl Chapdelaine
Qualité de l’eau du lac
Un travail d’analyse historique de 46 années de relevés scientifiques de la qualité de l’eau du lac Saint-François-Xavier enfin mis en présentation. David Clark y avait déjà travaillé et il n’avait pas abandonné. Aujourd’hui, il est à même de présenter l’historique des données sur le pourcentage de coliformes fécaux du lac, l’évolution de la concentration du phosphore total et de la chlorophylle a; les variations du pH, de la transparence de l’eau. Une mine d’information et des enseignements probants, donnés sous forme de tableaux, de graphiques et d’explications qu’il nous livre en Présentation Power Point. Il lui a aussi fallu maîtriser Excel et parfois consulter des spécialistes pour s’y retrouver, et quelques données sont encore manquantes.
Ce travail devra pourtant être assujetti à l’œil des experts pour en confirmer la base scientifique, définir les priorités de développement et élaborer un plan d’action visant la protection du lac. Dans sa forme actuelle il peut cependant constituer un point de départ à la mobilisation des résidents pour cette tâche.
Les résultats sont déjà étonnants; mais, après des hauts et des bas, les premières conclusions pour l’avenir sont quelque peu alarmantes. La plupart des variables semblent réagir en parallèles et, à première vue, en fonction des événements qui ont pu affecter la qualité de l’eau du lac. Le déversement du lac Thurston fait ainsi bondir négativement les courbes des différentes variables sur les graphiques,.
Il reste aussi l’étape des consultations que Dave vient d’amorcer. C’est par petits groupes d’intéressés pour le moment, dont le soussigné fortement impressionné; cette approche facilite la présentation, la discussion et les suggestions. Mais vous serez de ceux-là à votre guise et à votre demande auprès de Dave.
Cette analyse, qui devait être faite, ne doit pas rester sur les tablettes. Le lac parle de son équilibre et il a certes besoin de l’attention de chacun; car peu douteront que c’est en fonction de notre action passée et en cours que le lac Saint-François-Xavier, comme tous les autres, a souffert et qu’il en est toujours affecté.
Bien dommage que le projet de Plan directeur du lac du CRE et son offre d’accompagnement aient été rejetés par l’Association du lac Saint-François-Xavier et le Fonds environnemental du même lac. Espérons qu’ils sauront amender leur position à l’avenir et qu’un groupe voudra bien relancer le projet. Le constat de cette analyse historique appelle en effet à une mobilisation de tous ceux qui adorent ce lac, effort que le CRE se targuait de pouvoir obtenir de tous comme il l’a fait ailleurs dans notre vaste région des Laurentides; tout un contrat en soi.
Mais en attendant un alignement favorable des astres, il vous faut prendre connaissance de ce rapport, en faire votre propre évaluation et donner vos recommandations. Les résidents du lac Saint-François-Xavier doivent aujourd’hui montrer qu’ils ne sont pas indifférents et qu’ils vont encourager ceux qui œuvrent déjà à la protection du lac; prendre l’exemple des riverains du lac Laurel et d’autres et voir comment ils peuvent s’impliquer.
Carl Chapdelaine
La réforme du Q-2, r. 22
Parmi les premières mesures proposées par la réforme en 2016, celles visant l’utilisation de toilettes à compost sèches dans certaines situations ont été perçues par certains observateurs comme ne fournissant pas une véritable solution aux problèmes rencontrés. La gestion des eaux usées ménagères faisait toujours appel à une fosse de rétention, ce qui posait problème.
«Une deuxième phase de la réforme est en cours et permettra, dès cette année, de proposer des solutions additionnelles.» « Les modifications apportées au Règlement permettent d’offrir rapidement à des propriétaires de résidences isolées existantes des solutions abordables, pérennes et respectueuses de l’environnement pour l’évacuation et le traitement de leurs eaux usées. Notre gouvernement poursuit l’étude d’autres approches qui pourront être inscrites dans la réglementation à moyen terme.»
Crédit d’impôt
Les «travaux de construction, de rénovation, de modification ou de reconstruction d'un dispositif d'évacuation, de réception ou de traitement des eaux usées, des eaux de cabinet d'aisances ou des eaux ménagères (font l'objet), depuis le 1er avril 2017, d'un nouveau crédit d'impôt remboursable, soit le crédit d'impôt pour la mise aux normes d'installations d'assainissement des eaux usées résidentielles.» Ce crédit est différent de celui accordé par le programme RénoVert. L’habitation admissible à ce crédit est :
- soit le lieu principal de résidence du particulier;
- soit un chalet habitable à l’année.
Note : Dans le communiqué du MDDELCC, il nous semble y avoir confusion à propos des quatre solutions proposées et leur rapport avec la contrainte pour certains propriétaires d’avoir à installer un système de traitement tertiaire avec déphosphatation.
Le soussigné laisse au lecteur l’entière responsabilité de l’interprétation du contenu du communiqué. La réglementation à appliquer ainsi que l’obtention de l’information pertinente et des permis nécessaires relèvent assurément de la municipalité.
Carl Chapdelaine
Problématique de la sédimentation au LSFX
À notre connaissance, il n’y a pas eu d’étude sur la sédimentation et l’envasement au lac Saint-François-Xavier. De telles études et des méthodes d’analyses (avec échantillonneurs de sédiments, évaluation du débit solide, etc.) ont pourtant été menées à bien sur d’autres lacs du Québec, notamment au lac Saint-Charles, par l’Organisme des bassins versants de la Capitale*. Certaines similarités entre l’histoire de ce grand réservoir d’eau potable pour la ville de Québec et le lac Saint-François-Xavier pourraient pourtant nous amener à être plus préoccupés par ce phénomène.
L’étude émet d’abord très simplement les éléments de l’équation : sédimentation, envasement, comblement. Un premier facteur : l’érosion hydrique; le ruissellement, occasionné par la pluie ou la fonte des neiges, arrache les sédiments du sol et les conduit vers les rigoles et les fossés. Ces derniers et les ruisseaux accentuent le transport vers le lac. Toute cette action est plus ou moins importante en fonction de la violence des précipitations, de la nature du sol, de la pente, puis du débit de ces cours d’eau. Dans le lac, les plus gros sédiments se déposeront plus rapidement, souvent à l’exutoire des tributaires comme ce fut probablement le cas lors du déversement du lac Thurston; alors que les plus légers pourront voyager sur de plus ou moins longues distances, tout en occasionnant une augmentation de la turbidité. Le phénomène se module aussi en fonction de la force du courant et du relief du fond du lac. La conséquence va de soi; c’est la sédimentation et l’envasement. Le lac n’est en quelque sorte qu’un grand bassin de sédimentation. Au lac Saint-François-Xavier, les bassins Newaygo et Montfort ont des caractéristiques propres et doivent être affectés différemment par le phénomène.
Vous savez déjà que l’action humaine, comme le développement et l’utilisation de l’habitat, l’exploitation du sol, le déboisement, la dénudation des rives, la construction de routes, etc., accentue le phénomène d’érosion naturelle, et vous pouvez voir que, en conséquence, la sédimentation et l’envasement dans le lac iront de pair; sa bathymétrie en sera elle-même modifiée. L’analyse de l’évolution de la bathymétrie d’un lac fait d’ailleurs partie des outils de mesure du processus de sédimentation qui peut l’affecter.
L’érosion et la sédimentation dans le lac «contribuent à la prolifération d’algues et de plantes aquatiques par un apport accru en nutriments (Roche, 2010)». C’est peut-être le principal indice visuel de ce qui se trame sous la surface de l’eau et que nous ne soupçonnons pas. «En outre, les sédiments peuvent affecter la qualité de l’habitat du poisson en colmatant les frayères, en réduisant les sources de nourriture, et en diminuant la quantité d’oxygène dissous (Hotte et Quirion, 2003)».
L’étude réalisée au lac Saint-Charles, en 2007, a permis de retracer l’évolution de la sédimentation dans ce lac depuis le début du XXe siècle. On a conclu que le taux de sédimentation avait été multiplié par environ 12 en un siècle, avec des bonds importants associés à des périodes spécifiques. Un barrage érigé en 1934 et destiné à le transformer en réservoir d’eau avait permis d’élever le niveau du lac; il est aujourd’hui supérieur de deux mètres à celui de l’époque.
«Cette mise en eau a bouleversé l’équilibre physique et biologique en modifiant la morphométrie du lac, en amenant un apport massif de sédiments et en créant périodiquement un déficit en oxygène important sur la moitié de la colonne d’eau. (Légaré, 1998; Tremblay et al., 2001; Brodeur et al., 2009, et APEL, 2009).» Le dernier bond dans l’élévation du taux de sédimentation dans ce lac est attribué à l’augmentation de l’urbanisation dans son bassin versant. Comme mentionné plus haut, la sédimentation contribue à une prolifération d’algues et de plantes aquatiques. «Un pic de sédimentation a été observé en 2007 (au lac Saint-Charles), soit un an après l’apparition des premières fleurs de cyanobactéries (APEL, 2009).»
Au lac Saint-François-Xavier, il nous semble que les principaux facteurs actuels de sédimentation soient du domaine public, principalement en relation avec la configuration et l’entretien du réseau routier. L’impact potentiel de la présence et de la gestion de la digue au cours du siècle écoulé nous est inconnu. À l’automne 2014, l’installation par le ministère des Transport d’un bassin de sédimentation au pied de la grande côte de la rue Principale et de drains de surface pour l’alimenter s’attaquait à la cause du moment la plus évidente. Mais qu’en est-il des résultats? Le dragage du chenal qui s’en suivit ne semble pas avoir été, lui, concluant.
Les MRC ont la responsabilité de la gestion et de l'entretien des cours d'eau de leur territoire; devoir qu’elles exercent normalement via leurs municipalités constituantes. Elles sont donc directement concernées par le contrôle de l’érosion et la gestion des eaux de ruissellement. Face à des problèmes qui lui sont propres, la MRC de Papineau, en partenariat avec ses municipalités locales et les deux organismes de bassins versants de la région, a mis en route son projet «Rivages en héritage»**. Au cours des étés 2012 et 2013, des stagiaires étudiants ont parcouru les rives des lacs de la MRC afin d’évaluer leur état et de rencontrer les propriétaires riverains pour leur expliquer l’importance, les moyens de protéger les rives et la réglementation existante à cet effet. Notre hypothèse de départ justifierait plutôt cependant une approche avec les autorités publiques dans le cas du lac Saint-François-Xavier, la régénération de la rive des propriétés privées ne nous semblant ici requise que dans une infime minorité de cas.
Note
Suite à la première parution de notre article, on nous a reproché de n’avoir fait nulle mention d’autres facteurs d’érosion qui affectent les lacs, comme la navigation motorisée. Or, notre propos ne se voulait pas un traité sur le thème abordé; cela serait au-delà de nos compétences.
