Autres dossiers
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- Starlink, le piège
- Couverture cellulaire à Montfort
- Starlink au rendez-vous!
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- Profil socio-économique de la MRC des Pays-d’en-Haut 2025 (Extraits et notes)
- Carte glaciaire du Québec
- La circonscription électorale des Pays-d'en-Haut
- Nouvelles constructions à Wentworth-Nord, de 2020 à 2022
- Nouvelles maisons à Wentworth-Nord
- Indicateurs pour la MRC des Pays-d’en-Haut : analyse
- Projection de population, Wentworth-Nord & Pays-d'en-Haut, de 2021 à 2041
- Laurel demain?
- Feux de forêt vs habitat
- Le Club des Orphelins?
Starlink, le piège
Nous ajoutions une note à notre dernier article, pour avertir tout résident qualifié et intéressé, de la date limite pour s’inscrire au programme de subvention de la Direction générale de l’Internet haute vitesse et des projets spéciaux de connectivité. Nous n’avions cependant pas compris toute la portée de cette date de la fin du programme. Dans sa présentation, on indiquait que « l’offre » était en vigueur jusqu’au 15 juin 2025; mais rien de précis sur la durée de la subvention mensuelle.
Mais, voilà que le courriel, que nous venons de recevoir de l’organisme gouvernemental, nous l’a fait comprendre : « Dans le cadre de l’Opération haute vitesse, le gouvernement du Québec a pris l’engagement de rendre accessible le service Internet à haut débit pour l’ensemble des foyers admissibles … La présente est pour vous rappeler que le programme satellitaire subventionné se termine le 15 juin 2025. À cette date, seul le rabais mensuel de 40$ cessera de s’appliquer à la facture mensuelle. L’équipement prévu dans le cadre de la subvention demeurera au foyer et pourra être utilisé pour accéder au service satellitaire, au tarif prévu par la compagnie SpaceX Canada (Starlink). »
Abonné à la veille de la fermeture saisonnière de notre chalet, pour pouvoir apprécier ce service satellitaire et la qualité de l’installation de notre antenne parabolique, nous n’en avions alors profité qu’une seule journée; tandis que la facture mensuelle, réduite à 100 $, s’appliquait pour un mois entier. Réabonné à l’ouverture du chalet, à la mi-mai, nous allons profiter d’un deuxième et dernier mois réduit de 40 $; pour un total de 80 $. Et combien de temps SpaceX maintiendra-t-il son tarif régulier, à 140 $/mois depuis déjà quelques années?
Mais, on nous laisse l’équipement, dont nous ne pouvons cependant pas disposer. Une valeur de 749 $, était-il spécifié. Pourtant, la compagnie l’offre aujourd’hui à bien meilleur compte : « La trousse Standard est 0 $ 499 $ avec un forfait Résidentiel de 12 mois dans certaines zones (pas pu déterminer lesquelles.). » Alors, à quoi bon toutes ces promesses d’accessibilité à un service subventionné? Le Québec est peut-être enfin couvert; mais l’abonné devra, à l’avenir, en payer seul le prix. Et s’il n’avait pas prévu la dépense supplémentaires dans son budget, peut-être devra-t-il renoncer à cette couverture. L’antenne parabolique inutilisée continuera de trôner sur le toit, comme le font des millions de soucoupes de Bell et autres serveurs désactivées.
Si vous désiriez-vous abonner avant le 15 juin, choisiriez-vous l’offre subventionnée ou celle de la compagnie, si elle s’applique bien dans votre zone? Préfériez-vous solliciter le contribuable québécois; passer par le processus d’authentification gouvernemental et autre procédure; encourager le maintien du personnel de la DGIHVPSC; ou faire affaire directement avec la compagnie d’Elon Musk?
Ne peut-on en croire que la vraie gagnante dans cette grande largesse gouvernementale, aux dépens des contribuables québécois, soit la compagnie? Allait-il de soi que l’annonce de la fin du programme mette aussi fin à la subvention mensuelle? Si oui, pourquoi nous faire aujourd’hui parvenir un courriel qui le stipule aussi clairement, plutôt que lors de l’annonce de la subvention? Bien sûr, une fois le poisson attrapé, il est superflu de cacher l’hameçon…
Par Carl Chapdelaine
Couverture cellulaire à Montfort
Nous sommes mardi, le 27 mai 2025. À notre arrivée au chalet dimanche, après avoir traversé un barrage de mouches noires dans le sentier Mount qui nous relie au reste de la planète, notre premier geste est de consulter le répondeur téléphonique dont la lumière rouge clignote. C’est le reste d’un message d’Hydro-Québec qui parle de rupture de courant, mais sans nous donner plus de précision. Comme le répondeur et tout ce qui se nourrit à l’électricité fonctionne, nous ne prenons pas la peine de retrouver le début du message; c’est certainement chose du passé…
Mais, ce matin, après l’arôme du café et un déjeuner tout à fait normal, bang, plus d’électricité! Ça ne devrait pas durer; on y est habitué. Puis, au fur et à mesure du temps qui s’écoule, toujours rien. L’heure du dîner approche, et nos ailes de poulet Buffalo attendent pour aller au four. Ce sera plutôt la boite de sardines, une précaution que nous avons gardée depuis la première ouverture du chalet. Pas question d’ouvrir la porte du réfrigérateur; les craquelins et quelques fruits frais accompagneront notre plat de petits poissons. La tasse de thé sera selon la bonne volonté d’Hydro-Québec. Ce n’est finalement qu’à la veille du souper, après un programme de la journée chamboulé, qu’au moins quatre poulets perdront définitivement leurs ailes.
Être sans réseau mobile et, en plus, privé d’électricité à la Bien cachée, c’est aussi ne pas avoir accès à l’internet, et donc à notre cellulaire qui passe automatiquement à ce mode de service, via le wifi, lorsque disponible. Pas de télévision du web, pas de radio, pas de nouvelles… On a beau être maintenant avec Starlink, on reste totalement coupé du monde si l’on n’a pas gardé, comme c’est notre cas, la ligne téléphonique de Bell, avec un bon vieux téléphone de table; une espèce en voie d’extinction et inconnue des nouvelles générations. Sans ce téléphone, quel serait notre recours en cas d’urgence? Faudrait-il, comme nous l’évoquions déjà dans le passé, avoir quelque pigeon voyageur à notre disposition, pour un appel à l’aide?
Sommes-nous trop exigent; le cellulaire, n’est-il pas utilisé même dans les pays sous-développés et n’est-il pas devenu souvent indispensable? Certaines de ses fameuses applications, comme dans le domaine de l’automobile, nécessitent la connectivité. Comme l’internet, la téléphonie cellulaire est devenue une condition parfois essentielle au développement. Mais, l’internet et la couverture cellulaire risquent pourtant de faire double emploi, pour une facture en double; à moins que chacun ne soit facturé à l’utilisation?
