*Agir pour la collectivité*

Introduction

Nous débutons cette nouvelle rubrique « Agir pour la collectivité » pour donner suite à un questionnement sur l’état de la sécurité du citoyen à Wentworth-Nord, face à l’éventualité d’une catastrophe accidentelle ou naturelle. 

Selon Équiterre, « Juste en 2024, les événements météo extrêmes ont coûté 8,5 milliards $ en dommages. Malgré tout, on laisse le même scénario se répéter année après année, sans avoir de plan pour y faire face. … Des centaines de milliers de personnes voient leur quotidien bouleversé : maisons détruites, évacuations d’urgence, pertes financières, détresse psychologique et problèmes de santé causés par ces événements. Chaque fois, on constate à quel point le Canada n’est pas prêt. … On demande donc au gouvernement fédéral de présenter un plan clair, qui protégerait la population canadienne qui n’en peut plus d’être inondée, happée par les catastrophes. » 

Le Québec est-il davantage prêt?

Bien sûr, les Services de sécurité publique de la municipalité ont montré leur efficacité à de multiples occasions au cours des dernières années, ou encore récemment. De plus, ils viennent d’élever la protection incendie au statut de Garde interne.

Mais, certaines catastrophes, survenues au lac Saint-François-Xavier et ailleurs sur le territoire, n’ont pu être évitées. Si ces services sont sollicités au-delà des attentes raisonnables, quels sont les risques qu’ils soient, ainsi que le citoyen, pris de court advenant une nouvelle catastrophe d‘ampleur imprévue? « Agir pour la collectivité » n'a pas les réponses à cette question, mais seulement des interrogations, des protocoles et des exemples tirés d'autres sources, que nous nous croyons justifiés de vous faire partager.

Selon le site internet du gouvernement du Québec, il est conseillé de s'en remettre aux autorités municipales pour :
• Se préparer à l'évacuation.
• Savoir quoi faire en cas d'évacuation.
• Offrir les services appropriés aux personnes évacuées.
• Prévoir le retour à la maison après une évacuation.

Bien que la page de Wentworth-Nord sur la sécurité incendie contienne des informations utiles et que, dans son mandat de la prévention, ses services doivent : « Concevoir, développer et réaliser des programmes de prévention d’incendies, d’éducation à la population et d’analyse de risques », en concordance avec le mandat de la MRC, l'évacuation d'urgence n'y est pas abordée de manière spécifique.

Les amis

Volet 1, à suivre: Ça ne nous arrivera pas

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Note : Les scénarios ou recommandations contenus dans notre présentation ne relèvent pas forcément des autorités compétentes.
Ici, la question en titre s’adresse à deux interlocuteurs, le ménage et la municipalité. Et, il faut déjà distinguer entre, disons, être préparé et être prêt (being prepared vs being ready).

Vous avez peut-être déjà mentalement élaboré un schéma d’évacuation de votre maison ou chalet, en cas de feu. Une fenêtre de chambre de l’étage donne dans le vide, vous y avez déposé une échelle de secours. Les autres fenêtres de l’étage donnent sur le toit de la véranda et vous sauriez probablement vous en accommoder comme sorties d’urgence. Vous avez raccordé un boyau d’arrosage à une amenée d’eau; elle pourra vous servir à éteindre un départ de feu. Vous avez dégagé toute matière inflammable du foyer ou du poêle à bois. Vous avez prévu aménager une zone sans conifère ou matériau combustible autour de la maison. En cas de feu incontrôlable, vous avez même prévu d’évacuer la maison, avec l’essentiel recommandé par le Service Incendie Wentworth Nord, si possible. Vous vous êtes bien préparé.

Mais, êtes-vous prêt pour autant? Avez-vous testé vos scénarios; sont-ils adéquats et à jour? Les membres de votre famille sauront-ils les exécuter? Quand saurez-vous qu'il est temps d'évacuer? Saurez-vous quoi faire et, surtout, où aller? Que se passera-t-il si, par hasard, il y a une panne d'électricité ou, pire, pas de service de téléphonie mobile? Quel sera votre plan B?