La question de l’impact de la navigation motorisée ne semble pas avoir été souvent abordée dans le passé. Toutefois, force est de constater, surtout avec l’arrivée dans certains lacs de types d’embarcation génératrice de vagues surdimensionnées, comme les «wakeboats» et les «surfboats», que l’érosion engendrée peut être très marquée. Une étude commandée par la municipalité de l’Estérel pour le lac Masson, parrainée par la MRC des Pays-d’en-Haut, a bien démontré que «les berges situées à 150 m ou moins d’un corridor de wakesurfing … connaissent une ligne d’érosion plus élevée que les berges des sites témoins» ***. Cette municipalité ainsi que celle de Sainte-Marguerite-du-lac-Masson ont depuis adopté une législation appropriée dans le cadre de leur juridiction. Mais l’impact n’est pas proportionnel à la vitesse des embarcations; c’est la vitesse dite «de coque» ou des vitesses dites intermédiaires qui engendrent les plus grosses vagues. Ces vagues sont en général plus importantes que celles naturellement générées par les vents.
Une étude entreprise en 2016, à l’Université Laval, étudie maintenant les «impacts des différents types d’embarcations motorisées dans différents environnements marins». «Cette navigation impacte de façon variable ces écosystèmes selon la profondeur du plan d’eau, la distance de la berge, le type de bateau, la vitesse, etc.»**** Ce constat est d’ailleurs devenu une préoccupation majeure pour le regroupement des 40 organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) *****.
On voit bien que l’évaluation de la situation sous ce rapport au lac Saint-François-Xavier mériterait la mise en place des instruments de mesure et des analyses appropriées ou, à défaut, du suivi des recommandations soumises pour des lacs semblables.
***Étude sur l’impact des vagues...
*****D. Cloutier, ROBVQ
Carl Chapdelaine
Le carnet de santé du lac
De nombreux résidents de Montfort-Newaygo et, parmi eux, les riverains du lac Saint-François-Xavier s’intéressent de plus en plus à l’état de santé de ce joyau. Ils ont découvert, s’ils ne le savaient déjà, qu’un lac est plus qu’une simple dépression remplie et alimentée d’eau douce par quelque ruisseau ou rivière. L’épisode de l’apparition des algues bleu-vert et maintenant la menace de l’introduction du myriophylle à épi ont pu sensibiliser davantage ceux qui ne sont venus au lac que sur le tard, comme le soussigné.
En fait, un lac peut s’apparenter à un être vivant; il doit naître, vivre et …mourir (se combler)! Et qui d’autre pouvait imaginer un «carnet de santé de lac» que celui dont la photo doit maintenant trôner dans la majorité des salons des riverains, comme celle de Mao jusque dans les plus humbles chaumières chinoises d’autrefois… La notion est en effet attribuée au Dr Richard Carignan, de l’Université de Montréal.
Ce carnet n’est plus simplement un concept; il est véritablement un petit manuel relié à cette science qui traite de l’état des lacs, la limnologie. Et les professionnels du Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) sont peut-être les médecins à même de diagnostiquer l’état d’un lac et d’indiquer quels semblent être les remèdes les plus appropriés pour voir à le maintenir ou à lui redonner la santé.
Les mesures de protection de cet environnement lacustre que la plupart des riverains respectent maintenant sont autant de pas dans la bonne direction. Pourtant, voir à la préservation de l’équilibre d’un lac, nous rappellent les responsables éclairés sur le sujet, demande avant tout l’élaboration d’un plan d’ensemble. Il faut en effet, «photographier» le lac, c’est-à-dire, le cartographier, connaître sa morphologie, le découper en secteurs d’analyses, etc., pour pouvoir y appliquer les divers «protocoles» d’étude élaborés par les autorités publiques (le MDDELCC), et qui nous éclairent sur les différents indices révélateurs de l’état du lac.
Ce travail préliminaire ne semble pas encore avoir été complété pour le lac Saint-François-Xavier. Les démarches entreprises au cours d’un demi-siècle d’attention d’une association du lac n’ont pas toujours procédé dans une ligne de continuité qui permettrait aujourd’hui de comparer tous les résultats des analyses effectuées pendant cette période. La tenue du carnet de santé pourrait remédier à cette grave lacune pour la suite des choses. L’un de ses prérequis est en effet d’établir une approche plus rigoureuse dans la détermination des indicateurs, des secteurs d’analyses, etc., qui puisse permettre un suivi précis de l’évolution de l’état de santé du lac.
La caractérisation des plantes aquatiques, l’application du protocole du périphyton et quelques autres approches demandent le découpage de la zone littorale en secteurs d’analyses. Il y a même avantage sinon nécessité d’appliquer un protocole pour déterminer d’abord la nature du substrat, c’est-à-dire la nature du fond du lac dans cette zone. Un substrat rocheux ne supportera pas le développement des plantes aquatiques comme sait le faire un substrat limoneux. Au début de l’application du protocole du périphyton au lac Saint-François-Xavier, John Wilson et Felix Hausermann avaient soigneusement fait le grand tour du lac et identifié douze zones d’analyses qui découpaient l’ensemble de son littoral. De plus, ces zones correspondent assez bien à des secteurs ayant certaines caractéristiques propres : des secteurs au rivage boisé, ou plutôt habité, ou bordé par le Corridor aérobique, la marina et la descente de mise à l’eau, etc. Il est à espérer que ces zones puissent être reprises pour l’application de nouveaux protocoles, comme celui de la caractérisation des plantes aquatiques et ainsi permettre de relier les variables analysées avec les résultats obtenus avec l’étude du périphyton.
L’on voit que procéder à tous ces protocoles de caractérisation demandera un grand effort collectif. Mais comment monopoliser une armée de bénévoles prêts à consacrer du temps à des relevés dans le littoral? Peut-être faudra-t-il imaginer une sorte de jeu ou de concours susceptible d’ajouter un intérêt plus vivant à de telles opérations et d’attirer plus de riverains prêts à s’y consacrer. On pourrait par exemple associer l’évaluation du substrat ou la caractérisation des plantes aquatiques à une chasse au trésor, en dispersant sur le fond du littoral des boîtes-surprises avec des lots plus ou moins intéressants et un gros lot qui pourrait valoir au gagnant un grand tour du lac en bateau-ponton ou un survol en hydravion…
Nous ne serions heureusement pas les premiers à avoir entrepris d’établir le carnet de santé du lac; si bien que, grâce au gigantesque travail du Conseil régional de l’environnement des Laurentides (CRE-Laurentides), jumelé aux ressources gouvernementales et autres, comme celle des groupes de recherche universitaires en limnologie, il existe «La trousse des lacs» de Bleu Laurentides La trousse des lacs . Elle est composée de fiches théoriques qui vous expliquent les concepts de base liés à la santé des lacs et tout ce qui a pu être mentionné plus haut. Vous voulez savoir ce qu’est une algue et ce qui affecte sa croissance; ce que signifie le PH? C’est là! Elle décrit les différents protocoles du RSVL qui servent à l’analyse, comme celui de l’échantillonnage de la qualité de l’eau. Elle vous livre enfin votre Carnet de santé du lac; mais il reste encore à y transcrire toutes les données que vous aurez relevées ou obtenues d’autre façon…
Carl Chapdelaine
La caractérisation des plantes aquatiques
Atelier du CRE Laurentides* sur la caractérisation des plantes aquatiques
Présentations par Mmes Mélissa Laniel et Mélissa Valiquette, le 8 juillet 2016, au centre communautaire de Gore, avec l’appui de la MRC d’Argenteuil.
1. Présentation du protocole de détection et de suivi des plantes aquatiques exotiques envahissantes (PAEE)
Le RSVL (MDDELCC) est actuellement à terminer l’élaboration d’un tel protocole. Cet outil nous paraît répondre à un besoin urgent de se prémunir ou de lutter contre l’envahissement de nos lacs par le myriophylle à épi.
Comme dans le protocole de suivi du périphyton, Mme Laniel explique, à l’aide d’un Power Point, la façon dont cet outil propose la planification de l’inventaire d’éventuelles plantes exotiques envahissantes dans un lac.
Il y a plusieurs types de plantes aquatiques et d’algues; mais seul le littoral ou les zones de faible profondeur sont susceptibles de les accueillir. La façon de ratisser ces surfaces, d’abord sur une carte bathymétrique, puis dans le lac, suit une logique géométrique. La totalité des zones du lac concernées et désignées, ou certaines privilégiées dans l’analyse, sont ainsi identifiées et localisées au GPS.
L’embarcation privilégiée, la chaloupe à moteur électrique par exemple, doit pouvoir circuler lentement avec l’équipe de deux ou trois à son bord. L’équipement et la méthode pour identifier, situer au GPS, cueillir et expédier les plantes à faire analyser sont décrits en détail.
La présentatrice répond, au fur et à mesure, aux questions de l’auditoire, et rappelle que le protocole n’est pas encore totalement vérifié. Les riverains des lacs de Gore retenus pour son utilisation dès cet été 2016 vont ainsi participer à l’une de ses premières applications sur le terrain, avec l’aide du CRE.
Il nous a semblé, même si les interventions de la salle ne l’ont jamais laissé paraître, que cette entreprise, vu la difficulté d’identifier un nombre potentiellement très élevé de plantes à même le lac et de respecter les différentes facettes du protocole, doive demander un grand effort des équipes bénévoles. On saisit alors la valeur de l’aide et de l’expertise du CRE auprès des intervenants.
D’autres éléments de la présentation ne nous reviennent pas en mémoire, et comme la documentation-papier sur l’application du protocole n’est pas encore disponible, il faudra se rabattre sur ce qui sera accessible par internet pour avoir plus de détails. C’est d’ailleurs par ce moyen, comme c’était le cas pour le périphyton, que les rapports des utilisateurs du protocole seront envoyés au RSVL pour éventuel traitement. La cartographie des plantes identifiées et localisées au GPS sur les différents lacs des Laurentides s’élaborera au fur et à mesure du déroulement de telles opéartions et de la compilation des rapports subséquents. Elle sera disponible et probablement intégrée à l’Atlas des lacs des Laurentides.
2. Présentation de l’outil Sentinelle, pour la détection des PAEE.
Cet outil de détection des espèces exotiques envahissantes, faune ou flore, aquatique ou terrestre, existe déjà depuis quelques années au MDDELCC; il convenait ici d’en faire à nouveau la présentation.
Comme pour le protocole décrit plus haut, il donne une description visuelle des trois types de plantes existantes : flottantes, submergées ou immergées. Mme Laniel avait déjà rappelé l’intérêt de cette classification dans l’exercice d’identification à la base de tout.