Pour la Fédération québécoise des municipalités, qui souligne l’insuffisante de la couverture actuelle : « (Des) services cellulaires fiables sont indispensables pour garantir I'accès à I'information, aux services de santé, et aux interventions de sécurité publique, et (une) couverture déficiente compromet la sécurité des personnes dans les zones à couverture limitée ou en itinérance, notamment en cas d'urgence nécessitant une intervention rapide des premiers répondants. »1
Québec nous a, soi-disant, subventionné l’accès à l’internet satellitaire, et maintenant nous lorgnions vers le même effort du côté de la couverture cellulaire. Eh bien, nos élus avaient déjà été sollicités avant notre questionnement. Le gouvernement s’est engagé à offrir la couverture cellulaire à tout son territoire avant octobre 2026; mais sans que l’on sache vraiment définir cet engagement ou qui en défrayera le coût.2,3 Nous en sommes à la phase 2 de son plan; elle est chiffrée dans son budget de mars 2024, mais le détail n’y est pas. Pourtant, sur les 700 antennes nécessaires, on ne parle encore que d’une centaine pour la phase 2, et, parmi ces dernières, l’on n’en prévoit aucune dans notre secteur.
Pour notre circonscription d’Argenteuil, on a choisi Grenville-sur-la-Rouge, Harrington et Brownsburg-Chatham.4 Sur la carte interactive3 indiquant le niveau de couverture par secteur, celui de Montfort est indiqué à faible couverture. Dans Bertrand, le choix s’est arrêté sur Val-des-Lacs, Sainte-Agathe-des-Monts et Sainte-Lucie-des-Laurentides. 5
Dans son plan, comme pour la disponibilité de l’internet, notre gouvernement agit par le moyen de subventions. Pour la couverture cellulaire, c’est aux serveurs, comme Bell ou Vidéotron, qu’elles s’adressent. L’enveloppe réservée au budget de 2024-2025 était de 25,0 millions de dollars pour l’année financière 2025-2026; somme qui s’ajoutait à celles déjà annoncées lors des précédents budgets.6 Celle inscrite à celui de mars dernier est du même ordre; la définition de son utilisation prête cependant à diverses interprétations : « Afin de poursuivre le financement nécessaire au déploiement de nouveaux sites cellulaires ainsi que d’autres initiatives de connectivité, le gouvernement prévoit, dans le cadre du budget 2025-2026, une enveloppe de 74,1 millions de dollars sur trois ans. » 7
Depuis deux ans à peine, alors que nous nous sommes mis à la page avec l’achat de notre premier téléphone cellulaire, nous cherchons les endroits au lac Saint-François-Xavier et sur le Corridor aérobique qui le traverse, où notre appareil arrive à capter un signal. Pour cela, il nous faudrait escalader l’une des collines qui nous entourent où naviguer au large dans ce grand lac. Qui établira pour nous la carte des zones allumées des environs, où l’on peut espérer pouvoir se connecter au monde avec ce bidule devenu aussi indispensable que notre portefeuille, prendre de ses nouvelles et lui faire part des nôtres?
Mais, la couverture cellulaire, comme pour celle de l’internet, ne viendra-t-elle pas aussi du ciel? Avec Starlink, comme, avant lui, Globalstar pour Apple ou Iridium pour Samsung, et peut-être Terrestar, une entreprise montréalaise, pour différents fournisseurs, on peut avoir la communication satellitaire avec son cellulaire.8 C’est pourvu qu’il soit de la toute dernière génération, et compatible avec ce service, là où il est disponible, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et même au Canada pour Starlink.9« Les gouvernements poussent pour développer la capacité des cellulaires à accéder aux satellites. Il n’est plus économiquement faisable d’étendre la couverture cellulaire en mettant de nouvelles tours », explique M. Leduc, le président de Terrestar.
- Réunion du conseil d'administration de la Fédération québécoise des municipalités tenue le 5 décembre 2024
- Opération couverture cellulaire – État de la situation
- Opération couverture cellulaire : Carte interactive
- Argenteuil : Couverture cellulaire bonifiée pour plus de 4 000 foyers
- Amélioration de la couverture cellulaire dans Bertrand
- Budget 2024 : 25 millions $ serviront à la couverture cellulaire du Québec
- Budget 2025-2026 - Pour un Québec fort
- Utiliser son cellulaire quand il n’y a pas de réseau
- Starlink Direct to Cell : la plus grande révolution depuis le GSM vient d'arriver
Par Carl Chapdelaine
Starlink au rendez-vous!
Nous communiquons avec Bell, procédure maintes fois répétée par le passé. Après près d’une demi-heure de palabres et d’attente, la préposée, avouant son incapacité à nous dépanner, nous transféra enfin au spécialiste. Il nous fallut des palabres supplémentaires, de la part d’un technicien peu courtois, pour apprendre que notre vieux modem avait, soi-disant, rendu l’âme, et que l’on nous en fournirait un autre. Nous en étions déjà à notre deuxième. Non, merci; avec Bell internet, c’en est fini!
C’est chez notre voisin de la rue du Chemin-de-fer, Karl Guillotte, que nous arrivons à communiquer avec Starlink; mais, sans avoir sous la main le numéro de série, etc., pour réactiver notre compte, suivant l’une des deux procédures trouvées sur leur site. Nous devons nous contenter de leur transmettre une demande d’aide; personne à rejoindre par téléphone dans le satellite, nous faut-il avouer…
Ce n’est que le lendemain que nous reprenions contact avec Starlink, en possession de tous les numéros requis; mais, une première procédure, toute simple, s’offre à nouveau à nous. Pas besoin de tous ces numéros, mais en y cliquant sur le lien disponible pour la réactivation, on nous indique que nous modifions notre forfait; ce qui nous avait retenu, la veille, de compléter l’opération. Pourtant, c’est bien indiqué qu’il s’agit d’un forfait à 100$ par mois, au lieu du tarif normal à 140$. Nous risquons alors d’aller dans cette voie.
Notre connexion est immédiatement réactivée et l’internet à nouveau disponible: les courriels entrent et la réponse à notre demande d’aide à Starlink, maintenant superflue, arrive enfin; notre cellulaire fonctionne sur le wifi; la télé du web est aussi au rendez-vous. Quelle merveille! Et surtout, nous profitons toujours, semble-t-il, de la subvention de Québec*.
Bell ne veut pourtant plus nous lâcher, et se contenter de nous offrir la ligne téléphonique que nous gardons, malgré les grésillements devenus insupportables l’été dernier. Promotions, garanties d’excellents service, etc., nous sont proposées. Non merci; plus jamais! Habitué à la disponibilité et à l’amabilité du personnel de Vidéotron, ce n’est pas avec de belles paroles que l’on va nous ramener en enfer, alors que le ciel nous ouvre ses portes.
*Attention : L’inscription au programme doit être présentée avant le 15 juin 2025, fin de l’offre; mais Starlink semble avoir grandement diminué le coût de l’équipement. Mobo
Par Carl Chapdelaine
Vitalité des territoires
L’Indicateur de l’occupation et de la vitalité des territoires présente le pourcentage de la population du Québec (ou d’une MRC) vivant dans une municipalité (localité) qui appartient au dernier groupe, le plus défavorisé, parmi cinq groupes égaux, ou quintiles, de municipalités de la province (ou d’une MRC), selon l’Indice de vitalité économique (IVÉ). L’IVÉ combine « le taux de travailleurs de 25 à 64 ans, le revenu médian avant impôt des particuliers de 18 ans et plus et le taux d’accroissement annuel moyen (TAAM) de la population sur 5 ans ».