La municipalité, seule ou dans le cadre d’une collaboration intermunicipale, est-elle préparée; est-elle prête?
« En résumé: Une municipalité doit être à la fois préparée et prête. La préparation jette les bases d'une réponse efficace, tandis que l'état de préparation garantit que la municipalité peut agir lorsqu'un événement se produit. Par exemple, une municipalité peut être préparée avec un plan d'urgence complet pour les inondations, mais elle doit être prête le jour de l'inondation avec des sacs de sable, des itinéraires d'évacuation et des abris d'urgence. »

Dans la vision de son mandat de prévention, le service de la Sécurité incendie de Wentworth-Nord, qui a pour mission de réduire les risques d’incendies et autres sinistres, prévoit :
• « … réaliser des programmes de prévention d’incendies, d’éducation à la population et d’analyse de risques. »
• « … faire l’inspection périodique des risques présents sur le territoire, et ce, par un programme approprié d’inspection. »
• « … travailler à l’évolution de normes de sécurité éprouvées, … »
• « … mettre en place les mesures adéquates pour éviter que les mêmes incidents se reproduisent. »
• « Promouvoir la prévention des incendies. »
Ces points sont détaillés sur le site internet de la municipalité, avec quelques exemples précis. Mais, il n’y est pas précisément question de sinistre majeur. Et tout ça semble relever d’une vision; autrement dit, de projets. À quelle étape de leur réalisation, si c’est le cas, ces projets en sont-ils rendus; et cette vision va-t-elle englober l’éventualité d’une catastrophe naturelle ou anthropique?

Dans notre municipalité de lacs, il y a des exemples de plans, de prévention ou autre, menés par leurs associations de protection. En réponse à la question « Quels sont et où sont les risques qui menacent le lac? », l’association du lac Saint-François-Xavier avait amorcé une telle analyse. Si le risque de catastrophe à Wentworth-Nord était perçu comme réel, ne devrions-nous pas avoir ce genre d’analyse? Ici, assurément, la municipalité devrait pouvoir compter sur les services des autorités supérieures pour mener à bien une telle opération; car l’enjeu n’est vraisemblablement pas uniquement à l’échelle municipale.

Dans son Schéma de couverture de risques en sécurité incendie, la MRC des Pays-d’en-Haut s’aligne sur les recommandations du ministre de la Sécurité Publique, dans sa réforme datant déjà d’une vingtaine d’années. Parmi les huit objectifs retenus, il n’y en a qu’un qui déborde de la sécurité incendie des bâtiments, et qui pourrait donc concerner un feu de forêt, par exemple : «Dans le cas des autres risques de sinistres susceptibles de nécessiter l’utilisation des ressources affectées à la sécurité incendie, planifier l’organisation des secours et prévoir des modalités d’intervention qui permettent le déploiement d’une force de frappe optimale eu égard aux ressources disponibles à l’échelle régionale.» Cet objectif a-t-il été atteint en 2025?

Volet 3: La sécurité publique 

Par Carl Chapdelaine

Sécurité publique Canada : « Prévention et atténuation des catastrophes. - L'objectif fondamental de la sécurité civile est de sauver des vies, de préserver l'environnement et de protéger les biens et l'économie. La gestion des risques en sécurité civile comporte quatre dimensions interdépendantes :
• Prévention et atténuation (L'atténuation est un élément fondamental de la gestion des urgences au Canada);
• préparation;
• intervention;
• rétablissement. »

L’atténuation des catastrophes, qui vise à « éliminer ou réduire les conséquences et les risques liés aux dangers », se traduit par « des mesures prises de manière proactive avant une situation d'urgence ou une catastrophe ». À titre d’exemple, la construction du canal de dérivation de la rivière Rouge aura pu protéger la ville de Winnipeg contre les inondations dans le bassin de cette rivière. À Wentworth-Nord, on détruit les digues de castor qui menacent de faire inonder les zones d’habitation.

« Les mesures d'atténuation peuvent être de nature structurale (p. ex. digues contre l'inondation) ou non structurales (p. ex. élaboration de politiques d'aménagement du territoire). Les activités d'atténuation devraient comprendre des procédures d'évaluation du contexte de la menace en constante évolution; elles peuvent comprendre la mise en place d'outils proactifs exhaustifs permettant de déterminer dans quels secteurs il faudra appliquer le financement et prendre des mesures de réduction du risque. » Mentionnons, entre autres :
• la cartographie des dangers,
• le zonage,
• les codes du bâtiment,
• les programmes de sensibilisation du public,
• les programmes d'assurance.

On voit ici que plusieurs de ses services d’une municipalité doivent être impliqués dans l’évaluation et la mise en place de telles mesures : sécurité, urbanisme, environnement, finances, direction générale... Devant la menace d’un feu de forêt sur notre territoire, par exemple, ne peut-on pas songer, par suite d’une analyse cartographique aérienne et d’un inventaire sur le terrain, à déterminer les secteurs les plus à risque, particulièrement aux environs des zones d’habitation? Ces secteurs seraient, par la suite, soumis à une surveillance spécifique, tandis que des mesures de protection des bâtiments s’ajouteraient à l’exercice.