Le rapport que l’usager de l’outil fera au ministère suite à l’identification des plantes est du même modèle que celui utilisé dans le protocole sur les PAEE. On imagine une éventuelle combinaison des deux.
Voici un lien qui vous permet de prendre «en mains» cet outil : Sentinelle
3. Identification des plantes aquatiques communes, etc.
La présentation comprenait enfin un volet spécifique d’identification de plantes communes, à l’aide de fiches entres autres.
Il y avait aussi la description de la fabrication d’un râteau à tête double pour arracher du fond lacustre les plantes à faire analyser et d’un aquascope pour mieux voir sous l’eau à partir du bord d’une embarcation. Ces descriptions sont disponibles aux liens suivants du RSVL : Rateau à plantes aquatiques ; Fabrication d'un aquascope
*Conseil régional de l’environnement des Laurentides, dans le cadre du projet Bleu Laurentides pour la protection de la santé des lacs.
Note : Le myriophylle indigène est bien présent au lac Saint-François-Xavier, notamment à la tête du lac (Sud-Ouest) qui est le déversoir du lac à la Croix, au tout début du bassin-versant. Ce petit plan d'eau, peu profond et créé par la construction du barrage à la sortie du village à l'autre bout du lac (Nord-Est), est donc naturellement et presque entièrement rempli de plantes aquatiques.
Le CRE-Laurentides vient de publier une petite brochure avec laquelle vous pourrez mieux vous y retrouver et intitulée : «Les plantes aquatiques exotiques envahissantes – Le myriophylle à épi, petit guide pour ne pas être envahi». Vous y découvrirez la procédure d'inspection des embarcations et autres accessoires essentielle à la prévention d'un envahissement d'un lac par les PAEE. Il est indispensable! Guide du CRE
Carl Chapdelaine
Périphyton: rapport 2015
Périphyton au lac Saint-François-Xavier : Relevés des 16 et 17 août 2015 (rapport)*
La mesure de l'épaisseur du film/tapis de périphyton sur les roches submergées du rivage est la tâche du plongeur de l'équipe; Dave Clark s'est acquitté de cette lourde responsabilité.
Ses relevés sur les 11 sites retenus depuis 2013 indiquent que l'épaisseur moyenne de ce film/tapis, sur les 10 roches de chaque site, varie cette année entre 2 et 4 millimètres d'un site à l'autre.
Les chiffres pour les 3 années montrent un épaississement général de moins de 1% entre 2013 et 2014; mais de plus de 1% entre 2014 et 2015.
Alors que, les années précédentes, Felix et Adrian Hausermann avaient perçu la couleur de ce film d'un brun verdâtre, Dave l'a décrite comme étant vert brunâtre et parfois, à la racine, d'un vert clair.
Cette couche de micro-organismes et autre matière est présente sur toutes les roches du littoral submergées et elle les recouvre entièrement. Elle est moins épaisse à 30 cm sous la surface de l'eau que plus bas. Dave a aussi remarqué que la couche de périphyton était généralement plus épaisse du côté Sud-Est (direction approximative).
Les couches les plus épaisses ont été trouvées au site 10, longé par la section du Corridor aérobique fermé à la circulation générale (mais nous n'en avons pas l'explication).
Comme lors des années précédentes, la présence de périphyton en forme de filaments, n'a été notée que sur quelques rares roches.
Conclusions :
Il n'est pas de notre ressort de tirer des conclusions de ces observations.
L'accroissement continuel de la couche de périphyton depuis trois ans semble pourtant bien réel. Nous n'avons cependant aucune idée de la signification de l'ordre de grandeur de cette croissance. Le fait que l'opération de 2015 ait eu lieu deux semaines plus tard que les précédentes explique-t-il la plus grande épaisseur du périphyton cette année?
Si la présence et l'épaisseur du périphyton dans un plan d'eau peuvent varier avec les années, cela suppose, à notre avis, un mécanisme annuel d'élimination et de régénération, comme pour les plantes aquatiques. D'après Mme Mélissa Laniel, du CRE-Laurentides, nous serions à même de voir l'évolution de la présence du périphyton au lac en comparant les données prises en 2013 à celles de 2014 et de 2015 sur les sites de suivi, puis lors d'une reprise de la séquence dans cinq ans par exemple.
Recommandations sommaires :
Le travail du plongeur est long, épuisant et frigorifiant. Il demande une certaine aisance dans l'eau et de préférence un équipement : tuba, vêtement de plongée et, de préférence, une ceinture lestée. La formation suivie par les membres de l'équipe, en 2013, doit s'avérer être utile.
Une eau calme et pas trop froide, avec beaucoup de luminosité, sont à privilégier.
Deux plongeurs pourraient permettre de réaliser l'opération en deux fois moins de temps et donc de pouvoir la compléter facilement dans une seule journée au lac Saint-François-Xavier.
La «chaloupe à moteur» a été préférée au bateau-ponton pour sa manoeuvrabilité; mais se jeter à l'eau et remonter dans l'embarcation est difficile et périlleux.
*Une comparaison des données sur les trois années est visible sur la carte «Périphyton, vulnérabilité, eau». (Suivre le lien.)
Par Carl Chapdelaine, 20 août 2015
Opération périphyton 2015
Vous aurez peut-être l'occasion de voir, les 16 et 17 août, Dave Clark s'affairer autour d'une douzaine de sites de roches ou rochers immergés en bordure du lac, en plongeant et criant des codes à Felix Hausermann et au soussigné. Rassurez-vous, nous n'avons pas l'intention de retirer l'une de ces roches de l'eau… Il s'agit simplement de mesurer l'épaisseur et de décrire la couverture de détritus et micro-organismes formant cette couche verdâtre qui s'attache aux objets immergés dans le lac. C'est ce que l'on désigne par périphyton.
Ces charmantes colonies apprécient grandement qu'on leur porte attention, et particulièrement en leur présentant phosphore et autres gâteries dont elles raffolent. Elles cherchent d'ailleurs à nous montrer, lors de cette opération, si elles sont satisfaites de l'accommodement raisonnable dont elles font l'objet et désireuses d'assurer le meilleur avenir à leur descendance.
L'équipe doit donc visiter la douzaine de sites choisis par John Wilson et Felix d'un bout à l'autre du lac, en août 2013, et regroupant assurément les plus belles roches.
L'opération a ainsi lieu pour la troisième année; après quoi elle pourrait être suspendue pour quelque temps. C'est en espérant que les autorités du RSVL auront trouvé entretemps quelles conclusions il faut déduire de ce Protocole du suivi du périphyton.
Si vous êtes intéressés à assurer éventuellement la relève de l'équipe, vous auriez intérêt à demander à vous faire inscrire à la journée de formation du RSVL, au lac Croche, qui a lieu en été. Ayez de préférence endurance et aisance dans l'eau si vous désirez participer à titre de plongeur; la tâche peut s'avérer être colossale.
Carl Chapdelaine
Le sel de la voirie et le lac
«La présence naturelle de chlorure varie de 7 milligrammes par litre d'eau (mg/l) dans les lacs non perturbés du Bouclier canadien à 20 000 mg/l dans la mer.» «Un ruisseau urbain en hiver en contient plus de 1 000 mg/l; l'eau de ruissellement d'une autoroute, plus de 18 000 mg/l*.» La concentration de chlorure s'était stabilisée à 45mg/l au petit lac à la Truite, en bordure de l'autoroute des Laurentides, suite au remplacement de l'épandage de sel, sur 7 km, par un mélange abrasif/sel.
En 1995, en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, commençait une étude scientifique exhaustive d'évaluation de l'impact de l'utilisation des sels de voirie sur l'environnement. «Le rapport d'évaluation, publié le 1er décembre 2001, a conclu que les rejets élevés de sels de voirie avaient un effet nocif sur les écosystèmes d'eau douce, les sols, les végétaux et la faune. La publication de ce rapport a marqué le début du processus de gestion du risque des sels de voirie pour l'environnement.»
En 2013, le ministère des Transports du Québec a publié le «Guide de gestion des zones vulnérables aux sels de voirie - Une démarche à l'intention des municipalités». On peut y lire que «l'introduction d'une quantité importante de sels de voirie dans l'eau peut entraîner une modification complète de l'écosystème aquatique et une perte de biodiversité. De plus, des concentrations élevées de chlorure de sodium peuvent altérer la densité de l'eau, favoriser l'établissement d'une stratification haline, avoir une incidence sur le mélange vertical de l'eau et nuire à la redistribution de l'oxygène et des nutriments, deux éléments essentiels à la survie des espèces vivant tant en profondeur qu'en surface.»
Québec a repris la démarche d'Ottawa et, avec ses partenaires municipaux et des associations de transport, propose des stratégies pour s'attaquer au problème. L'une de ces stratégies est d'inviter les municipalités et toute administration concernée à se doter «d'un plan de gestion environnementale des sels de voirie (PGESV) qui est basé sur les meilleures pratiques reconnues dans ce domaine et qui prend en compte les impacts environnementaux des activités liées aux sels de voirie».
On peut apparenter cette démarche à l'utilisation des protocoles du RSVL par les associations de protection de lacs. Les municipalités qui s'y inscrivent doivent suivre une procédure et faire rapport au Ministère qui pourra ainsi en tirer des conclusions et proposer des améliorations. Pour ce faire, les municipalités doivent toutefois compter sur l'aide et l'expertise des MRC et des agences gouvernementales.
Nos relevés de la qualité de l'eau du lac Saint-François-Xavier ne nous renseignent malheureusement pas sur la concentration en chlorure qui s'y trouve. De plus, nous n'avons pas choisi de site d'échantillonnage précisément là, en aval du pont de Montfort, où l'impact du sel de déglaçage utilisé sur la grande côte de la rue principale risque le plus de se faire sentir. À première vue, il nous semble que la mesure, sur une base régulière et aux dates appropriées, de cette concentration en amont comme en aval du chenal soit essentielle à l'évaluation et au suivi de la situation.
Carl Chapdelaine
* ~Une cuillerée à soupe par litre
Sources: 1. http://ec.gc.ca/sels-salts/default.asp?lang=Fr&n=F37B47CE-1
2. Plan ministériel de gestion environnementale des sels de voirie 2011-2014
3. Guide_gestion_zones_vulnerables-2Mai_HQ.pdf
Résultats RSVL 2014
Pour une deuxième année, à l'été 2014, des échantillons d'eau prélevés par Colleen Horan et Felix Hausermann, dans la zone la plus profonde du lac, ont été analysés dans les laboratoires du MDDELCC.