Selon la plus récente fiche de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), l’indicateur, ou ce pourcentage, était d’environ 3%, en moyenne et pour l’ensemble du Québec, de 2014 à 2022. Alors que toutes les municipalités (100%), dans plusieurs MRC de la région Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, étaient dans ce dernier quintile, aucune (0%) ne s’y retrouvait encore, en 2022, dans la MRC des Pays-d’en-Haut; visiblement ni Lac-des-Seize-îles, ni Wentworth-Nord, sauf erreur d’interprétation de notre part*. L’amélioration de leur position relative avait été graduelle, de 3,69% en 2016 à 0,41% en 2018, à 0,38% en 2020, et à 0,00% en 2022. (Tableau détaillé)
Cela ne signifie pas forcément que les municipalités de la MRC se soient améliorées; c’est plutôt que d’autres se soient détériorées, notamment Shawinigan, et aient affecté tout le classement. Mais, si des programmes gouvernementaux utilisent cet indicateur dans l’octroi d’aides, cela peut tout de même nous affecter.
Le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation a précisément conçu l’indice de vitalité économique et cet indicateur pour ses besoins. Ainsi, le volet 3 – Vitalisation, du Fonds régions et ruralité (FRR), du même ministère, s’adressait « aux MRC du cinquième quintile (Q5) de l’indice de vitalité économique le plus récent ».
En passant, ce Fonds, dans lequel puisent les municipalités de la MRC des Pays-d’en-Haut, a été renouvelé en 2025; avec un accent mis sur le soutien aux projets de coopération et de mise en commun intermunicipales. Le conseil de Wentworth-Nord doit voir d’un bon œil cette volonté, si l’on se rapporte, par exemple, à ce qu’expliquait sa mairesse lors de la présentation du Budget 2025, soit que l’on négociait des ententes avec nos voisines pour mieux faire face aux nouvelles exigences et au coût de la protection contre les incendies.
Alors que certains des projets-phares de la municipalité de Wentworth-Nord, comptent sur ces programmes pour une majeure partie de leur financement, l’amélioration de son classement, dans un contexte de restrictions budgétaires à Québec, ne risque-t-elle pas alors de détourner leurs fonds vers d’autres localités?
*Cet indicateur nous semble assez compliqué à comprendre et à en évaluer la portée; il faut probablement être impliqué en politique municipale pour en apprécier toute la valeur. Il semble, en tout cas, constituer un outil pratique et objectif, entre les mains du gouvernement, pour procéder à une redistribution ciblée de ses aides. Nous espérons ne pas en avoir dénaturé la signification et ses implications.
Par Carl Chapdelaine
Profil socio-économique de la MRC des Pays-d’en-Haut 2025 (Extraits et notes)
Le Profil comprend sept chapitres :
1. Géographie et aménagement du territoire
2. Démographie
3. Économie
4. Logement
5. Tourisme et villégiateurs
6. Environnement et social
7. Santé et bien-être
Note : Le Profil a été produit par le Service de développement économique de la MRC. Il devrait constituer le précieux cadre régional de l’action à venir des autorités municipales et de leurs revendications auprès des gouvernements.
La majorité des données datent du Recensement de 2021, et leur évolution les compare avec celles de celui de 2016. Alors que la situation a pu encore évoluer, et que le prochain recensement aura déjà lieu à l’été 2026, et ses données peut-être disponibles l’année suivante, ne serait-il pas préférable que l’opération soit, à l’avenir, synchronisée avec ce dernier? L’impact de l’épidémie de Covid 19, entre autres, n’est déjà presque plus d’actualité; alors l’administration aux États-Unis prend une nouvelle direction; ce qui pourrait avoir un effet significatif sur les variables économiques.
Comme introduction à la consultation de cet imposant document, un petit questionnaire, très pertinent, invite le lecteur à y chercher les réponses. Pour livrer rapidement un maximum d’information, le Profil offre aussi tableaux et graphiques. On n’y met cependant pas à profit la cartographie, un instrument encore plus performant pour la saisie visuelle et globale de l’information. De courtes synthèses accompagnent également chaque chapitre, nous permettant d’en relever les points marquants.
Nos brefs extraits et résumés du Profil mettent l’accent sur Wentworth-Nord, lorsque disponible, mais ne constituent nullement une présentation représentative du document. Nous invitons le lecteur à le consulter, à s’en inspirer, et à apprécier le travail, comme le professionnalisme, de ses auteurs.
Dans Géographie et aménagement du territoire, nous relevons, comme évolution, que :
• Entre 2018 et 2022, il y a eu augmentation du débit de circulation journalière, « particulièrement marquée sur l’autoroute 15, à la hauteur de Sainte-Adèle, avec une augmentation de 13 % entre 2018 et 2022 »; ainsi que sur les routes 117 et 364.
• Wentworth-Nord a vu sa richesse foncière uniformisée croître de 51 % entre les deux dernières révisions de son rôle foncier.
• Pour l’année la plus récente disponible, la valeur foncière résidentielle uniformisée par personne est de 264 463 $ pour la MRC des Pays-d’en-Haut, contre 142 236 $ pour l’ensemble du Québec.
Le Profil constate que « Lac-des-Seize-Îles et Wentworth-Nord possèdent les plus grandes proportions de bâtiments construits avant 1980, avec respectivement 87 % et 62 % ».
À Wentworth-Nord, comme à Saint-Adolphe-d'Howard, Lac-des-Seize-Îles et Estérel, seulement 3 ou 4% des immeubles ont plus d’un logement.
Dans Démographie, nous retenons particulièrement que :
• La population de la MRC des Pays-d’en-Haut a augmenté de plus de 100% entre 1991 et 2021. « Par comparaison, pour la même période, on remarque une augmentation de 67 % pour la région des Laurentides et de 23 % pour la province de Québec. »
• « Comparativement à la province de Québec et à la région des Laurentides, la population de la MRC des Pays-d’en-Haut se distingue par sa plus faible proportion de personnes de moins de 25 ans et une plus grande portion de population âgée de 45 ans et plus. »
• L’âge médian était de 59,6 à Wentworh-Nord, en 2021, alors qu’il se situait à 56 (entre 53,2 et 62,4) dans l’ensemble de la MRC, et à 43,2 au Québec; une population donc nettement plus âgée. Et cela relève du fait que le proportion de familles de recensement avec enfants, dans la MRC, y est de seulement 39 %, contre 54% dans la région des Laurentides et 55% dans la province de Québec.
• Moins de 10% de la population de la MRC parlent le plus souvent l’anglais à la maison.