« La planification de la gestion des urgences peut sauver des vies, préserver l'environnement et protéger les biens en assurant une meilleure compréhension des risques… »

Ici encore, la municipalité doit pouvoir compter sur la collaboration des instances supérieures comme sur celle de ses citoyens : « La responsabilité de la gestion globale et intégrée des urgences est partagée entre tous les ordres du gouvernement, le secteur privé, les organismes non gouvernementaux et les citoyens. » Guide pour la planification de la gestion des urgences 2010-2011

L’une des mesures de sécurité publique est le système Québec En Alerte, qui est, en fait, l’application provinciale du système national d'alerte du public (SNAP), « connu publiquement sous le nom Alert Ready (En alerte ), qui avertit le public des dangers imminents ou en cours par l'intermédiaire des téléphones portables, de la télévision et de la radio. » Tous ont probablement reçu de tels messages en regardant ou écoutant leur programme préféré. À ce chapitre, Wentworth-Nord ne pourrait-elle pas s’inspirer du message téléphonique à tout un groupe de résidents inscrits que la municipalité La Macaza peut leur faire parvenir en un seul clic?

À consulter : Les zones rouges du Québec

Par Carl Chapdelaine

Volet 4: L’évacuation (à suivre)

« La décision d'évacuer des communautés est prise par les autorités municipales et provinciales. La situation peut changer à tout moment. » Évacuations Mais Wentworth-Nord est-elle prête à offrir les conditions souhaitées ? Existe-t-il dans la municipalité des moyens pour expliquer, enseigner et guider les résidents sur ce qu'il faut faire en cas d'évacuation, que ce soit en cas d'incendie, d'inondation, de conditions météorologiques extrêmes, etc. ?

Quoi faire (en résumé selon l’IA)
« Une évacuation se déroule en trois phases : avant, pendant et après l'événement. Avant, vous vous préparez en élaborant un plan, en préparant un kit d'urgence et en identifiant les options d'hébergement. Pendant l'évacuation, vous vous rendez dans un endroit sûr, en suivant les avertissements officiels et les itinéraires désignés. Après l'évacuation, vous vous réfugiez, attendez le signal de « fin d'alerte », puis ne rentrez chez vous que lorsque les autorités jugent que la situation est sûre. »

Se préparer à une évacuation

Ramassez les articles essentiels pour votre famille, dans un sac à dos par exemple:

• médicaments, etc.;
• vêtements de rechange;
• couvertures;
• argent, pièces d’identité, clés;
• articles pour bébé;
• (lampes de poche);
• appareils électroniques et chargeurs;
• jeux.

Quoi faire en cas d’évacuation

• Sur avis d’évacuation, quittez votre maison dans les meilleurs délais et suivez les consignes émises.
• Rendez-vous à l’endroit prévu dans votre plan, avec votre trousse d'urgence.
• Si recommandé, veillez à couper l’alimentation en eau, en électricité.
• Fermez les fenêtres et verrouillez les portes.
• Mettez vos animaux de compagnie en sécurité ou emmenez-les, si permis.
• Informez vos proches et la municipalité de l’endroit où vous comptez trouver refuge.
• Offrez votre aide à des personnes qui en ont besoin.
• Informez-vous sur l’état des routes (Québec 511).

Services offerts aux personnes évacuées

« Un centre de services aux personnes sinistrées est habituellement mis en place par la municipalité. … À votre arrivée à ce centre, inscrivez-vous auprès du personnel présent. » À Wentworth-Nord, on peut présumer que l’un des trois pavillons (anciennes églises) soit désigné comme refuge pour le secteur correspondant. Toutefois, ils ne sont pas encore équipés, de génératrice entre autres, pour se qualifier ainsi. Pour le secteur de Montfort, en attendant, un endroit de refuge à Morin-Heights ne devrait-il pas être désigné comme tel?

Retourner à la maison après une évacuation

• « Attendez l’autorisation des autorités avant de retourner à la maison.
• Renseignez-vous auprès de votre municipalité pour connaître les consignes et les mesures mises en place pour un retour à la maison sécuritaire.
• Au retour à la maison :
o Repérez les dommages survenus et dressez-en un inventaire, avec photos ou vidéos à l’appui.
o Renseignez-vous sur les gestes à poser après une situation d’urgence.
o Vérifiez si vous êtes admissible à une aide financière gouvernementale.

Par Carl Chapdelaine