Selon les résultats d'analyse qui viennent de nous être transmis, des trois variables physicochimiques, le phosphore total, la chlorophylle a et le carbone organique, seul la première montre un changement notable et négatif par rapport à 2013, passant d'un indice de concentration de 3,4 μg/l à 5 μg/l. Cette concentration demeure cependant très faible et, si l'on se fie à l'échelle de classement du niveau trophique (oligotrophe <–> mésotrophe <–> eutrophe), cette variable comme, à la limite, celle de la chlorophylle a, se classe comme oligotrophe depuis 2008. Les minuscules carrés jaunes, dans le graphique, positionnent le lac sur l'échelle en question pour 2014.
Pour leur part donc, l'ensemble des variables physicochimiques indiqueraient que le lac présente peu de signes d'eutrophisation. La première opération de ce type, avec le RSVL, remontait ainsi à l'été 2008. Suivant la modification du protocole en 2010, il est maintenant nécessaire de procéder à l'échantillonnage sur deux, voire trois années consécutives. Sa recommandation à l'Association, dans ce cas-ci, est d'y aller d'une troisième année, ce qui «augmentera la précision des valeurs moyennes». Des frais de près de 300$ seraient toutefois à encourir et il faut espérer que la Municipalité renouvellerait alors, cette année, son offre de prendre à sa charge 50% de tels frais.
Parallèlement, les mesures annuelles de transparence de l'eau, évaluées à l'aide du disque de Secchi par Felix, indiquent à nouveau une eau légèrement trouble pour 2014, comme en 2013. Le lac demeure ici dans une position moins confortable, c'est-à-dire mésotrophe. Le graphique de la transparence de l'eau du lac Saint-François-Xavier sur plusieurs années montre une séquence de hauts et de bas depuis 2008, la première année d'application de ce protocole. Les variations sont d'un mètre et la moyenne de visibilité du disque pour ces 7 ans est de 4,2 mètres de profondeur. Quoique déjà notée en 2009, la situation s'est donc détériorée au cours des deux dernières années.
Conclusion des autorités du RSVL : D'après les résultats obtenus, il est possible que le lac Saint-François-Xavier présente certains signes d'eutrophisation*. À nous d'y voir! Par ailleurs, comme nous ne payons que pour une partie seulement de ce que nous recevons de ces analyses, il semble qu'il y ait avantage, dans la mesure du possible, à en profiter.
*Lorsque l'on ajoute la mesure de la transparence de l'eau à celles de la concentration de phosphore et de chlorophylle a (indicateur de l'abondance des algues) sur l'échelle de classement du niveau trophique, on obtient la position globale du lac Saint-François-Xavier, qui passe d'oligotrophe à mésotrophe, ou plus précisément oligo-mésotrophe, sur cette échelle. Ainsi, 40% de 537 lacs de villégiature du Québec méridional étaient oligo-mésotrophe en 2008; 30% avaient un meilleur classement, et 30% un plus mauvais. Cette échelle est un outil de référence pour estimer le degré d'eutrophisation des lacs par le RSVL. http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/portrait/eaux-surface1999-2008/chap3.pdf
Note: Le RSVL n'a pas encore créé les hyperliens vers ses tableaux interactifs; nous les ajouterons dès que disponibles.
Carl Chapdelaine
Le portrait du lac se précise
18 décembre, 2014
L'Atlas web des lacs des Laurentides ( http://www.crelaurentides.org/dossiers/eau-lacs/atlasdeslacs ), du Conseil régional de l'environnement des Laurentides (CRE), est un outil très récent et toujours en développement. Sa réalisation a profité de la participation financière et en ressources humaine de la Conférence régionale des élus (CRÉ), dernièrement victime des coupures imposées par le gouvernement provincial.
Vous connaissez par ailleurs les rapports du RSVL sur les relevés effectués au lac Saint-François-Xavier suivant divers protocoles, comme la mesure de la transparence ou celle de la qualité de l'eau et celle, effectuée au cours des deux dernières saisons estivales, sur sa composition chimique. Vous avez aussi vu les cartes bathymétriques effectuées par l'équipe du Dr. Richard Carignan et l'Université de Montréal au lac, et qui nous renseignent sur sa morphométrie (profondeur, superficie, relief, volume, etc.). La superficie de son bassin versant a aussi été estimée. Il faut savoir que ces données peuvent être combinées pour déterminer d'autres variables servant à décrire et donc à caractériser l'état de santé et l'équilibre de ce lac. Ainsi, en combinant transparence et bathymétrie, l'on a pu ajouter des fiches hypsométriques propres au lac Saint-François-Xavier et qui permettent «…de visualiser les proportions du volume du lac ou de la surface des sédiments pouvant soutenir la croissance de la végétation aquatique… »
Le Dr. Carignan estime que la détermination des variables bathymétriques et des caractéristiques du bassin versant est un prérequis à l'étude d'un lac. Ainsi son équipe a pu, avec ces données et à l'aide de logiciels sans doute, évaluer la vitesse de remplacement de tout son volume d'eau, ce qui est appelé ‘le temps de renouvellement' (1), et son ‘ratio de drainage' (aire du bassin versant / aire du lac). Ces deux données viennent d'être ajoutées à celles des deux cartes bathymétriques du lac, celle du bassin ouest (Newaygo) et celle du bassin est (Montfort), puisque le Dr Carignan nous a dit considérer qu'il s'agit pour lui, en fait, de deux lacs.
Vous retrouverez donc maintenant ces nouvelles informations dans l'Atlas web des lacs des Laurentides, en tapant le nom du lac dans son outil de recherche; Saint-François-Xavier (ouest) : http://www.crelaurentides.org/dossiers/eau-lacs/atlasdeslacs?lac=12151 ; et (est) : http://www.crelaurentides.org/dossiers/eau-lacs/atlasdeslacs?lac=12150.
Le temps de renouvellement est ainsi de 0,83 année pour le bassin de Newaygo et de 0,37 pour celui de Montfort. Le ratio de drainage du premier serait de 11,29, contre 29,42 pour celui de Montfort. L'une des conséquences de ces différences est que le phosphore aurait ainsi tendance à se déposer davantage au fond dans le bassin Newaygo que dans celui de Montfort et que sa concentration en suspension y serait donc normalement plus faible. (2) Vous remarquerez, en passant, que, même si c'est dans le bassin est que se retrouve la plus grande profondeur, son volume d'eau ne représente que 80% de celui du bassin ouest et que sa superficie n'en égale que 64%.
Nous ne savons pas de quel ordre de grandeur puisse être la conformité de ces évaluations avec la situation réelle. De nombreuses variables, pour ne mentionner que l'habitat et le couvert forestier, doivent s'ajouter à ces caractéristiques physiques et en infirmer la précision. Il est quand même bon de retenir que bassins Newaygo et Montfort du lac Saint-François-Xavier ne soient pas jumeaux identiques.
1. C'est «‘le rapport entre le volume du lac et la quantité d'eau qu'il reçoit annuellement en provenance de son bassin versant et des précipitations parvenant directement au lac' … Dans un lac où le temps de séjour de l'eau est très long, la concentration en phosphore sera faible parce que la majeure partie du phosphore aura le temps de sédimenter». http://www.saint-hippolyte.ca/wp-content/uploads/2013/04/%C3%89tude-Carignan-%C3%89tats-des-lacs-2003.pdf, p. 18.
2.«Aussi, les lacs avec un ratio de drainage élevé et donc, un grand bassin versant par rapport à la superficie du lac, auront habituellement un temps de renouvellement plus court et seront plus colorés.» http://www.aplaweb.ca/nouvelles/pdf/PDlac-de-Achigan-final-17dec2012.pdf, p.19.
Carl Chapdelaine
Rapport sur le périphyton (2014)
Notre rapport de 2014, contenant la localisation des onze sites de suivi retenus et l'évaluation du périphyton au lac Saint-François-Xavier, sur fichier Excel, a été envoyé aux autorités du RSVL, à Québec. Comme il n'y aurait toujours pas d'outil de traitement des données, il contribuera à la banque de ces dernières et ainsi à l'élaboration de normes plus précises pour l'utilisation généralisée de ce protocole au Québec. L'analyse de nos données par les experts du ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) et les conclusions pour le lac Saint-François-Xavier pourraient donc n'être définies qu'après les prochaines années d'application du protocole à l'échelle géographique déterminée.
Si la présence et l'épaisseur du périphyton dans un plan d'eau peuvent varier avec les années, cela suppose un mécanisme annuel d'élimination et de régénération, comme pour les plantes aquatiques. D'après Mme Mélissa Laniel, du CRE-Laurentides, nous serions à même de voir l'évolution de la présence du périphyton au lac en comparant les données prises en 2013 à celles de 2014 et de la prochaine année sur les sites de suivi, puis lors d'une reprise de la séquence dans cinq ans par exemple.
Pour le moment, nous observons que cette couche de micro-organismes et autre matière est présente sur toutes les roches du littoral et qu'elle les recouvre entièrement, avec une épaisseur d'environ 1mm en 2013, rarement plus; mais qui semble augmenter parfois d'un deuxième millimètre en 2014. La seule conclusion que nous puissions avancer, pour le moment, serait donc que, si cette augmentation s'avérait confirmée avec les ans, elle indiquerait une eutrophisation accélérée du lac, causée principalement alors par un apport accru en phosphore; ce dernier étant étroitement lié à la présence du périphyton.
La couleur de ce tapis de périphyton, uniformément d'un brun verdâtre, pourrait peut-être nous donner d'autres indications. De même, les légères différences d'épaisseur observées selon les sites choisis sont probablement porteuses d'informations spécifiques à ces emplacements mais qui demandent à être interprétées. L'absence presque absolue de périphyton sous forme filamenteuse doit aussi avoir une signification.
Les treize pages du rapport ont un côté un peu répétitif; mais si vous en voulez copie, nous vous le transmettrons sans problème.
Accroissement du périphyton
24 septembre 2014, Carl Chapdelaine
Cf.: Carte du «Périphyton, vulnérabilité, eau» en haut de la rubrique.
Phosphore et plantes aquatiques
Le 9 août dernier, Mme Melissa Laniel, du CRE-Laurentides et chargée du projet Bleu Laurentides, était conférencière invitée de l'Agence des bassins versants de Sainte-Anne-des-Lacs (ABVLacs), au lac Ouimet. Intitulée «Les plantes aquatiques et les algues», sa présentation ferait une place particulière au myriophylle à épi, la plante exotique envahissante la plus menaçante aujourd'hui pour les lacs des Laurentides.
Préoccupé depuis toujours par les défis que l'accès au lac et sa fréquentation lui posent, l'exécutif de l'Association du lac Saint-François-Xavier allait, par sa délégation, tirer de multiples enseignements de cette présentation et compte bien en enrichir l'élaboration en cours de notre politique à cet égard.