• « La migration interrégionale explique presque la totalité de l'accroissement total de la MRC des Pays-d'en-Haut entre 2016 et 2021. »
• « Les 45 à 64 ans représentent près de 60 % de ce total. Remarquons la stagnation du solde migratoire des 15-24 ans durant la période. »
Dans Économie, on voit bien que :
• Selon l’indice de vitalité économique, qui classe les municipalités les unes par rapport aux autres, Wentworth-Nord traîne de la patte, avec -3,6 en 2020, contre une moyenne de 2,5 dans la MRC, devant Lac-des-Seize-Îles, qui plombe l’indice, avec un score de -13,4. Mais, la situation de Wentworth-Nord s’était légèrement améliorée depuis 2016.
• « L'accroissement des revenus médians et moyens d'emploi, ainsi que du revenu personnel et après impôt par habitant, de la MRC des Pays-d'en-Haut a été supérieur à ceux du Québec et de la région des Laurentides entre 2016 et 2021. »
• Le Profil constate que : « Bien que le taux de travailleurs* (75,5 %) ait augmenté depuis 2016, il reste inférieur à celui de la région des Laurentides et de la province de Québec. » *De 25 à 64 ans?
• « Plusieurs municipalités ont une proportion de personnes sans certificat ou diplôme supérieure à la moyenne du Québec, telles que les municipalités de Lac-des-Seize-Îles, Saint-Adolphe-d'Howard, Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson et Wentworth-Nord. »
• « Le secteur tertiaire domine largement le tissu économique local : près de trois entreprises sur quatre y sont actives, principalement dans les services professionnels et le commerce de détail. » La répartition dans les services est certes différente à Wentworth-Nord.
Dans Logement, parmi les faits saillants :
• « Entre 2015 et 2023, les investissements résidentiels (inclut les nouvelles constructions et les rénovations) dans la région des Laurentides croissent à un rythme annuel plus lent que dans la province de Québec (3,5 % contre 4,6 %). »
• « La croissance annuelle des investissements en construction de résidences multifamiliales dans la région des Laurentides a atteint seulement 3,6 % entre 2015 et 2023, contre 7,9 % pour l’ensemble de la province. »
Pour Tourisme et villégiatures :
• « La région des Laurentides recense le quatrième plus grand nombre d'entreprises et d’emplois associés au tourisme au Québec. »
• La proportion de villégiateurs a diminué par rapport à celle des résidents permanents; la transformation de résidences secondaires en permanentes nous semble avoir fait partie de l’explication.
• « 83 % des villégiateurs de la MRC des Pays-d’en-Haut proviennent du Grand Montréal. »
• « La moitié des villégiateurs de la MRC des Pays-d’en-Haut travaillent de leur résidence secondaire et un tiers sont retraités. »
• Wentworth-Nord compte un impressionnant pourcentage des propriétés de villégiatures de toute la MRC, soit 1 072 en 2021, ou 14%.
Dans Environnement et social, peut-on croire que le premier se dégrade, alors que le second se relève?:
• En transport et en récupération de matières résiduelles, on se désole; mais on se soulage en se comparant aux autres.
• « Entre 2016 et 2021, on note une diminution de 3,6 % des personnes à faible revenu dans la MRC des Pays-d’en-Haut. »
• « Entre 2016 et 2021, on observe une réduction de l’écart salarial entre les hommes et les femmes (40 % contre 46 % en 2016). »
• « La MRC des Pays-d’en-Haut détient l’une des plus fortes proportions de personnes âgées de 65 ans et plus dans la région des Laurentides (environ 30 % en 2021). »
• Wentworth-Nord montre l’une des plus forte proportion de personnes à faible revenu (18,4 contre 12,0 dans la MRC); mais cette proportion a légèrement diminué entre 2016 et 2021.
Santé et bien-être
Des tableaux montrent la situation de chaque MRC et municipalité quant aux services de garde éducatifs à l’enfance. D’autres comparent les taux et types d’infraction au code criminel, par MRC. Ainsi, parmi les types d’infractions : contre la personne, contre la propriété et autres, « on remarque … moins d'infractions contre la personne dans la MRC (33% en % du total des infractions) comparativement à la province de Québec (37 %) ou la région des Laurentides (41 %) ».
Par Carl Chapdelaine
Carte glaciaire du Québec
Les géomorphologues du glaciaire et autres spécialistes nous avaient déjà appris qu’une immense calotte de glace couvrait le nord de notre hémisphère. L’inlandsis laurentidien est la section de cette calotte qui occupait une partie de l'Amérique du Nord, à l’est des Rocheuses. Il s’étendait jusqu’au rebord méridional du Bouclier canadien et comprenait la chaîne des Laurentides.
L’alternance de périodes glaciaires et interglaciaires, ainsi que la dernière déglaciation, il n’y a qu’une dizaine de milliers d’années, ont grandement façonné la morphologie de cette région. L’érosion provoquée par le passage du glacier, chargé de graviers et autres matières abrasives, le transport par la glace de blocs détachés à la roche-mère, ou les débris charriés par les rivières sous-glaciaires, ont parsemé le relief de dépôts considérables.
Ces dépôts ont souvent pris la forme des mouvements qui les ont créés : les rivières, sinuant sous les glaciers, charriant sable et graviers, puis faisant surface à la fonte de la glace, ont accumulé ces sédiments en alignements devenus des eskers, et qui serpentent toujours en surface dans nos Laurentides.
La fonte de la calotte glaciaire a alimenté les océans qui ont pu envahir les parties les plus basses du relief, créant, entre autres, la mer de Champlain, dont fait maintenant partie la plaine du Saint-Laurent. Cet ennoiement a pu, à son tour, remodeler les moraines déposées par les glaciers; ce qui a rendu d’autant plus compliquée l’étude de la genèse du relief actuel.
Tous ces phénomènes ont fait l’objet de recherches, depuis la colonisation en fait; mais, il s’agissait surtout de répondre à des impératifs économiques ou autres, comme la recherche de terres agricoles, la prospection minière ou forestière. Les géomorphologues, les géologues, les géographes ont aussi approfondi leur connaissance de ce milieu pour faire évoluer la science. De simples plongeurs, comme notre Jean-Louis Courteau, y ont contribué en explorant le fond de nos lacs.1
Parallèlement, les chercheurs ont mis à profit la cartographie pour situer les phénomènes analysés. L'imagerie satellitaire ou l’utilisation de la détection et estimation de la distance par la lumière ou par laser, LIDAR « laser imaging detection and ranging », ont grandement accéléré le rendu de leurs découvertes. À quand la cartographie automatique du fond des lacs à l’aide de sondeurs venus du ciel, en remplacement du travail sur le terrain et des extrapolations auxquelles nous paraissent encore soumises les analyses bathymétriques?
On peut imaginer que cet éventail de recherches et de données soit grandement disparate, d’où la difficulté d’en tirer une Carte glaciaire du Québec. Il aura fallu élaborer un établir un modèle de traitement de l’information; uniformiser les données, les échelles de grandeur, les unités d’évaluation; etc. Les auteurs de la carte ont choisi de diviser le Québec couvert en six régions, dont les Laurentides. Mais, l’étude à laquelle nous nous référons ici nous dresse aussi un tableau fascinant, quant au relief, de l’évolution de cette dernière partie du Quaternaire, soumis à un climat froid, et qui allait se réchauffer pour devenir celui d’aujourd’hui.2 Ils ont réussi à cartographier ce phénomène de la déglaciation de l’inlandsis laurentidien et des traces gravées sur le relief terrestre.