Mais d'abord, la conférencière tenait à nous expliquer le lien qui existe entre l'apport de phosphore dans un lac et le développement des plantes aquatiques. En plus de nous indiquer pourquoi ces plantes semblent de plus en plus envahir nos lacs, sa démonstration allait nous aider à comprendre les raisons et les résultats de l'application des protocoles du Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL).
Le phosphore est un élément naturellement peu présent dans un lac sauvage. La première manifestation de sa présence accrue, dû en particulier au peuplement humain de son rivage et de son bassin-versant, se fera sur le littoral, là où la faible profondeur permet à la plupart des plantes aquatiques de s'enraciner et de profiter de la lumière essentielle à leur développement. C'est précisément la prolifération de ces plantes, assez facilement constatable, qui nous indique que quelque chose ne tourne pas rond. La particularité des plantes exotiques envahissantes leur permet souvent de profiter encore davantage de la présence du phosphore. Les cyanobactéries en tireront également profit.
À ce moment, les échantillons de phosphore que nous prélevons dans la fosse du lac, explique la conférencière, ne pourront pas encore refléter un récent apport de cette substance. Les données de ce dernier protocole d'analyse ne sauront donc pas nous inquiéter. Ce n'est que lorsque, en quelque sorte, les plantes aquatiques du littoral seront saturées de phosphore que ce dernier pourra se retrouver dans les échantillons d'eau prélevés.
La mesure de l'épaisseur du périphyton, auquel nous avons récemment procédé pour la deuxième année, sera par contre un indice avant-coureur de l'accroissement potentiel du phosphore dans le lac, puisque cette couche de micro-organismes végétaux et de sédiments profite d'un apport de ce composé chimique. 4mm d'épaisseur du périphyton sur les roches du littoral serait la limite critique; nous n'en sommes heureusement pas encore là d'après nos relevés.
La forme et la profondeur d'un lac, sa géomorphologie en sorte, et des variables comme la vitesse du renouvellement de sa masse d'eau, rendent les lacs inégaux face à un apport accru de phosphore et au développement des plantes aquatiques. Un lac peu profond, avec un faible taux de renouvellement de sa masse d'eau, favorisera l'accumulation du phosphore et la multiplication conséquente des plantes aquatiques. Cette évolution contribuera à l'eutrophication du lac, à son vieillissement prématuré. Grâce aux travaux de l'équipe de l'Université de Montréal, sous la direction du Prof. Richard Carignan, et d'autres chercheurs, ces données et ces taux ont été établis pour plusieurs lacs des Laurentides et sont disponible sur le nouvel Atlas Web des lacs des Laurentides (2014) du CRE http://www.crelaurentides.org/dossiers/eau-lacs/atlasdeslacs?view=adl .
Une quarantaine de nos lacs seraient déjà affectés par le myriophylle à épi, cette plante exotique envahissante venue d'Eurasie. Lorsqu'elle est introduite dans un lac, par tout genre d'embarcation, par un canard ou autre, provenant d'un lac infesté, ou par une voie d'eau qui lui est tributaire, la plante va chercher à s'installer dans sa nouvelle demeure. Avec un bon apport en phosphore et des pratiques nautiques favorisant sa dispersion, elle pourra alors envahir des sections d'un lac ou son ensemble, causant un cauchemar à tous ses riverains et visiteurs. Rien n'en viendra facilement à bout, malgré les corvées d'éradication et des dépenses parfois faramineuses dont nous connaissons plusieurs exemples.
Les embarcations à moteur, mais aussi les canots, les kayaks, etc., peuvent être porteur d'un fragment du myriophylle à épi. Madame Laniel nous confirme que la menace est considérée comme réelle, ajoutant même que le myriophylle à épi peut éventuellement se réhydrater après avoir été desséché. Il faut compter plusieurs jours au soleil pour pouvoir garantir la sécurité de certains types d'embarcation provenant d'un lac infesté, si c'est la méthode choisie.
Le lavage des embarcations, loin de la rive, et son inspection minutieuse, de même que celle de tout équipement, avant la mise à l'eau ou au départ d'un lac infesté sont parmi les mesures essentielles à la prévention de la propagation des plantes envahissantes. Mais la sensibilisation, avec affiche et autre moyen, est peut-être un prérequis à toute campagne de prévention.
Un Protocole de détection et de suivi des plantes aquatiques exotiques envahissantes pour les lacs de villégiature du Québec, le PAEE, adapté du Maine VLMP, est en cours de préparation et devait être disponible en 2014, a souligné la conférencière.
Carl Chapdelaine
Trappe à sédiments de la Grande côte
Le 30 novembre 2013
Jean Pierre Corbeil est bien placé pour voir ce qui descend de la grande côte de la rue principale; mais, depuis près de deux semaines, ce sont des employés de Transport Québec qu'il voit arpenter et qu'il interroge au pied de cette côte. Il a appris que le filet à sable, installé plus tôt, sera remplacé par une trappe ou autre construction permanente destinée à collecter le sable qui atterrit infailliblement dans un étroit chenal du lac.
Ce chenal passe sous le pont de la rue principale et son fond n'est plus qu'à hauteur de bottes de pêcheurs en raison du sable accumulé. Un ancien résident affirme qu'il y avait de quatre à six pieds d'eau à cet endroit avant la construction de cette route gravissant la côte en ligne droite. Mais pour ce qui en est d'éventuellement draguer le sable accumulé, mystère… Ces sédiments se sont aussi probablement étalés en aval du chenal. En diminuant la profondeur de l'eau tout en augmentant ainsi l'action du soleil, ils y ont certainement contribué à l'envahissement par les plantes aquatiques.
Il faut aussi penser que la hausse graduelle de ce seuil a progressivement favorisé une plus grande accumulation de tous les sédiments qui aboutissent au fond de l'ensemble du lac en amont, exactement comme la trappe en vue pourrait retenir le sable de la Grande côte en imposant à l'eau collectée un seuil à franchir. L'impact a dû être majeur et va se prolonger aussi longtemps que le fond n'aura pas retrouvé son niveau original. À ce compte-là, ce n'est cependant pas seulement le chenal qu'il faudra draguer, car tout le fond environnant a dû remonter aussi.
Les arpenteurs et autres spécialistes ont pris plein de mesures tout autour, s'accommodant des 30 cm de neige qui recouvrent déjà le sol; ce n'est heureusement pas la nouvelle panne d'électricité qui a pu les incommoder. Ils ont dû chercher à déterminer le niveau des hautes eaux du lac, la morphologie du terrain, le degré de pente, le débit du collecteur d'eau, etc. Une trappe à sable ne doit normalement pas être construite dans un cours d'eau; mais ici l'espace manque cruellement, à moins de considérer utiliser l'entrée du chemin d'accès aux maisons qui bordent le lac au nord du pont.
Le dossier est qualifié d'urgent au Ministère et les données recueillies seront analysées par les ingénieurs pour déterminer plus précisément les caractéristiques de l'ouvrage permanent projeté. Transport Québec dispose déjà d'études expérimentales et de critères pour faire le choix approprié. Les plans préliminaires de l'ouvrage seraient d'ailleurs déjà dressés. Mais ces trappes à sable ne sont généralement pas conçues pour filtrer les éléments les plus fins, comme les silts, et encore moins les fondants ou autres composants chimiques qui pourraient être utilisés pour le déglaçage de la route et qui continueraient à aboutir quand même dans le lac.
Des questions de budget ont dû entrer en ligne de compte; une barrière constituée d'enrochements, de ballots de paille ou de boudins artificiels n'occasionnant certainement pas les mêmes dépenses que la construction d'une fosse en béton par exemple.
De quoi aura l'air ce nouvel élément du paysage et quand sortira-t-il de terre? Jean Pierre nous tiendra certainement au courant de ce qui se passera sur le terrain. Ce sera en tout cas un énorme soulagement de voir terminée ou du moins sérieusement amoindrie une situation environnementale très néfaste au lac Saint-François-Xavier. Encore là, il ne faut pas applaudir trop vite. C'est un peu comme d'amener à zéro le déficit budgétaire; la situation environnementale d'un lac ne peut commencer à s'améliorer que lorsqu'elle cesse au moins de se détériorer. Mais les moyens pour voir au suivi de l'état de santé du lac Saint-François-Xavier ne nous permettent pas de savoir où nous en sommes à ce chapitre. Notre Comité de la santé du lac a déjà mis en route le projet d'identifier et d'évaluer les points de vulnérabilité du Lac. Il faudra bien par la suite tâcher de trouver des solutions.
Comme l'a rappelé notre président, chacun a son rôle à jouer dans la surveillance de l'environnement, et nous comptons sur chacun d'entre vous.
Carl C.
Qualité de l'eau 2013 (RSVL)
À l'été 2013, des échantillons d'eau prélevés pour l'ALSFX, par Colleen et Felix Hausermann, dans une zone des plus profondes du lac, ont été analysés pour en évaluer trois variables physicochimiques: le phosphore total, la chlorophylle a et le carbone organique. La première opération de ce type remontait à l'été 2008. Elle sera renouvelée en 2014, puisqu'il est jugé nécessaire de procéder sur deux, voire trois années consécutives.
Cette opération s'ajoutait aux mesures annuelles de transparence de l'eau évaluées à l'aide du disque de Secchi, maintenant adroitement manié par Felix. Ces mesures sont prises depuis plus de deux décennies au lac. Elles étaient jadis effectuées par la firme Inter-Lacs, puis par FAPEL. En 1999, Eric Kristensen fabriqua le disque actuel, ce qui permit à l'Association de procéder elle-même aux relevés. Une décennie plus tard, André Soucy redonna du lustre et de la corde à l'instrument dont il avait la charge. L'idée de lui ajouter une couronne de lumières submersibles fut abandonnée… En 1998 et 99, la mesure de transparence atteignait plus de 6 m dans la fosse du bassin Montfort.
La mesure de transparence donne une eau légèrement trouble pour 2013.
L'ensemble des variables physicochimiques indiquerait par ailleurs que le lac présente peu ou pas de signes d'eutrophisation.
Les minuscules carrés jaunes, dans le dernier graphique, positionnent le lac sur l'échelle de classement du niveau tropique. (À gauche de l'échelle, c'est le paradis; à droite, l'enfer.)
Note: Les hyperliens vers les tableaux du RSVL ne sont pas encore disponibles; vous n'en trouvez ici que des extraits.
Qualité de l'eau: un guide
7 septembre, 2013, 19:36
Le MDDEFP vient de publier un guide répondant à l'interrogation des associations de lac sur la meilleure approche pour en évaluer la qualité bactériologique de l'eau : Guide pour l'évaluation de la qualité bactériologique de l'eau en lac, 2013 (http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/rsvl/Guide-eval-bacteriologique-eau-lac.pdf).
D'après la lecture que nous en faisons, notre association semble être sur la bonne voie à ce chapitre dans le mandat confié à la firme Géostar depuis nombre d'années.
Par ailleurs, ce guide n'apporte peut-être pas beaucoup de nouveautés et il ne donne pas toutes les précisions espérées sur la démarche à suivre dans l'échantillonnage de l'eau à analyser. La notion de «prélèvement composite» plutôt que ponctuel mérite certes une attention particulière. La nécessité de tenir compte des cours d'eau tributaires vaut aussi d'être considérée.
Parmi la remise des pendules à l'heure, il faut retenir le rappel que la qualité bactériologique de l'eau n'est normalement pas une indication de son état d'eutrophisation et n'affecte pas nécessairement ce dernier. Lutter contre l'un ne donne pas forcément de résultat sur l'autre.
La lecture du guide nous amène sur la voie d'une vision plus claire et détaillée de la situation que ce que chacun pouvait théoriquement échafauder. Les auteurs du guide croient qu'un échange d'informations entre nos associations de lac, via le MDDEFP, pourrait permettre l'élaboration de normes plus précises sur la question. C.
Qualité de l'eau (tests Géostar)
Couleur, pH, turbidité, par site d'échantillonnage, 2013
Santé du lac: sondage
Dans le cadre du Plan d'intervention sur les algues bleu-vert 2007-2017, le gouvernement a ajouté un volet afin de financer des projets de développement des outils d'intervention face à la menace des algues bleu-vert ou de l'eutrophisation de nos lacs. Le choix des projets à financer incombe à un comité de travail représentatif.
L'inventaire et l'appréciation des outils actuels ou en développement a été confié au Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ), qui veut maintenant impliquer les autres intervenants dans cette démarche par l'intermédiaire d'un sondage.
Après quelques questions sur les approches privilégiées par les répondants, la première partie du sondage porte sur la perception des intervenants face aux outils actuels, comme «La trousse des lacs», les «Fiches sur l'aménagement et l'entretien des propriétés résidentielles», le Guide d'identification des cyanobactéries, le guide technique de gestion environnementale des fossés, le Guide de renaturalisation de rives du RAPPEL, le guide «Aménagement et techniques de restauration des bandes riveraines», le guide du CRE sur les installations septiques, le Guide de gestion des eaux pluviales et «Les algues bleu-vert dans nos plans d'eau», et sur leur besoin éventuel de nouveaux outils.
La deuxième partie porte sur l'évaluation, par ceux qui les utilisent, des neuf outils jugés majeurs mentionnés plus haut.
Nous avons jusqu'au 13 février pour répondre au sondage et nous invitons ceux qui voudraient le faire à communiquer avec nous pour en avoir les coordonnées.
Rapport sur le périphyton
Notre rapport contenant la localisation les douze sites de suivi et l'évaluation du périphyton au lac Saint-François-Xavier, sur fichier Excel, a été envoyé aux autorités du RSVL.
Comme il n'y aurait pas encore d'outil de traitement des données, notre rapport alimentera une banque de ces dernières et contribuera ainsi à élaboration de normes plus précises pour l'utilisation généralisée de ce protocole au Québec. L'analyse de nos données par les experts du MDDEFP et les conclusions pour le lac Saint-François-Xavier pourraient donc n'être définies qu'après les prochaines années d'application du protocole à l'échelle géographique déterminée.
Il est dit que la présence et l'épaisseur du périphyton dans un plan d'eau peuvent varier avec les années; cela supposerait donc un mécanisme d'élimination et de régénération, comme pour les plantes aquatiques. D'après Mme Mélissa Laniel, du CRE-Laurentides, nous serions à même de voir l'évolution de la présence du périphyton au lac en comparant les données prises à celles que nous devrions relever au cours des deux prochaines années sur les sites de suivi, puis lors d'une reprise de la séquence dans cinq ans par exemple.
Pour le moment, nous voyons que cette couche de micro-organismes et autre matière est présente sur toutes les roches du lac et qu'elle les recouvre entièrement, avec une épaisseur d'environ 1mm, rarement plus. La seule conclusion que nous puissions avancer, pour le moment, serait donc que toute augmentation de son épaisseur indiquerait une eutrophisation accélérée du lac, causée principalement alors par un apport accru en phosphore; ce dernier étant étroitement lié à la présence du périphyton.
La couleur de ce tapis de périphyton, uniformément d'un brun verdâtre, pourrait peut-être nous donner d'autres indications. De même, les légères différences d'épaisseur observées selon les sites choisis sont probablement porteuses d'informations spécifiques à ces emplacements mais qui demandent à être interprétées. L'absence presque absolue de périphyton sous forme filamenteuse doit aussi avoir une signification.
Les treize pages du rapport ont un côté un peu répétitif; mais si vous en voulez copie, nous vous le transmettrons sans problème. Évidemment, il ne vous serait pas interdit de faire votre propre analyse de la surface des roches de votre littoral, située entre trente et cent centimètres sous le niveau d'eau, pendant la période requise, et de nous faire part de vos observations. Vous seriez également bienvenu avec votre caméra sous-marine à la prochaine occasion…
C.C., 7 septembre 2013
Périphyton: Felix se mouille!
Le 5 août, par une belle journée, Colleen Horan, Felix et moi-même faisons la tournée et l'analyse des roches du littoral de la section Newaygo du Lac. Felix Hausermann repère facilement les sites déterminés la semaine précédente avec John Wilson; il a aussi bien enregistré les directives de Mme Mélissa Laniel, du CRE, à la formation du lac Croche. Les codes chiffrés, de 1 à 4 pour chacune des différentes variables, sortent de sa bouche à répétition; c'est 6 données pour chacune des 10 roches d'un site. En deux heures le périphyton est mesuré, identifié et catalogué pour les six sites choisis. Le lendemain, la même précision est au rendez-vous, mais Felix pourra aller jusqu'à nous communiquer les données de 3 roches à la fois! J'ai fort à faire à aiguiser mon crayon, dont les épluchures de bois et de mine rejoindront malheureusement les troncs au fond du lac…
Pas beaucoup de variétés dans les résultats; l'épaisseur du périphyton est le plus souvent limitée à 1mm; elle monte parfois à 2 et, occasionnellement à 3mm (section 3 du secteur Newaygo, i.e. la baie où j'ai mon chalet, et section 11 du secteur Montfort, dans le «Lac de l'église»», au-delà des dernières habitations du village, à l'est du pont, sur la rive nord-ouest). Au site 3, devant ma propriété, le moindre déplacement de Felix sur le fond du lac, remue l'épaisse couche de vase qui rend difficile la prise des mesures. L'expérience se répétera dans un site peu profond du secteur Montfort.
Le recouvrement des roches est presque toujours à plus de 75% (code 4) et la couleur invariablement brune, sauf une exception en vert. Felix l'attribut à la présence de tout le bois mort accumulé au fond lors du flottage du bois jadis.
Il ne notera nulle part la présence d'un périphyton en forme de filaments plutôt que le traditionnel tapis.
Seule la grosseur des roches visitées par Felix variera, de 10 à plus de 100cm; mais, le 6 août, au site 7 de la section Montfort, entre la marina et l'embouchure du ruisseau tributaire du lac Miroir, il ne trouvera qu'une seule roche, sûrement celle visible sur le croquis de John. Nous venons de perdre un site. La tournée sera quand même terminée en un peu plus de deux heures, comme la veille et par une aussi belle journée. Mais l'eau n'était pas très chaude et, sans son habit de plongée, Felix en aurait peut-être souffert.
Carl
Périphyton: détermination des sites
3 août, 2013, 14:07
Les 30 et 31 juillet, John Wilson et Felix Hausermann ont patrouillé sur toute la zone littorale du lac pour y repérer les plus belles roches... En fait ils devaient déterminer douze sites de dix à vingt mètres qui feront l'objet de l'analyse du périphyton d'ici à la mi-août… Ils en ont rapporté une galerie de photos de superbes roches; mais nous devons vous tenir en haleine pour le moment.
Une équipe retournera visiter tous ces sites. Muni d'un tuba, de lunettes de plongée et d'une règle, il faudra mesurer et décrire la couche de périphyton à 30 points sur l'ensemble des roches, soit 3 points pour 10 roches; 360 relevés en tout! Tout sera traduit en chiffres ou en lettres, même les couleurs observées. Le membre de l'équipe demeuré dans l'embarcation notera les données qui lui seront communiquées avec un crayon à mine, en espérant ne pas échapper à l'eau toute sa compilation. Ne soyez donc pas surpris de voir circuler notre équipe et surtout de les surprendre à s'intéresser à vos roches…
Bien sûr, le Comité sur la Santé du lac prévoit faire un film en IMAX, avec son enveloppant et sièges articulés, pour communiquer les résultats de ses recherches, une fois ceux-ci étudiés par les autorités du RSVL. Généreux donateurs bienvenus.
Formation sur le périphyton
7 juillet, 2013, 07:30
Nous avons bien apprécié notre journée à la Station de biologie des Laurentides de l'Université de Montréal du lac Croche, à Saint-Hyppolite.*
Il faisait enfin beau pour se mettre dans le bain. Madame Mélissa Laniel, du CRE-Laurentides, donnait le cours théorique en matinée; alors que les 46 participants, venant principalement de multiples associations de lac, se regroupaient en sept groupes pour le travail sur le terrain en après-midi.
Il y a de nombreux éléments dans la démarche pour mesurer et évaluer la couche de périphyton (algues, micro-organismes, etc.) sur les roches du littoral. L'équipement a aussi son importance et il fallait patauger un peu avant de trouver le bon filon et surtout la bonne méthode. Une fois tout en place, le travail se déroule pourtant sans encombre et à bonne allure.
L'analyse du périphyton serait l'indice le plus rapide, parmi ceux proposés par le RSVL, pour évaluer l'évolution de l'apport dommageable de phosphore dans un lac.
En plus, des cartes de visites improvisées ont été échangées; des promesses de collaboration entre associations aussi.
Il ne nous reste plus qu'à appliquer le protocole d'analyse au lac Saint-François-Xavier, entre la mi-juillet et la mi-août et à le reprendre deux ans de suite. Des zones d'analyse devront être déterminées pour donner une bonne représentation du plan d'eau, de sorte que les résultats puissent refléter l'évolution de l'ensemble.
Ces résultats resteront expérimentaux en attendant les conclusions que les spécialistes tireront du cheminement de ce nouveau protocole d'analyse de la santé de nos lacs. Le RSVL devrait les ajouter à ceux qu'ils nous communiquent et rendent publics à chaque année.