Ce nouvel outil, auquel pourra se greffer l’intelligence artificielle, nous semble donc être une avancée majeure pour l’exploitation de notre sous-sol. Il faudra cependant que l’on puisse agrandir l’échelle de cette cartographie et la rendre interactive; déjà pour en accroître l’intérêt visuel, et pour qu’elle puisse nous livrer une connaissance du terrain, propre à une utilisation pour la construction, l’identification des zones humides, la prévention des glissements de terrain et des inondations, la teneur du sol des bassins-versants, etc. On pourrait faire une comparaison avec le chirurgien qui, grâce à sa connaissance précise du corps humain, peut pratiquer de délicates interventions sur les différents systèmes qui le composent.
Par Carl Chapdelaine
La circonscription électorale des Pays-d'en-Haut
On peut voir sur la carte ci-jointe que la partie ouest de la nouvelle circonscription a été retranchée de l’ancienne et vaste circonscription d’Argenteuil – La Petite-Nation. Elle regroupe maintenant l’ensemble des municipalités de la MRC des Pays-d’en-Haut, dont certaines relevaient du comté de Laurentides-Labelle. S’y ajoutent les villes de Prévost, Saint-Colomban, Saint-Hippolyte, du comté de la Rivière-du-Nord; des municipalités des MRC d'Argenteuil (Mille-Isles, cantons de Gore et de Wentworth); une partie de la MRC de Matawinie (Chertsey et Entrelacs); ainsi que Saint-Calixte, dans la MRC de Montcalm.
On peut évidemment questionner ce redécoupage, qui doit forcément déborder du cadre territorial d’une seule MRC; mais, celle des Pays-d’en-Haut en retire une voix plus forte à Ottawa. Wentworth-Nord en obtient-elle quelque avantage pour autant? Ne demeure-t-elle pas, par ses caractéristiques socio-économiques, aussi isolée, géographiquement et économiquement, dans la MRC des Pays-d’en-Haut, dont l’économie relève avant tout du secteur récréotouristique, que dans l’ancienne circonscription d’Argenteuil – La Petite-Nation?
Dans la perspective de projets de dépenses accrues en infrastructures, de la part du fédéral, ne moussera-t-on pas, par exemple, le développement des noyaux urbains, privilégié dans le Projet d’énoncé de vision stratégique de la MRC en matière d’Aménagement du territoire, ou l’amélioration des grandes voies de communication de la région, plutôt que l‘aide indispensable à la coûteuse voirie de Wentworth-Nord? Des mesures pour aider à la disponibilité de logements abordables seraient-elles adéquates pour notre municipalité où prime la maison unifamiliale?
Nouvelles constructions à Wentworth-Nord, de 2020 à 2022
(Cliquer our carte interactive*)
En 2020, selon les PIIA présentés aux séances municipales, il y a eu environ deux douzaines de projets de nouvelles constructions de maisons acceptés. En 2021, comme en 2022, c’était une trentaine.
« Le début de l’année 2020 marque l’arrivée de la pandémie au Canada et provoque une contraction importante sur le marché immobilier. Les mesures gouvernementales adoptées pour ralentir la propagation du virus ainsi que l’incertitude et la peur des citoyens pendant les premiers mois ont influencé le marché de l’immobilier au Québec. … Toutefois, ce phénomène de contraction a été très bref et nous avons assisté à un revirement de situation spectaculaire dès l’année qui a suivi (2021). » Le marché immobilier 2021 et la Covid-19
En 2022, les « prix médians record des propriétés et la hausse des taux hypothécaires … sont (pourtant) venus ralentir les ventes immobilières ». Le marché immobilier au Québec en 2022 et ses perspectives pour 2023
En 2020, on note des concentrations de projets domiciliaires dans le district 5, dans le Domaine du lac St-Victor, ainsi que, en 2021 et 2022, sur les chemins Jackson et du Lac-Noiret. En 2022, s’ajoutent le sud du lac Wentworth, dans le district 2, et une zone au nord-est de Saint-Michel, dans le district 1, avec les Cabanes du Trappeur et le Domaine Nouvelle France.
En 2020 et 2021, les nouveaux projets sont plus éparpillés dans les districts 4 et 5. À Laurel, dans le district 3, les projets sont plus rares.
On peut émettre l’hypothèse qu’une pénétration du territoire continue de s’exercer, en provenance de Morin-Heights, et possiblement de Lachute. Les grands lacs, Saint-François-Xavier, Saint-Victor, Notre-Dame et Wentworth, faciles d’accès, sont les favoris de cette engouement. Par contre, le développement immobilier de Laurel se fait attendre.
Par Carl Chapdelaine
Nouvelles maisons à Wentworth-Nord
(Mise à jour en cours)
Inventaire sur carte interactive, selon les inscriptions annoncées au Plan d'implantation et d'intégration architecturale (PIIA), depuis 2020.
Carte interactive: cliquer sur Google My Maps (Décocher des cases pour isoler une année.)
[ : 2020 et 2021 (orange/jaune), 2022 (bleu), 2023 (violet), 2024 (rouge vin)]
Nouvelles constructions en 2022 (Selon les PIIA annoncés et la valeur du bâtiment au rôle d’évaluation, pour les exercices financiers 2023 à 2025, sur GeoCentralis.):
Nombre de PIIA : 30 évalués + 15 non évalués.
Par district électoral (visualisés approximativement sur la carte interactive):
- 14
- 8
- 3
- 1
- 13
- 6
Valeur moyenne (30 unités) : 573 000 $
Valeur médiane (30 unités) : 469 500 $ (La médiane est le point milieu d’un jeu de données, de sorte que 50 % des unités ont une valeur inférieure ou égale à la médiane et 50 % des unités ont une valeur supérieure ou égale. Statistiques Canada)
(Calculs de Copilot)
La valeur la plus élevée atteint 2 M$; le bâtiment est situé sur le chemin des Berges-du-Nord, au lac Saint-Victor. On retrouve d'ailleurs une concentration de nouvelles maisons luxueuses au Domaines lac St-Victor.
Par Carl Chapdelaine
Indicateurs pour la MRC des Pays-d’en-Haut : analyse
La population continue d’augmenter rapidement dans les Pays-d’en-Haut, de 2023 à 2024, après un ralentissement de 2022 à 2023, et devrait atteindre 50 000 habitants en 2025. Il faudrait cependant connaître l’évolution du nombre de villégiateurs pour avoir le tableau de la situation pour l’ensemble des résidents des Pays-d’en-Haut.
À 53%, le pourcentage de la catégorie des 20 à 64 ans, porteuse de la population active, continue de diminuer au profit des plus jeunes et des plus vieux. Les 65 ans et plus constituent maintenant 32% de la population. Le nombre de travailleurs de 25 à 64 ans était pourtant toujours en hausse, car, entre autres, le taux de travailleurs avait aussi crû.