Des photos de l'équipe vraiment à l'œuvre devraient nous parvenir ultérieurement. Dave et Felix se sont vraiment mouillés…
*Là, au milieu du premier plan d'eau du lac, il y a une petite cabane sur un radeau; elle est bourrée d'instruments scientifiques d'analyse de l'eau, de la direction du vent, etc. «Ce n'est pas une toilette» m'a répondu la jeune demoiselle aux commandes de notre embarcation, à qui je demandais d'y accoster pour quelques instants… Carl
Échantillons d'eau pour le RSVL
12 juin 2013
Les relevés et les analyses pour la trace de phosphore total, de la chlorophylle a et du carbone organique dissous, sont l'un des indicateurs choisis par le RSVL pour évaluer la qualité et l'état de santé d'un lac. Les nôtres remontent à 2008. Comme recommandé nous reprenons ces échantillonnages cette année, ainsi qu'en 2014, au minimum.
Madame Colleen Horan, de notre exécutif, vient de recevoir des autorités du RSVL l'équipement nécessaire à cette opération et doit commencer l'échantillonnage cette fin de semaine. Il y aura trois prélèvements au cours de la saison, aux dates recommandées par le RSVL, en juin, juillet et août. Ils se font au point le plus profond du lac, au-dessus de la fosse est (16,9 m) http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/rsvl/rsvl_localisation.asp?no_lac_rsv=307.
Une bouteille, solidement fixée à un bâton par exemple, est enfoncée jusqu'à un mètre dans l'eau, au-dessus de cette fosse, le goulot en l'air; elle doit en ressortir pleine d'eau. Son contenu est réparti dans trois bouteilles appropriées, dont deux contiennent des niveaux différents d'acide. Le tout est gardé dans la glace jusqu'à cueillette par DICOM de la petite glacière disponible et qui contient les trois flacons et la glace artificielle. Glacière et «ice packs» seront retournés à Colleen pour le prochain prélèvement.
Source : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/rsvl/protocole-echantill-qualite.pdf
RSVL: volontaires recherchés
Cet été, le Comité sur la Santé du lac, de notre association, ajoutera une nouvelle analyse dans le cadre du programme du RSVL. Ce protocole d'analyse est destiné à mieux évaluer la nature du «périphyton», i.e. la croissance accélérée d'une couche visqueuse sur les roches ou autres structures submergées; cette observation se limite à la bordure du rivage. http://www.mddefp.gouv.qc.ca/eau/rsvl/protocole-periphyton.pdf.
Les volontaires suivront une courte formation donnée par les autorités du programme. Equipés de leurs bottes de pêcheur, de tubas, etc., ils pourraient être assignés à explorer certains sites près du rivage du lac ou à compiler les résultats.
Madame Marie-Cécile Tarissants, de l'Association des résidants propriétaires du lac La Salle, à Val-Morin, venait rencontrer des membres de notre Comité sur la santé du lac, le 18 mai, pour leur faire partager leur expérience de l'analyse du périphyton.
Le comité est également à la recherche de volontaires pour une autre initiative d'étude du lac qui vous sera bientôt dévoilée.
Communiquer avec John Wilson: jw.lsfx@gmail.com ou avec l'Association.
Note: Madame Manon Ouelet(te), du Min.DDEFP, nous informe qu'aucun coût n'est imputé aux associations pour l'analyse, par les autorités du programme du RSVL, des données recueillies par les volontaires. Les associations sont donc libres d'utiliser les moyens du bord ou d'acheter les outils ou autres qu'elles comptent utiliser.
RSVL; résultats de la transparence de l'eau
19 avril 2013
L'équipe du Réseau de Surveillance Volontaire des Lacs (RSVL) vient de publier sur son site internet les graphiques qu'elle nous avait déjà fait parvenir des résultats de cette opération pour 2012.
En 2008, l'Association du Lac Saint-François-Xavier a procédé à l'analyse d'échantillons et à la mesure de la transparence de l'eau du lac, dans le cadre du programme RSVL, et elle continue avec cette dernière tâche depuis lors. La mesure de la transparence de l'eau (profondeur à laquelle le disque de Secchi est toujours visible) est l'une des opérations du suivi de la qualité de l'eau, dans le cadre du RSVL.
«Les mesures de la transparence sont réalisées à une station qui est généralement située dans la zone la plus profonde du lac.» (http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/rsvl/rsvl_localisation.asp?no_lac_rsv=307). Cet endroit est ici à une profondeur de 17 mètres.
«La mesure de la transparence de l'eau à l'aide du disque de Secchi doit être effectuée toutes les deux semaines, du début de juin jusqu'au début d'octobre, et ce, tous les ans.»
«Il s'agit d'une variable facile à mesurer et qui est utile pour mettre en évidence des changements à long terme dans la qualité de l'eau et dans l'état du lac.»
Si l'on fait abstraction des matières minérales en suspension dans l'eau, comme le sable, les limons, etc. et d'autres facteurs physiques qui affectent la transparence de l'eau d'un lac, on peut affirmer que celle-ci «diminue avec l'augmentation de la quantité d'algues (et autres micro-organismes) dans l'eau du lac. Il y a donc un lien entre la transparence de l'eau d'un lac et son état trophique (son vieillissement).»
Depuis 2008, notre lac a toujours obtenu une bonne note avec cet indice, comme le montre le graphique intitulé «Transparence estivale moyenne» disponible sur le site du RSVL (y chercher: Lac Saint-François-Xavier, Sommaire). En 2008, 2009, 2010, 2011 et 2012, la profondeur moyenne de visibilité du disque de Secchi était respectivement de 4,8, 3,8, 4,5, 4,4 et 4,7 mètres, pour une moyenne globale de 4,4; ce qui caractérise une eau claire et un état oligo-mésotrophe. La situation parfaite serait «ultra-oligotrophe» et la pire : «hyper-eutrophe», avec une visibilité inférieure à un mètre.
Un grand merci aux Hausermann pour les relevés avec le disque de Secchi en 2012.
Carl Chapdelaine
Analyses RSVL: subvention municipale
Vous aurez remarqué, à la lecture du paragraphe précédent, que les relevés et les analyses pour la trace de phosphore total, de la chlorophylle a et du carbone organique dissous remontent à 2008. Il nous est recommandé de reprendre ces échantillonnages en 2013 et 2014.
Un nouvel engagement de nos élus devrait cependant aider l'Association à faire face à la partie des frais associés aux analyses en laboratoire effectuées à Québec. La lecture du procès-verbal de la session régulière du Conseil municipal du 11 mars 2013 nous indique que le Conseil a accepté une proposition du Conseiller André Payette de rembourser, jusqu'à hauteur de 50%, les frais d'analyses d'eau en laboratoire chargés aux associations de lac par les autorités du RSVL, lorsque ces dernières sont requises.
Cliquez sur les images pour zoomer
Qualité de l'eau
Nous y voyons par nos analyses avec Géostar, le RSVL*, etc.; c'est toute la santé du lac qui est en fait sous notre loupe. L'Association est bien impliquée et depuis très longtemps. Une évaluation interne globale de notre action est en cours à l'exécutif et devrait être présentée à la prochaine assemblée annuelle. Votre avis ou votre implication seront les bienvenus.
* http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/rsvl/index.htm
Contrôle de l'érosion dans les pentes
Pour intercepter et collecter l'eau de ruissellement à mi-pente, on a développé la méthode du «canal dissipateur», jumelé ici à une sorte de cuvette de retenue aménagée sur le côté le plus bas de la piste cyclable. Nous sommes au parc-nature de l'Île-de-la-Visitation, à moins de cent mètres de la Rivière-des-Prairies, à Montréal.
Contrôle de l'érosion
L'apport des sédiments engendré par l'érosion naturelle et surtout humaine (aménagement et entretien de routes, épandage de sable, etc.) est un facteur alarmant de dégradation de nos lacs habités. L'envasement et l'eutrophie accélérée de ces derniers en sont la principale conséquence et constituent probablement la pire des menaces qui pèsent sur eux.
Un enrochement dans le fossé accompagne maintenant le nouveau pavage de la rue Principale, à Montfort. Les roches vont retarder l'écoulement de l'eau et retenir le sable, le gravier, etc., qu'elle transporte. Mais il faudrait encore pouvoir, par la suite, le collecter, le ramasser...
Surveillez pour la publication de notre article, «Sauvons notre lac de la sédimentation», et de nos projets d'évaluation de la santé du lac dans l'édition du printemps de notre bulletin.
http://www.lespaysdenhaut.com/130-MRC-Services-Lacs_et_cours_d_eau-Controle_de_l_erosion.html
http://www.lespaysdenhaut.com/DATA/DOCUMENT/Rapport_SADL_suivi2009_low.pdf
Les espèces envahissantes
Berce du Caucase
Nous avons bien eu une berce du Caucase à l'entrée de Montfort, avant d'arriver au Val Lisbourg, en venant du lac Chevreuil. L'un de nos membres ne s'y était pas trompé. La gigantesque plante, d'une espèce invasive, était sur une propriété privée. Certains en feraient même une plante ornementale.
Les autorités gouvernementales, à Québec, recommandent de s'en débarrasser, en prenant les mesures nécessaires (se couvrir de la tête aux pieds, car sa sève peut causer des lésions graves, fièvre, etc.…) On nous suggère même de surveiller pour sa présence au printemps, avant qu'elle ne puisse répandre son pollen ou éventuellement ses graines. Mais il faut aussi en discuter avec les principaux intéressés. C'est plus impératif lorsqu'elle représente un danger immédiat pour des enfants ou autre.
Mais il ne faut pas confondre cette envahisseur avec la grande berce ou berce laineuse
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/environnement/index.php?berce-du-caucase
http://www.muneastman.ca/documents/upl_tableau-comparatif.pdf
La protection de la rive
Renaturalisation de la rive 18 juillet 2011
Aujourd'hui débutaient les travaux de renaturalisation de la rive du lac, en bordure du Pavillon (église), à Montfort; un point nodal sur le corridor aérobique. La MRC avait annoncé plus tôt ce projet modèle; une pancarte décrit l'opération et les buts visés. «Modèle», par son côté vert flamboyant! Et j'y passais justement par hasard.
Le constat sur ce lieu était très négatif; tout au contraire de la nature : les matériaux, la dégradation de la végétation, un espace de stationnement et de circulation automobile fortement sollicité et juste en bordure de lac. Et pourtant, la MRC promet de faire de ce site, fréquenté par les cyclistes, les promeneurs et autres, une aire d'accueil écologique, avec tables, passerelles, quais, végétaux, etc., un modèle à suivre.
Sous l'œil des spécialistes, les travaux comprennent l'enlèvement minutieux des traverses de chemin de fer qui consolidaient la rive, mais qui sentent toujours la créosote. La petite pelle mécanique qui procède à l'excavation requise fonctionne aux huiles et graisses végétales.
Un rideau, comme l'on en voit lors de déversements d'hydrocarbures, a été aligné au large de la rive, lesté par une chaîne dans son ourlet inférieur et tenu au niveau de l'eau par des «spaghettis» glissés dans son ourlet supérieur, m'explique monsieur le maire. On peut voir sous l'eau que les sédiments remués ne traversent pas ce rideau.
De la matière absorbante est disponible, je ne sais plus exactement à quelles fins. De la paille sera étendue sur le remblaiement de terre en attendant, pour qu'elle ne soit pas lessivée par la pluie.
J'oubliais; le plus beau, c'est que l'on sollicite vos bras, le jeudi 28 juillet, pour la plantation de végétaux… Il faut s'inscrire auprès de la municipalité, au 450 226-2416. C'est bien vrai; l'ALSFX et ses membres ont pour mission de voir à l'environnement de notre lac!
Carl
Principaux organismes impliqués dans l'environnement des lacs
Nous entendons souvent parler du MDDEFP, du RSVL, du CRE, etc., sans bien pouvoir déchiffrer ces sigles et acronymes ou situer ces organismes dans l'administration des programmes sur l'environnement de nos lacs. Connaître leur rôle et leur interaction n'est guère plus simple. En regardant la définition ou les fonctions qu'ils s'attribuent eux-mêmes, nous pouvons toutefois y voir un peu plus clair. Voici les noms, le classement et le champ d'activité des principaux organismes qui nous intéressent, par niveau d'administration :
Gouvernement fédéral :
Environnement Canada : Réglementation, recherche, technologie, normes; 5 régions, dont le Québec. http://www.ec.gc.ca/
•RHC (Relevés Hydrologiques du Canada) : La surveillance de la qualité de l'eau, en partenariat avec les provinces et les territoires, grâce à 2500 stations actives d'observation hydrométrique; expertise technologique reconnue. http://www.ec.gc.ca/rhc-wsc/default.asp?lang=Fr&n=4EED50F1-1
Transports Canada (et Ministère de la Justice) : Réglementation sur l'utilisation des embarcations. http://www.tc.gc.ca/fra/securitemaritime/menu.htm
Pêches et Océans Canada : Protection de l'habitat du poisson. http://www.qc.dfo-mpo.gc.ca/habitat-habitat/index-fra.asp
Gouvernement provincial :
MDDEFP (Min. du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs) http://www.mddep.gouv.qc.ca/index_en.asp
http://www.mddep.gouv.qc.ca/ministere/rejoindr/repertoire.htm – Section Rivières et lacs : Rivières et bassins-versants, lacs (RSVL, bandes riveraines, etc.), algues bleu-vert; faune depuis sept. 2012 : espèces et habitat fauniques, pêche, ensemencement. http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/flrivlac/riv-lac.htm
•RSVL (Réseau de surveillance volontaire des lacs), en collaboration avec les organismes (CRE et Bleu-Laurentides, associations de lac) : «Établir le niveau trophique (vieillissement) d'un grand nombre de lacs et suivre leur évolution … Éduquer, soutenir et informer les associations et les autres participants»; etc. http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/rsvl/index.htm
•CEAEQ (Centre d'Expertise en Analyse Environnementale du Québec) : C'est un laboratoire; on y analyse, entre autres, les échantillons d'eau pour le RSVL. http://www.ceaeq.gouv.qc.ca/index.asp
•CCEQ (Centre de Contrôle Environnemental du Québec) : Respect de la législation et de la conformité environnementale. Tél. : 418 521-3861 http://www.mddefp.gouv.qc.ca/regions/#cceq
•La Direction générale de l'analyse et de l'expertise régionales : Autorisations et expertises environnementales en région. http://www.mddefp.gouv.qc.ca/regions/#dgaer
•CEHQ (Centre d'expertise hydrique du Québec) : barrages, régime hydrique et domaine hydrique de l'État. http://www.cehq.gouv.qc.ca/index.asp
MRC (Municipalités Régionales de Comté); (Palier de gouvernement supra municipal réaménagé en 1979 et relevant du Ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire. Son Conseil est composé des maires qui peuvent désigner le préfet parmi l'un des leurs) > MRC des Pays-d'en-Haut http://www.lespaysdenhaut.com/MRC.html (Depuis 2001, son préfet a plutôt été élu au suffrage universel. Il est membre, avec les sept autres préfets de la région, du CRÉ-Laurentides, la Conférence Régionale des Élus des Laurentides, principalement impliquée dans le développement régional. http://www.crelaurentides.qc.ca/)
•Section Lacs et cours d'eau : Protection, gestion des cours d'eau, schémas d'aménagement, mesures législatives, etc. http://www.lespaysdenhaut.com/29-MRC-Services-Lacs_et_cours_d_eau.html
•Municipalité de Wentworth-Nord http://www.wentworth-nord.ca/
=Services :
< Service de l'environnement : Lacs et cours d'eau, bandes riveraines, gestion des eaux usées et installations sanitaires, etc.
< Service de l'urbanisme : Plan d'urbanisme, règlements de zonage [ex. interdiction de (re)construction, renaturalisation de la rive, quais, murs de soutènement, droits d'accès aux lacs], etc.
=Comités : http://www.wentworth-nord.ca/index.php/conseilmunicipal/comites
<Le CCU (Comité Consultatif d'Urbanisme) : Il est formé de 6 citoyens nommés par le Conseil et qui lui font des recommandations (ex. dérogations au zonage).
<Comité sur l'Environnement : L'un d'une dizaine de comités consultatifs dévolu à un conseiller municipal ou supervisé par lui.
<Comité sur les Terrains orphelins : Voir à la vocation de ces lots au lac St-François-Xavier.
•Le Parc régional des Pays-d'en-Haut : «Un regroupement d'espaces voués à la récréation en plein air …, sous la responsabilité de la MRC.») http://www.lespaysdenhaut.com/121-MRC-Services-Infrastructures_recreatives-Parc_regional.html
Organismes à but non lucratifs (OBNL) ou paragouvernementaux
CRE-Laurentides (Conseil régional de l'environnement des Laurentides)* : Promouvoir le développement durable, sensibiliser les décideurs locaux à protéger et valoriser l'environnement. Huit postes, i.e. la majorité, de son conseil d'administration sont réservés aux organismes environnementaux, cinq postes à toute catégorie. De nombreuses associations de lac en sont membres. http://www.crelaurentides.org/
•Bleu-Laurentides (pour les lacs) : Applique le programme de protection et du suivi de la santé des lacs du CRE-Laurentides (Accompagnement et formation aux protocoles du RSVL pour les associations de lacs; offre de soutien technique. http://www.crelaurentides.org/bleu/ Association du CRE à l'Université de Montréal et à la Station de biologie des Laurentides, via le Dr R. Carignan, pour la réalisation de cartes bathymétriques de lacs. Appui scientifique et technique du CRE aux municipalités et MRC.)
•Éco-Corridors laurentiens : Favoriser la création d'éco-corridors de conservation. http://www.ecocorridorslaurentiens.org/
Abrinord (Agence de bassin versant de la Rivière du Nord)* : Coordination de la gestion de l'eau à l'échelle du bassin versant de la Rivière du Nord, par concertation, planification, plan directeur de l'eau, etc. Ces organismes de bassin versant (OBV) sont les interlocuteurs privilégiés du MDDEFP, relativement aux questions environnementales, et offrent leurs services aux municipalités et autres organisations. http://www.abrinord.qc.ca/
RAPPEL (Regroupement des Associations Pour la Protection de l'Environnement des Lacs et cours d'eau de l'Estrie…) : «Privilégier l'action-solution et l'éducation environnementale…»; offre de services aux riverains et organismes. http://www.rappel.qc.ca/
Fondation Hydro-Québec pour l'environnement : Elle se définit comme un OBNL ayant pour mission d'aider les collectivités québécoises à s'approprier leur environnement. Elle subventionne des projets qui «prévoient des interventions concrètes sur des sites clairement définis … et dont les retombées environnementales … sont mesurables».
http://www.hydroquebec.com/fondation-environnement/index.html
Fédération canadienne de la faune : Projet «Love your lake» en Ontario, avec Shell Canada. http://www.cwf-fcf.org/fr/
Conservation de la nature Canada (CNC) : http://support.natureconservancy.ca/site/PageServer?pagename=qc_cnc_work
Regroupements et associations de lac : Associations de propriétaires ou résidents pour la protection de l'environnement des lacs, la représentation de leurs membres, etc. Elles commandent des analyses d'eau; participent aux programmes offerts par les organismes gouvernementaux, surveillent la santé du lac et sensibilisent ses riverains, etc. Elles sont des OBNL autonomes, financées par leurs membres. > Ass. du Lac St-François-Xavier http://alsfx.comule.com/ , Ass. des propriétaires du Lac St-Victor, Ass. des résidents du Lac Farmer, ABVLACS (L'agence des bassins versants de Sainte-Anne-des-Lacs) : Regroupement des associations de lacs pour la concertation (municipalités, commerçants, citoyens) pour améliorer la santé de leurs lacs et cours d'eau; etc. http://abvlacs.org/
Conservation Ontario: Un regroupement de 36 autorités de conservation et d'organisations de protection de l'environnement regroupés en bassins-versants http://www.conservation-ontario.on.ca/index.html (quelques liens en français).
SOPRÉ (Société du Parc régional des Pays-d'en-Haut) : «Un organisme de consultation dont la mission consiste à participer étroitement à la planification et au développement du Parc régional, en collaboration avec la MRC.) http://www.lespaysdenhaut.com/127-MRCServices_Infrastructures_recreatives_Parc_regional_Societe_du_parc_regional_des_Pays-den-HautSOPRE_.html
Centre for Sustainable Watersheds (CSW): http://www.watersheds.ca/
*Conseils d'administration autonomes mais subventions de fonctionnement du MDDEFP.
Universités et autres
Station biologique des Laurentides (Univ. de Mtl; reliée au Dr Richard Carignan) : laboratoire, centre de recherche; production de cartes bathymétriques; autres. http://www.sbl.umontreal.ca/
GRIL (Groupe de Recherche Interuniversitaire en Limnologie et environnement aquatique), Univ. du Québec à Trois-Rivières : regroupe la recherche en limnologie de huit universités du Québec. https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/pls/public/gscw031?owa_no_site=1423
Gouvernement de l'Ontario
Ministère de l'environnement – Eau : réglementation, surveillance et protection, etc. http://www.ene.gov.on.ca/environment/fr/category/water/index.htm
Gouvernement des É.U.__
USEPA (United States Environmental Protection Agency) – Water: Eau potable et souterraine, lacs et cours d'eau, bassins-versants, terrains humides, eaux usées et ruissellement. http://www.epa.gov/gateway/science/water.html
Par Carl Chapdelaine, ALSFX