Le solde migratoire, toujours positif, a repris son élan, de 2022 à 2023, après un fort ralentissement, de 2021 à 2022. Vers la fin de la période de 2019 à 2020, l’épidémie de Covid 19 avait amené un exode de la métropole au profit des Laurentides et des autres régions périphériques de Montréal. Selon les prévisions jusqu’à l’an 2041 et à l’image du solde migratoire de l’ensemble de la région des Laurentides, on peut estimer que celui des Pays-d’en-Haut continuera d’être largement positif.
Le revenu d’emploi médian avait continué d’augmenter entre 2022 et 2023, et s’y situait à 54 000$.
Par Carl Chapdelaine
Projection de population, Wentworth-Nord & Pays-d'en-Haut, de 2021 à 2041
Selon cette projection, la population (permanente) de Wentworth-Nord sera passée de 1686 habitants en 2021, à 1898 en 2041, soit une augmentation de 12,6%. La carte représentant la position des municipalités du Québec, sur neuf catégories de pourcentage de variation, indique que Wentworth-Nord aurait un pourcentage d’accroissement supérieur à la moyenne de l’ensemble du Québec, y compris par rapport à ses voisines, Saint-Adolphe-d’Howard ou Lac-des-Seize-Îles.
Mais, la méthodologie utilisée dans cette projection, qui intègre l’évolution de la pyramide d’âge, tient-elle compte de certains facteurs qui peuvent affecter l’accroissement de la population, comme la situation géographique, l’économie ou l’impact de la villégiature sur le développement de la municipalité?
Par Carl Chapdelaine
Laurel demain?
(Résumé avec Copilot suit)
Nous avions déjà constaté que le développement immobilier privilégiait actuellement le secteur de Montfort et constituait un moteur économique pour l’ensemble de la municipalité; mais sur quoi sera basé le développement de Laurel ou de Saint-Michel?
En intervenant dans l’aménagement du territoire, l’administration de Wentworth-Nord peut tenter de rétablir un certain équilibre spatial à ce chapitre. Ainsi, elle pourra chercher à contrebalancer la formation naturelle d’un pôle de développement, comme actuellement du côté de Montfort, par la consolidation de la vocation administrative du secteur de Laurel; de même pour l’affermissement des activités touristiques ou forestières du secteur de Saint-Michel, si celles-ci se prêtent à l’Intervention publique. Aménagement du territoire et environnement Mais ces consolidations ne suffiront pas à assurer le développement souhaité de ces secteurs.
L’histoire de plus d’un siècle a fixé nos trois villages là où ils sont toujours. La naissance de Montfort fut associée à celle de son orphelinat; alors que l’industrie forestière ajoutait à la prospérité du village. À la fermeture de l’orphelinat, doublée de la disparition de l’exploitation de la forêt, la villégiature, déjà présente, a pu assumer la relève.
La croissance de Saint-Michel a aussi profité de son industrie forestière. Balado découverte Cyril Gagné, le dernier vrai exploitant forestier de Wentworth-Nord, y possédait une scierie qui cessa sa production de bois d'œuvre en 1958. Cette scierie produisait principalement des dormants de chemin de fer en pruche, nous apprend son petit-fils, Pierre Gagné.
On y œuvrait aussi à l’exploitation forestière pour la scierie Carrière, de Lachute. La foresterie est toujours une activité économique à Saint-Michel. La villégiature et la construction qu’elle engendre ont cependant dû prendre la relève économique dans le village; tout en s’étendant vers Laurel. Mais, elle ne pourra peut-être pas, seule, assurer le développement du secteur. Les maisons y sont cependant moins huppées, en général, que dans le Domaine Lac-St-Victor.
Situé à mi-chemin entre Saint-Michel et Montfort, le hameau de Laurel, terre de colons associant agriculture et exploitation de la forêt, a profité de cette situation géographique et aussi de la richesse de son sous-sol pour se développer et devenir le centre administratif de la région.1 Ce sous-sol regorge, en effet, de diopside, graphite, calcite, mica, kaolin et feldspath. « Pas étonnant qu’entre 1899 et 1923, plusieurs mines y aient été exploitées commercialement » Le hameau de Laurel Mais, ces exploitations ont cessé, faute de rentabilité, tandis que, aujourd’hui, la chasse aux claims miniers a amené les autorités municipales à bannir toute exploitation minière éventuelle à Wentworth-Nord.
La vocation de Laurel comme centre administratif de la municipalité s’est consolidée. En même temps, le développement hâtif de la villégiature autour de ses lacs, comme à Montfort, lui procure encore une base économique stable. Mais, ces ressources n’ont pu assurer le maintien d’un niveau économique acceptable à ses résidents permanents, dont une partie importante est à l’âge de la retraite. Nombre profitent alors des régimes de pension ou doivent faire appel aux autres aides gouvernementales. Et rien ne pointe à l’horizon pour rajeunir ces ménages ou améliorer leur situation.
Le Recensement du Canada nous donne l’emploi de la population active de Wentworth-Nord. Il faut cependant faire appel à d’autres sources d’information, souvent non quantifiables, pour y répartir les données selon l’un ou l’autre des secteurs de la municipalité. En 2021, sur 770 résidents permanents de Wentworth-Nord à l’emploi, la construction en prenait le plus grand nombre, soit 100, ou 21,3%. Suivaient les soins de santé et l’assistance sociale, avec 95; le commerce de détail avec 85; les services professionnels, scientifiques et techniques, exæquo avec la fabrication, avec 80 chacun; et les services d'hébergement et de restauration, avec 60.
Environ 58% de ces résidents rejoignaient un lieu habituel de travail; mais, ce lieu n’était à Wentworth-Nord que pour moins de 15% d’entre eux. Les emplois sont donc en majorité en dehors de la municipalité. Il faut alors s’attarder au danger de voir leurs titulaires quitter la municipalité pour celle qui leur procure leur emploi; aussi bien que de ne pas les voir remplacés par une nouvelle main-d’œuvre, pour la même raison.
Ces chiffres ne nous permettent cependant guère d’identifier clairement les catégories d’emploi propres à Wentworth-Nord. L’importance de la construction laisse pourtant supposer qu’elle soit une source majeure d’emploi local.
Pour un centre éloigné comme Laurel, le télétravail peut servir à contrer les effets négatifs de ce facteur sur l’attrait de la main-d’œuvre, et pas seulement. Depuis la pandémie de Covid et le maintien à domicile conséquent, une proportion des résidences secondaires de la municipalité, comme vu au lac Saint-François-Xavier, et surtout lors d’un changement de propriétaire, sont devenues des maisons principales. Si le secteur de la villégiature peut sembler se restreindre en raison de ce phénomène, on y gagne pourtant en population permanente et en impact économique potentiel.
Pour le village, l’enjeu ne consiste-t-il pas alors à fournir les services essentiels qui puissent permettre à un ménage, branché sur le télétravail, de jouir d’un environnement répondant à ses besoins? Laurel pourrait ici prendre de l’avance sur la concurrence en attirant les télétravailleurs et les propriétaires de véhicules électriques, ou leurs futurs adeptes, pour profiter d’une mise en place accélérée de bornes de recharge, qui leur permette encore plus d’autonomie. Hydro-Québec devrait parallèlement pouvoir offrir des tarifs avantageux pour leur installation ou leur utilisation. La course à la station d’essence n’étant plus le facteur négatif dont souffre particulièrement notre chef-lieu, courtiser particulièrement cette collectivité de télétravailleurs devrait porter fruits.
Après une analyse du type d’occupation qui caractérise ces derniers ménages, on pourrait peut-être ajuster les services publics ou autres qui leur conviennent. Si le ménage comporte des enfants d’âge scolaire, le défi est cependant de taille; et le transport à Saint-Sauveur, pour les plus petits, doit leur être présenté comme une routine acceptable. En effet, le retour de l’école primaire dans le voisinage ne semble pas être dans les cartons des autorités supérieures.
Le secteur de la villégiature joue toujours un rôle important dans le secteur de Laurel. Offre-t-il, en soi, une possibilité d’expansion? Le village étant presqu’au pied de l’immense lac Des-Seize-Îles, un joyau incomparable, ne profite pourtant guère de ce prestigieux atout sur le plan touristique ou de villégiature. N’y a-t-il pas là place pour un hébergement hôtelier, qui entraînerait le développement de services attenants à Laurel? Vu son immensité, sa capacité de support, c’est-à-dire la pression maximale qui peut être exercée sur son écosystème sans porter atteinte à son intégrité, ne devrait pas poser problème. Le fait que l’on tombe dans le territoire d’une autre municipalité empêche-t-il de voir grand de ce côté-là?
Contrairement au secteur de Montfort, celui de Laurel ne nous semble pas réfractaire au développement touristique. Pour favoriser son développement, comme au pied du lac Des-Seize-Îles peut-être, la municipalité, ici en collaboration avec celle de Lac-des-Seize-Îles, devrait compter sur la participation de la MRC. Cette dernière s’est vu confier plus de pouvoir d’intervention dans le domaine du développement territorial, via la mise à profit de programmes adressés aux municipalités défavorisées, comme celui du Fonds régions et ruralité.2
La MRC des Pays-d’en-Haut a ainsi, parmi ses enjeux, celui de miser sur le potentiel récréotouristique régional et les attraits naturels de son territoire. Wentworth-Nord pourrait aussi faire appel aux ministères provinciaux, puisqu’ils ont reçu comme directives de pouvoir adapter leurs programmes au profit de cette stratégie.
Si l’avenir de Laurel dépend d’abord de la consolidation de ses secteurs profitables, l’implication des autorités municipales, comme des organisations locales, dont les coopératives, devra en être le point de départ. L’appel à l’aide gouvernementale, pour laquelle nos gouvernements privilégient les municipalités victimes de la dévitalisation ou proches de l’être, comme mentionné précédemment, doit alors être mis de l’avant.
Il existe de remarquables exemples québécois de villages dévitalisés qui ont pu se sortir de leur sous-développement; aux confins de l’Abitibi-Témiscamingue, Moffet, est de ceux-là. « Moffet avait perdu son école, son magasin général, sa caisse populaire, sa pompe à essence... » Dix années plus tard, après avoir tout misé sur le développement de services de proximité, « …le village regorge de services, attire des familles, a augmenté sa population de 27%... » 3
Autre option de développement, envisagée par l’ex-maire, qui affirmait pouvoir jouer dans la cour des grands : la mise sur pied d’un fonds en immobilisations pour le développement économique, dont l’achat d’un terrain à Laurel, aux fins d’accueil industriel.4 Un ambitieux projet, qu’il dut écarter devant l’opposition de membres du conseil et de leurs commettants, inquiets sur le bien-fondé de cette initiative et du risque de devoir éventuellement y investir une part significative du maigre budget municipal. Une telle entreprise, de la part d’une municipalité éloignée de tout service, ne serait pas perçue moins hasardeuse aujourd’hui. Toutefois, cette avenue demeurait toujours à l’étude en 2024, dans le projet de Plan d’urbanisme modifié.5
Pour sa part, la mise sur pied de la Chambre de commerce et de développement durable de Wentworth-Nord pourra y favoriser le regroupement des entrepreneurs; une démarche essentielle, puisque la consolidation et l’expansion des secteurs dans lesquels ils opèrent ne va pas s’opérer sans leur collaboration.6
Par ailleurs, la réalisation du mandat, concernant l’offre de logements abordables, que vient de lui octroyer la municipalité, devrait faire augmenter l’offre d’unités d’habitation. Elle favoriserait, entre autres, le maintien des ménages de travailleurs dans leur collectivité, plutôt que de les voir s’expatrier vers leur lieu de travail. Elle pourrait aussi permettre aux propriétaires, âgés ou démunis, de vendre leur résidences à des ménages plus jeunes et fortunés, tout en continuant d'habiter dans leur patelin respectif.
Par Carl Chapdelaine
Copilote (Microsoft) analyse « Laurel demain »
J'ai parcouru les informations sur la page et voici quelques faits intéressants :
1. **Projections de population** : Selon les projections, la population de Wentworth-Nord devrait passer de 1686 habitants en 2021 à 1898 en 2041, ce qui représente une augmentation de 12,6 %.
2. **Évolution démographique** : La population des Pays-d’en-Haut continue d'augmenter rapidement, et on prévoit qu'elle atteindra 50 000 habitants en 2025. Cependant, la proportion des personnes âgées de 20 à 64 ans, représentant la population active, diminue au profit des plus jeunes et des plus vieux.
3. **Développement de Laurel et Saint-Michel** : Le développement immobilier privilégie actuellement le secteur de Montfort, mais la municipalité de Wentworth-Nord peut intervenir pour équilibrer le développement spatial en consolidant les vocations administratives et touristiques des secteurs de Laurel et Saint-Michel.
4. **Emploi et économie locale** : En 2021, la construction était la principale source d'emploi à Wentworth-Nord, suivie des soins de santé, du commerce de détail et des services professionnels.
5. **Feux de forêt** : Les feux de forêt représentent un risque important pour la région, et des mesures concrètes comme l'utilisation de matériaux de construction résistants au feu et la création de zones tampons autour des maisons peuvent aider à limiter l'impact.
6. **Vie sociale et clubs** : La création de clubs locaux peut renforcer les liens communautaires et le sentiment d'appartenance parmi les résidents, en s'inspirant des modèles existants comme le Réseau FADOQ.
Feux de forêt vs habitat
Des quartiers de Los Angeles ravagés par des feux de forêt; cela ne nous rappelle-t-il pas que la perturbation des éléments naturels causée par le développement de notre habitat peut avoir des conséquences néfastes majeures? 2023 n’a-t-il pas été marquée par des feux de forêt qui ont forcé l’évacuation de 220 000 foyers à travers le Canada?1 Le Québec a d’ailleurs été la province la plus touchée. La fumée et l’odeur du bois brûlé ont même enveloppé la métropole, pourtant lointaine.
La construction de maisons dans les Laurentides, de chalets, en dehors des centres urbains, répond à des critères spécifiques qui les différencient des résidences de la ville. Le parement de bois est privilégié, pour son côté naturel et esthétique. La toiture de bardeaux d’asphalte peut rappeler celle en bardeaux de cèdre, alors que ce matériau, qui a un impact écologique, nécessite un coût initial moindre que le toit en métal.
L’équilibre entre privilégier l’apparence, un investissement plus abordable, et la sécurité de notre habitat, ne doit-il pas être recalculé? Avec la nouvelle règle de favoriser la densité de ce dernier; avec l’implantation de l’ère des projets intégrés; avec une protection de plus en plus restrictive de notre couvert forestier; ne nous mettons-nous pas plus à risque de faire face à l’éventualité de feux de forêt dans nos Pays-d’en-Haut? Ne suffirait-il pas d’un hiver moins enneigé et d’un printemps sans précipitation, par exemple, pour qu’une étincelle puisse déclencher la catastrophe?
Des « Stratégies concrètes pour préparer les résidences et les collectivités aux feux de forêt »2 existent pourtant pour limiter l’impact d’une telle éventualité. Les critères de nos PIIA intègrent-ils le choix recommandé des matériaux de construction, de l’emplacement de la maison et de ses bâtiments accessoires dans leur environnement topographique, de l’établissement d’une zone tampon au pourtour de la maison, de la sélection de feuillus plutôt que de résineux, de l’aménagement paysager ou d’autre mesure de protection contre les feux de forêt?
« Intelli-feu Canada » nous présente des croquis et tableaux pour illustrer ses recommandations sur « la zone d’inflammabilité résidentielle », sur « la maison intelli-feu », sur l’entretien des lieux, sur l’élagage des arbres, etc., ou sur l’abordabilité des différentes mesures.2 Il nous présente même l’application « FireSmart® Begins at Home » pour notre cellulaire, capable de nous indiquer les actions spécifiques à entreprendre sur notre propriété afin de réduire les risques d'incendie.
« Intelli-feu Canada offre aussi un « Programme d’évaluation résidentielle », « lancé en 2022 à Paradise, en Californie, une ville qui a subi de graves dommages durant le Camp Fire de 2018 », et soutenu par les assurances. Mais, si ces mesures s’adressent directement aux propriétaires, elles doivent avant tout miser sur l’appui des collectivités; MRC et municipalités sont donc appelées à être maîtres d’œuvre de leur mise en place.
Par Carl Chapdelaine
1. Protégez votre maison contre les feux de forêt avec une construction ou une rénovation résiliente
2. Préparation aux feux de forêt : Des conseils pratiques pour renforcer la résilience des résidences et des collectivités du Canada
Le Club des Orphelins?
Notre article du 6 décembre dernier, « Rapprocher les citoyens », nous avait été inspiré par le succès du Potluck de Noël de Montfort, initié par Diana Zakaib Jegou. Nous y découvrions l’intérêt des résidents à se réunir dans ce type d’activité et espérions qu’il engendre un mouvement de solidarité. Créer des liens entre les citoyens, développer un sentiment d’appartenance à une collectivité nous semblait devenu réalisable. Mais, nous n’offrions rien de concret pour atteindre de tels buts.
La formule d’activités sociales à Montfort tournait traditionnellement, et encore aujourd’hui, autour d’événements sportifs ou émergeant de l’association du lac, de la paroisse : les Régates, le Marathon de ski, le golf sur glace, avec le Super Bolf day, l’épluchette de blé-d’inde, etc. Elle devait compter sur l’initiative de membres d’une même famille, de celle de citoyens entreprenants ou desdites organisations. Les événements sportifs étaient couronnés par la remise de médailles ou de trophées, et se terminaient en festivités.
Nous avions aussi bien remarqué, depuis notre arrivée au lac Saint-François-Xavier, en 2003, que de petits groupes de marcheurs profitaient du Corridor aérobique pour des randonnées pédestres. Ces randonnées offrent une plus grande proximité que celles à vélo; même si ce dernier est certes à l’honneur sur le Corridor.
Ces groupuscules réunissent peut-être des amis ou voisins qui se connaissent de longue date, qui sont riverains du lac, qui partagent la langue ou quelque autre valeur commune; mais qui ne se soumettent à aucune structure formelle. N’y aurait-il pourtant pas moyen de former des clubs à partir de ces noyaux; d’y inviter tout un chacun, comme le fait le café de Diana? À ce niveau, plus de barrière de langue ou d’allégeance politique.
Saint-Michel a son Cercle de Fermières Saint-Michel/Pine-Hill; son Groupe de la Sagesse Saint-Michel/Pine Hill. Laurel a son Club de l'Étoile du Nord. Mais, c’est aux activités nautiques que l’on retrouve le Club de Canoë/Kayak Viking, emblématique du lac Saint-François-Xavier. Dans de nombreux villages du Québec, les clubs font partie de la vie sociale. Si, venu de la métropole, vous y emménagez et cherchez à vous y intégrer, vous auriez avantage à vous joindre à ces clubs.
La mode des clubs de marche, ou autre activité, semble se répandre à toute vitesse au Québec. Souvent moins exigeants que les clubs d’activité sportive, ils font appels à tous, quoique souvent dédiés à une catégorie d’âge. De tels clubs se retrouvent même fédérés à l’échelle du Québec. C’est le cas du Réseau FADOQ, qui compte plus de huit cents clubs, dont certains dans les Pays-d’en-Haut, comme Les 4 Saisons d'Adolphe, dans la municipalité voisine. La FADOQ peut aider à l’organisation de votre club. On devrait aussi pouvoir compter sur Loisirs Laurentides.
Le Club 50 ans + de Claude-Robillard, qui profite de la collaboration et d'une subvention de la Ville de Montréal et utilise les installations de ce complexe sportif, est ouvert à tout citoyen de la Grande région de Montréal. En plus de privilégier les activités à caractère sportif, un tel club offre des activités sociales à ses membres, qu’il s’agisse de visites à la cabane à sucre, de dîner de Noël ou autre. Fort de ses 700 membres, il s’est doté d’un conseil d’administration.
Les associations de lacs, lorsqu’elles ne s’adressent pas à l’ensemble d’une collectivité, pourraient former des clubs, dont la vocation ne serait plus centrée sur la préservation des cours d’eau, mais sur l’activité sociale.
Des clubs de village s’associeraient à l’échelle d’un secteur, puis à celle de la municipalité. À l’occasion, et avec des moyens plus importants, certaines activités s’adresseraient donc à l’ensemble des clubs de Wentworth-Nord, comme le font les assemblées municipales. Elles permettraient l’émergence d’un sentiment d’appartenance et créeraient un rapprochement salutaire entre les citoyens de tous ses secteurs.
La municipalité, qui vient de « reconnaître » différents regroupements sur son territoire, pour leur offrir quelques avantages, aurait dû donner le coup-de-pouce nécessaire à la mise en place de telles associations. Mais ces dernières auraient leur propre autorité, voire un conseil d’administration autonome.
Par Carl Chapdelaine